Livre sur la captivité d'un aviateur.

Bonjour,
Je possède un livre intéressant sur la captivité d’un aviateur français en Allemagne. Le pilote capturé en 1915 raconte son histoire en captivité dans des camps en Allemagne et ses évasions jusqu’à la bonne, fin 1917 et son retour en France via la Hollande. On y découvre l’Allemagne de la première guerre mondiale et il parle de ces étapes dans les villages et villes Allemands pour ses évasions.

Le livre est : « Mes six évasions » par le Lieutenant NIOX - Edition en 1919 Librairie HACHETTE-ET-CIE.

Si des personnes sont intéressé je pourrais joindre ici des anecdotes concernant des villages ou villes ?
Je relirai le livre et je noterai les villages et villes (pour les camps aussi).
Cordialement.

PS: Comme je suis nouveau, je ne voudrais pas que la modération du forum pense que c’est une annonce pour vendre ce livre, CE N’EST PAS LE CAS, si j’ai acheté ce livre ancien c’est parce que je le cherchais et il est en bonne place dans ma bibliothèque. Mon livre n’est pas à vendre. Je ne voudrais pas qu’il y ait de méprise sur mon intervention ici :wink:, c’est seulement pour partager.

Désolé, je me suis trompé de rubrique du forum.
Si la modération peut déplacer vers la partie histoire merci.
Cordialement.

Pas de souci, Scorpion :wink:

Les descriptions sont-elles d’un intérêt général ? Ou penses-tu plutôt à des familles de prisonniers qui seraient intéressées par le même parcours ?
Si oui, je pense que ce serait utile d’indiquer quel genre de parcours il a fait (sans rentrer dans les détails, mais en gros, quelles régions traversées)

Et enfin, n’oublie pas que seules de courtes citations sont possibles afin de ne pas enfreindre le droit d’auteur :wink:

Bonjour Scorpion Si telle est ta sincérité c’est un très joli projet effectivement???
D’enthousiasme à enthousiasme partagé j’aimerais te demander si :
Et tu as essayé de trouvé des partenaires Allemands intéressés.
Le bouquin que tu cites 'a peut-être jamais été traduit en allemand.
Et sinon peut-être il y a–t-il des séries équivalents de récits de prisonniers allemands. Cela te permettrait de présenter deux points de vue.
Si j’ai bien compris mais je peux me tromper, tu veux raconter ce livre qui t’a marqué sur ce site. C’est cela
Après il y a les droits d’auteurs, comme le précise Sonka et là il faut faire attention et je n’y connais rien du tout. Je salue juste ton enthousiasme. Si je ne t’ai pas envoyé un message privé, c’est parce que je pense qu’il est important pour toi de recueillir ouvertement tous les avis des AllmagnOnautes intéressés et avisés par ton initiative.

Ce qui serait intéressant, c’est un petit résumé, indiquant entre autres, pour apprécier la performance, en tant que pro de la logistique :

  • où cet officier a été interné
  • où il a été repris
  • les moyens de transport utilisés, les moyens d’orientation et de subsistance (ça fait quand même une sacrée différence entre Memel et Twist, par exemple… :mrgreen: )

Disons que l’auteur parle des gens en Allemagne, des soldats allemands dans les camps de prisonnier et la vie pour les prisonniers. Il avait connu plusieurs tentatives et pour ses évasions s’habillait en civil, traversant des villages et villes avec des descriptions. Je lirai le livre ce jour et je noterai les noms des villes et personnes allemandes citées.

Sinon pour présenter ce pilote :
memoiredeshommes.sga.defense … =367233484

et

memoiredeshommes.sga.defense … =276428775

Il y a également un portrait photo de lui ici : gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5773966d/f83
Il avait été capturé sur avion VOISIN avec son mitrailleur observateur l’aspirant Gaston de la GUERRANDE (qui s’évada lui sûrement en 1916).

D’accord pour de courtes citations (c’est normal aussi), car bien que le livre a 93 ans, je ne sais pas s’il y a encore des droits.
Salutations.

