En juillet 2011, l’Allemagne a exercé la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies. Au cours de cette présidence d’un mois, les représentants allemands ont dirigé les débats et les votes de cet organe majeur. Plusieurs thèmes figuraient au programme allemand.
Depuis le 1er janvier 2011, l’Allemagne est membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU). Elle assume donc une responsabilité particulière pour la paix et la sécurité des années 2011 et 2012. Au cours de la première présidence allemande du Conseil de sécurité des Nations Unies, un événement historique s’est produit : le 13 juillet 2011, le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a dirigé la séance du Conseil de sécurité des Nations Unies dédiée à l’admission, comme 193e État, de la République du Soudan du Sud aux Nations Unies. Cette admission a été adoptée à l’unanimité. Soulignant que « l’indépendance d’un nouvel État est un moment historique », Guido Westerwelle a félicité le Soudan du Sud au nom du Conseil de sécurité.
Entre le 9 et le 15 janvier 2011, près de quatre millions de Sud-Soudanais avaient participé à un référendum relatif à l’avenir de leur pays. Au terme d’un vote qui s’était déroulé de manière largement pacifique, 98,8 % des électeurs avaient opté pour la sécession d’avec le nord du pays. Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud proclamait solennellement son indépendance.
Adoption d’une résolution clé sous la présidence allemande
Un débat relatif aux enfants dans les conflits armés s’est déroulé le 12 juillet 2011 sous la présidence du ministre fédéral des Affaires étrangères. Ce débat a abouti à une résolution capitale (rés. 1998 (2011)) qui améliore le régime de protection des enfants et proscrit tout particulièrement les attaques contre les écoles et les hôpitaux. Dans ce contexte, l’Allemagne s’engage également dans le groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés.
La dimension sécuritaire du changement climatique
La présidence allemande a permis, pour la première fois, de s’entendre sur une déclaration de la présidence relative aux répercussions du changement climatique sur la paix et la sécurité. Avec des conséquences telles qu’une insécurité alimentaire en hausse, le changement climatique risque de renforcer les conflits existants, voire d’en créer de nouveaux. La déclaration de la présidence marque un succès décisif de la politique climatique allemande.
L’Afghanistan, un thème toujours d’actualité
Le 6 juillet 2011, le Conseil de sécurité a débattu de la mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) : à cette date, le dossier afghan était lui aussi placé sous la responsabilité de l’Allemagne. Le transfert de la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes a commencé le mois dernier. Cependant, il n’est nullement question de mettre un terme à la coopération avec l’Afghanistan. Comme le montre notamment la conférence internationale sur l’Afghanistan, qui aura lieu en décembre 2011 à Bonn, les mois à venir poseront des jalons importants pour l’Afghanistan.
Des objectifs clairs pour le processus de paix au Proche-Orient
Le 26 juillet 2011, le Conseil de sécurité s’est penché, sous la direction du ministre adjoint Werner Hoyer, sur la situation au Proche-Orient. Bien que la partie palestinienne n’ait diffusé aucune déclaration relative à des plans concrets, l’inquiétude suscitée par la stagnation du processus de paix s’est exprimée dans nombre de prises de position. Dans cette région, l’Allemagne vise très clairement une solution pacifique à deux États.
La mission principale du Conseil de sécurité des Nations Unies est de résoudre les crises et les conflits actuels à travers le monde. Cependant, l’Allemagne considère également le Conseil de sécurité comme un organe de gestion des crises. En tenant compte des droits de l’homme tout comme des situations humanitaires et écologiques, l’enjeu consiste à prévenir les conflits. Lors du premier semestre pendant lequel l’Allemagne a siégé au Conseil de sécurité à titre de membre non permanent, l’attention a particulièrement porté sur les bouleversements en Afrique du Nord et dans le monde arabe. Par ailleurs, la crise dramatique de la République de Côte d’Ivoire a compté, tout comme les crises au Congo et au Soudan, parmi les priorités du travail du Conseil de sécurité.