Oui : Ils ont des armes de service … Tout plein d’armes de service … ( comprenne qui pourra )
A défaut ils peuvent se trancher la gorge avec leur bistouri.
Tu ne connais pas trop les hôpitaux toi … Enfin bon , je dis ca …
[i] Suicide : le piège des explications simplistes.
Ces derniers temps, de nombreux médias ont accordé une place importante aux suicides de salariés d’entreprises ou d’institutions telles que France Télécom, La Poste, Renault, la Gendarmerie nationale ou l’Office National des Forêts (ONF). A cette occasion, des raccourcis ont pu être empruntés qui méritent que l’on y revienne.
L’énigme et la violence que représente le geste suicidaire d’un sujet humain bouleversent très naturellement son entourage familial, professionnel et social. Comme toujours face à l’incompréhensible, le besoin d’expliquer s’impose avec force. La fascination ou l’angoisse que suscite un tel acte ne permet guère aux proches – la famille, l’environnement scolaire, professionnel ou social – d’en différer la résolution, pour tenter de retrouver un équilibre mis en péril.[/i]
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La hausse des suicides liés à la crise, une réalité ignorée.
En trois ans, de la fin 2008 à la fin 2011, la crise économique a accru le nombre de chômeurs de 648 500. Elle a eu un autre impact, plus dramatique mais largement passé sous silence. Un surcroît, durant cette même période, d’environ 750 suicides et 10 780 tentatives de suicide.
Ces chiffres ne sont pas officiels. Ils n’ont pourtant rien de fantaisistes. Ce sont des estimations établies par le meilleur spécialiste en France du suicide, le psychiatre et professeur de médecine légale Michel Debout. Cet ex-membre du Conseil économique et social, qui travaille sur le sujet depuis quarante ans, a créé et présidé quatorze années durant l’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS), organisatrice de la Journée nationale de prévention du suicide - qui se tient cette année le 7 février.
Partant d’une étude de l’Institut national de veille sanitaire rendue publique en décembre 2011, qui chiffre le surtaux de tentative de suicide dans l’année chez les chômeurs (par rapport aux actifs en emploi), le professeur Debout a appliqué ce surtaux, variable selon les sexes, aux chômeurs et chômeuses supplémentaires depuis 2008. Puis a utilisé un facteur de corrélation entre tentatives de suicide et morts par suicide, en tenant compte du sexe et de l’âge. Et obtenu ce chiffre de 750 morts, « prix humain de la crise ». « Un chiffre très minoré, complète-t-il, car je ne tiens compte que du facteur chômage. Or la crise a d’autres effets, précarité, surendettement, divorces, qui augmentent aussi le risque de passage à l’acte… »
REDÉMARRAGE À LA HAUSSE
Si le professeur Debout a concocté ses propres statistiques, c’est qu’il est "très en colère " face à l’inaction des pouvoirs publics. Les chiffres les plus récents de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur le suicide datent de 2009, et ont été collectés en 2008. Ils dénombraient 10 500 suicides. Chiffre élevé, qui classe la France parmi les nations les plus touchées en Europe et place le suicide parmi les problèmes majeurs de santé publique. Surtout, ces statistiques révélaient une inquiétante inversion de tendance. Alors que le nombre de décès par suicide baissait depuis 1987 (après le pic de 12 525 morts en 1986), les années 2008 et 2009 ont marqué un redémarrage à la hausse : 10 127 en 2007, 10 353 en 2008, 10 499 en 2009. Les 35-65 ans, les actifs donc, sont les plus concernés. Prémices de la crise, premiers impacts d’une dégradation économique et d’une déstabilisation sociétale, analysent tous les spécialistes.
Et ensuite ? Les chiffres 2010 ? 2011 ? Rien. Nulle vaste enquête épidémiologique, encore moins de statistiques en temps réel. Entre la collecte des chiffres et leur publication, il y a en France un décalage de deux années - notamment dû, selon l’Inserm, à l’attente de décisions de justice sur d’éventuelles investigations avant la transmission des certificats de décès. Les statistiques 2010 ne seront disponibles qu’à l’automne. "Il faut améliorer cette situation ! De quoi a-t-on peur en publiant les chiffres du suicide ? ", interpelle la présidente de l’UNPS, Thérèse Hannier. Qui remarque qu’en France, contrairement à ce qui se passe en Angleterre ou au Canada, le certificat de décès renseigne uniquement sur le sexe, l’âge, le domicile et le mode suicidaire, sans autres informations de contexte. La vice-présidente de l’UNPS et ex-directrice de recherche à l’Inserm Françoise Facy s’étonne que dans ce contexte de crise aiguë, on n’étoffe pas au plus vite le recueil de données avec un système d’indicateurs limités mais plus rapides, en désignant par exemple des « sentinelles » dans les grandes entreprises et à Pôle emploi…[/i]