Lapsus

Reportage court de France 3 Alsace dans les vignes du pays de Bade. L’oenologue badois (accent clairement identifiable) explique des tas de choses, et dit cette phrase amusante :

Admirez la distinction vu du l’autre côté du Rhin. Comme en Alsace, en fait.

il y a pas de lapsus ,eux se disent badois, alors en face c´est alsaciens, c´est simple.le reportage est fait par fr3 Alsace,il s adresse aux alsaciens en priorité et aux français en général, d´ou cette distinction , c´est du marketing J´ai vécu 3 ans dans la région en Alsace comme en pays de Bade,en Alsace ceux d´en face (expression local) les allemands rarement les badois,mais en pays de bade c´est alsacien, le mot français désigne toujours une personne non alsacienne, la prononciation du français est très marquer :laughing: .

jean luc :wink:

Jean-Luc… il y a quand même un lapsus… Les alsaciens… sont français non ??

donc dire « d’alsaciens ou de français » revient à dire " de français ou de français"… donc c’est bien un lapsus.

Je comprends bien que dans cette région, ça peut être courant (un peu comme moi je fais la différence entre Basques, et Français), mais si tu te bases sur le mot en lui même, c’est bien un lapsus (révélateur effectivement de la différence que l’on fait entre les régionaux (donc Alsaciens) et le reste de la France :wink:

Si j’ai bien compris, Jean-Luc dit que ce n’est pas un lapsus vu que le journaliste a prononcé cette phrase délibérément

Désolé de créer la confusion avec le mot lapsus… je m’explique:

L’usage normal en Alsace est clair:
les Alsaciens, c’est nous - en face, ce sont les Allemands, derrière les Vosges, ce sont les Français. Entendu en salle des profs (en français dans le texte): « Tu vas en France pendant les vacances? » « -Non je reste à la maison ». Info utile: La maison est à Buschwiller.

Je m’amusais de voir que le Badois d’en face fasse la même distinction Alsace/France dans leur esprit. En tout cas, cela arrive, comme le monde ce simple exemple.

Crizi pourrait nous en dire plus…?

Roger Siffer dirige depuis de longues années, le cabaret « Choucrouterie » à Strasbourg. La revue annuelle se joue simultanément dans deux salles, dans l’une, la version alsacienn, dans l’autre, la version francaise, en partie avec les mêmes acteurs, avec un décalage de 15 à 30 minutes. S’il y a un retard, il dit aux Alsaciens: « D’Hasebeck sin nonet ferti. »= Les Francais (lièvres mâles) n’ont pas encore terminé. Il fait alors la différence entre les Francais - sobriquet Hasebeck - et les Alsaciens. Mais si un Allemand se permet la même chose, les Alsaciens se méfient; depuis 1945, ils tiennent à être reconnus comme Francais.

cela me fait rire parce que cela reflète à 100% une certaine réalité.
entendu à la campagne dans un resto, par un gars qui le disait en français et sans accent alsacien : « ce sont les vacances, il y a plus de monde, il y a les français qui viennent ».
sous-entendu comme on disait il y a 40-50 ans « les français de l’intérieur ».
en fait c’est comme le mur de Berlin, il n’existe plus, mais encore un peu dans les têtes … de certains.
l’Alsace c’est la France, mais les particularismes ne sont pas à totalement gommés (heureusement ! :wink: sinon ce serait moins rigolo).
mais je crois que les bretons disent pareils (sauf qu’ils disent peut-être « les parisiens »).
les « autres » quoi.

Tu as raison, mais les Badois entre eux font cette distinction entre alsacien et français, mais jamais devant un alsacien ou en Alsace, il faut vivre en Alsace pour comprendre.
autre ex j´étais avec un alsacien dans la rue pour m´expliquer l´Alsace , il me dit, regarde á droite , c´est la ligne bleu des vosge , c´est la France, regarde á gauche c´est le Rhin, c´est l´Allemagne,La France c´est terminé , et c´est pas encore l´Allemagne, ici c´est l´ALSACE, kissou quand tu comprend ça ,tu as comprit l´Alsace.

jean luc :wink:

Aucun doute sur ce point, Jean Luc, je dis moi-même « aller en Alsace » et pas « aller en France » quand je fais une virée dans les librairies de Mulhouse. Il serait même naturel de dire une chose du genre: « Elle vit près de Colmar, mais ses enfants font leurs études en France ».
Ce que est amusant dans ce fil, c’est d’entendre un Badois le dire. :smiley:

C´est vrais :laughing: :laughing: , mais rien ne vaut l´expérience du terrain.
Aller en France ,est un heritage de l´histoire.

jean luc :wink:

L’histoire n’est pas la même… mais que je vais au Pays Basque… Je suis d’abord au pays basque… et ensuite en France…
donc je pense que je peux facilement comprendre « l’Alsace », ce qui n’empêche que la phrase relevée par Elie est un lapsus dans le sens où même si les alsaciens se sentent d’abord Alsacien avant d’être Français… ils sont français… (au même titre que les basques)…
si tu me dis « t’as passé tes vacances en France » et que je te réponds « Non à Biarritz, au Pays Basque »… je fais un lapsus… car j’étais effectivement en France…

c’est le problème des régions à fort « régionalisme » (soit culturel soit historique) qui ont une langue type, des coutumes types, et qui se démarquent par là même, du reste de leur pays…
ça doit être la même chose que pour le Tirol en Autriche… Je suis sûr que certains autrichiens passant leurs vacances au Tirol, n’ont plus l’impression d’être en Autriche… et pourtant ils y sont…

Personnellement… j’adore complètement changer « de pays » en restant… en France !! :laughing:

Dans ce contexte il me semble qu’on ne dit pas « les Français » pour parler des autres Français, par contre « les Parisiens », oui. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, un touriste en Bretagne était forcément considéré comme un Parisien. Mais ça change, maintenant on aura plus tendance à dire « les touristes » tout simplement…

Mais en Bretagne en général on n’a pas cette opposition de eux "les Français, " « les non-Bretons » et nous « les Bretons », en dehors des quelques rares vrais nationalistes.

Non, un lapsus est involontaire ce qui n’a pas l’air d’être le cas dans ce reportage

Bonjour jeunes gens,

tout ce qui a été dit ou écrit sur le lapsus en général est vrai. Il n’y a pas de quoi se fâcher ; c’est un autre problème quand on se trouve confronté soit à de la mauvaise foi, soit à de la méchanceté, soit à de la bétise tout court.

Histoire vécue où tout est parti de : " Ha, c’est vous les Français de l’inférieur" . Notez bien, « Inférieur » et pas « intérieur » .

Situation :
Il y a en gros 8 ans, un filleul qui travaille du côté de Haguenau décide d’épouser une jeune fille du coin ou 60 km au sud. Pas de problème . Nous déboulons de Touraine avec les cadeaux marqués sur une liste envoyée par courrier . Cérémonie à la mairie, la famille de la mariée arrrive en force et entoure la gamine. Office dans une église locale , nous n’avons pas pu approcher la mariée.
Arrivée au restaurant, la mariée ne nous fait pas la bise mais accepte une poignée de main ; le neveu est un peu décontenancé. Vin d’honneur, déballage des cadeaux et là, la catastrophe . Visiblement, les casseroles de Touraine ne vont pas avec les plats locaux. Ce qui est génant, c’est pas que ça arrive, c’est qu’on nous le dise façon reproche…

Ambiance:
Il ne s’agit pas de stigmatiser un groupe ou une communauté en général, mais ça démarrait très fort. C’est là que nous (la famille du marié soit une douzaine de personnes) avons été répartis parmi les 9 tables (la table de 8 réglementaire). Nous nous sommes retrouvés mon épouse et moi, avec des quinquagénaires et sexagénaires qui se sont mis à parler alsacien entre eux. S’il m’arrivait de capter en gros « la musique d’une phrase » c’était que dalle pour comprendre. Comme je demandais le sel à mon voisin il a pris ça pour une tentative d’engager la conversation et c’est là qu’est tombé le :" Ha, c’est vous les Français de l’inférieur" , accompagné des gros éclats de rires de la tablée. J’ai expliqué à mon épouse la finesse du lapsus et nous avons quand même voulu discuter un peu . Nous avons parlé du temps, c’était mieux en Alsace. La cathédrale de Tours ? La cathédrale de Strasbourg était mieux. Bref, je leur aurais dit que j’avais des morpions de 3 mm, ceux de chez eux auraient fait deux cm au moins.
C’est curieux , mais c’est là que j’ai découvert le concept de « famille adverse » .
Un ancien a voulu nous raconter une histoire drôle , en alsacien… Une dame s’est dévouée pour traduire mais bien que la blague fût courte, tout le monde s’étranglait de rire à chaque phrase. Ce qui fit durer le plaisir .
Je la résume : " Pourquoi les Lorrains ont ils les oreilles pointues ? " . Nous, on ne savait pas (gros éclats de rire) La réponse était : Parce que dès leur plus jeune âge, les parent les soulèvent par les oreilles en leur disant :" Tu vois, mon fils (ou ma fille ) de l’autre côté des montagnes, c’est la belle Alsace" . Désopilant.

Fin de repas :

Impossible de savoir où nous avions mis les pieds… " les Français de l’intérieur" avaient tout faux. Fainéants, merdiques pas organisés etc … La totale et en plus, les gens avaient l’air de bonne foi, ce qui est pire. Après le café et le pousse café, un gus est venu à côté de moi pour me parler des « malgré nous » . J’en avais raz la casquette et j’ai décidé de jouer les casques à boulons. Je lui ai demandé comment il traduisait « malgré nous " en allemand . Il a ouvert de grands yeux et avant qu’il reprennent sa respiration j’ai glissé un perfide : " c’est une expression utilisée uniquement pour les Français de l’intérieur ? ' » . Je ne sais pas pourquoi, il est reparti à sa place . La tablée nous fusillait des yeux, tiens ils comprenaient le français en fin de repas. Me tournant vers la dame qui avait fait des efforts de traduction je lui ai dit en français qu’elle n’aurait pas à traduire ce que j’allais dire, mais que maintenant que nous faisions partie de la même famille, s’ils venaient en Touraine, je leur ferais volontiers visiter un truc. Elle arrondit la bouche, ouvrit les yeux et je lui glissait dans l’oreille " Oradour sur Glane". Je crois que ça a gâché leur soirée.

Puis nous nous sommes levés, les avons salués en français, remerciés pour leur acccueil et nous avons quitté la table pour retrouver les frères et belle soeurs asssez secoués car ils avaient vécu la même ambiance…

Depuis, je suis devenu adversaire du particularisme qui rejette, on est au début du racisme. Je ne connais pas le pays basque mais les départements du sud de la France.
Personnellement, je pense que le découpage de la France en régions a été une immense sottise.

Mais ça n’engage que moi.

Cordial-gentiment.

bernard

Pliée de rire !!!

Bernard S. Je crois que ce que tu as vécu, peut se dire dans toutes les régions de France… Les toulousains appellent les Bordelais « les doryphores »… sans que je n’ai jamais su pour quelles raisons !

et je vais vous faire rire, en Gironde on est partagé entre « le Pays Gabaye » et les autres…
Et vu que je suis « hors pays Gabaye » on a l’habitude de dire quand on va de « l’autre côté »… que les Gabayes… ne sont pas comme nous…
La raison on la trouve ici :Pays Gabay — Wikipédia
En gros… Inclusion il y a fort longtemps… de personnes parlant la langue d’Oïl au milieu d’habitants parlant l’occitan…

Tu vois…tout cela est simplement une question de « fierté mal placée » de sa région… et il suffit parfois de traverser « la frontière » pour se rendre compte que de l’autre côté… c’est aussi bien :wink:

Pour en revenir aux Alsaciens et au sujet du fil, je comprends très bien la particularité de la région, et le fait que les habitants tiennent à cette particularité… Mais le journaliste dont parle Elie a peut-être simplement cédé au vocabulaire employé dans la région, histoire de mieux se faire comprendre… non ?

Hello,

on trouve ce genre de "particularisme " entre petits bled de la même région, de même langue. Au sud-ouest de Toulouse, il y a deux bleds qui se charrient mutuellement et qui ignorent l’origine des surnoms qu’ils se sont donnés. Si ça se trouve, c’est deux façons différentes de faire le cassoulet ou de border sont lit. Des choses tres importantes…

Tant que ça reste au niveau amusement, je veux bien, mais quand ça pourrit la vie, c’est plus grave.

Nous avions vécu des tiraillements entre Tours et Orléans pour mettre la prefecture de région, puis entre Tours et Limoges pour l’implantation d’un centre informatique , mais dans ce dernier cas , on passait « chez les gens du midi », car on traversait la " frontière" entre langues d’Oil et d’Oc . Des traditions qui ont la peau dure et qui ne font pas avancer le Schimili le Chmiliiiilili, ouais, le Schmilblik.

cordial-gentiment

bernard

Bernard S , j´ai eu se genre de chose avec les alsaciens, et je suis lorrain en plus, je travaille á Strasbourg, et j´habitais en Allemagne, une fois un alsaco est venu me raconter pourquoi on appelait les français les haselboks, et moi je dit non,parce qu´en 40 ils ont détaller comme des lapins , et moi j´ai répondu, mon père a connu l’exode , et il n´avait remarquer que les alsaciens courraient moins vite que les autres. une autre fois , une cliente lorsqu´elle a su que j´étais lorrain s écrier en alsacien c´est un bouseux , ou cul terreux, dans le genre là ou journalier, un paysan de petite condition,mais cette vieille femme avait l´air de bonne fois, elle l´a dit sans penser á mal. Quand á la richesse de l´Alsace elle est articielle,une fois je leurs est dit crûment,200 000 alsaciens travaillent chez les allemands, et eux 2 Et les lorrain avec le Luxembourg ", j´ai répondu , c ´est vrais , mais nous on crache pas dans la soupe. C´est comme partout ils y a des gens bien , et moins bien. J´ai connus des alsaciens bien

jean luc :wink:

  1. Au mariage de mon cousin, il y a un an, il a trouvé bon placer mon mari et moi parmi les parents de sa nouvelle femme, tous venu du Hochrhein (Rhin entre Constance et Bâle), ils ne nous ont pas adressé la parole une seule fois, bien que nous comprenons leur dialecte. Et à mes tentatives de leur parler, ils ont répondu par « oui » et « non ».
  2. Argumenter avec Oradour-sur-Glane à un mariage, ce n’est pas convenable. D’ailleurs, je ne comprends pas ce que le jeune homme voulait dire en évoquant les « malgré-nous » - ce qui n’est pas convenable non plus -, mais je trouve qu’on peut poliment refuser de telles discussions à un mariage, sans surpasser le jeune homme avec Oradour-sur-Glane.

Je crois qu’on est en train de « glisser » allègrement (en latin « labor », part passé « lapsus » = glisser , dériver ) du sens initial du fil qui faisait référence à un fait linguistique, à un recueil d’anecdotes personnelles qui ne prouvent rien,( s’il y avait quelque chose à prouver) sinon l’universalité de la connerie qui est loin d’être l’apanage d’une communauté plus que d’une autre.
Tous ces petits particularismes font notre richesse que plus de 300 ans de jacobinisme forcené n’ont pas réussi à gommer complètement, Dieu merci.Vive la diversité.

:wink:

est-ce que les petites guéguerres de clocher entre voisins trans-régionaux étaient vraiment le sujet de base de ce post ?