L'école est-elle chère en Allemagne ?

Bah faut pas exagérer non plus, tout n’est pas noir non plus mais il y a des défauts qui sont gênants. C’est un peu comme avec les problèmes qu’on a eu en France en novembre, beaucoup de véhicules ont été brûlés mais on n’était quand même pas dans une situation de guerre civile comme on pouvait le croire en voyant les journaux télévisés, en particulier à l’étranger. Ceci-dit, ça n’amoindrit en rien les pertes subies par les victimes des vandales.

L’essentiel est donc de voir une tendance de fond mais de la relativiser malgré tout.

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai créé ce site et ça fait super plaisir de voir qu’on arrive à échanger ensemble autant d’idées et de vues différentes de l’Allemagne… et que ça te plaise ^^ !!

Sébastien et Kissou, vous allez être encore plus choqués avec ce que je viens d’apprendre ce soir.

Je vous avez dit que je donne de manière quasi-bénévole des cours de français 1 ou 2 fois par semaine à des Allemands.
J’ai donc discuté ce soir avec eux de ces choses (et d’autres), et je leur ai parlé de votre étonnement, pour pas dire stupéfaction, quand à la non-reconnaissance automatique entre les Länder (quand par exemple un enfant change d’école, qu’il est « transféré » d’une école dans un Land à une ecole dans un autre Land, à cause d’un déménagement par exemple). Ils ont, tous les trois, levés les épaules en me disant qu’ils ne voyaient rien de choquant à ça.

L’un d’entre-eux a même dit que ces cas sont légions en Allemagne et qu’il y a bien pire. Il m’a raconter la chose suivante :
Lorsqu’il etait étudiant, une amie a lui, qu’il a connu durant ses études d’architecte à Trier (lui est architecte maintenant), avait passé son « Vordiplom » (équivalent du DEUG français), et elle l’avait recu.
Pour des raisons personnelles (petit ami…), elle a du déménager à Stuttgart. Elle a donc voulu s’incrire à la faculté d’architecture de Stuttgart.
N’oublions pas qu’elle venait de décrocher avec succès son « Vordiplom »…
A la faculté de Stuttgart ils lui ont dit qu’elle devait recommencer depuis le début. Autrement dit : la faculté de Stuttgart a refusé de reconnaitre son diplôme et l’a obligé à refaire les 4 semestres d’études qu’elles venaient brillamment de finir.

C’est fou/impressionnant, n’est-ce pas ?

(entre parenthèses : ces faits ne datent pas d’il y a 20 ou 30 ans, vu que celui qui me les a raconté est encore tout jeune : il a 27 ou 28 ans, donc ces faits datent d’il y a quelques années)

C’est comme si en France quelqu’un qui aurait passé son DEUG à Nice se verrait refusé à l’inscription en Licence à Bordeaux par exemple.

En France, lorsque quelqu’un passe en année supérieure à l’école (collège ou lycée) ou réussi un diplôme universitaire, il y a normalement une reconnaissance automatique. Par exemple, quelqu’un qui passerait sa Licence à Strasbourg peut continuer en maîtrise dans n’importe quelle université de France.
Ce n’est pas le cas en Allemagne.


Ceci vous montre deux choses :

  1. qu’il n’existe pas, contrairement à la France, de système de reconnaissance automatique en Allemagne. Il n’y a pas de droit à une reconnaissance automatique comme c’est le cas en France.
    Ni pour le passage dans une classe supérieure, ni pour les diplômes (y compris d’ailleurs des diplômes « européens » comme le Bachelor ou le Master, qui eux aussi, ne donnent aucun droit en Allemagne à une reconnaissance automatique - c’est chaque université qui juge si oui ou non elle reconnait tel ou tel diplôme).
    Chaque école et chaque université a le droit de refuser la reconnaissance (qu’il s’agisse d’un diplôme ou tout simplement du passage dans une classe supérieure).

La raison principale pour expliquer cela étant l’autonomie des Länder dans les programmes scolaires et universitaires. Cette autonomie est très grande, vous l’aurez compris.

  1. la deuxième chose que cela montre c’est que les programmes scolaires et universitaires sont TRÈS différents d’un Land à un autre (cette différence explique d’ailleurs la non-reconnaissance automatique ci-dessus…).
    Ainsi par exemple, étudier la médecine à Heidelberg n’est pas la même chose qu’étudier la médecine à Berlin. Etudier l’économie (BWL ou Wirtschaftswissenschaften) à München n’est pas la même chose qu’étudier l’économie à Mannheim. Il existe certes des matières communes, cela va de soi, mais chaque université propose des programmes différents. Et ce ne sont pas des petites différences « cosmétiques », mais des différences importantes !
    C’est la raison pour laquelle, en Allemagne, l’endroit où l’on était à l’école ou à l’université est très important. Selon l’endroit où l’on était, les diplômes n’ont pas la même valeur.

La réponse est simple et tout le monde (ou presque) en Allemagne la connait : OUI.

Exactement.

Il y a des chances, oui. Bien que la littérature allemande fasse partie des programmes scolaires dans la plupart des Länder allemands, mais au niveau du Gymnasium, pas dans les Hauptschulen ou les Realschulen. Donc, tout dépend où elle était ton amie.

:top:

Oui oui, c’est ça : certaines matière sont bien entendu communes, comme par exemple l’allemand, les math, etc. Mais le problème vient du fait que les programmes scolaires sont décidés au niveau des Länder et qu’il n’y a aucune « instance » qui coordonne ces programmes, avec toutes les conséquences que cela comporte quand les programmes scolaires ne sont pas les mêmes…

Oui, très marqués. Et comme tu dis : les « mélanges » sont rares. On voit rarement des enfants de la « bonne société » se mélanger sur les bancs de l’école avec des enfants issus de familles moins aisées. Les uns d’un côté, dans leurs écoles, les autres de l’autre côté, dans d’autres écoles. Ce n’est pas comme en France où par exemple à Sciences Po on peut aussi bien rencontrer la fille d’un Ministre ou d’un député, que le fils d’un ouvrier. En Allemagne ce genre de « mélanges » n’ont quasiment jamais lieu.

Tu as parfaitement raison, et on n’aurait pas pu mieux le résumer. C’est la triste réalité de la condition féminine en Allemagne…

Oui, c’est pas comme en France où quand on annonce qu’on va avoir un enfant souvent les gens font un sourire, se réjouissent, disent qu’ils sont contents pour les parents, etc. Ici, c’est assez souvent l’inverse… Pas toujours, évidemment ! Mais souvent, malheureusement… :cry:

Sébastien a raison (et je te remercie de le rappeler, Sébastien).

J’ai parfois tendance à me focaliser sur les aspects négatifs, alors qu’il y a aussi des aspects positifs au système scolaire allemand, c’est évident.

Tiens, en voilà une idée : on va changer le fusil d’épaule !!! et à partir de la semaine prochaine, on parlera des choses positives dans le système éducatif/scolaire allemand. Ok ? :wink:

Je rejoins Sébastien sur ce point : cela me réjouis également que ce forum te plaise (ainsi qu’aux autres ! bien entendu ; et que, accessoirement, cela te permettre aussi d’apprendre plein de choses sur l’Allemagne). :smiley:

Mais oui il y a des points positifs du système scolaire allemand !
Je voulais de mon coté parler aussi des points négatifs car nous n’en entendons pas parler en Fr. C’était en quelque sorte vous faire passer de l’autre côté de la barrière en « insider ».

