Peut on avoir l'accent Allemand ?

Tu dois te souvenir, Michelmau, dans tes classes, la différence qu’il y a entre les élèves. Certains font rapidement des progès de prononciation et d’autres ne savent toujours pas dire « ich » à l’oral du bac première langue. Combien d’élèves aussi entendent tout de suite la différence entre voyelles courtes et longues, d’autres vont en fac d’allemand sans s’être rendu compte de la différence.

Je ne suis pas sûr que l’ouïe seule explique tout. Une certaine volonté, un intérêt voire une fierté de bien faire. Ces élèves existent toujours et les Gaston Lagaffe des langues étrangères ont toujours existé aussi.

Moi, mon rêve est d’écrire un livre intitulé « Spannende spanende Werkzeugmaschinen », « Le monde passionnant des machines-outils d’usinage ». :mrgreen:

je suis sûre que le monde des machines outils est passionnant, mais quel est le rapport ???

pour perdre son accent d’origine, il faut certainement avoir une bonne oreille et savoir faire une bonne gymnastique avec ses cordes vocales. la langue maternelle et sa bande passante influerait notre capacité à saisir les nuances d’une autre langue.

PS : l’absence d’accent est une chose, mais quand le niveau de vocabulaire et de grammaire n’est pas à la hauteur de l’accent ?
(de l’autre côté du Rhin j’arrive à me fondre dans le paysage … jusqu’à la 3e phrase ou soit il me manque un mot ou j’ai fait une faute de grammaire qui me trahit irrémédiablement).

Je pense qu’Andergassen voulait faire passer la notion voyelle longue voyelle brève,évoquée par Elie, par un exemple concret:
"spannend "; captivant- voyelle brève et « spanend » - voyelle longue; qui à rapport avec l’usinage.! :laughing:
Trompez- moi si je me corrige !.. :open_mouth: …ou peut-être le contraire.
:wink:

ah la torpeur post-digestive !!! vivement le week-end !!!

Le bäckoffe à midi, ça ne pardonne pas…surtout arrosé au riesling ou au pinot gris! :mrgreen:

Exactement, michelmau! :laughing:

juste un petit peu du saumon du Rhin (euh non il vaut mieux qu’il ne vienne pas du Rhin :mrgreen: ) et de la Carola (avec des bulles, cela doit être cela). :mrgreen:

Ben voyons, elle n’est pas bonne, l’eau du Rhin? :mrgreen:

Il est possible de perdre son accent. Mon père est italien (de Sicile), mais il a vécu plus de 50 ans en France et maintenant, son français est parfait, et il ne parle presque plus italien. Il comprend un peu, mais c’est pas du tout fluide, car il a perdu la pratique.

Mon grand-père par contre, après 50 ans en France, il a mélangé le français et le sicilien, ça fait un drôle de mélange où il faut parler les 2 langues pour comprendre !

En Allemagne, au Sprachcafé de Duisburg, j’ai fait la connaissance d’un français qui avait quitté la France lorsqu’il avait 6 ans et qui avait vécu en Flandre 20 ans, puis en Allemagne 30 ans environ. Il venait au Sprachcafé pour parler avec des français, car le contact avec la France lui manquait. Et même s’il n’avait plus trop l’accent français, il se présentait toujours comme français.

C’est passionnant ces questions :mrgreen:

Le sicilien est différent de l’italien ?

Je pense que tout est aussi affaire de « prédispositions », comme pour la musique… pas que certaines personnes ne soient pas prédisposées pour apprendre des langues (!) mais pour entendre certains sons… je sais pour ma part que j’ai beaucoup de mal a entendre les différences d’accent tonique sur des prénoms allemands, et le même en version tchèque (et n’arrive pas à le reproduire), alors que pour les deux personnes, c’est comme le nez au milieu de la figure… (deux personnes s’appelant « Andrea », la première Allemande, la seconde Tchèque… et quand je souhaitait appeler les deux, ou seulement la Tchèque, seule l’Allemande se retournait, l’autre ne tiquait même pas… un grand mystère pour moi, mais on s’y fait).

En ce qui concerne les accents, je pense que cela dépend, plus que de la volonté, du contexte dans lequel la personne a appris la langue. Par exemple, lorsque je suis en Suède, et dois m’exprimer en Français (ce qui arrive assez rarement), on me dit « Oh, mais vous parlez vraiment bien Français ! » (alors que les Suédois attrapent TRES facilement un accent neutre), alors que lorsque je parle suédois, on me regarde parfois un peu curieusement à cause d’une erreur de grammaire qu’un natif ne ferait pas, mais comme je n’ai pas d’accent… je suis le zèbre :wink:
Bon, après les éléments du dialecte jouent aussi : par exemple, le mot « Station » (oui, transparent), est prononcé « Stachounn » à Stockholm, alors qu’il est prononcé « Starrounnn » à Göteborg, ce qui fait que les gens de Stockholm me prennent pour un Uppsalien, un Uppsalien pour un Stockholmois, et un Götembourgeois pour un Stockholmois, ce qui fait que j’ai à peu près un accent neutre…
Mais lorsque je parle anglais, j’ai la prononciation « neutre » d’un suédois en anglais (TV et Films en VO…) … une belle salade !

