Pour que les choses soient claires ; je n’ai jamais encore mis les pieds à Berlin de ma vie.
Je compte bien le faire un jour avant de quitter cette planète, mais une certaine Berlinomania béate ambiante, qui transparait dans beaucoup de témoignages (la ville où il faut absolument être allé, la ville où il « se passe quelque chose » , la ville « oùskonsamuse » , référence aux « gaités de l’escadron » de Courteline…etc, etc) Tout ça aurait plutôt sur moi un effet dissuasif.
Alors devant l’engouement généralisé , trouvez des arguments pour me convaincre que j’ai tort !
En lien, des témoignages (de Berlinois de naissance, entre autres) sur le site ;
Ich hasse Berlin.
Ouf, sauvés, enfin on en tient un !
Il fallait qu’un jour ces choses-là fussent dites clairement sur ce forum !
Après tout, Francfort-sur-l’Oder, et surtout Slubfurt, c’est pas si mal que ça…
Une page excellente, specialement pour les « berlinfreaks ».
@ Andergassen : merci de m’avoir fait découvrir Slubfurt dont je ne connaissais ni le nom, ni l’existence. Une idée de séjour à venir ? Qui sait ?
Il y avait pourtant eu un fil sur cette captivante cité bicéphale, laboratoire de l’intégration europénne !
slubfurt-vous-connaissez-vt5056.html
P.S. A vrai dire, de mes années est-berlinoises, je connais pas mal de Berlinois de souche (mais si, mais si, il y en a !) qui sont fiers de leur ville, mais qui déplorent qu’elle soit devenue cette ville-poubelle où s’ébattent des cohortes de touristes en mal d’aventure et qui sont totalement déconcertés par la taille de la ville, à défaut de connaissances de l’histoire et surtout de la langue. On se demande comment ils font à Londres*, ville démesurée au possible, mais il est vrai qu’avec ses deux pôles, Zoo et Alex, Berlin constitue une exception dans le développement des métropoles européennes. Ces connaissances habitent en général les quartiers est, Lichtenberg, Marzahn, Hohenschönhausen, Friedrichshagen, c’est pourquoi j’évoque souvent ces quartiers comme alternatives à des quartiers qui ne peuvent plus satisfaire à la demande de logements bon marché comme on pouvait en trouver dans les arrondissements centraux il y a encore 5 ans.
- Il faut dire que par rapport à Londres, le réseau de transports berlinois est sensationnel, bon marché si on connaît les bons plans, et on peut se loger et se sustenter à des prix défiant toute concurrence.
Michelmau, pourquoi tant de haine pour une ville qui a tant souffert jusqu’à dans un passé encore récent ?
Moi, j’aime le parfum de Berlin et surtout celui d’avant la chute du Mur, celui décrit par W Wenders dans le Himmel über Berlin (je ne compte plus le nombre de fois où j’ai vu ce film, VOST puis vu le nombre VO sans ST, hélas plus nombreux sont ceux qui en ont baillé d’ennui), le Berlin avec ses terrains sans fins avant de voir la colonne de la Victoire, les saucisses au curry vendus dans des camions, l’Ile au Paon, véritable havre de paix.
Par contre, en bonne française germanophile, pas la peine de me parler du Quartier Napoléon, où pourtant résidaient tous les militaires français , j’ai détesté et ai encore plus l’attitude de certains appelés qui se croyaient tout permis avec les jeunes Berlinoises ou certaines femmes de militaires qui malgré n’ont jamais fait le moindre effet pour apprendre la langue d’un pays où elles allaient au moins resté 7 ans, mais n’étaient pas mécontentes du bénéfice de l’affectation de leur mari. Et pourtant J’étais militaire à cette époque, et c’était justement en tant que militaire linguistique que je suis allée aussi souvent à Berlin.
