Alors voilà, grand dieu et heureusement je ne suis plus au lycée, je fais ma première L avec le CNED mais bon on s’en fout de ma vie
Quand j’y étais encore j’ai constaté que la plupart des élèves (pour ne pas dire ma classe entière !) était fâchés avec l’allemand. ( Alors que moi j’adore et on me traitait de folle )
Tout était dans la matière, traumatisés par un prof incompétent ou ayant baissés les bras, ils pensaient tous que c’était trop tard et c’étaient mis à haïr l’allemand.
Résultat : On reprenait des bases ultra simples pour remettre à niveau. Mais les gens n’en pouvaient plus, ils étaient définitivement contre cette matière et en faisaient voir de toutes les couleurs à nos deux professeurs successifs qui ont démissionés de ce fait… Je n’ai pas constaté que c’étaient des profs intéressants mais avec une classe pareil, comment voulez-vous enseigner correctement ?
Et ainsi pendant toute mon année de seconde j’ai manqué de cours d’allemand… Résultat c’est moi qui me retrouve dans la m… si j’ose dire parce que mon niveau a considérablement baissé, je commence à avoir des difficultés que je n’ai jamais eu avant cela…
Avez-vous constaté cette répulsion à apprendre l’allemand pendant vos études ? Ce découragement et ces problèmes systématiques ?
Pour ma part, en mon temps, je n’ai jamais constaté que les élèves d’allemand (1ère langue) se plaignaient de leur professeur ou reprochaient leurs manques à son enseignement. Je n’ai jamais eu d’ailleurs l’impression que mes profs étaient incompétents, bien au contraire. Les cours de langue étaient pour moi un plaisir, peut-être parce que habitant à la frontière, je sentais que ça me servait. Même chose pour ma 2e langue, le russe . C’était peut-être moins évident que pour l’allemand, mais les bases de cette langue, si je ne l’utilisais pas dans la vie quotidienne, m’ont permis du moins de comprendre facilement d’autres langues slaves.
Par contre, j’ai fait le constat, dans ma famille et dans le cercle de mes connaissances, que les jeunes d’aujourd’hui qui apprenaient l’allemand se plaignaient généralement de l’enseignement et du manque de compétence de leur professeur, et qu’ils étaient réellement dégoûtés de cette langue, avec des résultats toujours en baisse.
Mais je dois dire une chose, Xanabby. Perdre une année, ce n’est pas grave. On peut rebondir, avec un peu d’effort évidemment, si l’on possède les bases fondamentales (déclinaisons, conjugaisons, construction des subordonnées). Mais j’ai constaté aussi sur ce forum que la plupart des élèves n’ont jamais acquis ces bases. Il n’y a donc plus de filet protecteur pour amortir la chute… Est-ce que vraiment les professeurs de langue sont vraiment nuls, ou est-ce que parce que les élèves ne perçoivent pas l’intérêt d’apprendre une langue étrangère ?
C’est la même chose en Allemagne pour les profs de Français. La plupart des élèves déteste la matière d’abord et ensuite les profs. Je me souviens bien de ma classe quand j’avais 15 ans et le récit de Xanabby me l’a rappellée. Les jeunes ont boycotté les cours à cause de la prof qu’ils trouvaient mal. C’est toujours le même déroulement: on a 15 ans et déteste l’école en général, on arrête de travailler et dans les langues on le remarque très vite. On reçoit des mauvaises notes et on en prend aux profs. Voilà la guerre. Quelques uns commencent à boycotter, les parents doivent venir expliquer cela au professeur principal. Et qu’est-ce qu’ils font? Ils avouent que c’est leur enfant qui ne travaille pas bien et qui mérite donc chaque mauvaise note en Français? Sûrement pas, parce que cela rejaille sur eux. Voilà la guerre entre les profs et les parents.
Dans ma classe le chef d’établissement a dû venir pour apaiser la situation, mais rien n’a changé. La classe voulait une autre prof, la prof voulait que les élèves travaillassent mieux et arrêtassent de lui envoyer des lettres diffamatoires.
Il vaut mieux que je ne mentionne pas le destin des deux, trois jeunes qui n’étaient pas dégoûté du Français et qui n’avaient pas de problème avec le prof…
Je veux bien croire que certains profs d’allemand sont mauvais, mais en général ce sont des profs très motivés et actifs qui essayent de transmettre leur passion.
Après j’avoue que même dans notre petit groupe au lycée nous n’étions pas trop sympa avec la prof, parce que c’était pas cool d’aimer l’allemand et de participer en cours.
Mais comme notre prof était très compétente je n’ai eu aucun problème après le bac, d’ailleurs en prépa c’était bien la seule matière où je cartonnais. Enfin il a quand même fallu que je me décide à apprendre certains points de grammaire. Car l’allemand au feeling, ca marche pô trop!
Donc, si je comprends bien, c’est à cause de la grammaire que ça cloche !
Je comprends mieux maintenant pourquoi on ne fait plus de cours de grammaire en français, pour que les enfants n’en sortent pas traumatisés !
Et en anglais, c’est bien connu, il n’y a pas de grammaire…
Je dirais aussi que le problème vient de là… Quand j’ai commencé à vouloir apprendre l’allemand, puis à l’apprendre, la réaction de 95% de mon entourage c’était de ne pas comprendre pourquoi j’apprenais cette langue en particulier, et je dirais que pour au moins la moitié de ces personnes, le problème n’était pas l’allemand, c’est que c’était la langue de « notre » ennemi juré… Et beaucoup de personnes qui avec moi à l’école avait ce même avis… Oui les mentalités ont beaucoup évolué depuis les deux guerres mondiales, s’en est parfois sciant .
Et comme le disait si bien Einstein:
« es ist schwieriger eine vorgefasste Meinung zu zertrümmern als ein Atom »
« il est plus difficile de détruire un préjugé qu’un atome. »
S’il existe de mauvais pédagogues il y a également de mauvais publics.
Si on se contente d’apprendre ce qui nous est immédiatement utile on apprend pas grand chose dans la vie.
Pourquoi apprendre à compter jusqu’à onze alors que nous n’avons que dix doigts ?