les Germanophones du sud-Tyrol

@oschpele
ta signature latine correspond à une inscription qui figure sur le « Monumento alla Vittoria/Siegesdenkmal » de Bozen.(information Wikipédia).
Or,dans l’info wikipédia,une phrase m’intrigue;c’est la suivante:

J’avoue très mal connaitre l’histoire de cette région.Les sud tyroliens germanophones étaient-ils massivement antifachos?Je sais seulement qu’il existait (existe peut-être encore) des mouvements autonomistes dans le Tyrol-sud.
Pourrais-tu éclairer ma lanterne à ce sujet?Merci d’avance.
:wink:

Les Tyroliens ont une forte tradition de résistance contre l’envahisseur étranger, avec la levée en masse (das letzte Aufgebot), cf. Andreas Hofer en 1809 contre la Bavière, puis les Français (Trahi, il fut exécuté en 1810 à Mantoue).
S’appuyant sur cette tradition, des unités spéciales de « Kaiserjäger » ou « Tiroler Jäger » (chasseurs alpins) sont engagées sur le front des Dolomites pendant la PMG. Quand l’armistice est signé le 4 novembre 1918, l’Italie n’a pas réussi à enfoncer les lignes autrichiennes sur ce secteur du front, qui marque pratiquement la limite linguistique entre le Tyrol allemand et le Tyrol italien (Trentin), revendiqué par l’Italie, comme Trieste et l’Istrie (terres irrédentes).
A St-Germain, l’Autriche se retrouve réduite théoriquement à sa partie allemande, le territoire actuel, moins les régions allemandes du quadrilatère de Bohême (les Sudètes), et en ce qui nous concerne ici, la partie germanophone au sud des Alpes, les Italiens ayant fait valoir que les Allemands du Sud-Tyrol sont en fait des Italiens germanisés, et Wilson ayant dès lors donné sa bénédiction, au nom du droit des peuples à leurs frontières naturelles. Le Tyrol se retrouve donc éclaté en trois morceaux, le Tyrol du Nord dans la vallée de l’Inn, avec Innsbruck, le Tyrol du Sud au sud du Brenner (l’actuelle province de Bolzano), et le Tyrol oriental, dans la vallée de la Drave, tourné vers la Carinthie, (district de Lienz) qui n’est accessible que par le territoire italien, ou par un long détour par le land de Salzbourg et la Carinthie.
Au départ, les Tyroliens germanophones vivant désormais sur le territoire italien auraient dû bénéficier d’une large autonomie, à l’instar des Allemands des Sudètes dans la nouvelle Tchécoslovaquie. Mais l’instauration du régime fasciste va briser cet espoir, avec interdiction de la langue allemande dans la vie publique, éradication des symboles et du souvenir autrichien, fermeture des écoles allemandes (un peu comme en Alsace-Lorraine après 1940, quoi). Interdiction également des prénoms allemands, du nom « Sud-Tyrol » remplacé par « Alto Adige », Haut-Adige, un souvenir de Napoléon avec ses départements transalpins, et même début d’une italianisation des noms de familles. Disparition également des inscriptins allemandes dans les cimetières.

Le « monument de la victoire » à Bolzano est inauguré en 1928. Son inscription est offensante pour les Tyroliens, car il dit « Ici, aux confins de la patrie, pose les jalons. Depuis ici, nous avons civilisé les autres par la langue, les arts et les lois. » Nonobstant que le terme original d’un vers de Virgile Maron, « barbaros » a été remplacé par « ceteros », les « autres », il convient de rappeler que le Tyrol était une vieille terre de civilisation allemande, avec des poètes tels que Walter von der Vogelweide, qui a son monument sur la place principale de Bolzano, ou Oswald von Wolkenstein. L’Autriche ne comptait pratiquement pas d’analphabètes, tandis que l’Italie était loin du compte! Et à l’époque, le Tyrol du Sud a une tradition paysanne très solidement ancrée. Pour les instituteurs italiens formés à la hâte et les fonctionnaires, le Haut-Adige est une terre de mission, un milieu ressenti comme foncièrement hostile aux nouveaux maîtres totalement ignorants d’une tradition et une civilisation séculaires, surtout quand ces fonctionnaires viennent des régions méridionales encore sous-développées dans les années 20.
Pour italianiser le territoire et renverser la proportion ethnique, Mussolini fait venir des dizaines de milliers d’Italiens dans les nouvelles zones industrielles crées à Bolzano (aciéries notamment), où se construit une ville nouvelle à l’architecture typique des années 30. La population de Bolzano passe ainsi de 20 000 à 80 000 habitants, en majorité italiens. A noter que les Allemands ne peuvent pas prétendre à un emploi dans l’industrie, ils restent considérés comme des paysans incultes, puisqu’ils ne connaissent pas l’italien.
Quand l’Allemagne nazie annexe l’Autriche en 1938, un grand espoir renaît. L’Allemagne est au Brenner! La propagande nazie se répand aussi au Tyrol du Sud. Mais comme Hitler a besoin de Mussolini comme allié dans ses entreprises; il ne va pas se fâcher avec lui pour quelque 250 000 Allemands. Pas question d’annexer ce territoire. La solution est trouvée: ce sera l’OPTION, qui va déclencher un drame et déchirer les familles. La question est simple et difficile à la fois pour une population attachée à son terroir. Faut-il rester allemand en abandonnant son terroir millénaire, en s’installant ailleurs, (et pas nécessairement dans le Reich, il est question de la France-Comté (Besançon, ça sonne comme Bozen, non, et puis il y a des vaches, des montagnes, dans le Jura…), et même de l’Ukraine ou de la Bessarabie. Et l’on fait croire à ceux qui veulent rester qu’ils deviendront Italiens et qu’ils seront dispersés sur tout le territoire italien. Ce serait donc la solution finale du problème sud-tyrolien, la purification ethnique « propre ». En fin de compte, 86 % des Tyroliens du Sud sont favorables à l’option « Heim ins Reich ». Et l’évacuation commence dès 1939. Ceux qui restent (« Dableiber ») sont considérés comme des traitres et livrés à la vindicte publique. Au total, ce seront 75 000 Tyroliens qui partiront, vers le Tyrol du Nord, Salzbourg et la Bavière. Mussolini cherche à freiner le mouvement en promettant que les « restants » resteront dans le Haut-Adige. Puis l’effort de guerre qui nécessite des trains pour les troupes et finalement le renversement de Mussolini en 1943 arrêteront l’hémorragie. L’Italie devenant pays ennemi et occupé, les Allemands restants sont enrôlés dans des bataillons de police allemands, au mépris du droit des peuples. Quand à ceux qui ont opté pour le Reich, ils ont été automatiquement enrôlés dans la Wehrmacht, comme les Alsaciens-Lorrains.
Il serait trop long de parler de l’après-guerre et du combat pour l’autonomie, avec la vague d’attentats des années 50 et 60. Cela dépasserait de beaucoup le cadre du forum « Blagues ».
:wink: L’Autriche, comme « puissance protectrice des intérêts des Tyroliens du Sud », a reconnu en 1992 que les mesures d’autonomie étaient intégralement réalisées dans la province de Bozen/Bolzano telles que le stipulaient les accords, et a enterré le contentieux austro-italien sur la question.