Les points positifs : les enfants sont très responsables, plus indépendants depuis leur plus jeune âge. Comme les parents travaillent, ils se doivent de faire des activités les après-midi pour s’occuper. Souvent ils finissent l’école après le 5. Block (vers les 12.00), mais il n’est pas rare qu’ils aient aussi le 6. Block (vers les 13.00). Et eux n’ont pas d’école l’après-midi (mais à cela moins de vacances scolaires que les FR)…
Au niveau des langues, ils sont aussi plus proches du parler quotidien que nous avec notre anglais ou allemand. Ils ont des cours de religions (au début cela fait bizarre), le sport est un peu plus différent (on peut y apprendre autre chose que le basket ou le volley comme par ex le hockey - pas sur glace mais sur sol).

ah ouais, ça, les cours de religions, j’en avais un peu entendu parler en éducation civique (lorsqu’on comparait différents emplois du temps d’enfants dans le monde). Comment cela se passe-t-il ? Les écoles sont-elles catholiques, ou alors ce sont des écoles oùles cours de religion sont « séparés » en plusieurs groupe ? ou alors c’est tout le monde dans le m^me bac ? quels en sont les objectifs ?

hum désolée, je dévie un peu le sujet :blush:

Je dois dire que ça ne me surprend pas particulièrement parce que j’ai l’habitude d’entendre ce genre d’histoire (et bien pire) pour les étrangers qui ne peuvent pas faire valider leurs diplômes en France.
Mais quand on y réfléchit, ce qui est fou, c’est que dans les cas auxquels je pense, ce sont des étrangers, alors que là on parle de gens d’un même pays ! Enfin je suppose que ça fait aussi partie de l’essence du fédéralisme…

Je suis partante ! A mes yeux, un grand plus qui aurait mérité d’être repris dans la réforme universitaire européenne (je ne crois pas que ce soit le cas) : le système semestriel des cours à l’université ! Personnellement, je trouve ça génial, c’est beaucoup plus souple et les étudiants sont beaucoup plus autonomes qu’en France. Chacun gère son apprentissage comme il le veut ! D’accord, ça empêche cette espèce d’universalité de l’enseignement auquel les Français sont si attachés, mais autant je crois que cet universalisme est une bonne chose dans le primaire et le secondaire (c’est d’ailleurs son absence que vous reprochiez ci-dessus au système allemand), autant je trouve qu’il n’a aucune utilité dans le supérieur, où je trouve qu’il est sain de pousser les jeunes à se prendre en main.

Bah, moi aussi j’ai fait du hockey à l’école (en France) :wink:

Qu’on me corrige si je me trompe, mais les cours de religion en Allemagne ne sont en aucun cas un cathéchisme. Ce sont des cours d’information sur la religion, pas du prosélytisme, donc il n’y a strictement aucun besoin de ségréguer les élèves selon leur religion. :wink:

aaaah d’accord, je comprends… c’est un peu comme lorsqu’on étudie la religion juive ou l’Islam en cours d’histoire :slight_smile: merci pour les explications

