Durant la période du 1 au 13 février 2008,l’IfD Allensbach(Institut für Demoskopie), a mené une enquête sur les dialectes allemands,dont les résultats ont été publiés le mois dernier.
Deux constantes (je me souviens de sondages sur le même thème il y a bon nombre d’années),c’est le dialecte bavarois,qui,de loin arrive en tête,et c’est le saxon qui est lanterne rouge.Je me souviens d’ailleurs aussi d’une émission-débat extremmement animée à la télé,dont le sujet était:"Grenzt das Dialektsprechen aus?/Le fait de parler un dialecte exclut-il(ceux qui le parlent)?"Une des participantes affirmait même que certaines personnes devenaient agressives quand elles entendaient parler saxon…à vérifier.
Une tendance ,dans l’est du pays,à la perte de vitesse des dialectes depuis la réunification.
Napoleon disait,parait-il,qu’un bon croquis vaut mieux qu’un long discours,alors je mets sa maxime en application:
Si le dialecte saxon a mauvaise presse, cela a en premier lieu une raison politique. N’oublions pas que Walter Ulbricht, l’architecte de la division allemande (il voulait certes la réunification, mais sous le drapeau rouge! ) était un Saxon de Leipzig, et donc un saxophone de la plus belle eau (j’appelle saxophone quelqu’un qui parle saxon (sächseln ). Les Saxons passaient aussi pour être majoritaires dans l’appareil du SED (le parti communiste est-allemand) et la police politique (Stasi). En fait, rien de plus normal, la Saxe et le sud de l’actuel land de Saxe-Anhalt étaient des régions très industrialisées à forte densité de population, tandis que le nord (Mecklembourg, Poméranie, Brandebourg et Altmark) étaient nettement moins peuplé, à dominance agraire.
Notons en outre que le saxon parlé dans l’ancien département de Leipzig et autour de Halle est assez désagréable à l’oreille, tandis que dans l’ex-département de Dresde, il est beaucoup plus avenant, surtout s’il est parlé par une jolie femme (eh oui, on dit Sachsen, wo die schönen Mädchen auf Bäumen wachsen… ). Mais on dit aussi qu’une Saxonne est jolie tant qu’elle n’ouvre pas la bouche… Et Erich Kästner (qui était d’ailleurs natif de Dresde), fait dire à l’un des personnages de son roman satirique Drei Männer im Schnee parlant d’un fabricant de Chemnitz: « Si l’on comparait la langue allemande à une maison, on pourrait dire qu’en Saxe, il pleut par le toit ».
Outre la réputation, il y a certainement une grande part de notoriété qui est refletée dans cette liste, les « grandes » régions dialectales arrivant invariablement en tête.
Elle me semble « pertinente » pour les trois, quatres premiers rangs dans les deux cas (bonne réputation, mauvaise réputation).
En revanche, le fait qu’ un dialecte comme le « badisch-alemannisch » par exemple n’est ni vraiment aimé ni détesté est très probablement dû à la simple méconnaissance.
En effet, quel allemand du nord saurait distinguer entre les dialectes schwäbisch et badisch?
Perso, j’adore les saxophones (quelle musique )
qui,comme tout le monde le sait se subdivisent en saxo soprano,saxo alto,saxo ténor et saxo baryton…tiens,c’est marrant,en tant qu’amateur de jazz,je n’ai jamais entendu parler de saxo basse(remarque totalement hors-sujet!)
Les gens de Leipzig étant les saxos ténors, ceux de Dresden les saxos baryton et, en montant vers la Bastei et les « montagnes » de la Sächsische Schweiz, on commence à entendre les premiers saxos altos?
Non, Michelmau, pas hors-sujet: l’intitulé, c’était bien « Hitparade »… Oki, je sors…
Un site allemand qui ne sait pas que le dialect bavarois s’écrit bairisch et non bayrisch ne mérite pas d’être lu.
Arme Bajuwaren!
