Master MEEF ou master recherche ?

Bonsoir,

Voilà je suis en plein doute, j’ai besoin de vos conseils :blush:

Je suis en L3 Allemand, EAP depuis 2 ans et lorsque j’ai appris que le master MEEF UFA Nice-Regensburg (1ère année là-bas avec obtention du CAPES et Staatsexam) allait être supprimé à la rentrée prochaine, j’ai alors cherché des master avec cursus intégré en Allemagne - mon but étant d’étudier 1 an en Allemagne et d’obtenir un diplôme équivalent.

Je suis tombée sur le master recherche à Aix-en-Provence avec la deuxième année à Tübbingen (avec obtention d’un Master of Arts) et j’ai commencé à me dire que ça pouvait être pas mal de découvrir le monde de la recherche car c’est là que je pourrais vraiment élargir mes connaissances dans le domaine que j’aime.

Mon problème est le suivant : finalement le master MEEF Nice-Regensburg va « peut-être » être maintenue, et je me demande quel choix alors je dois faire - j’aime le monde de l’enseignement mais je ne me vois pas avec les trois années pourries que j’ai fait à Nice attaquer ma carrière de prof, je ressens le besoin d’approfondir mes connaissances et aussi de découvrir la recherche pour pouvoir avoir touché à plusieurs choses. Du coup, je pensais faire le master recherche avec M2 à Aix mais je ne sais pas comment ça va se goupiller avec le CAPES après…

Qu’en pensez-vous ? J’espère que ce que j’ai écrit est clair, vu que moi-même je suis un peu perdue… :mrgreen:

Salut Doreandme
D’abord je rajoute des infos sur ton master
http://www.dfh-ufa.org/fr/formations/guide-des-etudes/mode/detail/id/formation-internationale-de-professeurs-de-lycee/
En fait j’aurais tendance à te dire au départ que le mieux c’est toujours les formations qui te permettent d de basculer d’un monde (de la recherche) à l’autre (les métiers culturels en autre).

Or selon ce que j’ai lu il s’agit surtout de faire des étudiants des futurs professeurs d’allemand et qu’ils sont en plus subventionnés et en stage… Et l’intérêt que les deux concours soient ouverts n’est pas négligeable. Cependant, pour les étudiants français n’ayant qu’un niveau de départ B2/C1 cela doit tout même demander beaucoup de travail, mais pas du tout impossible.

Quant au master d’Aix-en-Provence?

L’AMU, je connais très bien et ils se refont peau neuve - je reçois tous les jours de leur part des offres de formation transversales dans le cadre de mon cursus. De plus il me semble que l’excellent docteur Nicole Colin enseigne dans ton futur département, si tu choisies ces études-là. Quant à tes expériences passées, ne t’inquiètes pas trop car master et licence sont deux mondes bien à part…
En outre l’offre peut sembler aguichante, un doctorat et des perspectives d’emploi non limitées à l’enseignement. Puis la limite d’un niveau B2/C1 sera sans doute moins pénalisante en début de formation.
Mais mis à part l’aide à la mobilité que tu obtiendras de l’UFA, il ne me semble pas que tu soies financée.
Cela peut représenter un problème, d’autant plus que Tübingen n’est pas une ville étudiante bon marché!!!.

Alors te concernant si c’est vraiment l’enseignement qui te tente, j’opterais plus facilement pour la première formation puisque de toute façon en cas d’échec (ce que je ne te souhaite pas) la porte te sera toujours ouverte pour la seconde, vu ton niveau d’études qui sera encore plus enrichi et que tu es encore très jeune. :wink: :wink:

Merci pour ta réponse, Valdok.
Je pense qu’au final le master MEEF est une solution peut-être déjà plus simple (par rapport au financement et le CAPES) mais aussi qui colle le mieux à mon profil.
C’est toujours difficile, je pense, de se dire qu’on arrive au bout de ses études et que du coup on va être une « grande ». :mrgreen:

Hallo!

Un hasard providentiel - ou plus exactement, le désoeuvrement nocturne - me fait passer sur ce forum où j’ai bien dû m’inscrire deux fois déjà et où je n’ai jamais posté, mais certains me connaissent « d’ailleurs »… Au passage : les modos, si jamais ma précédente inscription n’a pas été supprimée, désolé pour ce doublon

Je pense avoir quelque légitimité pour répondre dans la mesure où je suis : a) prof de banlieue et heureux de l’être depuis déjà un certain temps (pas en allemand), et b) formateur dans le cadre d’un master MEEF (dans une autre matière, donc, ceux qui me connaissent devineront, mais je préfère garder une certaine discrétion…).

Ce qu’il faut garder à l’esprit, je crois, c’est que la législation exige désormais un master pour passer les concours, peu importe qu’il soit MEEF ou recherche. Or, mon conseil sur ce point est toujours le même, bien que je suis formateur en MEEF : le master MEEF vous enferme et vous contraint à passer le CAPES et rien d’autre, un master recherche vous ouvre des portes, dont celle du CAPES si c’est finalement votre vocation. Si vous avez les moyens économiques de vous payer un an d’étude en plus, n’hésitez pas, et fuyez le MEEF ! :crazy:

Il faut en effet considérer un détail administratif que je trouve particulièrement salaud : si vous passez par la case « MEEF », il vous sera pratiquement impossible de présenter l’agrégation dans la foulée !… En effet, si vous passez un master « recherche », puis que vous vous inscrivez aux deux concours, et que vous réussissez le CAPES et pas l’agrégation (cas de figure assez traditionnel…), vous pouvez toujours demander un « report d’intégration » (pas automatique, mais quand même assez facilement attribué) et retenter l’agrégation au moins une fois. En revanche, si vous vous inscrivez en MEEF et réussissez le CAPES en M1, à ce stade, vous n’avez légalement pas de master, donc vous ne pouvez pas vous inscrire à l’agrégation ! Donc, vous êtes automatiquement en stage en M2, et donc pour le rectorat, vous êtes déjà « versé » dans le système, vous êtes un « moyen d’enseignement », autrement dit déjà un numéro, et il est très difficile d’obtenir à ce stade une disponibilité. Bref : une fois le master légalement en poche, vous êtes coincé(e), impossible de sortir du système… Il vous faudra des années avant d’avoir une chance de présenter l’agrégation, et encore, interne.

Le seul mérite du master MEEF, c’est d’obliger les candidats à fréquenter un peu la réalité du monde scolaire à travers les stages avant de se décider, et éviter ainsi quelques « erreurs de vocation » assez dramatiques (rares en fait, mais pénibles ensuite pour tout le monde parce que les profs qui ont cru que l’enseignement ressemblaient à ce qu’ils ont vécu dans le Ve arrondissement de Paris sont ensuite coincés dans la machine pour quarante ans). Mais si vous avez été EAP, vous avez déjà une bonne approche des collèges ou des lycées…

Enfin, sauf à être une bombe on n’a clairement pas le niveau en sortant de L3 pour réussir l’agrégation ; d’autant que si vous êtes EAP depuis deux ans, j’en déduis que vous n’êtes pas allé au bout d’une classe prépa ou que vous n’y avez jamais mis les pieds, et - je sais que c’est assez désagréable à lire, parce que cela donne l’impression d’être discriminé a priori mais il est de votre intérêt que je sois très franc - le passage par une khâgne donne un sacré boost initial (on la droit aux anglicismes sur un forum germanophile ? :blush: ) à ceux qui veulent tenter l’agreg (ce qui ne signifie pas que l’on ne puisse pas la réussir sans, mais il y a un chemin à parcourir plus long). Donc, mieux vaut se donner le temps, dans le cadre d’un master scientifique qui vous forcera à vous améliorer sur le plan académique (choisissez bien le sujet de mémoire : un truc un peu plan-plan qui vous fasse bûcher langue, littérature ou civilisation) ; et éventuellement, passer une année en terre germanophone. N’oubliez pas non plus que les programmes du CAPES de langues sont renouvelés par moitié (cf. education.gouv.fr/cid100467/ … afep-Capes ); donc, tout en faisant votre mémoire, vous pouvez déjà vous donner les moyens de commencer votre préparation. Le temps, c’est la clef de tout.

Sur la question du double cursus MEEF/Staatsexamen, j’ai plus de mal à me positionner… Mais cela existait déjà « de mon temps », et ce que me disaient alors mes camarades, c’était que de toute façon, aucun groupement d’établissement (il faut se faire embaucher en Allemagne !) ne va embaucher un francophone pour enseigner l’Allemand à côté du français ! Ce double cursus était utile dans le sens Allemagne → France, mais improductif dans l’autre…

Bref : tout est une question de fric, comme toujours. Si vous avez les moyens : fuyez le MEEF, et c’est un meefiste qui vous le dit :open_mouth: :mm:

En somme le Master MEEF c’est taper la mef, non ?

:neutral_face: Pour ceux qui ne sont pas spécialistes de lexicographie non-standard : books.google.fr/books?id=sQbzBg … ef&f=false

:smiling_imp: On aurait pu tenter un jeu de mot plus « germanico-intello » à bas de Méphistophélès… Meineretwegens, das stimmt’s : Heisse Magister, heisse Doktor gar / und ziehe schon an die zehen Jahr / Herauf, herab, und quer und krumm / meine Schüler an die Nase herum.

J’en profite pour « rebondir » (tiens, comment dit-on auf Deutsch ?) sur quelques autres éléments :

Les stages « d’immersion » dans la réalité du monde éducatif sont désormais payés, oui. Par certains côtés, tant mieux (d’autant que cela force les universités à dialoguer avec le monde universitaire). De l’autre, soyons francs, c’est une « trappe à pauvres »… Ce qui fait des groupes de travail ayant un niveau médian plus faible (on n’est pas moins bon germaniste parce qu’on est pauvre hein :sunglasses: ; mais quand on est obligé de bosser à côté de ses études parce qu’on l’est, forcément, le niveau d’acquisition en pâtit), même si la présence d’un programme au CAPES d’allemand oblige sans doute (mais là, je n’y connais rien) à mélanger les groupes, MEEF et non MEEF.

Mais ne vous faites pas d’illusion : à 3000 euros pour une centaine d’heures sur toute l’année (education.gouv.fr/cid42647/mene0917847c.html), payés en retard comme toujours dans l’éduc’ nat’, et si vous défalquez le coût engendré par le stage lui-même (très variable selon que la « mise en stage » se fera dans votre ville… ou à l’autre bout de l’Académie !), ça ne vaut pas une bonne bourse d’agrégation, qui elle ne suppose aucune heure de travail salarié. N’oubliez pas non plus que l’oral du concours est à Reims, et qu’il vous faudra payer le voyage et trois nuits d’hôtel.

:jump: J’enfonce le clou (tiens, ça non plus je ne sais pas le dire en allemand… Was tue ich hier eigentlich :mrgreen: ). Le niveau L et les concours sont deux univers. Doreandme : la somme totale de ce que tu as appris (sur le plan académique) en trois années de licence représente à peu près 15% du niveau dont tu as besoin pour un concours de l’enseignement.La mauvaise nouvelle, c’est que l’année du concours tu vas souffffffriiiiiiiir :vamp: La bonne, c’est que dix ans après, ce sera rétrospectivement la meilleure année de ta vie, intellectuellement parlant, parce que ce que quand on aime sa matière (et en :alld: cela me paraît inévitable), on aime découvrir de nouvelles choses :top:

( :chut: Doreandme : j’arrive aux frontières de mon « devoir de réserve »… Si vous avez des questions plus précises, n’hésitez pas à me contacter en MP )

Ich schlage nochmal in die selbe Kerbe… :wink: