Le Français langue officielle de la Sarre

Ca n’est pas encore fait, mais cela fait partie de la « Frankreich-Strategie » du Land de Sarre. A lire dans la FAZ :
faz.net/aktuell/politik/inla … 62333.html

Qu’en pensez-vous ?

Je suis sure que cette idée est realisé aussi dans la Lorraine voisine. :question: Qu’en pensez-vous?

Je suis bien sûr pour le bilinguisme dans toutes les régions frontalières. En son temps , André Weckmann avait plaidé pour un bilinguisme français-allemand dans tout le bassin du Rhin supérieur.
Il existe , pour certaines générations , un bilinguisme de facto.
Malheureusement , on ne pourra jamais imposer aux parents sarrois de faire apprendre le français à leurs enfants ni aux parents lorrains de faire apprendre l’allemand à leurs enfants .
D’autant plus qu’un peu partout une mentalité favorable au « globish » , ce sous-dialecte de l’anglo-américain a le vent en poupe.
Autrement dit à quoi bon apprendre l’allemand ou le français , si , avec le globish , on peut bosser à Francfort , à Wuhan , à Dubaï ou à Doha ou à Shanghai sans avoir la moindre connaissance des langues locales. On ne dira jamais assez de mal de l’utilitarisme linguistique.
Ceci est un avis tout à fait personnel qui n’engage que moi.

Kesseke,
malheureusement, le caractère unitaire de la République française interdit à une collectivité locale d’adopter comme langue officielle toute autre langue que le Français.
Pour rappel, l’article 2 de la Constitution de 1958 stipule que « La langue de la République est le Français ». La jurisprudence du Conseil constitutionnel établit que l’usage du français s’impose aux personnes publiques et à leurs relations avec les citoyens (pour simplifier). Ce qui n’exclut pas la promotion de langues minoritaires entre personnes privées. Par ailleurs, la République française est indivisible et donc la Constitution vaut en tout point du territoire.
Donc, la Lorraine ne peut juridiquement pas adopter l’Allemand comme langue officielle…

Le choix à moyen terme de la Sarre d’adopter le français comme langue officielle est donc très symbolique du caractère fédéral de notre voisin allemand…

Michel,
Je vous suis en tout point. On ne change pas la société par décret comme disait M. Crozier, mais en même temps, le caractère incitatif de la démarche peut faire perdurer a minima le bilinguisme déjà existant.

Travailler en globish ? Je ne vois pas trop comment pour les emplois frontaliers …
Un plombier français ne se fera certainement pas Klempner côté allemand avec du globish.
Un vendeur en boulangerie non plus. Un vendeur de cigarettes non plus.
Un chargé d’affaire faisant le suivi de chantier de construction, certainement pas.
Et puis maitriser le globish demande un effort non négligeable, même si c’est loin du niveau ‹ fluent english ›.

Mais les parents frontaliers ne pensent pas forcément , pour l’avenir de leurs enfants à un boulot en zone transfrontalière de plombier , de vendeur en patisserie etc…

Là faut quand même pas pousser ! :smiley:

Je ne vois pas en quoi le fait d’apprendre l’anglais en tant que langue véhiculaire serait un frein pour apprendre l’allemand, le français et la langue locale, que cela soit en Sarre ou en Alsace-Lorraine. Ces considérations me font sourire, alors que dans beaucoup de pays africains et d’États ou du territoire de la République de l’Inde, pour les gens ayant été scolarisés, la question ne se pose pas. Encore une preuve que l’adaptabilité à différents environnements linguistiques n’a rien à voir avec le niveau de richesse d’un pays.

Extrait d’un article de la DW , qui semble confirmer mes craintes :

" la Sarre n’est pas le premier land à avoir eu cette idée. Le Baden Württemberg frontalier avait voulu , il y a quelques années , lui aussi , faire du français la première langue étrangère mais s’est trouvé confronté à une âpre résistance des parents qui ont préféré l’anglais pour leurs enfants.Suite à un procès perdu , l’idée a été enterrée. Il s’agit pour Roland Baasner , spécialiste des langues romanes , d’un cas qui pourrait se reproduire. " Toutes les expèriences montrent que la pression et la coercition politiques ont bien du mal à parvenir à un résultat satisfaisant."

L’article complet