Là je te trouve du coup un peu sévère: on parle aussi couramment d’un Schweizerdeutsch pour les dialectes alémaniques parlés en Suisse, bien que linguistiquement le mot ne veuille (presque) rien dire non plus, donc pourquoi ne pas parler d’un bayerisch, expression qui a l’avantage d’être immédiatement comprise par les non-iniciés et d’être associée grosso modo aux dialectes de la grande famille bairisch qui sont parlés dans une (grande) partie de ce qui est le Bundesland Bayern?
Sauf qu’en version locale, ça donne plutôt: Soxn, wö dor schöinen Mädschen öuf Böume woxen. Ünd dos soch isch nöscht, wäl isch öus dor Jeschent kwöm.
Ça calme…
Die Sachsen kommen nach Regensburg:
Extrait du film :« Go Trabi go »
Les cousins saxons, en route pour l’Italie, passent chez leurs cousins de Bavière. Ca se passe juste après la chute du mur :
Die Sachsen kommen:
Extrait du film :« Go Trabi go »
Et la salutation entre les deux soeurs:
« Mir Sachsen, mir sin helle, das wees de ganze Weld, und simmor ma ni helle, dann hammor uns verschdelld »
L’accent saxon est aussi le plus imité dans le milieu de l’humour. Surtout le plus mal imité: si vous regardez une vidéo pseudo en saxon, évitez les comiques traditionnels, et préférez des gens comme Olaf Schubert ou Bastian Pastewka, eux mêmes Saxons. Je pensais à Kalkofe, que je trouve très drôle, mais son saxon est très mauvais.
Je ne comprends pas le manque de popularité de ce dialecte, je le trouve très doux et sympathique et le préfère 100 fois au bavarois.
Bonjour à tous, en parcourant le web je suis tombé sur cette petite émission assez drôle qui illustre les différences entre les dialectes allemands et l’allemand standard avec comme exemple le Frison et le Bavarois (si j’ai bien compris car je ne suis pas germanophone).
Je pense que cela peut plaire à nos amis linguistes Bon visionnage.
youtube.com/watch?v=TgXQ5NsxfV0
( Modération : fusionné avec fil déjà existant.)
Merci Anthony pour ton lien.
Je vais m’en tenir au Hochdeutsch.
Peut-être vais-je me hasarder à un petit moin-moin !
mon mot préféré en « allemand du nord », c’est « Lütten ».
Précision: Il s’agit du Platt de Frise orientale (Ostfriesisches Platt), une variante du bas-allemand. Ce n’est pas simplement un dialecte de l’allemand mais un dialecte du bas-allemand, c’est une autre langue. Les Allemands refusent de parler de langue pour le bas-allemand, mais c’est de la mauvaise foi car le néerlandais est plus proche du haut-allemand que le bas-allemand. Donc si le Platt est un dialecte allemand, le néerlandais aussi.
En tout cas, ce Ostfriesisch n’a rien à voir avec le Frison, langue fortement dialectalisée de la côte ouest du Schleswig avec les îles et du Saterland (Seeltersk). La Frison est une troisième langue elle-même subdivisée en dialectes.
« Dat du min Leevsten büst » , un très joli classique parmi les chansons populaires en Plattdeutsch ; ici, Hannes Wader chante la version originale et Konstantin Wecker donne une « adaptation » en bairisch.
Le texte original:
http://www.volksliederarchiv.de/text2241.html
Ici par Annegret Behrend, fondatrice de « Godewind » :
Plutôt le contraire, non ?
Merci en tout cas de tes explications !
Merci Elie pour ces corrections et précisions. Les dialectes, langues et autres sous-groupes linguistiques sont assez flous pour le profane que je suis.
Je trouve la mosaïque linguistique allemande très révélatrice des Allemagnes, un concept que de l’extérieur les gens ne perçoivent pas forcément voyant dans l’Allemagne un Tout comme peut l’être la France (bien qu’il existe aussi ici des régionalismes marqués).
Excusez moi si mon propos n’est pas très clair, j’avoue que je lis beaucoup le forum mais que je n’y participe pas trop par écrit pour cette raison.