Quand au monument, s’il est toujours debout, c’est que la position des Italiens envers leur histoire et notamment le fascisme est toute autre que celle des Allemands envers le nazisme. Les Italiens n’ont pas honte du fascisme, c’est pour eux une période de l’histoire, et les monuments construits à la glorification du régime mussolinien sont restés (Au Tyrol du Sud, j’ai encore vu des boîtes à lettres arborant les insignes fascistes au début des années 80). On a tenté de rebaptiser à Bolzano la « Place de la Victoire » en « Place de la Paix ». Un référendum a annulé cette décision, en arguant qu’il ne saurait être question de paix si l’on conservait le monument. Et cette inscription reste… tout comme subsistent depuis 60 ans les ressentiments dans les familles suite à l’option…

Merci pour cette explication très détaillée sur les germanophones du Tyrol sud,oschpele!Tu ferais un excellent prof d’histoire!
Comme beaucoup ,j’avais,bien sûr, entendu parler d’Andreas Hofer,mais guère plus.
Il est vrai qu’il y a eu,concernant l’après 2nde guerre mondiale en Allemagne la "Vergangenheitsbewältigung"qui a été très positive.
Il n’y a rien eu de semblable en France en rapport avec la période de « l’Etat Français. »…ni en Italie avec l’époque mussolinienne.(Je suis toujours étonné de voir que la petite fille du duce tiend le haut du pavé dans les médias!)
:wink:

Merci également, Oschpele!

@moderation: si on coupait cette dernière partie sud-tyrolienne - pour la joindre aux « autres pays germanophones »?

→ après, tu pourrais continuer à nous racconter le grand sud, sans craindre de faire une « blague », Oschpele :wink:

Mon Dieu, à force de m’entendre demander pourquoi je n’ai pas fait une brillante carrière comme professeur d’histoire, je crois que je finirai bien par répondre à l’appel de Clio, sur mes vieux jours! :smiley:
Tu es toi-même professeur, michelmau, et tu connais les limites de l’individu face à un collectif avide d’en découdre! :open_mouth: Rares sont ceux qui sont capables d’imposer leur personnalité ou de s’en tirer sans perdre la face! Je n’avais pas ce don, alors je préfère le papier qui lui, est plus patient… :smiley:

@nebenstelle
Je me range totalement à ton avis, j’en avais eu l’idée, ce qui m’aurait permis de développer certains aspects de l’autonomie et de la cohabitation des deux communautés aujourd’hui dans la vie de tous les jours.

Cest fait;elle a eu l’air étonnée que je lui pose laquestion et m’a dit;"Ben oui,"mr esch,"c’est « on est ».
@oschpele
à la question de savoir si c’était un tounure particulière à la vallée de Villé,elle m’a affirmé que non;affirmation corroborrée par le message de Sebele qui dit que cette tournure est employée dans son coin,vers Haguenau.
La vallée de Villé et Haguenau étant situés en Basse Alsace,on peut se poser la question de savoir si cette tournure a cours également en Haute Alsace.
:wink:

Il n’y a pas seulement en France que les lycéens bougent:

Rund 2000 Schüler aus deutschsprachigen Oberschulen in ganz Südtirol kamen in die Landeshauptstadt, um sich für ihre Anliegen einzusetzen.
Gestartet wurde die Demo gegen 9 Uhr auf dem Mazziniplatz. Mit großen Plakaten wie „Mehr bestimmen“ oder „Fight for your rights!“ marschierten die Jugendlichen über die Freiheitsstraße zur Talferbrücke, auf der sie im Sitzen lautstark ihre Anliegen vorbrachten.
Anschließend ging es über den Dominikanerplatz weiter zum Waltherplatz, der Endstation der Demonstration.
Igor Guizzardi vom Landesbeirat der Schüler brachte hier die drei Anliegen der Schüler vor. „Uns ist es wichtig, dass die Lehrer und die Vertreter des Sekretariats weniger Stimmrechte haben. Diese haben derzeit mehr Mitspracherecht im Schulrat als Schüler und Eltern“, kritisierte der Schülervertreter.
Zudem fordere er eine Überarbeitung der Nachholprüfungen. „Sie sollten nur noch in sogenannten ‚schultypcharakteristischen Fächern‘ angelegt werden und für jede Schule individuell sein“, unterstrich Guizzardi unter dem Jubel der Schüler.
Ungerecht sei vor allem, dass die Nachholprüfungen während des Schuljahres eingeführt worden sind.
Der Vertreter des Landesbeirates der Schüler forderte die Schüler auf, sich mit ihren Professoren über die Einführung der Noten unter „4“*zu unterhalten.
Man könne das Staatsgesetz zwar nicht ändern. Es sei jedoch möglich, die Notenskala über Bewertungskriterien in den einzelnen Schulen zu regeln.
„Eine Vier kann man noch aufholen, aber alle Noten darunter demotivieren die Schüler zu lernen“, unterstrich Guizzardi.
Bei der Demo gab es keine Schwierigkeiten. Die Ordnungsregeln wurden eingehalten. Gegen 12 Uhr war die friedliche Veranstaltung zu Ende.

  • En Italie, la notation est sur 10.

Pour récompenser la fidélité de leur clientèle, les commerçants de Bozen organisent ces jours-ci la « Journée du géranium » (Tag der Brennenden Lieb’). Au Sud-Tyrol, le géranium est le symbole de la fidélité. Pendant la période de l’option de 1939 à 1943, il était un enjeu de la propagande des deux bords, partisans de l’émigration dans le Reich (majoritaires) ou Dableiber, ceux qui voulaient rester.

Ceux qui partirent:

[i]So reißet vom sonnigen Erker
Die letzte brennende Lieb;
Die Treue zu Deutschland war stärker,
Das heiligste, was uns blieb.

Wir nehmen sie mit im Herzen,
Für andere dereinst Symbol;
Sie stille des Heimweh Schmerzen:
Leb wohl, du mein Südtirol![/i]

Ceux qui restèrent:

[i]Am Erker blühet wie immer
Die leuchtende « Brennende Lieb »
Die Treue zur Heimat war stärker,
Wie jauchzen wir, dass sie uns blieb.

O blühe und leuchte Du Blume -
Ein Zeichen der Treue Du bist!
Und künde, dass Glaube und Heimat
Das Höchste für uns ist.[/i]

Je me permets une question un peu « transversale », cher Oschpele: Dans un autre sujet - sur l’Ableben - j’apprends que tu es tenu de respecter le langage administratif dans ta vie professionelle, ce qui du coup me fait penser qu tu n’as peut-être pas choisi ton avatar pour sa seule beauté « azzurra ». :wink:

Sur wiki j’apprends que dans le systeme administratif italien la Questura ne s’oocupe pas de la gestion des finances,comme on pourrait le croire, mais de l’ordre public est est en quelque sorte comparable à la préfecture (de police) française: it.wikipedia.org/wiki/Questura

Est-ce exact et si oui, la Quästur est elle identique à la Questura (malgré l’autonomie sud-tyrolienne) ou a-t-elle des responsabilités autres/plus vastes?

Et si quelqu’un travaille à la Quästur utilise-t-il en permanance les deux langues - allemand pour les affaires « interieures » en direction des germanophones, et italien en direction les italophones de la province et pour les contacts avec les autorités des autres provinces, celles de la région et le « Ministero dell’ Interno » à Rome?

