Une fiscalité plus favorable aux éleveurs, des exploitations plus grandes, des produits laitiers moins diversifiés: telles sont les principales raisons des pix du lait plus faibles en Allemagne qu’en France, explique Gérard You, économiste à l’Institut de l’élevage.
En Allemagne le prix du lait n’est pas fixé à l’avance mais tous les mois, contrairement à la France, où l’on applique un accord annuel. Il y a une connexion assez forte entre l’évolution des cours du lait et ceux des produits industriels (beurres, fromages).
Il y a aussi moins de diversité qu’en France, notamment sur les fromages, plus exigeants en manoeuvres, plus élaborés, et qui coûtent.
Les exploitations sont aussi plus grandes en Allemagne du Nord, où les élevages produisent 400 à 500.000 kg de lait par an (300.000kg en France).
Le taux de TVA (7%) que paient les éleveurs à l’achat de l’aliment de bétail est inférieur au taux de TVA (10%) qu’ils reçoivent pour la vente de leur lait, la différence est donc pour eux, cela peut représenter 7-10 centimes par litre de lait de gain.
Au prix consommateur, les produits laitiers sont moins chers en Allemagne (influence du hard-discount dominant), et avec ces prix à la production, le lait allemand a gagné des parts de marché sur les laits UHT en France, également sur les fromages râpés.
On peut donc conclure que dans un contexte concurrentiel des marchés, l’Allemagne dispose donc d’un atout « prix » face à la filière française, plus diverse en assortiments et en emplois. Depuis deux ans, la filière allemande c’est du low-cost. Mais sur les dix dernières années, les prix du lait à la production ne sont en moyenne pas moins élevés qu’en France.
source: DNA 20 août 2010.
On compare la France 
