Bonsoir à tous les Allemagnonautes actifs sur ce forum,
en surfant sur le forum, je tombe sur la n ième demande d’aide en allemand et, une fois de plus un élève nous « balance » le devoir d’expression écrite qu’il va sans doute avoir à rendre à la rentrée et qui sera notée par le prof.
J’avoue qu’en tant que prof d’allemand, cela commence à me déranger beaucoup. Premièrement, je trouve cela assez inéquitable par rapport aux autres élèves d’une classe moins « gonflés » que ceux qui s’adressent à nous et je me demande si l’on devrait continuer à accepter ce genre de demandes.
Est-ce notre rôle d’augmenter artificiellement les notes de gens qui viennent sur le forum juste pour cela ?! Il y a quand mêm une marge entre donner un renseignement sur un fait de langue que l’on ne comprend pas et pour lequel on n’arrive pas à trouver le renseignement dans son manuel et le fait de nous balancer un ou même deux textes entiers de 60 à 120 mots sur lequel on va être noté, avec charge à nous de le corriger !
Souvent, si j’interviens dans ces fils, c’est surtoutpour mettre le hola à la trop grande gentillesse et disponibilité des allemagnonautes et limiter les corrections mais je préfèrerais consacrer davantage de temps aux autres discussions et, pourquoi pas, à mes propres copies.
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais personnellement, j’aimerais que l’on cesse d’aider de cette manière au moins les élèves mineurs (collège, lycée), surtout si leur premier message en tant que membre inscrit consiste à demander ce type de service : ils ne redonnent rien au forum et souvent on ne les revoit plus, sauf pour demander une correction pour un nouveau devoir.
On ne peut pas en vouloir aux élèves de chercher à éviter la mauvaise note…
La cause est dans le système de notation, justement. Je trouve ça très inhibant pour les élèves de savoir ses devoirs scrutés par les profs et évalués sur le nombre de mots bien orthographiés… Les élèves ont-ils le choix ? Non, ils ne font que respecter les consignes, qui sont de rendre des textes grammaticalement corrects.
Si les profs avaient arrêté de jouer les pinailleurs au détriment de la créativité, j’aurais bien plus apprécié mes cours de langue…
Moi, je suis divisée à propos de cette question. Une moitié est prof de francais et dit: Ah non, ce serait trop facile! Comme ca, ils aprennent seulement une chose: se débrouiller. Et l’autre moitié dit: Le systême de notation est tellement bête, tant pis! On le sabote!
Mais par solidarité avec mes collegues francais/es, je ne sabote pas complètement.
Sur ce point là, je suis aussi d’accord avec vous… mais que peut-on y faire ?? bloquer l’accès à « j’ai besoin d’aide en allemand » à ceux qui ont écrit moins de 10 messages (c’est un exemple !)… Et ceux qui ne sont pas élèves et qui viennent pour demander un renseignement ?? et ceux qui apprennent l’allemand seul, par des méthodes de langue ?? on les laisse tomber ??
D’un autre côté, moi je vois cela du côté de l’élève (et non du prof) que j’ai été… comme j’aurai aimé avoir de l’AIDE lors de mes devoirs d’allemand quand j’avais 15 ans !!! cela m’aurait certainement permis de comprendre plein de choses… que je suis seulement en train de piger maintenant parce le cours du prof, ou son explication, n’avaient pas pu franchir les barrières obscures de ma compréhension d’une langue étrangère à l’époque…
Donc… je suis partagée… entre AIder et ne pas aider… ce qui fait que j’aide avec modération (ce qui est logique pour une modératrice !! ), à hauteur de MON niveau en allemand…
Quand au système de notation, de toute façon, c’est du pipeau !!! vous pouvez avoir 10 de moyenne en allemand cette année, et 12 l’année prochaine, simplement parce que vous avez changé de prof d’allemand… donc…
Il me semble que l’on peut écarter d’emblée tous ceux qui ont oublié de brancher leur cerveau ou dont le cerveau est en veilleuse et n’émet qu’un « je ne comprends pas l’énoncé » ou « je ne sais pas quoi dire ». C’est comme quelqu’un qui, apparemment sain de corps et d’esprit, vous dirait dans la rue, planté comme un piquet: « Je ne sais pas comment faire pour marcher ».
Ou est-ce parce que l’enseignement actuel n’apprend plus à raisonner par soi-même?