Dans le Berlin d’aujourd’hui que je connais très peu, j’ai aimé l’incroyable serviabilité des Berlinois, vu le nombre de fois où je me suis trompée de stations de métro. J’'ai trouvé mignon les Bourgeois Bohèmes de Kreuzberg malgré la gentrification du quartier que cela occasionne et les Ours de tous les pays dont si je me trompe le nombre se multiplie.
J’ai détesté les faux soldats à l’ancien Check Point Charly et le soit disant Français vérifiant les papiers m’a fait franchement rigolé.
J’ai détesté les soit-disants morceaux de Murs. Puis j’ ai regreté de n’avoir pas en janvier 1990, donné quelques marks pour avoir un marteau pour enlever moi-même mon petit morceau de mur.
Je pense que certains d’entre-vous doivent être nombreux à détester la montée des prix des loyers là-bas. Mais bon, il est vrai que j’habite à Paris, donc même pour cela Berlin reste bon marché.
Je n’ai jamais caché que je n’aimais pas Berlin. Et pourtant, non seulement j’y suis allé mais je suis la cible supposée privilégiée : snob, couche-tard, hyperlibéré, bien payé, intellectuel pas franchement modeste, client des thés sélectionnés avec petit sablés plus prétentieux les uns que les autres… et j’en passe des attributs moins avouables.
La difficulté de Berlin, c’est que y’a toujours un prix à tout:
- Sortir et faire la fête, soit. Mais si vous ne prenez pas d’extasy, vous vous sentirez très seul parce que vous serez le seul.
- Les petits prix, soit. Mais ceux qui passent par Berlin régulièrement depuis vingt ans voient le délabrement, et comme rien n’indique que cela s’arrangera, cette perspective fait peur.
- Il y a de tout à Berlin pour tous les goûts, soit. Mais du coup, pour le peu qui correspond à vos goûts, il y a une masse de choses et de gens qui ne correspondent pas du tout.
- Berlin est la seule grande ville d’Allemagne, soit. Mais c’est aussi un endroit relativement peu sûr pour l’Allemagne, même si Paris est bien pire, Berlin commence à la rattraper.
- Berlin n’est pas snob et même très ouverte soit. Mais du coup, c’est très pauvre, ce qui signifie trafiques en tous genres et faune correspondante.
- Berlin est une ville de jeunes, soit. Mais en même temps, les vieux sont toujours là et les tentions entre ces deux mondes aussi, ce qui pourrit la vie de bien des gens.
- Berlin a des immigrés calmes et civilisés, soit. Mais cela n’empêche pas les ghettos qui vivent selon des règles parallèles et où les lois non écrites régissent une vie très différente de ce que l’on pense parfois pour une grande ville du nord de l’Europe.
- Berlin est à la mode et pas que pour de mauvaises raisons, soit. Mais du coup, il y a une population qui me semble non négligeable venue à Berlin pour parader, voir ce qui se passe, flâner sans rien y apporter et qui ne fait que remplir les terrasses pour la photo, ce qui en fait une compagnie franchement chiante.
Et puis les Berlinois gueulards qui font des fautes de déclinaison, ça me gonfle.
Je n’ai aucune haine envers Berlin ; comment pourrais-je haïr une ville que je ne connais pas ? Le titre du fil est seulement inspiré par celui d’un site.
Mais cela n’a rien à voir avec Berlin, à mon avis.
Vieux-Jeunes : les vieux jeunes et les jeunes vieux
============Ré-édité après les réponses qui suivent d’Elie et d’Andergassen
Désolée, mais c’est le moyen que j’ai trouvé pour pas voir le forum innondé de mes messages, lors de mes périodes actives.
En fait, la différence que j’ai entre vous deux, c’est que je suis une parigote banlieusarde, donc ce que vous reprochez à Berlin se voit encore plus à Paris et mon impression de Berlin diffère de la vôtre, sinon sans doute j’aurais sans doute été plus critique vis à vis de Berlin. A part Berlin bien-sûr, Bonn avant mais rien à voir, Londres, et Milan (le maximum supportable pour moi) Je ne connais aucunes capitales européennes,il est vrai. Et Milan est une de celle que je ne peux pas supporter, Forza Torino!!!
De plus l’an dernier, je n’ai pas vraiment eu le temps de faire du tourisme à Berlin. Et là le truc pour lesquels j’ai vraiment eu le temps de pester c’est les mauvaises indications pour mon séminaire à Humboldt à cause des travaux, et mon train à Berlin Tiefhauptbahnhof pour aller à Hambourg parce que j’ai failli me retrouver à Munich, et que finalement j’ai manqué ce train …Mais bon, heureusement le chef de gare auquel je me suis adressé, était d’une incroyable serviabilité, jusqu’à me glisser les deux mots de français qu’il connaissait "Bonjour Mademoiselle"avec un sourire. Et pour la « vieille » de 49 ans que j’étais, ce « Mademoiselle » et surtout son aide, c’était super gentil.
Isolément, aucun de mes reproches à Berlin ne sont particulièrement berlinois et la liste serait bien plus cruelle encore pour Paris. Mais l’accumulation berlinoise fait que moi, je ne suis pas client même si j’y passe de temps en temps. L’accumulation parisienne fait que je n’y mets pas les pieds du tout.
Si, Val. Nulle part ailleurs qu’à Berlin, tu ne verras ce contraste aussi exacerbé entre les troupeaux bêlants et caquetants de touristes et la vieille génération d’autochtones. C’est ce qui me saute aux yeux, à Berlin, depuis quelques années. A Munich, à Vienne, tous les âges de visiteurs sont représentés.
La Berlomania et ses multitudes blogs français bla bla (pas tous) m’énerve aussi depuis un moment,
alors j’ai commencé à écrire un aussi (brouillon)
MonBerlinBlog.
Berlin est la capitale de l’Allemagne.
Trop sérieux.
2e essaie :
Depuis la chute du mur, Berlin est devenu… Pause wikipedia, c’était quand déjà ? Mais cela fait 20 ans et quelques.
En fait, le mur était où, à l’ouest ou à l’est. Oh je laisse tomber.
3e essaie :
Berlin est devenu le centre de tous les artistes du monde qui se retrouvent dans un squat alternatif qui s’appelle Tahceles.
Voilà c’est tout pour aujourd’hui de MonBerlinBlog. Je vous assure que tout ce que j’ai écrit ici est du vécu,
parce que je l’ai copié moi-même sur d’autres blogs sur Berlin.
Demain je vous raconterai, pourquoi ma tartine Nutella tombe toujours sur le mauvais côté,
parce que la Nutella à Berlin n’est pas la même qu’on France, où vous pouvez retourner
pour pas cher avec flairjet.ru et trouver un appartement sympa avec dododu.to
Je vous aime tous !
(Erich Mielke)
Ceci dit, je pars cette semaine pour une semaine à Berlin pour dire bonjour à ma (vraiment) vieille copine Néfertiti.
C’est peut-être aussi con que d’aller voir la Joconde au Louvre, mais c’est sentimental.
Plus expos Martin Honert, Martin Kippenberger, "Humboldt, Krokodil & Polke,
de la la collection Olbricht, Alte Nationalgalerie, peut-être Daumier, Musée Juif, Berlin unterirdisch, et quelques points des circuits habituels,
puis marcher beaucoup, si je tiens le froid…
bico
ex-imi-emi-touri-avant-après-berlinois
youtube.com/watch?v=5k91fmvQxRw
ben tu vois… pour ma part je déteste Paris… et je ne comprends pas que l’on puisse
aimer cette ville…
tous les goûts sont dans la nature ! Personnellement si j’avais l’opportunité d’aller à Berlin
tous les ans, je m’en serai sans doute vite lassée !
