Qu'est ce que ça m'énerve !! (coup de gueule du jour ! )

Bon… ça commence à sérieusement me taper sur les nerfs…

quoi donc ?? :open_mouth: :astonished:

les… Qu’est ce que vous dites de, qu’est ce que vous pensez de

que l’on entend à longueur de journées de la part de certains journalistes, stars de la télé (où qui croient l’être ! ) et aussi sur certaines radios…

ras le bol… J’ai l’impression d’être constamment revu au temps de « pause-café », série idyllique des années 1980 avec Véronique Jeannot… et le jeune momo… irrécupérable… avec ses « mais c’est qu’est s’que j’dis, mais c’est qu’est s’que j’fais »

bon sang… on est tombé bien bas dans la décrépitude de la langue française, si les journalistes s’y mettent… :astonished:

c’était mon coup de gueule du jour… qui me donne l’occasion de vous demander, à vous, amoureux de la langue allemande, s’il y a une expression équivalente à ce « qu’est s’que j’dis » français, une expression qui passe partout, faisant fi des lois de la grammaire ou de l’orthographe…

s’il y en a quelques-unes je suis curieuse de les connaître (svp avec la traduction merci ! )

Je signe volontiers la pétition. Je trouve aussi que le francais des médias est de plus en plus relaché. Les subjonctifs en sont aussi victimes.

J’aime beaucoup l’ironie du titre de ce topic :slight_smile:

Sinon, j’essaye d’enseigner le français à ma chère et tendre, et je m’efforce de lui « interdire » les tournures en « qu’est-ce que » ou « est-ce que ».

Je sais qu’à l’instar de toutes choses en ce monde, les langues évoluent, se modifient sans arrêt, mais, personnellement, je hais l’expression « au jour d’aujourd’hui » que l’on entend pourtant à peu près partout. Il semble que ce soit un pléonasme à l’origine qui se soit popularisé et normalisé avec le temps…enfin, mon Dieu quelle horreur o_O

Jonsi : :wink: bien vu pour l’ironie du titre :wink:

le pire, c’est qu’à force de l’entendre ce « qu’est c’que je… », nous le disons tous… et… le summum du pire c’est… quand j’entends mon neveu (5 ans 1/2) dire « tatie qu’est c’que je peux faire »…

et … quand je lui dis « on ne dit pas qu’est ce que je » … il y a parfois des fois où je me demande … comment doit-on poser la question en bon français !!

c’est tellement rentré dans les expressions de tous les jours, que l’on ne connait plus la bonne tournure…

dans le même style il y a le fameux « hier j’ai été à Bordeaux »… au lieu du « je suis allée à bordeaux »…
mais celui-là on ne le retrouve pas (encore ??) chez les journalistes, seulement dans le langage de tous les jours …

Entendons nous bien :

« Qu’est-ce que » ou tout autre « est-ce que » précédé d’un pronom interrogatif (ou non, d’ailleurs) est tout à fait correct pour formuler une question. Qu’est ce que je peux faire ?, où est ce qu’on va ?, est-ce que tu m’écoutes ? etc.

Ce qui est faux et qu’on entend souvent, c’est la confusion entre « ce que » et « est-ce que ». Ainsi, « c’est qu’est-ce que je dis » au lieu de « c’est ce que je dis ».
De même pour les questions formulées avec « c’est » + pronom interrogatif, du type « c’est où qu’on va ? », « c’est qui qui a dit ça ? ».

Mais à l’inverse, si tu utilises les formes correctes mais tombées en désuétude avec l’apparition de ces formes « barbares », on te regardera souvent avec un air effaré. (Je suis coutumière du fait, et j’ai le droit au yeux de merlan frit. Pourtant j’évolue dans un milieu intellectuel.)

Essayez juste une fois de dire « Qu’ouïs-je? Qu’entendis-je? » après que quelqu’un a sorti une de ces phrases vous faisant hérisser le poil, et regardez la réaction…
Vous savez maintenant exactement comment se sent un anachronisme. :wink:

Certes mais la question avec inversion verbe - sujet est quand même la plus simple et à mon goût, la plus agréable. « M’écoutes-tu », « où va-t-on », « que puis-je faire »…

attend Mislep les « qu’est ce que vous pensez de cette affaire de vol de voitures », ne me dis pas que c’est une phrase correcte ??

la phrase correcte et en bon français ne serait-elle pas « Que pensez vous de cette affaire de vol de voitures » ??

Marie : je suis bien d’accord avec toi pour le langage parlé… mais penses-tu alors que les journalistes radiophoniques ou télévisuels emploient ces expressions lors d’un journal télé, dans le simple but d’être compris de tous ??
Que ce soit Claire Chazal ou bien ces collègues, ils n’usent pas plus de salive à dire « que pensez-vous de cette histoire » plutôt que « qu’est ce que vous pensez de cette histoire » ? non ?

(nb : ta phrase sur l’anachronisme m’a bien fait rire !! :stuck_out_tongue: :laughing: :laughing: )

La question avec inversion est même toujours plus courte. :stuck_out_tongue:

(Et faut pas non plus prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages: comprendre « que pensez-vous » est à la portée de tous.)

Il faut dire que quand l’exemple vient de haut…!