Darf ich mich noch einmal auf deutsch melden ?
Brett, bist Du so nett und übersetzt meinen Beitrag für die anderen, ja ?
Was in französischen Augen schockierend ist (sein muß), nämlich der unterschiedliche Bildungsstandard in den einzelnen Ländern, ist für uns Normalität. Das hängt damit zusammen, dass die Länder in vielen politischen Bereichen eine starke Unabhängigkeit von der Bundesregierung und –verwaltung haben. Diese Situation ist historisch zu erklären, Deutschland war immer sehr föderalistisch geprägt. Es ging dem Land am schlechtesten, als es zentral regiert wurde (1933-1945), diese Erfahrung sitzt tief. Darum wollen und dürfen die Länder nach der heutigen Verfassung die Verantwortung für die Bildungsinhalte an ihren Schulen selber bestimmen und sich nichts von Berlin diktieren lassen.
Die Schulpolitik entspricht der Ideologie der jeweiligen Landesregierung. In den süddeuschen Ländern regiert seit ewigen Zeiten die CDU/CSU (konservativ), in anderen Ländern wird die SPD (sozaildemokratisch) bevorzugt. Jede Partei will in der Schulpolitik ihre Wählerschaft belohnen. In Süddeuschland ist das Niveau der Schulen höher, der Fächerkanon umfangreicher, die Regeln strenger und die Leistungen der Schüler besser. Dafür gibt es aber auch weniger Gymnasiasten. Das gleiche Bild entwickelt sich auch in den neuen Bundesländern Sachsen und Thüringen.
In Regionen, in denen eher die Arbeiterschaft ansässig ist, sollen nach dem Willen der dort in der Regel gewählten SPD, möglichst auch alle (Arbeiter-) Kinder eine höhere Schulbildung bekommen, allerdings ohne dass das Defizit des Elternhauses durch entsprechende Fördermaßnahmen ausgeglichen wiürde. Das nannte man schon immer „Chancengleichheit“ Um mit diesem Modell Erfolg zu haben, mußte also das Unterrichtsniveau, besonders am Gymnasium und an der Realschule, gesenkt werden und wurde an den Universitäten fortgesetzt. Ich kenne Studenten, die nach 13 Schuljahren immer noch nicht die Orthographie beherrschen.
Es gibt eine Konferenz der Kultusminister aller Länder, die sich auf bestimmte allgemeine Unterrichtsinhalte in ihren Schulen verständigen. Im übrigen kann jedes Land die Beschlüsse der Kultusministerkonferenz nach der Ideologie der gerade regierenden Partei umsetzen. Je länger eine Partei an der Regierung blieb, desto stärker wurden die Unterschiede im Bildungswesen. Damit waren alle 16 „kleinen Deutschlands“ glücklich.
Erst die Pisastudie hat diese gravierenden Unterschiede aufgedeckt. Viel zu spät hat man erkannt, dass es immer mehr Familien gibt, die umziehen müssen und deren Kinder unter den unterschiedlichen Niveaus der Schulen leiden. Und allmählich setzt sich in den SPD- regierten Ländern die Erkenntnis durch, dass man den Kindern ganz und gar keinen Gefallen tut, wenn man ihnen das Lernen zu leicht macht, wenn man ihnen einen Abitur „schenkt“, dass im eigenen Staat keinen Wert hat und einen viel geringeren Wissenstand vermittelt, als die Kinder unsere Nachbarn haben.
Es sind seitdem viele Ideen diskutiert und Maßnahmen ergriffen worden, um eine Besserung zu erreichen. Man hat z. B. verbindliche Qualitätsstandards für den Unterricht und zentrale Prüfungen beschlossen.
Schön, ein Anfang wenigstens. Meiner Meinung nach ist es aber ebenso wichtig, dass sich die Mentalität in den Köpfen der Eltern und Kinder ändert.
Lernen dürfen ist keine Strafe, sondern ein Geschenk !!!

Selbstverständlich darfst Du. :wink:

« Null problemo » (Zitat => « Autor » : ALF) :laughing: :laughing:

Plus sérieusement : Ich probier’s mal :wink:

Traduction du commentaire de Theresa :

Ce qui est choquant aux yeux des Français (ou doit être choquant), à savoir les différents « standards » d’éducation dans les différents Länder, est pour nous une normalité. Cela est lié au fait que dans beaucoup de domaines politiques, les Länder ont une indépendance forte par rapport à l’administration et au gouvernement fédéral. Cette situation doit être expliquée historiquement : l’Allemagne a toujours été très marquée par le fédéralisme. Le pays allé au plus mal, lorsqu’il était régi centralement (1933-1945), cette expérience a marqué profondement l’Allemagne. C’est pourquoi les Länder veulent et peuvent déterminer eux-mêmes les contenus de l’éducation dans leurs écoles et ne rien se laisser imposer par Berlin (selon la constitution allemande actuelle, les Länder portent seuls la responsabilité des contenus de l’éducation dans leurs écoles).