Merci pour vos messages.
Je pourrais faire une petite analyse sur ses évasions, mais lorsque j’aurais du temps aussi. pourquoi pas.
Je ne sais pas s’il y a eu traduction en allemand. Le mieux serait que je donne ses descriptifs (court) vu par lui à son époque et que vous donniez ensuite vos avis par vos connaissances sur l’Allemagne des années 1910. Je pense que ça peut être intéressant et que ça donnerait une vision.
Sinon il y a eu aussi un article sur ses évasions dans une revue ancienne « Lecture pour tous » de septembre 1918, mais je ne possède pas cette revue. Pour une revue de 1918, il ne devrait pas y avoir de droits (comme pour grand nombre de revues de cette époque sauf bien sûr « l’Illustration » qui n’est pas libre de droits), si je la trouve je pourrais normalement joindre ici l’article si « Lecture pour tous » est bien dans le domaine public.
Cordialement.

l’avion de ce monsieur courageux…
fr.wikipedia.org/wiki/Voisin_III

:wink:

Bon voici pour la première évasion (je suis arrivé à la page 84 le livre en contient près de 244), je continuerai demain.

(En gras le nom des villes et villages)
13 septembre 1915 - Raid sur TREVES et panne de moteur, l’avion se pose vers les bois de METZ et la région boisée qui descend jusqu’à PONT-A-MOUSSON.
L’équipage met le feu à l’avion et se sauvent dans les bois, recherchés par plusieurs soldats. Ils sont arrêtés par un landsturm et sont conduit à BRIEY où il y a une Kommandantur.
Parle d’un Lieutenant VON BISSING.
Kommandantur de METZ et prison militaire à METZ.
Arrive par train à « Hammelburg’s Gefangenenlager » - Camp d’HAMMELBURG
Cite le Colonel KIMMERLY
Volontaire pour travailler dans les champs (pour avoir plus de liberté pour une évasion, les prisonniers pouvaient travailler dans les champs si ils n’avaient jamais tenté une évasion).
Prend le train à HAMMELBURG pour la direction de BAMBERG sous escorte.
Change de train à GEMÜNDEN pour la direction de BAMBERG puis changement de train pour MUNISAMBACH à BAMBERG.
Est au service du « Bauer » (paysan) TODTENWEICH, « bürgmeister » du petit village voisin de DIPPACH, situé à trois kilomètres de MUNISAMBACH.
Evasion un jour en pleine nature et lorsqu’il croise des paysans allemands lors de son évasion, dit « Gruss Gott ! » selon lui la coutume.
ANSBACH (il parle de la rivière « FRÄNKISCHE REZAT »).
FEUCHTWANGEN
DINKELSBÜHL
Croise un garde forestier qui tente de l’arrêter et se bagarre avec lui réussissant à se sauver.
NÖRDLINGEN
Route d’HOCHSTAEDT.
Aperçoit HOCHSTAEDT (« avec son grand clocher ») et DILLINGEN.
Est arrêté alors en direction d’HOCHSTAEDT en traversant un village, par deux gardes chasses et des paysans, car il avait été repéré par un soldat permissionnaire avec qui il parlait dans ce village.
HOCHSTAEDT
Camp de DILLINGEN par train accompagné d’un landsturm.
Retour au camp d’HAMMELBURG escorté de deux soldats.

Source : « Mes six évasions » par le Lieutenant NIOX - Edition en 1919 Librairie HACHETTE-ET-CIE.

S’il y a des erreurs de textes, je ne pourrais pas dire. Je n’ai pas ajouté les périodes (dates) mais je pourrais le faire.
Merci pour le lien pour l’avion, ça devait bien être ce type :

Cordialement.

Ca fait des souvenirs cette région, hein, Sonka ? :wink:
Quelques précisions et rectifications : la gare où descend le Lt Niox pour se rendre à Dippach s’appelle en réalité MÖNCHSAMBACH, sur la ligne Bamberg-Ebrach, aujourd’hui hors service.
Hammelburg est une ville de garnison depuis la fin du XIXe siècle, lorsqu’on a aménagé un grand champ de manoeuvres à quelques kilomètres de la ville, à Lager Hammelburg. Ce terrain d’exercice est toujours utilisé, et Lager Hammelburg est d’ailleurs le siège de l’école d’infanterie de la Bundeswehr.
Lors de sa première évasion, notre héros semble se diriger plein sud vers la vallée du Danube, qu’il cherchait vraisemblablement à remonter en direction de la frontière suisse, qui était la plus proche.
Le problème, c’est celui de la langue, même si l’on parle passablement, ou même très bien l’allemand. Nous sommes en Bavière, une région où les dialectes sont très marqués, encore aujourd’hui. Le Lt Niox est interné et travaille aux champs en Moyenne-Franconie, et est interpellé en Souabe près de Dillingen. Un habitant du cru, qu’il soit garde-forestier ou militaire permissionnaire, aura vite fait de déceler l’étranger si les réponses aux questions ou une discussion trahissent une origine hors terroir. Tant qu’on se cantonne au salut traditionnel « Grüss Gott », ça passe encore. Mais dès que ça devient plus pointu…
La suite promet vraiment d’être passionnante…

Oui ! :slight_smile: J’ai d’ailleurs failli faire un blague, mais ce n’est pas de bon goût car le lieutenant Niox ne faisait pas du tourisme comme nous autres…

Bonjour,
Un grand merci Andergassen pour cette analyse et ces précisions.
Oui c’est exactement ça, il voulait rejoindre la Suisse par le Danube.
Pour le salut « Grüss Gott ! », il l’utilisait souvent à chaque fois qu’il croisait quelqu’un.
Dans son livre, il parle aussi de petites rivalités Bavarois-Prussiens (sauf erreur). Il disait jouer avec ça avec la population du village où il avait été arrêté, par une propagande anti-Prussienne et la guerre pour être relâché et continuer son évasion. Il dit que plusieurs personnes étaient d’accords pour qu’il parte dont le garde-chasse qui le gardait. Il était enfermé dans une étable bien fermée d’une auberge pour la nuit par ordre du « burgmeister », il tentait alors d’acheter l’aubergiste pour dormir dans une chambre et non cette étable mais la femme de l’aubergiste (Prussienne) refusa, le lendemain un garde-chasse venait le chercher pour le conduire à la police d’HOCHSTAEDT.

Je vais continuer la lecture pour la suite et noter.
Cordialement.

Bonjour,
J’ai fais une petite recherche, son livre devrait entrer dans le domaine public en mars 2013 (70 ans après la mort de l’auteur).
Voilà. Donc oui en effet seulement de courtes citations.
Salutations.

trés bon reportage
quel courage pour aller dans ces avions

Bonjour,
Après sa première tentative pour quitter l’Allemagne et avoir été repris il passa ses jours de punitions au poste de garde du camp d’HAMMELBURG « Lager Wache » pour 21 jours d’arrêts moyens.
Il dit que pour le 14 juillet 1916 il se trouvait alors dans la cellule n° 7. Comme il avait été trouvé avec de l’argent allemand lors de son arrestation, il avait écopé de 14 jours en plus à la baraque n° 80 dans une autre cellule.

En septembre 1916, il dit qu’il rencontre un déserteur allemand (qui avait déserté mais avait fait machine arrière vers la frontière Suisse) au camp, en prévention de conseil de guerre, qui était à la garde du camp. Ils avaient un plan ensembles pour s’évader. Il devait y avoir deux soldats allemands, Niox et un autre militaire français. Les deux français récupéraient des vêtement civil en échange de nourriture (je n’entrerais pas dans les détails, mais il faut savoir que les prisonniers français pouvaient recevoir des biscuits ou autre par courrier de France, et que la population allemande ou les soldats commençaient à avoir faim surtout par la suite et en avançant vers la fin de la guerre), mais un jour les deux français n’avaient plus de nouvelles du soldat allemand et décidèrent de se sauver sans attendre plus longtemps. (Charles Niox dit qu’il apprenait par la suite que le soldat allemand était passé en conseil de guerre à WURZBURG et dirigé sur le front sans pouvoir revenir à HAMMELBURG).
Dans son livre parle d’un colonel WEISS.
Il s’évade du camp avec l’autre militaire français fin 1916 par l’aide d’une corvée vers la gare et avec la complicité de volontaires français pour les aider et ils s’habillent en civil, mais attendant le départ d’un train dans celui-ci, ils sont découverts et reconnus. Retour à HAMMELBURG et de nouveau la prison pour Niox.

La tentative suivante réussi avec la complicité d’autres militaire français qui n’étaient pas en cellule et avaient préparé un sac pour une évasion de Niox, il s’évada de nouveau en été 1917 et pour se rendre de nouveau sur le Tyrol en marchant (parle du problème de franchir le Main, rivière large et profonde).
Franchit le Main en aval de KARLSTADT.
Se dirigeait sur TAUBERBISCHOFSHEIM, MERGENTHEIM, KUNZELSAU et HALLE (par moment il écrit HALL) qu’il atteignait le 8 juillet 1917.
C’est à 5 kilomètres de HALLE qu’il est arrêté de nouveau, en longeant une rivière vers un grand pont (il parle d’un viaduc aussi), où il y avait une sentinelle et trois autres soldats qui procédaient à une relève de garde.
Trois jours à la prison de HALLE.
Retour au camp à HAMMELBURG sous bonne escorte.

Pour la quatrième évasion, il se sauve avec un prisonnier anglais nommé DAW. Ils restent cachés près du camp alors que l’alerte est donnée et sont recherchés (recherchés mais pas aussi près du camp).
Continuent la route pour traverser la vallée de la SAARE pour prendre la direction du Nord-Ouest. Ils n’avaient qu’une carte d’un d’un atlas scolaire peu détaillée, mais une boussole.
Suivent le bord de la SAARE.
Passent auprès de la ville de BRUCKENAU passant par une grande forêt de chasse appartenant au Prince Eitel de Bavière.
La coopération entre le soldat anglais et Niox se passait depuis le début assez mal et ils se séparèrent après 11 jours de marche.
Niox marchait encore plusieurs jours par les bois avec l’aide de sa boussole, mais allumant un feu pour se sécher un peu (le temps n’était pas superbe), est remarqué par un garde chasse. Le garde chasse lui disait qu’il se trouvait dans le comté d’HESSE sur la frontière de WESTPHALIE.
Le garde chasse lui demanda de le suivre pour le conduire aux autorités. Il dit qu’il pouvait tenter de fuir, mais qu’il était exténué par cette longue marche et ses blessures.
Prison du village.
Camp de GIESSEN escorté par deux soldats.
Camp d’HAMMELBURG.
Par la suite il était envoyé au camp de LECHFELD (comme d’autres prisonniers) puis de PUCHHEIM.

Je ne donne pas tous les détails, mais il faut savoir qu’il parle plus longuement de ses préparations d’évasions et l’aide qu’il recevait par d’autres prisonniers, des ses parcours et des raisons de ses arrestations.
A suivre demain.

Sinon il parle du journal du camp d’HAMMELBURG, nommé « L’Exilé », on peut trouver des exemplaire ici : gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327719559/date.r je n’ai pas lu tous les exemplaires, mais dans le n° 3 par exemple on peut lire un de ses messages.
Cordialement.

A nouveau, quelques précisions et rectifications :
Tout d’abord, je suis surpris que l’on évoque une évasion en direction du Tyrol, province autrichienne belligérante (oh combien !) et pas particulièrement francophile ! :mrgreen: (voir l’hymne national « Zu Mantua in Banden »). Disons plutôt la Suisse.
Halle n’est pas la ville prussienne sur la Saale, il s’agit plutôt de Schwäbisch Hall, dans le Wurtemberg. Le grand pont en question où il est arrêté franchit le Kocher sur la ligne Heilbronn-Hessental.
Dans la 4e évasion, on se risque vers la Prusse. La rivière qui passe à Hammelburg n’est pas la Saare, mais la Saale, qui se jette dans le Main à Gemünden.
Traversée difficile d’un relief assez accidenté, à travers trois pays : Bavière, Prusse (province de Hesse-Nassau), Hesse proprement dite (qui est réduite à pas grand-chose depuis 1866, la majeure partie du pays ayant été annexée par la Prusse, ayant eu le malheur d’être aux côtés de l’Autriche), puis à nouveau Hesse-Nassau, où il est arrêté à la limite de la province prussienne de Westphalie.
La direction nord-ouest en remontant la Saale est logique. Parcours plus difficile de prime abord, mais qui offre plus de chances de réussite qu’en se dirigeant vers le sud, où on l’attendrait au tournant une fois l’évasion découverte.
Il se retrouve interné d’abord près d’Augsbourg (Lechfeld), puis près de Munich (Puchheim).

Bonjour,
Merci encore pour ces informations, particulièrement intéressantes et pour un néophyte comme moi sur la géographie d’Allemagne.
Au début dans son livre il écrivait bien HALL, puis il écrivait HALL en HALLE.
Cordialement.

C’est plutôt à nous de te remercier, Scorpion Ier, de nous faire partager ces aventures captivantes (si l’on peut dire, ça m’a échappé… :blush: ) !
Sur ce forum, tu risques d’avoir la chance de rencontrer des professionnels ! :wink:

c’est halettant !!
merci :smiley:

Bonjour,
Désolé, j’étais pris par d’autres choses, je vais continuer la lecture et pour partager avec vous.
Cordialement.