lapsus au sens grammaticale , oui sans aucun doute, au sens régional non, car cet distinction existe bien, Les alsaciens sont français , mais les français ne sont pas alsacien pour autant.
le problème c’est qu’il y a toujours une part de français qui ne sont toujours pas convaincus que les alsaciens soient français.
cela ne date ni de la 2ème guerre mondiale, ni même de la 1ère guerre mondiale.
après 1870, alors que l’Alsace était française depuis plus de 2 siècles, il y en avait déjà pour penser que les alsaciens c’était des allemands (euh l’expression utilisée était moins jolie).
l’intégration passe par la langue ?
cristallisation sur les différences (langue, religion, couleur, traditions,…) ?
expérience personnelle sur ce demi-siècle passé.
et j’ai eu du courrier envoyé à Strasbourg - Allemagne (ou même où la mention France était barrée).
Je parle bien de Strasbourg et non d’un nom de patelin du style Oberschaeffolsheim ou Niederhaslach ou Schwindratzheim où il pourrait y avoir confusion pour une personne peu informée.
bon, je dois dire que cela s’améliore tout de même, la médiatisation de Strasbourg aidant.
quand j’ai commencé à bosser il y a 1/4 de siècle, on me demandait s’il fallait parler allemand pour être muté à Strasbourg.
maintenant pour le truc dont je parle en 1870, ce sont des annecdotes d’archives.
Mais je ne comprends pas bien ce que ça prouve : qui te dit que c’est un non-Alsacien qui a rayé la mention France ???
Pour ma part, je connais assez bien cette position très spéciale des Alsaciens qui se distinguent l’Alsace de la France parce que j’ai quelques amis alsaciens et que je lis beaucoup ce forum, mais ici à Lyon, ça ne fait de doute pour personne que l’Alsace est en France.
Je pense qu’en « France de l’intérieur », comme on dit ici, beaucoup de gens assimilent des noms à consonance allemande avec l’Allemagne…et même des journalistes, ce qui est plus grave encore.
Vu et entendu à la télé, il y a quelques mois, un reportage sur des jeunes, garçons et filles, qui font un stage commando pour intégrer l’armée.
A la fin du reportage, petit bilan dans lequel le commentateur explique ce qui est advenu des participants et j’entends qu’une des stagiaires a été nommée à Mutzig, en Allemagne!
J’avoue que si j’entends Mutzig ou Steiner, je pense immédiatement à l’Allemagne… Mais c’est pas pour autant que je crois que l’Alsace n’est pas en France.
C’est comme si je vous parle de M. Mao et Mme Perez, vous allez croire qu’il est chinois et elle, espagnole. Pourtant ce sont aussi des noms bretons. Mais l’ignorer ne veut pas dire qu’on dédaigne ces gens.
euh s’il fallait toujours se fier à la consonnance des noms.
mon nom actuel très très français est pourtant celui de l’ascendance germanique sur plusieurs générations de mon conjoint.
l’édit de Nantes a du un jour passer par là.
Je voulais aller à Starsbourg une fois, j’ai regardé sur Google Map histoire de voir l’endroit. Mais quand on regarde à l’échelle de la région, tous les noms de villes sont de consonnance allemande. J’ai lu que l’alsacien est une langue germanique. Vu l’histoire de la région, il ne faut pas s’étonner de l’influence qu’ils ont subit, et cela même depuis Charlemagne. Mais, d’après vos dires, il semblerait qu’ils ne se sentent pas plus allemand que francais. La distinction est à ce point accentuée que cela en serait presque vexant. Je suis un peu surprise. Et que les allemands le fassent eux aussi remarquer, cela m’étonne. Il est vrai que chaque région a ses petites particularités, mais c’est ce qui fait la richesse de la France, après tout, vous vous imaginez, rien que sur notre sol on arbore 350 sortes de fromages différents et ne parlons pas du vin et de toutes les spécialités culinaires, puis des patois. Le nord a eu une influence germanique et le sud une influence latine.
J’ai l’intention de faire un petit tour de France quand j’aurai mon permis, le patrimoine culturelle de notre pays m’intéresse beaucoup. Bon je prévois aussi un tour d’Allemagne dans les années à venir.
Personellement, je suis souvent allée passer mes vacances en Bretagne et il est vrai que j’entendais souvent le terme de ‹ Parisien › dans un sens un petit peu péjoratif. Ils se sentent être bretons avant d’être francais, comme les bavarois se sentent être bavarois avant d’être allemand. Je l’accepte, mais c’est étrange de se sentir presque rejeté dans son propre pays.
Moi, je me revendique toujours francaise quand je suis à l’étranger, avant de dire que je suis parisienne, avec un nom serbe en plus. En Russie on me croyait polonaise d’origine… Avec les échanges intereuropéens et les migrations on a du mal à s’y retrouver au fond.
mais ces brassages font toute la richesse d’un pays ou d’une région.
je vois l’Alsace comme une terre d’interculturalité.
Après voir l’Alsace comme une terre française à influence germanique ou une terre germanique annexée par Louis XIV par la France, c’est un débat hautement historico-politique qui n’a certainement plus lieu d’être. Je préfère voir Strasbourg comme ce qu’elle a été depuis le Moyen Age : un carrefour européen et j’espère bien qu’elle le restera.