La politique éducative/scolaire mené dans chaque Land correspond à « l’idéologie » du gouvernement au pouvoir dans chaque Land. Depuis de nombreuses années, la CDU/CSU (conservatrice) régit les Länder du sud, tandis que dans les autres Länder la préférence va souvent au SPD (sociaux-démocrates). Chaque parti veut, pour ainsi dire, « récompenser » son électorat à travers la politique éducative et scolaire. Dans le sud de l’Allemagne, le niveau des écoles est plus élevé, l’éventail des matières est plus large/diversifié, les règles plus strictes et les performances des élèves meilleures. C’est aussi pourquoi il y a moins de lycéens. La même image se développe aussi dans les nouveaux Länder de Saxe et de Thuringe.
Dans les régions, dans lesquelles les ouvriers sont plutôt domiciliés, et où généralement c’est le SPD qui est élu et qui décide donc de la politique scolaire/éducative, le but poursuivi est d’offrir au plus grand nombre possible d’enfants (d’ouvriers) une formation scolaire aussi élevée que possible, toutefois sans que les déficits du milieu familial soient compensés par des mesures de soutien. On a toujours appelé cela l’ « égalité des chances ». Pour avoir du succès avec ce modèle, il a fallu abaisser le niveau d’instruction, particulièrement au Gymnasium (collège et lycée) et à la Realschule, et cet abaissement du niveau d’instruction s’est poursuivi jusque dans les universités. Je connais des étudiants que après 13 années scolaires ne maîtrisent toujours pas l’orthographe.

Il existe une conférence des ministres de la culture et de l’éducation de tous les Länder, qui se mettent d’accord sur une partie des contenus d’instruction/éducation généraux dans leurs écoles. En outre, chaque Land peut transposer les décisions de cette conférence des ministres selon l’idéologie du parti dominante/régissant dans le Land.
Plus un parti restait longtemps au gouvernement, plus les différences dans l’éducation sont devenues fortes. Les 16 « petites Allemagnes » (comprenez par là : les 16 Bundesländer) étaient heureux avec cette situation.
C’est seulement depuis les études PISA que ces importantes différences ont été mis à nu. On a reconnu beaucoup trop tard qu’il y a de plus en plus de familles qui doivent déménager et que leurs enfants souffrent des différences de niveaux entre les écoles. Et progressivement, dans les Länder gouvernés par le SPD, la constatation s’impose peu à peu qu’on ne rend pas un service aux enfants en leur rendant l’apprentissage scolaire trop facile, en « leur offrant » un baccalauréat qui n’a aucune valeur dans le propre État, et qui fournit un état du savoir beaucoup plus faible que celui des enfants de nos voisins, dans les autres Länder.

Dès lors, beaucoup d’idées ont été examinées et des mesures ont été prises, pour atteindre une amélioration. On a décidé p. ex. des normes de qualité obligatoires pour l’instruction et des examens centraux.
C’est bien. C’est un début au moins. Toutefois, il est à mon avis tout aussi important que la mentalité change dans les têtes des parents et des enfants.
Avoir le droit d’apprendre n’est pas une punition, mais un cadeau (une chance) !!!

Fin de la traduction

Pour information : le nombre de jours de cours/d’enseignement par an s’élève à 215 jours (en moyenne) en Allemagne et à 155 jours en France (statistiques issues d’EURYDICE, le réseau d’information sur l’éducation dans l’Union Européenne). Voilà pourquoi Fleurdelotus disait que les Allemands ont -beaucoup- moins de vacances scolaires que les Français.

Concernant l’éducation morale et religieuse, qui n’a rien à voir avec du cathéchisme, il faut noter que la France est le seul pays en Europe à ne pas avoir de cours d’éducation morale et religieuse obligatoire à l’école.