D’un autre côté, je suis ravie que Berlin attire autant de touristes, après avoir été en partie
fermée et interdite aux touristes pendant tant d’années !
et je pense que chaque génération doit pouvoir y prendre son pied… Si tu n’es pas « Souvenir du mur »
tu te régalerai peut-être en visitant ses nombreux musées, ou bien en régalant tes oreilles de
mélomane à la Philharmonie… (longtemps dirigée par Karajan… une pointure dans le genre non ? )
mais je te laisse libre de haïr Berlin… il y a d’autres trésors en Allemagne qui valent aussi le détour !
Là, c’est un gros mensonge propagandiste que tu dégoises là, Kissou ! :
Berlin n’a jamais été fermée aux touristes, et surtout pas Berlin-Est. N’importe qui pouvait passer au Check Point Charlie ou à la gare de Friedrichstrasse moyennant 5 DM, visa valable jusqu’à minuit tapant (c’était marrant d’ailleurs de voir les touristes se dépêcher d’arriver à la gare de Friedrichstrasse avant l’heure fatidique, vu que les méchants garde-frontières pouvaient vous faire le coup de Cendrillon et vous transformer en citrouille d’un coup de baguette magique ).
Et si les visiteurs en voiture se faisaient rigoureusement interpeller s’ils s’aventuraient hors des limites de la ville (pas de problèmes si on avait un visa valable pour la RDA), le bruit avait fini par courir, au fil des années, que les trains vers Potsdam n’étaient pas contrôlés, et les visiteurs osant se rendre hors de Berlin par le train ou le S-Bahn étaient de plus en plus nombreux. Et certains étaient assez hardis pour ne pas s’en cacher qu’ils allaient à Potsdam et à Sans-Souci avec juste un visa valable pour Berlin-Est.
Seule ombre au tableau : la RDA avait besoin de devises, et le change obligatoire de 5 DM pour Berlin-Est est passé à la fin des années 70 à 25 DM, stagnation économique oblige. Il fallait alors trouver le moyen de les dépenser, généralement en faisant le plein de livres et de disques.
Aah oui, les problèmes pour dépenser 25 DM, quand une bière coûtait quelques Pfennig à Berlin-Est!
On était presque heureux de payer une amande pour avoir traversé une rue au feu rouge (à pied).
Cliché ? Du vécu.
Evidemment, vu comme ça, Berlin est un mieux pour toi, un pire pour nous. Quelle idée aussi de rester plus d’une heure à Paris (surtout que ça doit être encore pire pour une femme que pour un homme).
Je me suis permis de modifier le titre de ce fil qui pouvait prêter à confusion et me faire passer pour un Berlinophobe, ce que je ne suis nullement, n’ayant, comme déjà dit plus haut, jamais mis les pieds là-bas.
Le titre initial faisait référence à un site au nom un peu provocateur, qui m’avait beaucoup amusé.Non, je ne hais pas Berlin, par contre, ce que je hais , c’est le snobisme berlinomane.
Suis-je assez clair ?, comme disait Jean Yanne.
EDIT : je n’ai d’ailleurs rien non plus contre Paris. Content d’y aller de temps en temps (de plus en plus rarement, d’ailleurs), mais encore plus content d’en revenir.
Malheureusement, pour les Occidentaux, une amende se payait en devises, au double du tarif RDA.
J’ai jamais caché mon mépris pour une certaine vision de Berlin, celle du Berlin « Disney Land » (lu sur le forum, je ne sais plus qui, mais c’est exactement ça) fantasmé pour une frange de la population qui veut y retrouver ce qui leur manque chez eux… les Parisiens, bien sûr, qui aiment Berlin pour ses boîtes aux entrées à 4€, pour ses loyers pas chers et son côté pseudo alternatif…
Mais le pire, ça reste le Hipster: Berlin est sa ville préférée, mais il sera même pas foutu de commander un kebab (végétarien bien sûr) dans la langue locale. Il boit du thé chai en lisant le Neon et se la pète en allant dans des concerts de groupes tellement pas connus (il choisit les concerts où il va suivant le degré de popularité du groupe)…
Puis c’est pas très beau non plus.