Voila quelques temps que je souhaitais poser cette question, et maintenant j’ose: Je souhaiterais traduire une tres jolie phrase d’Irene Nemirovski, pour mon interet personnel. La voici: « Le bonheur ressemble à des vacances au bord de la mer par un été pluvieux, où seule la dernière journée a été belle, et cela suffit pour qu’on les regrette. »
Traduisez-la moi svouple, c’est pour demain.
Non, serieux.
J’ai plusieurs traductions, mon probleme etant comment traduire « ressemble » de facon aussi litteraire que la belle langue de Nemirovsky? Voila mes idees: « Das Glück ist wie ein Urlaub am See bei einem regnerischen Sommer, währenddessen nur der letzte Tag schön war, und dies reicht, um ihn zu vermissen. » La comparaison par « ist wie » est un peu trop facile, je le reconnais…
Ou est-ce plus joli de dire: « Das Glück ähnelt eine(m?) Urlaub… »?
« währenddessen » est-il correct? Ou « an dem/den »?
« vermissen » est-il correct? Mais comment traduire « regretter »? Nachtrauern me fait un peu penser aux morts… ?
Ou bien la phrase est nulle?
Bref j’aurais besoin de vos avis, ca serait sympa.
« Das Glück ist wie ein Urlaub am See in einem verregneten Sommer, in dem nur der letzte Tag schön war, doch dies ist genug, um ihn zu vermissen. » La comparaison par « ist wie » est un peu trop facile, je le reconnais…
Ou est-ce plus joli de dire: « Das Glück ähnelt einem Urlaub… »?
« währenddessen » est-il correct? Ou « indem »?
« vermissen » est-il correct? Mais comment traduire « regretter »? Nachtrauern me fait un peu penser aux morts… ?
« ähneln » ist hier zu prosaisch.
« währenddessen » zu geschwollen.
« vermissen » voll ok
Statt « ähnelt » auf jeden Fall « gleicht »! « vermissen » passt hier nicht. Je propose:
Das Glück gleicht einem Urlaub am Meer in einem verregneten Sommer, von dem nur der letzte Tag schön war, doch das genügt, um sich nach ihm zurückzusehnen.
Je trouve cette phrase très jolie ! Il y flotte un plaisir de vivre tout en sobriété et en simplicité qui fait chaud au coeur.
Mais c’est peut-être un contresens car je ne connais pas du tout cette auteure : à première vue, cela me donne des idées de lecture pour l’été (même s’il ne doit pas être pluvieux )
Et, comme d’habitude, la traduction de cri-zi est, bien entendu, celle qu’on aimerait tellement être capable de trouver soi-même. Une fois qu’elle nous donne la solution, on se dit que ça coule de source et pourtant, pauvre francophone, on y arrivera jamais vraiment…
Mais pourquoi vouloir traduire « et » par « doch » ?
(En effet, pour moi, dans la phrase française, la corrélation entre les deux phrases reste vague -Elle n’a pas écrit : « or , cela suffit »- et exprime tout autant le paradoxe qu’ un rapport subtil de cause à effet, qu’il n’est pas forcément nécessaire de renforcer. Je trouve que c’est aussi cette imprécision qui exprime le plaisir pour la simplicité des choses…)
Est-ce que « und » est si choquant ?
Merci à tous, vous m’aidez beaucoup!
Très belle traduction cri-zi, anne a raison, jamais de la vie je n’aurais trouvé ça. Elle rend bien la langue de la citation: simple, sans chichis mais quand même très littéraire.
J’avais également pensé à traduire « et » par « doch », pour cette raison: dans la phrase française, il est difficile de rendre cette idée du contraire. Je comprends le « et » comme un « et pourtant », car un simple « et » ne serait pas correct dans la logique « malheur/bonheur ». Le « doch » allemand rend ce sentiment, je trouve.
Une autre question: pourquoi dites-vous « Urlaub am Meer » et pas « See »? Quelle est la différence entre Meer et See? Je croyais que « See » pouvait également dire la mer.
Et pourquoi est-ce que « vermissen » n’allait pas dans la phrase? « Vermissen » ne marche que pour des personnes, mais pas des choses abstraites?
Et anne, son livre « Suite française » est le prochain dans ma liste, je devrais très bientôt le commencer, peut être devrais-je en parler dans Bonjour Frankreich
Il me semble avoir appris, il y a très longtemps de çà que le mot Meer désignait principalement une mer fermée; das Mittelmeer, das rote Meer, das schwarze Meer. Il est d’ailleurs amusant de constater que ce que nous appelons en français « la mer d’Aral », s’appelle en allemand der Aralsee et est donc considéré comme un lac.
Mais tout cela demande à être confirmé (ou infirmé.)
En allemand il y a à ma connaissance seulement 3 « See » (mer): Nordsee, Ostsee et Barentssee (part de la mer arctique), le « reste » est « Meer » ou « Ozean ». La mer Aral (Aralsee) sera dans quelques ans dans les deux langues seulement le désert Aral (Aralwüste).
pour le grand large (haute mer) on dit : die hochsee. un marin c’est un seemann,aller en mer/sur un bateau c’est seefahrt ou zur see fahren… youtube.com/watch?v=zOInn_N5hLw
alle klarheiten beseitigt???
Je te trouve sévère. Il y a bien des expression idiomatiques avec See plutôt que Meer…
auf See, Hochsee, Seegang, Seeort, Seehaven… où on ne peut pas remplacer See par Meer.
Pour moi, die See ou das Meer sont interchangeables quand employés seuls, mais l’usage peut imposer l’un ou l’autre par habitude. La plupart des mots sont composés sur See-, plur rarement sur Meer- (Meerwasser, Meeresboden…) Il faut faire attention aux usages quand on apprend la langue.
Pour les mers, parties définies des océans, on trouve pas mal de Meer mais aussi des See et des doublons (Beringmeer ou Beringsee, mais seulement Laptewsee…)
Pour le « doch », je n’ai pas réfléchi, les raisons de Anne pour le « und » me semblent valables, pour rendre un peu plus vague, on peut mettre « und » ici.
Pour « Meer » ou « See », j’ai réfléchi, « Urlaub an der See » n’est pas si bien, « die See » est beaucoup plus littéraire que « Urlaub » et « Meer ». Si on veut mettre « See », je prendrais « Ferien » au lieu de « Urlaub ». Alors « Ferien an der See » ou « Urlaub am Meer », pour moi, c’est une question de style. « Urlaub » est un mot très banal. « Vermissen » ne va pas. On ne peut pas « vermissen » des jours. (mais on peut « vermissen » des choses abstraites, p.e. la liberté, c’est vrai. Mais pas des jours!)
Oui, il est vrai que Meer s’impose dans l’usage officiel, mais il y a des doublés, et au moins Laptewsee, Beringsee, Sargassosee et on voit parfois aussi Karibische See.
Par contre, en Méditerranée, c’est toujours Meer, même les variantes en See sont rares voire inexistantes.
Belle question, pour moi les affaires maritimes et stylistiques sont simples: il y a le triplet baltique, meditérannée, atlantique. Le premier pour les choses sérieuses et téchniques, c’est la ou les germanophones « travaillent » la mer, sont exposés au vents et marées, au froid, où les sauvetages en mer arrivent, des naufrages etc… tout ça c’est die See (Hochseerettung, Seefahrt, Seehandel, auf hoher See, schwere See, in Seenot etc), le deuxième ça fait rever, c’est le sud, les vacances, les plages, le soleil, voilà das Meer (Sicht aufs Meer, Urlaub am Meer, Schwimmen im Meer, Sonne und Meer etc) et puis finalement l’Ozean pour les aventuriers, pour tout ce qui est vraiment loin, ça fait penser aux les découvertes, au tour du monde etc… rund um die Ozeane, Ozeanreise, auf allen Ozeanen etc…
Après viennent les exceptions comme Meeressäugetiere…
Et autre exception, celle qui fait vraiment rêver (les Allemands du moins), à 100 lieues des vents et marées nordiques : die Südsee, autrement dit les mers australes, ou, plus prosaïquement, le Pacifique Sud.
Déjà merci beaucoup pour votre aide, c’est magnifique que cette petite question ait produit un tel intérêt!
J’y vois plus clair pour la question See/Meer. See voudrait donc plus dire « lac » sauf dans le cas « Nord- » et « Ostsee », « Meer » plus « océan » et mer. « Ferien am Meer » est donc des vacances à la mer, comme on se l’imagine en France (mer Méditérannée, la Manche), « See » a plus le sens « lac », à quelques exceptions près, une flaque d’eau moins grande?
Assez étonnant cette grande question linguistique venant d’un pays qui n’a pas forcément la plus grande côté du monde.
Attention, Dresden: Die See n’est pas du tout « petit », mais bien au contraire la vraie mer grande et dangereuse. Der See par contre est ce lac universel qui va du plus grand Aralsee jusqu’au plus petit Lauenensee, qu’il soit naturel comme le Bodensee ou artificel comme le Schiffenensee.