Voici un document très instructif (je viens de constater que je ne vous avais pas encore donné le lien) : C’est l’un des derniers rapports du Sénat au sujet de l’enseignement des langues étrangères en France.
senat.fr/rap/r03-063/r03-063_mono.html
A lire et à relire sans modération. Un excellent rapport (comme souvent avec les rapports du Sénat français). Dommage que les Gouvernements ne tiennent pas souvent compte des rapports du Sénat.
Passionnant, ce rapport. Et effrayant.
Les parents sont largement fautifs de la situation dramatique des langues en France : ils ont le choix, et ils font les mauvais choix. En Allemange, c’est l’école qui choisit pour eux, les parents suivent. Dans les deux cas, on se rend compte des ravages que font les modèles de pensée généralisés, et le mépris de la diversité. Vu avez déjà vu la haine dans les yeux d’un élève de classe d’espagnol qui aurait voulu faire italien ? Vous connaissez la revanchardise d’un japonophile qui a atterri en classe d’allemand ? C’est la maltraitance.
Quand je demande à mes élèves s’ils ont choisi les langues qu’ils étudient, presque tous font les yeux ronds en me demandant où était le choix…
« Effrayant » est le bon mot, effectivement. Mais, il y a quand même de l’espoir dans la mesure où nos enfants et les jeunes générations ont désormais compris la nécessité qu’il peut y avoir à apprendre plusieurs langues étrangères (ce qui n’est pas le cas de beaucoup de gens de ma génération…). Et les offres se développent. Les séjours se multiplient de plus en plus. Deux choses me semblent encore poser problème : le manque d’information (des parents) et le manque de courage (de nombreux enfants et jeunes) de se lancer dans l’aventure. Mais les cursus scolaires et universitaires qui privilégient la mixité internationale (on pourrait parfois presque dire que le contenu des cours est secondaire, comparé à la priorité donnée au travail entre personnes d’origines culturelles différentes) sont une excellente solution pour apprendre à la fois des langues et développer des compétences interculturelles - deux types de compétences qui deviendront essentielles à l’avenir. Car maîtriser des langues étrangères ne suffit plus. Pour négocier des contrats, décrocher un marché, travailler avec des clients internationaux, ou simplement travailler avec des collègues venus d’horizons nationaux et culturels très différents, il faut connaître et comprendre leur culture et leurs méthodes de travail, ne pas porter de jugements et être réceptif, établir des liens, accepter les incertitudes, faire preuve de beaucoup de patience et de respect,… sans oublier : le sens de l’humour. Et ceci seront les compétences de demain : les compétences linguistiques et interculturelles. Les langues toutes seules ne suffiront plus. Espérons que nos enfants et les jeunes générations sauront se préparer au mieux à ces nouvelles exigences du monde du travail et de l’entreprise.