Personnellement, on me demande toujours comment je fais pour avoir une telle mémoire. Je réponds que tout être humain normalement constitué est doté d’un cerveau dont les capacités sont égales, sinon supérieures, à celles d’un ordinateur. Le cerveau est comme un organe, comme un muscle: il faut le nourrir, l’entraîner, lui faire faire de la gymnastique, tout comme on maintient son corps en forme dans les salles de musculation. Il n’y a pas que le « body building » dans la vie, il y a aussi le « brain building », l’idéal de la « tête bien faite » cher à Montaigne!
Et je dois dire que le forum m’y aide beaucoup!
tu sais… l’autre jour j’ai envoyé un MP à Anne, pour un texte qu’elle avait écrit en allemand… et dont je n’étais VRAIMENT PAS CERTAINE d’avoir compris le sujet.
je lui ai écris ce que j’avais compris, et finalement, je ne m’étais pas trop mal débrouillée…
Le problème serait donc de détecter l’élève fainéant qui n’a pas cherché à comprendre le sujet… et l’élève qui pense avoir compris, mais qui a honte de ses éventuelles erreurs de traduction du sujet, et qui donc préfère qu’on lui traduise le sujet…
Le premier élève ne mérite effectivement pas qu’on lui réponde.
Le second mérite qu’on l’encourage…
Ouuiiii… mais… je pense néanmoins qu’un sujet n’est pas donné par l’opération du saint-Esprit, et qu’il s’inscrit dans une certaine thématique abordée en classe. On dispose donc, normalement, d’un contexte. Le reste n’est qu’affaire de bon sens et de logique.
Je prends l’exemple d’une demande d’aide faite aujourd’hui relative au « papyboom ». Il me semble que ce sont justement les jeunes qui sont intéressés au premier chef, car ce sont eux qui paieront nos retraites! Mais si la prolongation de l’espérance de vie va de pair avec une régression de la natalité, c’en est fait du système de solidarité tel qu’il marchait pendant les Trente Glorieuses. Cette problématique a bien dû être abordée pendant le cours, à l’appui de textes, non? Je ne pense pas qu’un prof va jeter l’élève dans le grand bain en lui disant « et maintenant, nage! » sans lui avoir inculqué quelques rudiments!
tu sais Oschpele… en seconde… Je suis tombée sur un texte à étudier à la maison… sur un Kriegdienstverweigerer… (c’était le titre du texte)
je ne savais même pas ce que c’était en Français !!! …
Alors dis-toi bien que le Papyboom à 15 ans… on s’en fout !!
et quand tu dis :
mais les jeunes au lycée s’en moquent de la retraite !!! ils n’ont pas les mêmes préoccupations que nous
d’ailleurs, entre nous soit-dit, et là je m’adresse aux Profs d’allemand, vous trouvez pas que, pour intéresser la nouvelle génération à l’allemand, on pourrait pas trouver d’autres sujets plus intéressants que le Papy-boom ???
c’est vraiment un sujet nul à hcier pour des jeunes niveau collège/lycée !
Et en plus, ça favorise le racisme anti-vieux! (et le racisme anti-jeunes du même coup!)
Mais tout compte fait, si on compare les systèmes d’enseignement professionnel en France et en Allemagne, c’est bien vers 15-16 que tout se décide, du moins dans les pays germanophones, si l’on s’engage dans la filière dualiste enseignement scolaire-professionnel. Quand tu es apprenti, tu reçois déjà un salaire, tu apprends un métier, tu passes ton CAP à 18 ans. Je me souviens quand j’étais gosse (je devais avoir 8 ans), j’ai entendu pour la première fois l’expression « à orienter vers la vie active » en parlant d’un élève du CC (cours complémentaire, à l’époque) qui avait 12 ans. A l’époque, le lycée était sélectif, et les élèves rétifs à l’apprentissage scolaire était sortis du système, et n’empêchaient pas les autres d’avancer.
Je voulais dire par là que le choix d’une formation est déjà une préoccupation dès l’adolescence, et que dans certaines familles où les parents sont au chômage, c’est bien une source de préoccupation aussi pour les enfants…
Je suppose que vous avez tous remarqué que je ne prends même plus la peine de répondre à ces demandes. Il y en a eu quelques unes où l’élève demandait qu’on lui explique ce qu’il ne va pas, faisait activement part de ces doutes et réflexions. Dans ce cas, je participe. Mais c’est tellement rare…
En tant que prof, je suis le premier à ne pas me faire d’illusion sur le niveau des devoirs à la maison. Les notes qui comptent vraiment, c’est en classe et sans dico.
Quant au système de notes, pardon, mais il n’y a rien de traumatisant à indiquer à l’intéresser la progression de son apprentissage sur une échelle abstraite de qualité, et c’est pire encore dans le monde du travail : l’évaluation subjective, qualitative et personnelle est l’arme des DRH. J’en ai ras le bol d’une école qui cajole les élèves en les laissant se faire manger tout crus dès la sortie. C’est criminel de ne pas les responsabiliser et de ne pas les mettre devant la réalité de leur niveau. Dans le monde professionnel, c’est pas une note qu’ils prennent, c’est la porte.
Le lycée, c’est pas les jupes de maman ! Je ne cède plus aux gamineries de jeunes qui vont voter et conduire dans un ou deux ans.
Il y a bien des fois où je ne suis pas d’accord avec Elie, mais là, j’abonde totalement dans son sens.Ne comptez pas sur moi pour sangloter sur le « traumatisme » des notes.
Peut être que je me suis mal exprimé: je n’ai rien du tout mais rien du tout contre les notes. mais je ne vois pas du tout mais pas du tout l’utilité de noter les devoirs (comprendre: faites à la maison), ayant regulierement la fille de mes voisins sur mon paillasson pour que je lui corrige ses devoirs en anglais et voyant ici comment ça marche pour l’allemand… c’est donner des notes aux parents, voisins, oncles, tantes, amis, membres anonymes et germanophones! d’un forum… etc
En fait, c’est juste parce qu’il n’y a pas assez d’heures de cours en langue pour se permettre d’en sacrifier trop à des devoirs en classe. Un série de devoirs à la maison pour s’entrainer, et un ou deux par trimestre en classe pour de vrai. En France, ils ne pourraient le faire tout le temps en classe.
Ben oui, mais n’est-ce pas le rôle des parents, oncles, tantes, amis… de refuser ? Après à chacun de voir comment il veut éduquer ses enfants. Personnellement, je n’ai jamais fait faire mes devoirs à qui que ce soit, et je n’ai jamais non plus fait ceux des autres… Et celui qui s’aviserait de me demander de le faire serait bien reçu !
Pour répondre à anne… Je suis d’accord sur le fond, et je ne suis pas la seule… C’est pourquoi nous avons créé la charte pour les demandes d’aide (l’as tu vue, anne ?) Personnellement, je suis comme Elie, je n’interviens pas quand je pense que c’est de la fumisterie. Et chacun est libre d’en faire autant ! Et de plus, je crois qu’on tire déjà bien les oreilles aux élèves qui abusent. Mais après, de là à interdire carrément aux membres de répondre s’ils le souhaitent quand même… Je pense que chacun est libre de ses actes et que, en dehors d’interdire ce qui est illégal, nous ne pouvons ici que nous contenter de recommandations.
Il arrive que des nouveaux venus, de bonne volonté, se précipitent pour faire un devoir d’élève… Dans ce cas, il reçoit généralement un message de ma part pour lui indiquer les principes qui nous semblent recommandables, avec un lien vers la charte…
Mais bon après on ne va pas battre non plus les gens qui ont envie « d’aider » quand même les élèves.
Ceci dit, l’idée de Kissou d’un minimum de messages n’est peut-être pas si mauvaise. Qu’en dites-vous ? Voyez-vous des objections ?
@ Elie
Je ne suis pas d’accord sur l’interdiction d’employer le dictionnaire en composition ou devoir de contrôle. J’admets que cette interdiction d’utiliser des aides est légitime en soi dans un souci d’éviter des fraudes, mais cela n’apprend pas à l’élève à se servir correctement d’un dictionnaire bilingue. Evidemment, il faudrait que tous les élèves aient le même dictionnaire, pour l’égalité des chances.
C’est pourquoi, dans l’enseignement des langues, on privilégie l’usage du dictionnaire monolingue, avec définitions et articles de fond sur des thèmes du programme. Pour ma part, j’ai découvert le « Longman » pour l’anglais, langue que je n’avais jamais apprise. J’en suis fou, et j’apprends des tas de choses! Et avec le CD, j’ai la prononciation, j’apprends à parler… Le pied!