:wink:

Ben oui, j’apprends (enfin c’est un bien grand mot, je n’ai pas de formation pour ça) le français à a copine et je m’efforce de lui apprendre le « vrai » français. Ton petit neveu qui te dit « Je m’ennuie qu’est ce que ch*pourrais bien faire » ça reste du français normal pour moi. L’usage est figé je trouve, utiliser ce genre de formes tombés en désuétude dans la langue parlée c’est comme utiliser l’imparfait du subjonctif (pour peu qu’on le connaisse, ce qui n’est pas mon cas pour tous les verbes, je le confesse), ça sert à véhiculer un sens second à ce qu’on dit : du sérieux, de la politesse, de l’exaspération, de la moquerie ("qu’ouï-je, qu’entends-je et dans quel état j’erre ? "). « Que puis-je faire pour vous » c’est comme ça qu’on s’adresse à un client par exemple (un peu comme en japonais il y a une différence entre le japonais de tous les jours et le keigo). Quand on dit « mais où va-t-on ? » ça traduit l’exaspération du locuteur, « où est-ce qu’on va? » est neutre, « où on va » avec une intonation montante est un peu négligé. « C’est où qu’on va » par contre ça me donne envie de donner des coups de pelle rouillée. Donc au final je te donne raison sur les présentateurs chez qui il y a un sérieux relâchement (la sphère privée empiète sur l’espace public) mais ton neveu n’a pas complètement tort.

*Personne ne prononçant vraiment toutes les lettres, je lui apprends aussi où éluder parce qu’elle n’a pas envie de sonner comme « l’étrangère qui parle comme un livre ».

Pour préciser ma pensée dans ce fil, je dois dire que je condamne pas est-ce que en soi mais le peu de soin accordé au respect des niveaux de langue. Les journalistes et les invités des émissions de débats sont de moins en moins capables de soigner leur francais en public. On a l’impression que tout le monde parle à tout le monde comme à un vieux pote. Je ne suis le vieux pote de personne.

Ben je vois pas ce qu’il y a d’incorrect dedans, mais bon, si tu veux t’énerver…

Comme Sonka. :bad:

Vous savez quoi, j’enseigne même ça à mes étudiants ! C’est d’ailleurs dans toutes les grammaires et toutes les méthodes de français…

Idem pour ma part.
Par contre, ce qui me choque, c’est la « double interrogation » qu’on entend de plus en plus souvent; « Est-ce-que le schmilblick est-il rond? »
:wink:

Heu ouais un peu…
Faut pas se leurrer, quand on parle dans la vie de tous les jours, je vais pas dire « mais qu’avez-vous donc fait cette fin de semaine, gente dame? » (exemple exagéré mais bon), mais plutôt « qu’est-ce que t’as fait ce week-end? ». La plupart du temps je dirais « qu’est-ce que vous pensez de cette affaire », sauf si je parle à un étranger, là j’utiliserais la meilleure formule…
Après je peux comprendre en partie qu’on puisse s’énerver du relâchement de la langue chez les journalistes etc, à la « Keskissé passé au jour d’aujourd’hui dans le monde », ils se doivent de garder un niveau de langue plus élevé que le niveau normal. Quoique, un « qu’est-ce qui vous a poussé à devenir politicien? » de la bouche d’un journaliste me choquerait pas du tout…

Pour ta question sur l’équivalent allemand, je laisse ma place à des gens qui en savent plus que moi, mais ça me fait penser au « verbe + tun ». « Ich tue Zähne putzen » au lieu de « Ich putze mir die Zähne ». On m’a dit que c’était totalement faux…

ben… le qu’estceque

c’est ça qui m’énerve dans la bouche des journalistes !!

pourquoi ne pas employer un meilleur français et simplifier (en plus !) les choses en disant simplement "que pensez vous de cette affaire "…

si tu écoutes un journal télévisé (je les écoute plus que les journaux radio) tu entends ce « qu’est ce que » constamment ! Les journalistes actuellement ne peuvent pas faire une seule phrase interrogative en français sans employer « qu’estceque »…

dans la vie de tous les jours, je le conçois, il n’est pas forcément utile d’avoir un langage soutenu, mais un journaliste se doit autant d’avoir une information correcte relayée, que d’avoir un français correct pour relayer cette information…

En france… on n’a ni l’un ni l’autre…

Merci d’avoir répondu à cette deuxième partie de mon « topic » c’est exactement ce genre de phrases que je recherchais ! :wink:

Cette utilisation de tun plus ou moins comme auxiliaire, avait, me semble-t-il déjà été abordée. Cette formulation, somme toute relativement courante, s’apparente au langage des petits enfants. Elle est assez vivante aussi dans certains dialectes. Cela fait également penser à la forme d’insistance en anglais: he does understand what I mean, but…
:wink:
PS: Luc Ferry, ancien ministre de l’éducation sous Chirac, a bien intitulé un de ses bouquins: « Qu’est-ce qu’une vie réussie? »…Là, c’est :« Qu’est une vie réussie ? » qui sonnerait bizarre à mes oreilles. :unamused:

Quoi? Tu ne dis pas « que fîtes-vous en ces jours que le Seigneur et le code du travail destinèrent au repos »? :wink:

Parmi les tournures qui me donnent envie de casser la radio/la télé/la tête de quelques uns: « malgré que » et « après que » suivi du subjonctif… :gun: