Qui élève ses enfants dans le bilinguisme ?

A vrai dire, je me basais plus sur les témoignages que je lis que sur les études (et le témoignage de trwk semble aller dans ce sens aussi…) mais je me doute qu’il y a plein de contre-exemples… Et puis si les petits sont plus lents à commencer à parler, ils ont certainement des facilités dans d’autres domaines…

Oui, mais s’ils les parlent si naturellement, c’est parce que tout le monde les parle autour (ou du moins beaucoup). Si tu essaies d’enseigner le breton à tes enfants en Thaïlande, je ne pense pas que ta situation sera comparable aux Africains ou aux Indiens… Il y a des pays où le multilinguisme est la règle, et des familles qui se retrouvent à parler d’autres langues que les langues environnantes, et ça fait toute la différence :wink:

D’accord avec toi Sonka, l’environnement est très important. Le meilleur moteur pour l’apprentissage (globalement) est encore le besoin (de s’intégrer socialement, par exemple).

Il n’y a même pas le breton dans les 4 langues en question :laughing:

Mislep, pourquoi ne peut-on pas dire « élever un enfant » ? C’est dans le Larousse : assurer la formation morale et intellectuelle de, éduquer : Bien élever ses enfants

On élève quelque chose dont on peut faire l’élevage, non ? des poules, des porcs, des escargots etc… mais des enfants, moi je trouve ça vraiment pas très approprié.

ça me choque vraiment pas. A mon avis c’est « élevage » qui vient de « élever » et pas l’inverse, donc on n’est pas obligé de mettre tout ce qu’on élève dans un enclos :smiley:

Bonsoir à toutes et tous !
(moi qui voulais faire court c’est encore gagné :astonished: )

je suis contente de continuer à vous lire sur ce thème, je prends note de vos remarques, et je trouve que tout vaut le coup d’être entendu, enfin lu !

La comparaison de Gwen, « je parle allemand à mon fils » et « je roule sans ceinture à 200km avec 2 enfants pas attachés » ou quelque chose comme ça…

excusez-moi, je trouve assez drôle, et ça m’a fait sourire ! Lynette, la nouvelle ennemie public numéro 1, qui risque la vie de son petit garçon tous les jours :wink:

Je ne parle pas allemand à mon petit garçon par utilitarisme, je lui parle allemand parce que c’est ma langue de coeur, pareillement que le français.

je ne lui parle pas allemand pour vivre une vie à travers lui, pour vivre par procuration ! je lui souhaite même de faire des études scientifiques et surtout pas de langues ou de lettres, si vous voulez savoir ! alors la prhase « Les parents obsédés par le bilinguisme de leurs enfants parce qu’ils ne le sont pas eux-mêmes, c’est franchement pas très sain pour le chtiot » ne me concerne pas. Mais je sais bien, Elie, que, vu que l’on ne se connait pas, tu ne me disais pas ça de manière détournée, en pensant que c’est mon cas.

je ne le force jamais à me parler en allemand, ce serait complètement stupide ! (et je ne le suis pas :smiley: )

je lui parle allemand parce que je sais parler allemand, voilà tout !
je pense qu’il y a un quiproquo, une ambiguité née de mon titre « le bilinguisme »… JAMAIS je n’ai prétendu rendre mon fils bilingue.
Cependant, c’est son quotidien, entendre une autre langue, je parle avec mon coeur en allemand, je lui parle en allemand et en français, il grandit avec 2 langues, une langue sociale forte, le français, qu’il maitrise vraiment très bien (sa maîtresse me l’a dit avant qu’on ait ce débat, lors des évaluations en avril, il parle vraiment très bien le français et apprend très vite les nouveaux mots, sait les réutiliser dans leur contexte…, donc aucun souci) et une autre langue, minoritaire, la langue de coeur de sa maman, langue partagée avec mon mari pour l’amour qu’il en a sans la maitriser, nos amis, en Allemagne, et quelques amis ici en France. Celle-là, il joue avec quand il en a envie. Et son papa aussi en fait partie, car mon mari adore s’imprégner de l’allemand (quand on s’est connu il apprenait l’allemand seul avec assimil) donc il n’est pas exclu.

