Une enquête révèle que 64% des Français pensent traverser un jour une période de chômage. En Allemagne, les salariés sont plus sereins.
Quel est le taux de chômage de votre pays ? Voilà une réponse à laquelle les Français ont du mal à répondre. Ils l’évaluent à 12,5% en moyenne – bien au-dessus de la réalité –, selon une enquête Ipsos/Genworth*. Preuve que le nombre de demandeur d’emplois a beau baisser depuis de nombreux mois, le chômage reste toujours un sujet de préoccupation majeur pour les Français. Près des deux tiers des salariés interrogés estiment d’ailleurs qu’ils ont un risque important de se retrouver un jour dans cette situation (64%). Un excès de pessimisme, comparé à nos voisins allemands qui se montrent «plus sereins» et ne sont «que» 41% à s’inquiéter. Cela, alors même que le taux de chômage est bien plus élevé outre-Rhin que dans l’Hexagone (voir ci-dessus).
Si les Français se sentent davantage menacés, ce sont pourtant «les salariés allemands qui semblent les mieux informés sur le sujet», indique l’étude. Ainsi, 72% d’entre eux déclarent connaître le montant et la durée de versement de ces allocations qu’ils toucheraient s’ils devaient se retrouver au chômage, contre 41% seulement des salariés français. Tenir un an au chômage ? Les trois quarts des Français pensent que c’est un maximum… Les deux tiers des Allemands, une nouvelle fois moins catastrophistes, estiment pouvoir «maintenir leur niveau de vie actuel» pendant un an.
Allemands et Français jugent les réformes insuffisantes
«S’agit-il réellement d’une attitude plus optimiste de l’Allemagne ou d’une meilleure prévoyance ?» s’interrogent les auteurs de l’étude. Sûrement un peu des deux ! Reste que deux fois plus d’Allemands que de Français déclarent avoir «pris des mesures spécifiques» au cas où le chômage viendrait à les toucher (argent mis de côté, assurance spécifique…). Autre exemple, plus de la moitié des Français n’ont jamais entendu parler des assurances-chômage privées.
Il y a tout de même un point sur lequel Français et Allemands se rejoignent : ils jugent les réformes, en matière d’emploi, insuffisantes dans leurs deux pays. Sur quel levier agir ? Chacun a sa petite idée… Les Français estiment à 42% que le poids des charges est la principale cause du chômage, suivi de la mondialisation (29%), de la législation du travail trop rigide et complexe (13%) et du niveau trop élevé des allocations versées aux chômeurs (12%). Pour les Allemands, la mondialisation arrive en tête (32%).
*Sondage Ipsos pour Genworth réalisé en mai, auprès de 552 salariés français et 401 salariés allemands.