Autres données statistiques officielles :

Concernant les heures d’enseignements :

  • En école primaire, le nombre d’heures par an s’élève à 564 heures au début de la scolarité en Allemagne (vers 6 ans) et à 705 heures au cours de la scolarité (vers 9 ans). A titre de comparaison : En France, 926 heures du début à la fin.
  • Dans le 1er cycle secondaire, 733 à 1015 heures d’enseignement par an, répartis sur 188 à 208 jours par an, pour l’Allemagne. En France : 739 à 869 heures par an, répartis sur 158 jours.
    Et, toujours dans le 1er cycle secondaire, le nombre d’heures par semaine est de 26 à 36 x 45 minutes (une « Unterrichtsstunde » dure 45 minutes en Allemagne). En France : 25 à 30 x 55 minutes.
  • Dans le 2ème cycle secondaire, 733 à 1015 heures d’enseignement par an, répartis sur 188 à 208 jours, pour l’Allemagne. En France : 855 à 1041 heures par an, réparties sur 158 jours.
    Le nombre d’heures par semaine étant, toujours dans le 2ème cycle secondaire, de 30 à 33 x 45 minutes en Allemagne. En France : 29 à 33 x 55 minutes.

Autre chose, à savoir :

La répartition entre enseignements professionnel et enseignement général :
En Allemagne : 80% enseignement professionnel, 20% enseignement général.
En France : 45% enseignement professionnel, 55% enseignement général.

On voit donc bien la différence entre ces modèles : d’un côté un orientation précoce vers des filières professionnelles, et donc des objectifs plus pragmatiques (apprendre un métier), qui correpondent d’ailleurs plus aux traditions des pays du « nord » (Hollande, Belgique, Luxembourg, Allemagne), alors que de l’autre côté les pays du « sud » de l’Europe (Italie, Espagne, Portugal, France) privilégient l’enseignement général, le collège unique indifférencié, etc.

A nouveau, le problème du nivellement par le bas et de jeunes qui ne maîtrisent pas les fondamentaux tels que l’orthographe alors même qu’ils vont jusqu’au lycée et jusqu’au bac, il existe aussi en France. Mais là, justement, j’aurais cru que a plus grande indépendance sinon des écoles au moins des Länder allemands aurait permis de traiter mieux ce problème que dans le système français. En effet, en France, j’ai l’impression que ce système de programmes imposés au niveau national pousse à toujours plus de matières, toujours plus de champs d’études : il faut faire de l’art, de la musique, du sport, pour que nos petits soient bien dans leur tête ; il faut faire de plus en plus de langues parce que c’est important, il faut faire de l’informatique parce que c’est important… et on en oublie le plus important : lire, écrire, compter ! J’aurais cru qu’un système plus libre comme celui allemand permettrait justement de s’adapter au moins un peu mieux aux élèves…

C’est très interessant de voir le nombre d’heures de cours : avec 1/4 de de jours de classe en moins, les jeunes Français ont de 30 à 80 % d’heures en plus en école primaire :S

Je me demande si on ne fait pas du bourrage de crane chez nous :confused:… C’est bien d’apprendre mais à trop vouloir en faire ingurgiter, ne pensez-vous pas qu’on risque plus de créer un rejet ?

Il y a un truc que je ne comprend pas et qu’il faut qu’on m’explique. Je viens de lire avec horreur et stupéfaction un truc dans le bouquin « L’Europe et l’éducation » de Joseph Giordani (publié par le CRDP centre régional de recherches pédagogiques de Nice) :

Origine sociale des élèves de Terminale scientifique (C, D, etc) en France :
Enfants de cadres supérieurs : 20% en 1967 ; 40% en 1980
Enfants d’ouvriers : 18 % en 1967 ; 9% en 1980.

:astonished:

Pire encore :

Origine sociale des femmes dans l’enseignement supérieur en France :
Enfants (filles) de cadres supérieurs : 32% en 1er cycle et 36% en 3e cycle
Enfants (filles) d’ouvriers : 15% en 1er cycle et 7% en 3e cycle.

:astonished:

Là je suis horrifié. Je n’aurais jamais pensé ça du système français de l’école universelle, du maximum de gens au BAC, etc.

L’universalisme du système français aurait-il eu les conséquences inverses de la volonté de ses créateurs ? moins d’ouvriers que dans le passé ? moins de filles d’ouvriers aussi ?

Je suis scotché là, je dois vous avouer.

En Allemagne, les choix éducatifs sont surtout axé sur une orientation précoce (vers l’âge de 10 ans environ, donc bien avant la fin de la scolarité obligatoire) destinée à favoriser l’insertion sociale et professionnelle future de l’élève.
L’enfant allemand entre dans la majorité des Länder à 6 ans à l’école primaire ; en général après 4 ans d’enseignement (il y a quelques variations suivant les Länder), il est orienté, c’Est-à-dire que sa voie est tracée même si entre 10 et 12 ans les passerelles sont encore théoriquement possibles ; environ les trois quarts des enfants allemands partent ainsi vers une formation courte suivie d’une formation professionnelle, à la Hauptschule, ou vers une formation de type école moyenne, à la Realschule. Seul un quart entre dans le secondaire général : Gymnasium.

Mais à la différence de beaucoup de pays européens (dont la France), le choix de l’enseignement technique et professionnel est un choix positif, d’une part parce qu’il est le choix fondamental du système éducatif, d’autre part parce qu’il existe des possibilités ultérieures de faire des études à l’intérieur de ce qu’on appelle le « système dual » (c’est-à-dire par alternance entre le lieu de formation et celui du travail).
Les entreprises assurent, en effet, la formation des élèves du circuit professionnel et elles le font par des maîtres de stages reconnus comme de vrais formateurs et préparés pour cette fonction.

Comme le système éducatif allemand privilégie l’insertion sociale et professionnelle, la formation des enseignants se fait naturellement plus attentive aux procédures d’orientation des enfants (elle se différencie selon les filières d’enseignement auxquelles se destine le futur enseignant).

Et le problème de l’échec scolaire par exemple ne se pose pas vraiment en Allemagne, du moins pas avec autant d’acuité qu’en France, car il se trouve en partie résolu par le fait que le système, avec ses trois filières d’orientation (Hauptschule, Realschule, Gymnasium), module le niveau d’exigences et limite les risques d’échecs.

Dans un système comme le système français, qui a refusé les filières pour des raisons idéologiques et suite à un âpre débat sur l’école unique et ce qu’on appelle « le tronc commun », comme solution pour répondre aux deux demandes sociales de qualité et d’équité, l’échec scolaire est un sujet beaucoup plus sensible. La France, comme l’Italie, l’Espagne, la Grèce ou le Portugal, sont des pays plutôt habités par l’idéal égalitaire de l’école unique (scandinave) alors que par tradition pédagogique, ils ont souvent une uniformité de méthodes et des exigences qui se traduisent par des contrôles des connaissances, des contraintes d’examens et de notes, et une pratique plus habituelle du redoublement.

Donc, en France on favorise plutôt l’acquisition de connaissances, alors qu’en Allemagne on favorise l’insertion sociale et professionnelle des enfants.

D’ailleurs, dans les pays qui favorise l’orientation vers un métier, comme c’est le cas de l’Allemagne, mais aussi des Pays-Bas, de la Belgique ou du Luxembourg, ce qui conduit à un apprentissage sanctionné par un diplôme, cette voie est très appréciée !

Contrairement à la France, elle est souvent à la base de solides carrières professionnelles (même chez des bacheliers qui font ce choix de crainte de ne pas pouvoir poursuivre en faculté).

Et les écoles qui dispensent ces formations professionnelles étant englobées dans des groupements d’établissements jumelés avec des entreprises du Land, il s’ensuit une plus grande facilité d’insertion et d’emploi des jeunes diplômés : le « système dual » permet une alternance entre cours et période en entreprise, ce qui induit une insertion professionnelle beaucoup plus harmonieuse.

En gros, la plupart des pays du « nord » (All, PB, etc) ont des systèmes scolaires à finalités professionnelles. D’ailleurs, il suffit d’observer qu’en Allemagne le pourventage de bacheliers (Abiturienten) par classe d’âge ne dépasse jamais les 20 à 30%. Tous les autres élèves s’orientent positivement ves des filières professionnelles.

D’ailleurs, à propos d’insertion professionnelle, ce qu’on oublie souvent de dire c’est que même si l’Allemagne est, elle aussi, très touchée par le chômage de masse (5 millions de personnes sans emploi en Allemagne…), il faut tout de même rappeller que parmi les gens sans « Berufsausbildung » (sans formation professionnelle), ce ne sont pas 9 ou 10% mais plus de 20% qui sont au chômage, alors que parmi ceux qui ont un « Berufsabschluß » (diplôme sanctionnant une formation professionnelle), ce ne sont « que » 5%, et parmi ceux qui ont un « Hochschulabschluß » (diplôme de l’enseignement supérieur), c’est même encore moins : 2,5%.

Donc, en Allemagne, le système scolaire (à orientation/finalité professionnelle) permet une réelle insertion sociale et professionnelle.

(Quelle/Source pour les chiffres ci-dessus : « Institut für Arbeitsmarkt- und Berufsforschung der Bundesanstalt für Arbeit »)

avec tout cela, il y a quand même un truc qui me laisse bouche bée … Il n’y a donc pas « beaucoup de chance » de compatibilité entre un diplome allemand passé dans le NOrd de l’allemagne et le même diplôme allemand passé dans le sud de l’allemagne … j’ai pigé

mais alors…

POur les diplomés universitaires français, qui veulent bosser en allemagne ?? ou pour les diplomés universitaires allemands qui veulent bosser en France ?? Comment font-ils ??? Si les allemands n’acceptent pas le diplôme d’un autre Lânder comment font-ils pour accepter le diplômé d’un autre pays ???

Est-ce une utopie de passer un diplôme français pour bosser en allemagne ?? ou bien est-ce que la reconnaissance du diplôme « étranger » se fait plus facilement que la reconnaissance de diplôme de Länder à Länder ?

PS : je suis pas sûre d’être claire dans mon explication là !

Avec des diplômes pûrement francais, il y a de fortes chances que tu sois sous payée (en arrivant directement sur le marché de l’emploi)car les entreprises ne connaissent pas nos systèmes de notes, notre système scolaire, nos diplômes… Donc il faut faire une demande de reconnaissance de diplôme (et dans certains diplôme, cette reconnaissance n’existe pas encore)… et/ou tu refais un cursus allemand, un stage (qui aide à t’évaluer)…

De toute facon c’est un dur chemin pour un francais n’ayant privilégié que les diplômes nationaux et vise et versa pour l’allemand, c’est d’ailleurs le sujet de réflexion de l’union européenne du moment, mais, même s’ils ont oeuvré là-dessus depuis ces dernières années, il subsiste des lacunes ou des points à améliorer…

Quoi qu’il en soit, on t’embauchera pour tes compétences et tes aptitudes professionnelles. Il faudra prouver à l’employeur que sais faire ce pour quoi il veut t’employer et que tu es motivé.

A partir de là, savoir si les connaissances validées par ton diplôme français correspondent aux compétences demandées par ton futur employeur, qu’il soit français ou allemand, c’est une autre question à laquelle il faudra répondre pour convaincre l’employeur de t’embaucher.

En tout cas, il est certain qu’un employeur allemand saura plus facilement reconnaître les compétences dont il a besoin si elles ont été validées par un diplôme allemand que par un diplôme français, donc si tu sais que tu veux bosser en Allemagne, soit tu choisis de le faire par l’intermédiaire d’une entreprise française qui a besoin d’expatriés qui parlent français courrament, soit tu participes à un échange inter-universitaire pour avoir un diplôme allemand.