Ca dépend les examens et les concours. En effet, au bac, il n’y a qu’un correcteur, mais il y a une réunion d’harmonisation et des consignes très précises données aux correcteurs. Pour les concours de recrutement, en général, il y a deux correcteurs et un 3e intervient en cas de conflit.
Il n’y a effectivement qu’un prof qui corrige mais ensuite ils passent en réunions avec tous les autres profs de la matière et parlent de toutes les copies pour voir s’ils ont été trop sévères ou trop laxistes.
En effet, le système de notation en Allemagne est assez complexe car, contrairement à l’erreur que font beaucoup de gens, il existe en Allemagne de nombreux autres systèmes de notation. Le système « von Eins bis Sechs » (de 1 à 6) n’est pas le seul.
Par exemple, dans de nombreux Gymnasium (lycées), il existe le système des pourcentages, qui sont ensuite convertis en note « von Eins bis Sechs » (de 1 à 6). Ce qui donne par exemple : un 95% équivaut à « eine Eins » (1), etc.
Autre exemple : à la Uni, il existe souvent un système de notation qui peut varier d’une Uni à l’autre. Ca peut donner des systèmes de notation très complexes et où on peut faciement « se mélanger les pinceaux » si on ne connait pas…
Sans oublier une chose très importante dans la notation en Allemagne : les fameux « + » (plus) et « - » (minus).
Pour des étrangers ce système est très dur à comprendre car par exemple : un « 1- » (eine Eins minus) n’est pas un « 2+ » (zwei plus). Un « 2- » n’est pas un « 3+ ». Un « 3- » n’est pas un « 4+ ». Etc, etc, etc.
Les notes sans « + » (plus) ou « - » (minus) sont appellées des « glatte Noten » : « eine glatte Eins » (1), « eine glatte Zwei » (2), « eine glatte Drei » (3), etc.
Mais, Gaston, tu es bien d’accord qu’il est impossible de noter une dissertation en % ?
C’est valable pour les exercices de maths ou un contrôle de connaissance qui appelle des réponses claires.
Et pourquoi 95% correspond à 1, et pas à 1- (puisqu’il manque 5% donc il y a eu des fautes) ?
Ben, honnêtement, je ne me suis jamais posé cette question car je n’ai pas connu d’autre système que les systèmes de notation « à l’allemande » (avec des + et des -, des %, etc).
Chez nous, la plupart des devoirs écrits dans toutes les matières (donc ceux qui font partie du contrôle continu) étaient notés en % (puis reconvertis). Il n’y avait que les devoirs oraux qui n’étaient pas notés en %.
Donc, je me suis jamais posé la question de savoir pour quelles matières il valait mieux une notation en % ou pas, puisque je ne l’ai jamais vécu autrement.
Mais ta question me semble pertinente malgré tout !
Ah oui, ça aussi il me semble que c’est différent chez vous en France :
Chez nous, au DFG (lycée franco-allemand), les contrôles/devoirs écrits/oraux faisaient souvent partie du « contrôle continu » et jouaient un rôle important dans l’examen de fin d’année (de fin de trimestre).
Il me semble qu’en France, ce système de « contrôle continu » est moins répandu, non ?
Il y a un système de contrôle continu pour le brevet des collèges (fin de la 3eà), les notes de 4e et de 3e sont prises en compte en plus de l’examen que passent les élèves.
Sinon, Fillon, quand il était ministre de l’Education Nationale, a voulu instaurer ce système pour le bac. Bien évidemment tout le monde était contre et il y a eu de nombreuses manifestations contre ce projet, qui a été abandonné. Je suis moi-même tout à fait contre; cela aurait pu aboutir à une hiérarchisation des bacs, car tous les lycées ne notent pas de la même façon, un bac obtenu dans tel lycée aurait valu plus que dans tel autre: c’est inconcevable en France! Nous sommes (je me permets d’employer le « nous ») très attachés au caractère national du bac.
J’oubliais: pour le bac, notre note de sport est notre moyenne de l’année dans cette matière (et on a au moins un point de plus si on a porté les ballons toute l’année )!
Mais, de toute façon, tous les profs ne notent déjà pas de la même façon ! Donc je ne comprend pas du tout cette explication.
En quoi cela aurait-il changé quoi que ce soit et pourquoi parler de « hiérarchisation des bac », vu que de toute façon, la notation ne varie pas seulement d’une école à l’autre, mais d’un professeur à l’autre ?!
Ca me paraît donc assez absurde comme argument.
Donc, si je comprend bien, l’instauration d’un contrôle continu uniforme (selon les mêmes règles pour tout le monde) serait incompatbile avec le « caractère national du bac français » ?
Attention cependant : beaucoup de Français sont perturbés par la « façon allemande » de tenir compte des notes : En effet, les Allemands (que ce soit dans les universités ou sur le marché du travail) tiennent compte de TOUTES les notes au Bac (car ici on ne connait pas le système français des coefficients aux épreuves), ce qui perturbe beaucoup de Français quand p.ex. ils sont contraints de constater qu’en Allemagne on tient autant compte de leur note en philo ou en langues (pour des matheux), que des math. (pour les littéraires), ou même de la note en sport (pour rebondir sur ton message).
Tout à fait incompatible!
Rien que dans une ville, il y a une hiérarchie des établissements (même si ce n’est pas officiel). J’imagine déjà les parents en train de se battre pour que leur enfant aille dans le lycée qui sera le mieux considéré!