et ce n’est pas de l’utilitarisme que de me réjouir que mon enfant comprenne ma famille de coeur, quand ils lui parleront allemand, c’est juste un grand bonheur que de savoir qu’on pourra partager cela.

il fera ce qu’il voudra de l’allemand, je ne me suis jamais fixée aucun but, juste mon coeur parle. C’est juste un cadeau, je pense, j’en suis sûre, et comme pour n’importe quel cadeau, il en fera ce qu’il voudra. Je ne lui offre pas pour qu’il ait de la reconnaissance envers moi, j’ai trop de respect pour mon enfant, et je suis assez équilibrée dans ma tête pour ne pas avoir besoin d’un merci pour quoique que ce soit.

Je pense que, après mes longues et hautes études en langue, linguistique, etc… je me suis affranchie de beaucoup de choses, la théorie est très utile, mais depuis que j’ai mon enfant, je vois les choses autrement, car lui, remet beaucoup de théories en cause, juste par sa vraie présence. Ce n’est pas mon élève, c’est mon enfant, je constate chaque jour des choses avec lui, que la sacro-sainte théorie ne mentionnait pas, pour plein de thèmes (développement, psycho, langage, motricité…et j’en passe )! Il bouscule chaque jour toutes les belles choses que j’ai lues par-ci par-là ! et avec lui je fais ce que mon bon sens me dicte, pas ce que les livres pensent que je dois penser. (et la plupart du temps je fais ce que je peux ! :smiley: )

je ne le vois pas quelques heures par semaine comme un élève, je vis avec, il m’apprend tous les jours énormément sur les enfants, et je vois mon rapport au monde bien moins strict qu’avant, quand j’étais plus dans la théorie. et j’enseigne aussi autrement, grâce à lui, de manière plus compréhensive envers les enfants et leurs parents :smiley: ben oui j’en bave, moi aussi, comme eux :wink:

Elie, c’est très interessant, ce que tu dis sur les élèves qui écrivent dans l’autre langue… c’est vrai, le vocabulaire est une question centrale dans l’acquisition de l’autre langue, parce que je ne peux pas lui offrir tout le panel que le social offre à mon fils en français. Mais il apprendra l’allemand aussi à l’école, comme les autres mais surtout pendant les voyages, et lire, et écouter, aussi. bref, tout ça n’épargne pas le travail, dans une langue comme dans l’autre d’ailleurs ! pour le français c’est pareil.

Sonka, tu parles de tes enfants, mais tu ne me dis pas comment ça se passe, toi ? tu es d’accord avec la théorie, parce que tu constates que ça marche dans la pratique avec eux ? raconte !

Mislep, si si on éduque autant qu’on élève ses enfants ! mi-chien, mi-homme :smiling_imp: oh ça va je rigole !
Elever ne me choque pas, on quitte le statut de « ras-les-paquerettes », élever ça me va, c’est ce que je fais au quotidien avec mes élèves, et c’est complémentaire d’éduquer, primordial.

Mon petit garçon était la semaine dernière en vacances chez ses grands-parents (ma maman est d’origine italienne) c’est pour ça que j’avais le temps de venir vous écrire, ces derniers jours ! il est de retour, ça change tout :smiley:
mais juste pour dire que la mamie, lui lit des histoires en italien, et chante aussi. notre fils il adore ! ma mère m’a dit qu’elle a dû raconter au moins 15 fois une même histoire (de microbes :unamused: ) et voilà, il est parti en disant « anch’io ti amo nonna » « moi aussi je t’aime mamie », et quand il est arrivé, hier soir, nos retrouvailles se sont faites aussi fortement en français, qu’en allemand, pour ma part, et pour sa part, hier soir c"était surtout en français pour raconter à son papa toutes ses aventures, puis le soir, pour la douche, et le livre, ce fut avec des mots allemands, selon ce qu’il veut, ce qu’il sait dire, et ce matin dans la voiture il voulait une chanson en particulier des wise guys (« aber sonst gesund » il trouve très drôle) , alors qu’on écoutait la radio française.

je propose, il dispose, et quand il a eu des questions sur l’allemand, on est allés trouver des réponses dans notre famille de ceur en Allemagne, et il va bien.

j’ai des exemples en tête de gens, qui comme moi, très à l’aise dans l’autre langue, mais pas natifs, parlent à leur enfant et l’enfant, l’ado, pour l’un et une amie de 35 ans, ça les a enrichis… mais je me tais pour ce soir :wink: et si dans la semaine j’ai le temps, je viendrai vous en parler.

bonne nuit !

J’aime mieux le mot « éduquer »(petit clin d’oeil à mai 68 dont on parle beaucoup ces derniers temps),à cause du mot d’ordre d’alors:
« Educons,éducons » qui est tout de même plus marrant que:« Elevons,élevons »!Du moins,ou niveau sonorité! :wink:

Ah ben ça change un peu la donne quand même, c’est effectivement pas ce que j’avais compris :laughing:

Nan nan je parlais de mes futurs enfants, donc pas de pratique pour l’instant, juste de l’observation :wink:

Je suis content d’avoir trouvé ce forum un peu par hasard, et ce sujet aussi.
Je suis un futur papa qui parle breton et je me pose des questions sur la façon concrète de mettre en place une éducation bilingue pour ma fille.
Je cherchais des témoignages ici et là parce que la théorie est souvent remise en question dans la pratique. Si j’ai souvent vu le principe appliqué de « une personne, une langue », j’ai rarement trouvé de témoignage sur la langue utilisée entre les parents.
Pour ma part, ma femme ne parle pas breton et je me pose la question de savoir comment ma fille, d’ici quelques années, pourrait bien réagir en constatant que je parle français quasiment à tout le monde, et en premier lieu à ma femme, sauf à elle. Cela m’inquiète un peu et je me demandais si je ne devais simplement pas parler aussi à ma femme en breton.

Je vais encore me faire accuser de brutalité verbale, mais je fais simplement l’économie de l’hypocrisie:

C’est surtout ta femme qui n’a pas envie de se sentir exclue. Le but n’est pas de manipuler la fille pour ménager la jalousie de la conjointe. Parle ta langue. C’est ça ou sa mort. En plus, ta fille sera sans doute fière d’avoir une langue secrète pour son papounet à elle toute seule. :smiley: C’est aussi l’occasion d’envoyer ta femme à des cours de breton, ne serait.ce que pouvoir comprendre même si elle répond en français. Le français n’a pas la priorité du respect.

Je me permets d’être catégorique car dans les couples bilingues, c’est la suceptibilité des uns ou des autres qui massacre le bilinguisme des enfants. C’est comme ça que le romanche disparait en Suisse. C’est radical. :unamused:

Salut Stefan,
bienvenue sur le forum! :coucou: :coucou: :coucou:
Es-tu issu d’un milieu bretonnant(je veux dire par là,as-tu une base arrière bretonnante solide,parents,grand-parents ,oncles,tantes) ou bien es-tu neobretonnant?Ce qui peut changer la façon d’appréhender le problème et de le gérer.
:wink:

Je n’ai pas voulu jusqu’à présent intervenir sur ce terrain, vu que je vis dans une situation linguistique un peu particulière. Mais bref:
Je suis recensé comme membre de la communauté linguistique allemande, et ma femme est également de langue allemande. On peut donc nous considérer comme un couple monolingue.
Notre fils est né en 1981, et j’ai pris la décision unilatérale de l’élever aussi en français, bien que cette langue ne soit pas parlée dans notre région et ne soit pas présente dans la vie courante. A signaler que ma femme, qui travaille dans la Protection civile, parle parfaitement l’italien (que j’ai appris moi-même sur le tard, « sous la torture »), et connaît un peu le français, donc pas d’objection. J’ai donc commencé à parler français avec mon fils, un peu comme un jeu, ce qui a fait que ma femme s’est mise au français à son tour, pour éviter une trop grande complicité qui puisse tourner à son détriment.
Quand il a été scolarisé à l’école allemande (on n’avait pas le choix, d’ailleurs), mon fils a commence à apprendre l’italien (comme première langue étrangère obligatoire). Par la suite, il a appris l’anglais et le français « écrit », qu’il ne connaissait que de façon auditive, puisque notre bilinguisme auditif et visuel est allemand-italien.
Et puisque Elie parlait de romanche, une charmante anecdote à ce sujet, mais qui se passe dans les Dolomites, où l’on parle ladin, de la même famille que le romanche:
Nous passions quelques jours dans un village des Dolomites et je faisais régulièment mes courses dans une petite épicerie dont la patronne me parlait d’habitude en allemand. Un jour, mon fils m’accompagne et, comme j’avais fait des achats conséquents, je l’appelle en lui disant en français « Florian, viens m’aider à porter! ». Stupeur de la brave femme qui me dit « Mais j’ai toujours cru que vous étiez allemand! Parce que j’ai bien compris ce que vous avez dit, c’est presque la même chose en ladin! » Elle est tombée des nues en apprennant que j’étais français et que je parlais français à mon fils. Il est vrai que parfois, il y a des ressemblances frappantes. Surtout quand on voit la kyrielle de « tomés » et de « pordüs » sur les monuments aux morts… C’est ce qu’il y a de bien en Suisse: on n’y voit pas le souvenir de ces hémorragies…

Je ne suis pas du tout un spécialiste dans ce genre de questions, mais il me semble que ce qui a été dit ici :

est important surtout à cause de cela :

Je pense aussi que c’est une richesse, que de pouvoir bénéficier dès l’enfance des impulsions positives générées par un milieu multilingue, il faudrait cependant que ces impulsions soient un tant soit peu structurées. À mon avis, le fait d’évoluer dans un milieu linguistiquement structuré, où l’enfant peut sans peine rattacher une langue à tel ou tel parent (il sait précisement quelles sont la « langue du père », la « langue de la mère » et, si celle-ci diffère des deux autres, sa « langue sociale »), réduit certains risques, telle la dyglossie.

Or, ceci relève peut-être de ma vision un peu rigide. Si quelqu’un mieux calé sur les dysfonctions du langage veut bien corriger mes propos, je serai preneur.

Ce n’est pas pour couper le cheveu en quatre, mais je me pose quand même une question. Le milieu familial et le milieu social ne sont pas deux systèmes fermés, je dirais plutôt que le premier est un sous-ensemble du second. Quoi qu’il en soit, ces deux milieux communiquent inévitablement. Quelle est la meilleure attitude à adopter lorsqu’on parle à ses enfants en présence de personnes qui ne maîtrisent pas la langue du parent allophone ?

Non non, c’est bien moi qui me fait du souci pour elle. :wink:

Ma femme comprend déjà relativement bien ce que je lui dis en breton ou quand je parle cette langue avec des amis ou des connaissances. C’est simplement que ça ne lui viendrait pas naturellement, même en prenant des cours, de parler breton à notre fille. Ce que je peux comprendre, comme elle comprend et m’encourage déjà à parler breton à notre fille. (Je lui lis des contes…)

Diouzh ar pezh am eus gwelet e ouzout un tamm brezhoneg… Trugarez dit evit an degemer!
Je suis un néo (13 ans de pratique quotidienne). Ma famille ne parle pas breton mais ce sont des enthousiastes en ce qui concerne la Bretagne. Si ça n’aide pas pour apprendre la langue, au moins ne sera-t-elle pas dans un milieu hostile chez ses grand-parents. :smiley:

Bonjour Stefan !
ça y est… encore 10 minutes :wink: et un petit mot :laughing:

mon fils s’y retrouve entre l’allemand et le français, il n’a que 3 ans, et je parle les 2 langues devant et avec lui… il sait très bien quand c’est allemand ou français… il me le dit d’ailleurs devant Arte, il repère tout de suite et dit « ah il parle allemand » !

alors toujours pareil… entre la théorie fondée sur beaucoup de cas similaires et certaines « optueries », il y a des cas en vrai, pas en théorie, pour qui ça marche.

Mon fils ne parle pas les 2 langues pareil, ce n’est pas le but, mais il comprend nos amis allemands, il a un éventail élargie d’écoute, par rapport à seulement français, il peut s’amuser avec les 2 langues, ce qu’il fait beaucoup en ce moment… et on a du plaisir ensemble, c’est quand même génial, ça !

Mon mari n’a pas pris l’allemand à l’école, mais quelques leçons seul avec assimil avant que je le rencontre. il dit qu’il adore nous entendre chanter en allemand, ou il est ravi quand il apprend des mots nouveaux en même temps que son fils… il a appris aussi des mots, des phrases, et je suis épatée mais il se lance depuis quelques temps lui aussi, dans des petites phrases toutes simples en allemand ! car ça l’amuse.

je relis les messages, et je ne suis pas d’accord, c’est d’après moi trop peu souple, trop théorique, pas assez dans la vraie vie :

Gwenn hat folgendes geschrieben:
Il faut impérativement être soi-même absolument bilingue et avoir une prononciation irréprochable pour parler dans l’autre langue, et alors, s’y tenir.

pourquoi ? si Stefan ne prétend pas être breton, comme moi je ne prétends pas être allemande ? pourquoi, quand on est très à l’aise avec une langue, et quand on s’en sent capable et surtout le désir, pourquoi ne pas parler l’autre langue, même avec un peu d’accent français, et des fautes ???

parce que l’enfant va prendre un accent ??? mais quand j’entends mes amis de Toulon, do’ù je suis originaire, parler, ils ont un accent terrible ! ou ma nounou portugaise… je la baillonne parce qu’elle roule les r ? :smiling_imp:

et faire des fautes… mais arrêtez ! bon nombre de franco-français en font des fautes ! si on est entre puristes, alors oui les fautes c’est la mort assurée, mais dans la vraie vie… les fautes… on en fait tous, enfin vous sûrement non mais moi ça m’arrive :wink:

écoute, le plus important dans toute cette histoire de langue, ou de langues, c’est comment on le vit. et avant tout c’est une question de langage, de lien, de relation.

Nous à la maison c’est du jeu, de la complicité, personne ne se sent exclu, et je ne mets aucune pression à personne pour parler allemand.

Que mon fils parle allemand ou chinois, cela ne changera rien à ma vie, je vais en Allemagne si je le veux, personne ne décide de rien à ma place, je parle allemand si je le veux, je lis en allemand, que mon fils parle ou pas cette langue, bref, ça ne change rien à ma vie, puisque ce que je veux vivre, je me le construis moi-même.

Donc si ta femme est ravie d’entendre du breton, si vos amis le parlent avec toi ,si tu aimes cette langue, que tu te sens très à l’aise, même avec des fautes, si tu as envie de faire un cadeau à tes enfants, en n’attendant rien en retour, alors vas-y :smiley:

La théorie c’est très utile, c’est nécessaire, vive la théorie, sinon on vivrait dans l’anarchie totale, on n’aurait aucun point de repère, pas de base.
Ensuite, vive la pratique !

Tu aimes communiquer ? tu n’es pas recensé dans un bouquin avec sous la rubrique « Stefan » : interdit de parler breton si tu n’es pas né breton sous 15 générations :imp: :imp: :imp:

alors lance-toi dans la pratique, car on est tous dans le cas par cas, et je le redis, c’est peut-être rare mais j’en doute, il faut aussi prendre en compte qu’il y a des mises en pratique qui marchent !

Je me suis posé la question avant toi, car moi non plus je ne trouvais rien. Apparemment, la théorie n’a pas d’avis sur le sujet ! A chacun de faire au mieux. Si le père et la mère parlent tous deux les deux langues, je pense que l’idéal est de parler la langue minoritaire, celle qui n’est pas la langue sociale. Cela permet de renforcer sa présence. Mais si ça n’est pas le cas, eh bien la seule langue comprise par les deux.
Idem pour les échanges avec le monde extérieur (pour répondre à pottasleikir). A ce que j’ai lu, l’enfant comprend très bien que papa parle A, maman parle B, mais quand il y a des copains qui parlent B, tout le monde parle B, sauf éventuellement l’enfant et le père entre eux. Ce qui est somme toute le plus naturel du monde !

Lynette, je pense que la règle est là : tout doit se faire avec naturel. C’est pour ça que cette théorie existe : tant mieux pour toi si tu peux élever un enfant dans une langue étrangère de façon naturelle, mais c’est très rare, la plupart des gens sont obligés de se forcer pour le faire. D’où les recommandations visant à éviter que n’importe quel zazou parlant deux mots d’anglais fasse n’importe quoi avec ses gosses dans le noble but de lui assurer une superbe future carrière internationale. :wink:

Sonka, entièrement d’accord avec toi :smiley:

Merci à tous pour vos réponses.

Lynette: Effectivement, je ne prétends pas être Breton, même si certains me considèrent comme tel. Ce doit être dû à mon engagement pour la Bretagne et pour la langue bretonne. :wink: Mais la question d’identité dépasse le sujet de la présente discussion.
Parler en breton ne me pose pas de problème particulier. Je souhaitais de toute façon enseigner ma seconde langue à ma fille, et mon interrogation portait simplement sur la langue que je devrais employer devant elle quand je m’adresse à ma femme. Ma plus grande peur est que ma fille rejette le breton parce que je parle une autre langue à ma femme et qui se trouve être la langue sociale dominante.
Je précise tout de même que j’essaierai de l’inscrire dans une école bilingue voire par immersion, suivant ce qu’il y aura à portée. Il faut bien que le breton soit aussi une langue sociale pour elle et l’entendre à l’école, pouvoir la parler avec ses petits camarades me semble très important.
Et non je n’attends rien en retour que de la complicité entre un père et sa fille. J’ai été suffisamment « rebelle » pour savoir qu’il ne faut pas trop en espérer de la part de ses enfants :laughing:

Sonka: je suis soulagé de voir que je ne suis pas le seul à m’être posé la question… Je vais donc partir de ce principe en espérant secrètement (ou pas :laughing: ) que ma femme se prenne au jeu et se mette à l’apprendre pour pouvoir prendre part aux conversations en breton. Il n’est pas question de la forcer, évidemment !

Vielen Dank!

Zitat :

« Parler en breton ne me pose pas de problème particulier. Je souhaitais de toute façon enseigner ma seconde langue à ma fille, et mon interrogation portait simplement sur la langue que je devrais employer devant elle quand je m’adresse à ma femme. Ma plus grande peur est que ma fille rejette le breton parce que je parle une autre langue à ma femme et qui se trouve être la langue sociale dominante. »

c’est évidemment du cas par cas… mon fils ne rejette pas l’allemand, je lui parle en allemand devant mon breton de mari, :slight_smile:
Mon mari s’est pris au jeu, et quand notre fils répète un mot, ou une construction tordue, que je corrige, comme je le fais pour le français d’ailleurs… mon mari répète aussi !

tu auras ta femme par l’usure, crois-moi :smiling_imp:

Parle la langue de ton coeur, avec sérénité. C’est tout. Ne mets pas en jeu plus que ça, juste la langue de ton coeur, avec les êtres que tu aimes.
et tout ira bien :slight_smile: (bienvenue au club des anomalies théoriques ! mais les Bretons sont de bons candidants pour ça :stuck_out_tongue: )

Mon fils a 10 ans et il parle les deux langues. Ma femme lui parle en allemand et moi en français. Grâce au satellite, il peut regarder la TV allemande comme Kindercanal.