Enfin, on s’éloigne un peu de l’Allemagne ! M’enfin pour les accents, je discutais un jour (et ça m’a marqué) avec une suédoise (mais je ne le savais pas encore, et pourtant, c’était en Suède), en Français, et au bout d’un moment, je lui ai demandé « Mais tu viens d’ou, en fait ? », et là, elle m’a regardée, tombant des nues « Bhen… D’ici, je suis née ici… j’ai juste passé un an d’études à Bordeaux »… Elle n’avait pas un seul point d’accent, justement, pas un poil de son « qui ne colle pas », rien… je ne m’en suis toujours pas remis.

Toujours est-il que ma prononciation de Ich et des chuintantes en allemand font en général rire tout le monde… juste le temps de s’y mettre :wink:

Tu as raison, et peut-être que ça ne viendra jamais, mais ça peut aussi venir avec le temps. L’ouïe s’affine à force de pratique. Quand j’ai commencé le russe, dans la classe personne ne comprenait rien à tous les sons inconnus en français, même aux différences les plus flagrantes quelles que i mou et i dur. Je me souviens du premier cours de notre assistante, Larissa, qui essayait de nous faire prononcer son prénom pour qu’on comprenne la phonétique russe : non seulement on n’y arrivait pas, mais y’avait aucune chance qu’on y arrive puisqu’on entendait même pas la différence quand elle disait son nom correctement ou « à la française ». Ca ne m’a pas empêché d’apprendre avec le temps. Et je me souviens du dernier déclic que j’ai eu sur la phonétique russe, la première fois où j’ai entendu la différence entre ? et ?? : c’était 6 ans après le début de mon apprentissage ! J’étais en vacances, donc peut-être l’esprit plus disponible. Faut pas désespérer !

Concernant les infimes « sons qui collent pas », j’ai encore eu un exemple hier. J’ai appelé la hotline de mon fournisseur Internet préféré et je suis tombé sur une fille charmante, qui m’a paru française tant qu’on est resté dans tout le discours standard. Mais quand on a eu fini, je lui ait posé une question inhabituelle qui l’a déstabilisée. Elle s’est lancée dans des explications et dans une autre procédure, et c’est là que sont arrivés les infimes sons ou intonations qui ne collent pas. Je suis certaine qu’elle était slave, j’ai même failli lui demander mais ça a duré tellement longtemps en fin de compte que j’ai laissé tomber :stuck_out_tongue:

Ah tiens et ça me rappelle une autre anecdote : je parle d’intonation ci-dessus, et c’est à ne pas négliger. En russe, il ne suffit pas De connaître la phonétique sur le bout des doigts, si l’intonation n’est pas bonne, on ne fera pas illusion. Il y a deux semaines, on a emmené ma belle-mère se faire arracher une dent. Pendant une heure après l’intervention, il a fallu qu’elle serre la mâchoire sur une compresse pour éviter le saignement, donc elle ne pouvait pas parler si ce n’est par « mh mh ». Mais comme elle est bavarde, elle a essayé de se faire comprendre quand même. Bien que son français soit très approximatif, elle a aussi tenté des phrases en français et on distinguait parfaitement les mh mh en français des mh mh en russe. En se basant sur l’intonation et le nombre de syllabes (et le contexte), on pouvait même deviner exactement ce qu’elle disait et dans quelle langue ! :smiley:

Qui à son tour m’en rappelle une autre, mais qui, je trouve, est linguistiquement mortifiante : lorsque je prenais des cours de suédois à Paris, il y avait une fille qui travaillait dans un hôtel et qui justement souhaitait prendre des cours pour acquérir les formes de politesse et de bienvenue de base pour accueillir les chers retraités scandinaves de façon un petit peu plus appuyée que ça n’était fait…
Bon, alors a fur et à mesure des cours, comme tout le monde (c’était un cours débutant A1 ou A2), tout le monde pataugeait royalement et balbutiait un petit peu avec une prononciation, elle voit avec la prof pour apprendre une formule de bienvenue, parce qu’un car de suédois devait arriver dans la semaine…
La semaine d’après, la fille n’était plus là, et a prof nous prévient qu’elle a laissé tomber le suédois… en effet, elle avait commencé tout son petit speech en suédois, jusqu’au moment où un retraité s’était levé et lui avait dit « je suis désolé, mais nous ne comprenons pas le Français… »…
Je me souviens que ça m’avait mortifié sur place à l’époque, mais oui, ça s’est avéré par la suite, en suédois, la « musique », l’intonation est plus importante que le lexique… sans une bonne intonation, malgré tout le lexique disponible, la communication est impossible…

Tiens, ça me rappelle une seconde anecdote (c’est la journée ! :wink: ) où une amie avait sa fille mariée à un espagnol, qui un jour, lui propose, dans son suédois balbutiant, de lui faire une « pòtàtismòs », avec les accents toniques espagnols sur les voyelles. Elle se dit « chouette, je vais manger une spécialité espagnole ». Et le soir, à table, elle se retrouve avec une bête purée de pommes de terre… « Po’ta’tis’mos » en suédois… (même si la prononciation est assez dure à noter…).

Enfin après, je sais que c’est assez drôle de se retrouver avec des personnes que l’on connaît à l’étranger, et d’entendre des sons
que l’on sait qu’ils n’entendent pas… mais ça doit être mon côté facétieux :stuck_out_tongue:

Bah, en suédois, il suffit d’apprendre à prononcer les tons. Rien de bien sorcier tout de même, c’est une question de musique. J’admets volontiers que les Suédois sont très peu coopératifs linguistiquement. Evidemment, pour moi parlant danois, c’est encore plus compliqué, mais même à Malmö, les gens étaient franchement hostiles malgré mon danois parfaitement courant.

La prononciation du danois est très subtile, il faut distinguer non seulement trois /e/ et trois /o/ différents mais encore avec trois longueurs (courte, longue, glotalisé). Ca ne vait pas tout à fait neufs de chaque mais presque. J’aime autant vous dire quand sans les heures de labo de langue, je n’aurais pas pris l’accent aussi facilement. Comme les Danois reconnaissent l’origine géographique d’un locuteur par sa pronociation des glotalisations et quelques autres subtils différences sur l’affaiblissement des consonnes médianes et finales, j’aime autant vous dire que pour passer pour un Danois, il faut vraiment y mettre du sien.

La prononciation de l’allemand me semble largement plus accessible, et je trouve parfois assez ridicule le peu d’effort que certains font, se satisfaisant de bien peu à mes yeux.

Oui, il y a de très nombreuses différences. Mais même en Sicile il y a des différences entre les différents dialectes siciliens. En l’occurrence, mon grand-père parle le sicilien de Palerme.

C’est amusant en tout cas. Sur un forum autour de l’Allemagne, on arrive à avoir une discussion sur toutes les langues européennes :wink:

Pour recentrer la discussion sur l’Allemagne, j’étais très heureux lors de mon séjour Erasmus lorsque les allemands n’arrivaient plus à deviner que j’étais français. Ils entendaient que je n’étais pas allemand, mais ils n’arrivaient pas à dire d’où venait mon accent. Übung macht den Meister :wink:

Il est vrai que le coup de glotte est un art qui n´est pas a la portee du premier venu :wink:

D´un autre cote, je peux aussi te rassurer, c´est vrai dans l´autre sens : lorsque tu parles suedois a Copenhague, ou a Skagen, il ne faut pas s´attendre a recevoir des fleurs… Meme en faisant un petit effort (les chauffeurs de bus danois sont assez peu conciliants avec le åka suedois au nom du köra danois) :wink: :wink:

Mais je digresse, je digresse, et je ferme la parenthese :smiley:

Franchement je trouve l’accent magnifique ! Tout le monde dit que c’est un accent dûr et une langue complexe mais ceux là n’ont entendus que les hurlements des nazis de toute leur vie !
Et oui, pour reprendre ton expression, l’idée serait de se fondre, que les gens ne se disent pas en m’écoutant parler : elle est pas de chez nous, elle !
Merci d’avoir repondu.

Perso, je suis très sensible à la « bonne » prononciation des langues étrangères que je maitrise (un peu). Au point où j’ai l’impression de savoir prononcer deux, trois phrases (pourvu qu’elles soient bien préparées… :smiley: ) sans que les autochtones puissent détecter ma vraie nature germanophone :sunglasses:
Mais je me rends compte que ça devient vite ridicule, puisque dans la quatrième phrase je fais certainement la faute (de subjonctif par ex :smiling_imp: ) qui me trahit.

Alors, ça sert à quoi, finalement, de vouloir se « fondre »…?

Le subjonctif ou comment reconnaitre un étranger qui tente de vous tromper en ayant une prononciation tout à fait « non-suspecte ».

D’ailleurs quelles sont les « erreurs » le plus souvent commisent par les francais parlant allemand?
Sur quelles points reconnait-on un francais qui parle allemand?