Question très pertinente, cher Nebenstelle! Mais je dois tout d’abord donner un éclaircissement sur le choix de mon avatar: je l’ai choisi parce qu’il illustrait parfaitement ma localisation; il n’y a en effet qu’une seule « Quästur » au monde (je veux dire un cas unique où le nom de cette administration est en allemand). Il s’agit effectivement d’un équivalent de la Préfecture de police, au niveau d’une province, ou, par comparaison avec la France, d’un département français. En Allemagne, ce serait le Polizeipräsidium. Les armes de l’Etat italien et l’intitulé allemand de cette administration me semblaient suffisamment parlants, ou du moins « troublants » pour quelqu’un peu au fait des subtilités de l’autonomie sud-tyrolienne. (C’est où, le Tyrol?)
Pour couper court à toute équivoque à mon sujet, je ne suis pas flic, et je ne suis pas stipendié par le Ministère de l’Intérieur. :wink: (Ce qui n’empêche pas certains lettrés férus de L. Sciascia ou cinéphiles qui connaissent le film « Cadaveri eccellenti » de F. Rosi de m’appeler « inspecteur Rogas » (à cause de mon nom).
Il y a deux plaques de part et d’autre de l’entrée de l’Hôtel de police de Bozen/Bolzano, bilinguisme et autonomie obligent. Les agents qui sont en contact avec le public doivent (en théorie! :unamused: ) connaître les deux langues. Les hauts fonctionnaires et le « Questeur » lui-même sont généralement des parachutés qui viennent d’autres régions et qui ont de ce fait une connaissance nulle ou infime de la langue de Goethe. Mais tous les formulaires et avis sont en deux langues, et un locuteur de langue allemande remplira un formulaire, fera une déposition ou portera plainte en allemand.
On retrouve d’ailleurs cette équivalence au niveau local, Questura et Quästur, en Suisse par exemple où, dans les cantons bilingues (BE, FR, VS), la dénomination des services de la police et de l’administration est traduite mot pour mot. Cette traduction ne s’applique nulle part ailleurs, c’est une convention purement locale. A l’inverse, au niveau des structures administratives du Sud-Tyrol, les Italiens ont dû inventer une traduction qui n’existe nulle part ailleurs en Italie pour « Bezirksgemeinschaft » (communauté de district, en italien Communità comprensoriale), une structure héritée des subdivisions de l’empire autrichien en Bezirke et qui subsiste encore aujourd’hui en Autriche.
J’ajouterai qu’étant recensé comme appartenant à la communauté germanophone, ma langue de travail est l’allemand. Néanmoins, bilinguisme oblige, je suis tenu d’être bilingue (examen de bilinguisme pour la fonction publique, le fameux patentino, redouté des Italiens!). A cet égard, mon fils avait plus de chance, lui au moins a appris l’italien à l’école, tandis que moi, c’est vraiment à mon corps défendant, et sous la torture, comme dirait l’autre…
Pour en revenir aux attributions de la Questura ou Quästur, elles sont les mêmes que dans n’importe quelle province d’Italie, que ce soit le Sud-Tyrol, le Val d’Aoste, Trapani ou Catanzaro. Mais ce n’est qu’un corps de police, il y a aussi la gendarmerie (Carabinieri, présente pratiquement dans chaque commune (avec de plus en plus de gendarmes « allemands » dans les villages), et surtout les « flammes jaunes », la « Guardia di Finanza/Finanzwache », la plus redoutée, la mieux armée et équipée, dont les attributions sont multiples (douanes, finances, police militaire, police judiciaire), qui relève du ministère des Finances. Et au niveau communal, il y a aussi la police municipale. Et comme en Belgique, toutes ces compétences se marchent joyeusement sur les pieds… :open_mouth: :unamused:

:merci: beaucoup, Inspecteur! :wink:

Je profite pour une question subsidiaire :smiley: :

Peut-on donc dire que ce « Questeur » (parchuté) est confiné à son pouvoir policier dans la province (comme le préfet de Police de Paris) est n’est pas ce « Landvogt Gessler » genre préfet déparemental français, qui outre ses responsabilités concernant l’ordre public chapeaute presque toutes les « antennes » départementales de l’administration centrale - et controle - en France jacobine - même le travail de l’éxecutif/législatif local?

Et si oui, y a-t-il du tout un Gessler dello stato (ou de la region?) quelque part dans le systeme - beaucoup plus fédéral - italien?

Absolument pas, il est le représentant du ministère de l’Intérieur pour diriger la police nationale au niveau de la province qui est chargée de faire respecter la législation nationale et provinciale (notamment en matière d’écologie, et qui est de ce fait la plus stricte de toute l’Italie), et n’a pas de superpouvoirs. La gendarmerie veille elle aussi au grain, elle est plus présente en zone rurale. Les Sud-Tyroliens se plaignent d’ailleurs d’être la province où la police est la plus présente. Si l’on considère les quatre polices, et les postes de gendarmerie dans chaque bled perdu, on peut considérer que statistiquement, cette impression correspond à la réalité.

Rome a également un représentant en la personne du « Commissaire du gouvernement », qui était autrefois le Préfet, et qui n’existe plus que dans la région du Trentin-Sud-Tirol. Il n’a pas grand’chose à dire, vu la large compétence législative au niveau régional et provincial, il est là juste pour rappeler qu’il existe un lien entre la province autonome et l’Etat centralisé. :wink:

re- :merci: !

PS:

Pour la Suisse, il y a BE, FR, VS mais aussi tes voisins proches GR - qui s’affichent même trilingues:

Je faisais allusion aux cantons francophones. De toute façon, nos contacts avec le canton des Grisons, dans le cadre de la coopération Interreg III notamment, se font en allemand.

@ nebenstelle, à propos du bilinguisme et de l’autonomie:

[i]Bei Post und Eisenbahn wird laut Landeshauptmann Luis Durnwalder gegen Durchführungsbestimmungen zum Autonomiestatut verstoßen. « Die Zweisprachigkeit und der Proporz werden nicht voll respektiert ».

Es seien zu viele Mitarbeiter von außen zum Dienst in Südtirol abkommandiert worden, die zeitlichen Beschränkungen dafür würden nicht eingehalten und zu guter Letzt sei die zugesagte Autonomie der lokalen Post- und Bahnverwaltungen nicht so ausgeprägt, wie dies vorgesehen und auch nötig sei, so Durnwalder.
Ihm sei zudem zu Ohren gekommen, dass die Post die Zweisprachigkeitszulage nicht mehr zahlen wolle.
Deshalb werde die Landesregierung eingreifen. „Ich werde einen Brief an die Regierung schreiben, um auf die Situation bei der Post hinzuweisen“, so Durnwalder am Montag.
Darüber hinaus wird das Land zwei Erhebungen durchführen. „Geklärt werden soll, wie viele Angestellte Post und Eisenbahn in Südtirol haben, welchen Sprachgruppen sie angehören und wie viele Personen die Zweisprachigkeitsprüfung haben“, so der Landeshauptmann.
Mit der Regierung Prodi sei man bei den Verhandlungen über die Post in Südtirol weit gekommen. „Das Land würde die Sammlung und die Verteilung übernehmen und die Post mitfinanzieren“.
Die Verhandlungen rund um die Post müssten aber wegen des Regierungswechsels in Rom nun wieder bei Null aufgenommen werden.
(Dolomiten, 19.05.2008)[/i]

→ ça doit être particulièrement frustrierend, non?

Merci pour cette vue des Dolomites!

Le changement de gouvernement pose un problème aigu notamment en termes d’autonomie budgétaire. Jusque là, 90 % des impôts revenaient à la province autonome. Et les 3 députés et les 3 sénateurs allemands étaient dans la coalition gouvernementale Prodi et pesaient d’un certain poids, le sort de la majorité se jouant à 1 ou 2 sièges près. Berlusconnard jouissant d’une majorité confortable, il pourra bien se passer des voix sudtyroliennes qui se retrouvent dans l’opposition « constructive ».

[i]Für Helmut Kritzinger, gebürtiger Südtiroler und derzeit österreichischer Bundesratspräsident, ist der 21. Mai ein „besonderer Tag“: Erstmals trat mit Luis Durnwalder ein Südtiroler ans Rednerpult des Bundesrates.