Avec le bac, tous les élèves sont mis au même niveau, leurs copies sont anonymes, ils obtiennent donc des notes tout à fait objectives.
Comme cela a été dit plus haut, les notes sont harmonisées et c’est surveillé de très près.
Je suis tout à fait contre car, si nous étions évalués de cette façon, il est sûr et certain qu’un bac obtenu dans un grand lycée parisien aurait plus de valeur qu’un bac obtenu dans un petit lycée de Province, même si les 2 bacheliers ont les mêmes notes: c’est absolument inévitable!
Il faut absolument empêcher cela en permettant aux élèves d’être notés sur un même devoir et de façon anonyme.
Je n’ai toujours pas compris… Ne serait-ce pas, une fois de plus, quelque chose qu’en dehors de l’Hexagone il est difficile voire impossible de comprendre ? C’est l’impression que j’ai.
Un argument qui me semble irréfutable : Il y a de nombreux pays développés dans le monde qui appliquent -avec succès- le contrôle continu.
Donc, l’argumentation que tu me soumets (et j’entend bien qu’il ne s’agit pas exclusivement de ton opinion personnelle, mais de l’opinion de beaucoup de gens en France) me semble un peu légère…
J’ai franchement l’impression que c’est une nouvelle fois une façon de dire que les Français savent mieux que les autres qu’est-ce qui est bien ou pas. Bien entendu sans regarder ce qui se fait et se pratique hors des frontières françaises…
Bon, j’ai un rdv clientèle à 17h. Mais je poursuivrai avec plaisir cette discussion plus tard ! Car cela m’interpelle d’entendre tout ce que tu me racontes de ce qui s’est passé en France, de ce que pensent les gens, les profs, etc. C’est très intéressant.
C’est pour respecter l’egalité et le respect contre les discriminations que l’anonymat est de mise je ne vois pas ou est le probleme a cette comprehension
Je sais que le contrôle continu marche très bien dans d’autres pays et tant mieux!
Mais en France, ça ne ferait qu’envenimer la situation. J’imagine déjà les tableaux des meilleurs lycées dans les journaux (ça existe déjà, mais c’est différent)…
Le fait d’avoir un bac qui vaut pour tous la même chose permet aux candidats de se trouver à égalité face à une situation donnée (entretien d’embauche, par exemple). Ainsi, l’affaire du bac est réglé, pas besoin de se demander si le bac a été obtenu dans un bon lycée ou dans un lycée moyen, et l’employeur peut se concentrer sur d’autres problèmes (plus importants souvent!): la compétence, la motivation…
Je ne vois pas pourquoi on veut réformer le bac d’ailleurs!
Je n’ai absolument pas cette prétention et ça me fait mal de lire ça
Je ne connais pas assez la situation dans les autres pays pour en parler. Je trouve que le système de l’examen sans contrôle continu est juste et bien adapté. Pourquoi introduire le contrôle continu qui envenimerait la situation alors que pour l’instant ça marche très bien comme ça, en France? Il y a d’autres choses à réformer.
Ceci n’était pas une critique qui t’était adressée à toi, personnellement, Yseult. C’est une impression générale (personnelle) qui semble se dégager. Mais, encore une fois, j’écoute avec beaucoup d’attention, car j’aimerai me faire une opinion, en toute honnêteté, et sans parti pris, mais pour le moment j’ai sincèrement du mal à comprendre l’argumentation qui ma été soumise jusqu’à présent.
Je ne vais malheureusement pas pouvoir poursuivre cette discussion avec vous, car je vais devoir m’absenter durant plusieurs jours. Mais j’aimerai beaucoup la poursuivre à mon retour car c’est très intéressant. Et je pense qu’il vaudra mieux que nous déplacions ce sujet/débat (pour le mettre dans un « topic » à part - bien distinct du topic au sujet du bac franco-allemand - je m’en occuperai dès mon retour).
Ben, je ne connais pas les raisons de la réforme de votre système, puisque tu viens de m’apprendre que votre Ministre de l’époque entendait le réformer en introduisant le contrôle continu. Mais une chose me semble évidente : Les réformes sont pas le résultat d’un saut d’humeur . Elles sont quasiment toujours des conséquences de raisons/besoins réelles/réels de réformes. Donc peut-être y a-t-il aussi des raisons.
J’ai commencé à faire quelques recherches (que je poursuivrai à mon retour) pour lire un peu le texte de cette réforme et les arguments des uns et des autres.
Et pour le moment, se dégagent deux impressions :
une forte impression que le corps enseignant a surtout avancé des arguments fallacieux et qui ne tiennent pas la route (pour surtout ne pas dire le plus important : que les profs ne veulent surtout rien changer, qu’ils ont toujours été alergiques à tout changement,…).
deuxième impression : il semblerait qu’une partie des élèves ait repris ces arguments sans réfléchir un temps soit peu par eux-mêmes.
C’est l’impression qui se dégage apparemment, après une bonne heure de lecture de différents documents sur internet. Mais je vais poursuivre les recherches quand je reviendrai.
D’ici-là, bonne fin de semaine et bon week-end à toutes et à tous !
Gaston, ça devrait être comme ça, mais ce n’est pas toujours le cas, surtout dans le cas de l’Éducation Nationale : on dirait que chaque ministre veut marquer le début de son mandat par une réforme-gadget. Et pas qu’en France.