Langues régionales;il était temps!

Non effectivement elles n’y ont pas leur place.
Si on commence à mettre dans la Constitution ce qui fait le patrimoine de notre pays, on n’est pas sorti. On peut y mettre la faune, la flore, la gastronomie, le catholicisme (là c’est drôle j’ai le sentiment que les gens seraient moins d’accord), les châteaux de la Loire et je ne sais quoi encore.

Et pour le reste Sonka l’a très bien résumé:

Si d’autres Constitutions reconnaissent plusieurs langues (Inde, Espagne…), je ne vois toujours pas pourquoi la France ne pourrait pas en faire autant.
:unamused:

C’est vrai que les langues minoritaires dans l’article 1, ça fait un peu bizarre, d’ailleurs ce qui a été demandé au départ, c’était dans l’article 2 : Le français est la langue de la République, dans le respect des autres langues de France

La langue française n’a alors rien à y faire non plus. :unamused:

Qu’est ce qu’un provençal a en commun avec un breton et avec tous les autres français ?

Le français. Non ? C’est quand même un dénominateur commun. Plutot que chercher à inscrire les différences il est plus simple de n’inscrire que les points communs ?

En prof de math que je suis je trouve cela logique…

Les langues régionales n’ont pas le même rôle en France que le français, et n’ont pas vocation à l’avoir.
Si le français est dans la Constitution, c’est parce que c’est dans cette langue que s’exprime l’Etat (administrations, enseignement etc.)

En mettant les langues régionales dans la Constitution au même niveau que le français, alors on s’autoriserait à faire cours dans les lycées de Brest en breton, à envoyer des déclarations d’impôts en corse à Bastia etc… Joyeux bordel en perspective.

S’il s’agit de les inscrire juste pour faire bien et montrer qu’on est conscient de nos traditions et de nos patrimoines, alors la Constitution n’est sûrement pas le meilleur endroit pour.

Et puis, mentioner les langues régionales dans la Constitution, c’est une chose, les valoriser et encourager leur développement (ou au moins empêcher leur déclin), c’en est une autre.

C’est tout à fait vrai tout ça - mais le problème (si j’ai bien compris) reste entier: car le conseil constitutionnel dit que la république ne peut pas promouvoir les langues régionales (par ex. en ratifiant la charte européenne qui vise à faire ça) parce que la constitution le lui interdit , concrètement: parce que la constitution dit expressement que la langue de la république est le français et que la république est indivisible. Donc la république - en l’état constitutionnel - se metterait en quelque sorte hors la loi en encourageant lesdites langues régionales.

D’où, si j’ai bien compris, la proposition de changer la constitution.

L argumentation juridique est logique mais les principes de cette république indivisible, monolingue etc. sont extremement strictes. ça me parrait verrouillé comme pour la question du financement des lieux de culte. Là non plus la république ne peut rien faire, parce que sa contitution et la loi sur la laicité le lui interdisent, sauf si elle agit « en catimini » contre ses propres principes en mettant des terrains communaux à disposition des communautés religieuses, mais en risquant à tout moment que quelqun la dénonce et met fin à cette pratique anti-constitutionnelle…

Bah non, il n’y a pas de problème. A partir du moment où l’on ne souhaite qu’encourager l’enseignement et promouvoir l’emploi des langues régionales, et non autoriser largement leur emploi dans un cadre public, la mention dans la Constitution n’est pas nécessaire (j’oserais même dire qu’elle est inutile.) Alors, le débat est clos ^^

Le problème de l’inscription dans la constitution pourrait se poser s’il y avait une forte minorité de citoyens dont la langue maternelle serait une langue régionale. Or, on n’en est bien loin.

mais c’est qui cet on qui devrait encourager, donc financer?

dernière remarque avant cloture :smiley:

Celui-là même qui a causé les dégâts depuis 50 ans :stuck_out_tongue: par exemple en utilisant les 4 millions dépensés pour une campagne de publicité stupide :wink:

Tu n’es pas impatient/e que ton pouvoir d’achat augmente ?? ^^

Pour y ajouter encore un autre aspect:
on (les rechercheurs) a constaté que le bilinguisme: parler une langue régionale à la maison et la langue de l’état à la maternelle, par exemple, a un effet positif sur le développement du cerveau, de l’intelligence des enfants. On sait depuis longtemps que l’apprentissage de langues facilite l’apprentissage de langues ou, autrement dit, si tu sais déja plusieures langues, tu apprends plus vite encore d’autres.

ja, mir sin d’letschte
die allerletschte
wo noch so babble
wie de Schnawwel 'ne gewachse isch…

Mir Nachbarn schwätze’ au’ wie uns der Schnabel g’wachsa isch. :wink:
Gruß nach Bade’ (aus Paris) ! :slight_smile:

On a déjà parlé de ça. En France, la législation jusqu’à présent ne reconnait pas les minorités et donc pas les langues régionales.

Par ailleurs je ne sais pas c’est « être la langue de la République dans le respect des autres langues de la France ».
Le français n’est plus en concurrence avec les langues régionales de toute manière, et on ne réparera pas les erreurs de la francisation en ajoutant à tort et à travers des formules qui ne veulent pas dire grand chose.

Je comprends bien que cette inscription est d’ordre symbolique, mais n’y aurait-il pas des combats à mener plus efficaces pour la cause?

Elie, n’essaye pas de nous faire croire que tu ne sais pas lire… La question a déjà été moult fois débattue dans ce fil. :wink:

C’est déjà une grosse part du combat, comme l’a dit Nebenstelle :slight_smile:

La République ne se mettrait pas « hors-la-loi » en protégeant les langues régionales, elle ne le fait que si cela se fait par le biais de la Constitution.
Une loi pourrait à mon avis fort bien le faire (avec quelques conditions et tournures choisies évidemment).

Pour information: extrait de la décision du CC du 17 janvier 2002 sur la Loi relative à la Corse:

  1. Considérant qu’il (l’enseignement du corse dans les écoles maternelles et primaires) résulte de ce qui précède que, sous réserve que l’enseignement de la langue corse revête, tant dans son principe que dans ses modalités de mise en oeuvre, un caractère facultatif, l’article 7 n’est contraire ni au principe d’égalité ni à aucun autre principe ou règle de valeur constitutionnelle.

Ah, merci, Marieinschweden pour cette précision. ça me contraint effectivement de battre - un peu - en retraite… :laughing:

La République peut donc légalement donner des subventions - et eventuellement mettre à disposition des locaux - aux organisations qui veulent - à titre facultatif - faire (sur)vivre les langues regionales, un peu comme elle accorderait des crédits aux défenseurs du chabichou, de la chasse ou du nudisme… :cry:

$
Justement, si tu y répondais enfin avec autre chose que des certitudes non négociables, ça arrangerait tout le monde.

« La croyance que rien ne change provient soit d’une mauvaise vue, soit d’une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. »

                                                                           Friedrich Nietzsche

J’adorerais voir où sont tes « certitudes négociables » sur le sujet.

Sonka l’a dit, je l’ai dit, d’autres aussi je crois, le français dans la constitution est à envisager comme un outil (je te parle, on se comprend parce qu’on parle tous les deux la même langue X), et non comme un « patrimoine » (l’ancien français, les chefs d’œuvre de la littérature, le subjonctif imparfait…).