„Dass österreichische Landeshauptleute im Bundesrat sprechen, „ist verbrieftes Recht und guter Brauch“, sagte Kritzinger, für Durnwalder „haben wir sehr gerne eine Ausnahme gemacht“. Denn Südtirol sei „unser zehntes Bundesland“, so Kritzinger.
In seiner Rede hob Durnwalder einmal mehr den Vorbildcharakter des Südtiroler Autonomiemodells hervor. Dieses habe „Beispielcharakter für viele andere Minderheiten in aller Welt“, so vor allem auch für den Tibet, wie der Landeshauptmann betonte.
„Wenn Südtirol diese Rolle spielen kann, ist es auch Verdienst Österreichs, der Bundesregierungen, aller Parteien und der Bevölkerung“.
Trotz der Streitbeilegungserklärung im Jahr 1992 habe Österreichs Schutzmachtfunktion nach wie vor große Bedeutung.
„Wenn uns wirklich etwas Wesentliches genommen wird, möchten wir immer wieder bitten, dass Österreich auf internationaler Ebene auftritt und ‚pacta sunt servanda’ einmahnt, unabhängig davon, welche Regierung in Italien amtiert“, betonte Durnwalder vor dem versammelten Bundesrat.
Letztendlich seien die Südtiroler eine „österreichische Minderheit, die nicht freiwillig von Österreich abgetrennt wurde“, bekräftigte der Landeshauptmann.
Anschließend erhielt der Bundesrat eine kleine „Autonomie-Lektion“. So schilderte Durnwalder ausführlich Geschichte und Entwicklung der Abtretung Südtirols bis zum Jahr 1992.
„Die Autonomie hat Wunder gewirkt“, so Durnwalder, der hervorhob, dass Südtirol nun das höchste BIP aller italienischen Regionen habe.
Schmunzelnd erwähnte er, „dass wir 97 Prozent aller Abwässer klären – zum Unterschied von Neapel“.
Auch auf die neue Rolle von Grenzgebieten im Schengen-Zeitalter kam der Landeshauptmann zu sprechen.
„Grenzgebiete stehen heute vor der großen Herausforderung, dass der Übergang von einer Kultur in die andere und von einem Land in das andere harmonisch vor sich geht“.

Dolomiten, 21. Mai 2008[/i]

Bonjour à tous.
Je suis nouveau sur ce forum.
Pour en savoir plus sur la vie contemporaine dans le Tyrol du sud, je vous conseille un bouquin marrant qui raconte sous forme d’anecdotes, la vie d’un étudiant français à Bolzano. « comme une seconde peau » de Yvan Ziegler. Editions Azimuts (Belgique). Bien amicalement à tous les germanophones.

C’est très bien vu, ma foi… Je m’y reconnais très bien… :mrgreen: Mais mettons les choses au clair: je ne signe pas Yvan Ziegler! :smiley:
Et pour donner un petit échantillon:
laguerredesmots.com/LireOeuv … ml?o=14776

@ bobino, à propos de ton commentaire sur les Alsaciens et les Mosellans: ils ne font pas que fréquenter, ils s’y installent aussi! :smiley: (juste un petit changement de dialecte, gell…)

Une petite précision quant à la fin de ces observations très pertinentes. Il s’agit d’une comparaison avec l’apartheid sud-africain.
Sous ce rapport, le climat s’est nettement adouci dans ces 20 dernières années. Mais il y a 20-25 ans, c’était vraiment l’apartheid… Et c’était le moment de la scolarisation de mon fils. Etant enregistré comme appartenant à la communauté germanophone, j’étais obligé d’inscrire mon fils dans une école allemande. Si j’avais voulu le mettre à l’école italienne, (pour des raisons de bilinguisme et d’européennité) je me serais vu opposer une fin de non recevoir, de même qu’ un Italien qui aurait voulu inscrire pour ces mêmes raisons son enfant dans une école allemande. Entre temps, il y a eu au début du nouveau millénaire la création de la nouvelle université libre européenne (sans laquelle ce livre n’aurait pas vu le jour!). Mais la création d’écoles bilingues reste un point sensible facilement inflammable vu la proximité des élections au Landtag le 26. Beaucoup voient dans l’instauration de ces écoles un abandon de l’identité culturelle, et agitent le spectre de l’Alsace-Moselle qui a perdu sa langue maternelle au profit du seul français. Pour ma part, ces écoles bilingues seraient au contraire une chance pour une meilleure intégration dans une Europe sans frontières, les populations bilingues ne connaissent pas leur chance… :unamused: