Qui élève ses enfants dans le bilinguisme ?

Mon fils de 3 ans va au Kindergarten depuis novembre 2008.

Actuellement, il sait, lorsque des copines à ma fille viennent à la maison, s’il doit parler allemand (enfin le peu qu’il connaît) ou s’il doit continuer à parler français.

Si on lui pose des questions, à la maison, en allemand ou en français, il sait s’il doit répondre en allemand ou en français… Je trouve que c’est énorme !!!

Donc, dès le plus jeune âge, ils ont la faculté, avec leur vocabulaire et leurs bases grammaticales, de savoir dans quelle langue ils peuvent s’exprimer.

Mon fils de 5 ans, lui, fréquente le Kindergarten depuis septembre 2007. Il est quasi bilingue, bien entendu avec la base de mots que connaîssent les enfants de son âge… La directrice du Kindergarten est formelle : au passage à la primaire, ils seront bilingues, ils n’auront pas de problèmes de compréhension.

Je ne sais pas si ce témoignage peut vous éclairer, mais c’est l’expérience que nous vivons actuellement.

JHJPS

Je croit que tu confond le bilinguisme, et la matrise de la langue.Parler les deux langue ils le pourrons,mais maitrisé la grammaire c´est pas certains,
50% des enfants bi lingues ont des problêmes dans les deux langue en grammaire. j´ai deux filles la 1er a 17 ans elle est bilingue ,elle parle et ecrit avec des fautes de français caractheristique de personne née hors de France.Quand á la 2 eme elle conprend le français, mais le parle peu,ses centres d´interet son ailleur ,je pense qu´il n´est necessaire de provoquer un blocage, il faut savoir attendre. C´est dans 5 ou 10 ans que l´on peut dire si on a raison ou pas. En plus ce que l´on peut dire pour un enfant, n´ais pas valable pour un autre.

jean  luc :wink: 

En Allemagne la moitié des enfants en difficulté sont d´origine etrangére. Les immigres represent 8% de la population.

Je confirme une partie des propos de Jean-Luc. Dans le secteur où j’habite, il y a de nombreuses familles britanniques qui sont venues s’installer et les enfants sont scolarisés dans les écoles et collèges de secteur. Non seulement, souvent, en français, un certain nombre d’entre eux continuent à avoir des résultats faibles parce qu’aucune pédagogie spécifique n’a été mise en place pour eux et qu’ils ont essayé tant bien que mal d’apprendre sur le tas mais en anglais également, l’on constate des lacunes, en particulier à l’écrit.

A quelques exceptions près, seuls ceux qui ont pu bénéficier d’un accompagnement adapté (début de la scolarité en GB, séjours intensifs avec scolarisation en GB, cours par correspondance ou cours particuliers, accompagnement parental) ne rencontrent pas les mêmes difficultés. L’imprégnation ne suffit pas à maîtriser une langue, c’est un peu pour ça qu’on a inventé l’école… :wink:

Euh, oui mais là vous touchez à plein de paramètres en même temps. Je crois que si un enfant mettons britannique est scolarisé en France seul dans une classe de Français, même sans pédagogie adaptée, il est probable qu’il va devenir bilingue sans problème. Par contre, si la moitié de la classe est britannique, c’est sûr que sans pédagogie adaptée, le bateau va à vau-l’eau !

Idem pour les fautes d’orthographe, il y a aussi des gens non-bilingues qui ont une orthographe déplorable, ce n’est pas pour autant qu’on remet en cause leur possession de leur langue maternelle.

Que beaucoup de bilingues aient du mal avec l’écrit, c’est un fait, mais c’est à mon avis parce que trop de parents croient qu’il suffit d’attendre que ça se passe. Pour apprendre à écrire bien sa langue maternelle, il faut des efforts, et si possible que les parents soutiennent l’action de l’école (s’ils le peuvent). Et si on a deux langues maternelles, eh bien c’est deux fois plus d’efforts, et comme il est rare que l’école prenne en charge deux langues, les parents qui s’engagent sur la voie du bilinguisme doivent avoir conscience que ce sera à eux d’assurer l’apprentissage pour l’autre langue.

genau!! :top:

J’ai oublié de préciser :

Dans l’école de ma fille, il y a des cours tous les mercredi après midi pour les enfants comme les notres, dispensés bénévolement par les instituteurs de l’école, afin de remettre à niveau les enfants qui en ont besoin. Certes c’est peu, mais c’est mieux que rien.

Parallèllement à ces cours, nous avons opté pour des cours supplémentaires dispensés eux par le CNED. C’est bien entendu payant, mais ce sont de bons supports qui aident beaucoup les enfants, notamment mes deux grands (10 ans et 8 ans). Ces cours, sont des apports de matières françaises traditionnelles et de conversation et grammaire allemandes

Je pense qu’on peut se faire une idée au bout (en gros) de 4 ou 5 ans sur les facultés des enfants à intégrer la langue d’origine (écrite et parlée) et la langue du pays d’accueil (écrite et parlée également).

Mais je pense que ce ne sera, malgré tous ces cours, pas facile…

JHJPS

Et puis, ces enfants ne sont pas en difficulté seulement à cause de la langue, c’est tout un ensemble de facteurs socio-économico-culturels.

hélas non, Sonka ! Les enfants dont je te parle sont quasiment tous d’âges différents et donc très souvent seuls dans leur classe mais le bilinguisme dont je parle ne concerne pas seulement la maîtrise de la langue orale (voire familière) utile en cours de récré avec les copains. On leur demande de maîtriser aussi les différents niveaux de langue et la d’être capables d’adapter leur registre de langage en fonction de leur interlocuteur. Ce n’est déja pas toujours évident pour des locuteurs natifs alors dans l’utilisation d’une langue étrangère…

Il faut bien comprendre que pour les enfants, la situation est bien plus exigeante que pour les adultes. On n’attend pas seulement d’eux qu’ils se fassent comprendre tant bien que mal de leurs voisins ou de leurs commerçants mais également qu’ils aient une maîtrise du langage semblable à celle de leurs camarades, c’est à dire qui leur permette d’obtenir leurs examens et choisir leur orientation, dans la perspective même de devoir rester travailler ezt vivre dans leur pays d’accueil.

:top: oui tout à fait, c’est toute la limite de l’apprentissage de la langue par imprégnation, surtout quand il s’agit d’une langue étrangère.

je prend le cas des turcs,á la maison on parle turc , même si les parents parlent tres allemand.Quand il arrive á la maternelle, beaucoup ne parle pas un mot d´allemand, le retard est deja lá , ils ont 3 ans de retard sur les autres, c´est deja trop tard. Apres echec scolaire, professionnel, etc, etc ,la spirale infernal de l´echc .Si on maitrise pas la langue, on a pas d´avenir social, j´ai remarqué que lorsque qu´un des parents est allemand, les enfants ont une scolaritée normal.

          jean  luc :wink:

Mes grand-parents sont entrés à l’école en CP, et ils ne connaissaient que le breton. Tu appellerais donc ça 6 ans de retard ? Mes grand-parents et la plupart des petits Bretons de l’époque auraient donc dû être des cancres. On en est loin ! Par exemple, ma grand-mère aurait pu continuer après le certificat d’étude et devenir institutrice. Malheureusement, comme sa mère est décédée très jeune, elle a dû rester à la ferme aider son père. Mais on peut trouver nombre d’exemples, en Bretagne et dans les autres régions, de gens qui n’avaient pas le français comme langue maternelle et qui ont réussi leur vie. Certains sont même devenus… profs de français ! Voir par exemple la carrière de Pierre-Jakez Hélias, entre autres écrivain en langue bretonne et professeur de lettres classiques à l’Ecole Normale. Pierre-Jakez Hélias — Wikipédia

Je continue donc à penser que le problème de l’échec scolaire des jeunes d’origine turque n’est pas dû uniquement à la langue ! S’ils n’ont pas leur place dans la société allemande, peut-être qu’ils ne voient pas l’importance de l’école allemande ? Peut-être aussi que leurs parents n’ont pas la culture de l’école, et donc n’insistent pas là dessus ? Je suppose aussi que ces familles sont en général plus pauvres que les familles allemandes de souche. Ca aussi c’est un facteur à prendre en compte.

Personnellement je trouve ça très bien qu’ils parlent turc à la maison. D’ailleurs des études ont montré que plus on maîtrise sa langue maternelle, plus on a de facilités pour la langue seconde. Ce n’est pas en dépréciant le turc et en conseillant aux parents de parler allemand aux enfants qu’on améliorera leur niveau d’allemand. Au contraire !

les grand parent c´etais il y a 80, 100ans á cette epoque tout le monde rentée á l´ecole a 6 ans pas avant, donc tout le monde etait á egalité.
le problême pour les turcs c´est qu íls parle allemands uniquement á l´ecole , pas en dehorts ,maison , famille amis , resto ,voir club en turcs, idem pour les italiens et grecs. Resultat fiakos general, par contre les asiatiques, les sud americains,et africains ,se debrouillent tres bien, souvent un des parent est allemand.
pour moi tous les enfants ne peuvent pas être bilingue, il faut prendre en compte les capacitée de chaqu´un des enfants, et ne pas transposer ses ambitions sur eux.

jean luc :wink:

:astonished: Donc les Turcs, les Italiens et les Grecs ne peuvent pas être bilingues. C’est dans leurs gènes peut-être ?

Et maintenant tous les enfants entrent à l’école à 3 ans, donc il devrait être à égalité, non ? Ce n’est pas ce que tu disais dans tes messages précédents…

On ne peut pas comparer les familles où les 2 parents sont étrangers, et celles où un parent est allemand. C’est évident que dans ces dernières les enfants auront plus de facilité avec l’allemand. Mais ça ne veut pas dire que les autres sont condamnés !

:smiley: A mon sens, jean-luc et Maïwenn, vous ne dites pas des choses contradictoires : pour que les enfants deviennent bilingues, il y a des facteurs favorisants d’un côté et des obstacles qui seront surmontés ou non. L’un n’exclut (exclue ?:oops: ) pas l’autre mais je ne pense pas qu’on puisse dire de manière générale que tel ou tel élément soit plus décisif que l’autre. Les situations restent, somme toute, très individuelles et les généralisations sur telle ou telle nationalité sont pour le moins… hasardeuses. :wink:

Mais, premièrement, je pense qu’il faut vraiment faire la différence entre :
1° les enfants qui ont une langue maternelle partagée par les deux parents et qui, vivant dans un autre pays, doivent en maîtriser une deuxième (Pour ceux qui vivent dans un pays ou la langue officielle est différente de leur langue maternelle, la situation est encore un peu différente, Maïwenn, même si je suis assez d’accord avec ce que tu écris sur la réussite sociale des Bretons du début du 20ème siècle)
2° les enfants dont les parents parlent deux langues différentes et vivent dans l’un des deux pays mais communiquent entre eux dans la langue du pays où ils ne vivent pas, (voire même dans une troisième langue).

En tous les cas, Jean-Luc, la question ne se pose pas du tout dans ces termes pour la langue du pays dans lequel vit une famille binationale dont un des deux parents parle la langue. Un enfant d’un couple franco-allemand, ou germano-turc qui vit en Allemagne, parle effectivement allemand couramment et c’est logique car il parle la langue dominante, qui n’est pas pour lui une langue étrangère. Dans ce cas, la question à se poser en terme de bilinguisme est de savoir comment il maîtrise le Français ou le Turc, c’est-à-dire la langue du pays dans laquelle il ne vit pas ! pas l’Allemand ! :wink:

Pour ce qui est des facteurs socio-culturels, il me semble malheureusement inévitable de les prendre en compte : Je suis assez convaincue que toutes les familles étrangères installées en Allemagne ont conscience de l’enjeu que constitue pour leurs enfants la maîtrise de l’allemand mais la question est quand même de savoir quels moyens ils ont pour répondre à cet enjeu.

En vrac : Comment les parents maîtrisent-ils leur propre langue maternelle, comment maitrisent-ils en arrivant la langue allemande, de quels atouts disposent-ils pour aider leurs enfants ? A quelles autres difficultés éventuelles que la maîtrise de la langue sont ils confrontés en arrivant en Allemagne ? -travail ou emploi reconnaissant leurs qualifications antérieures, logement, permis de conduire, situation familiale, patrimoine…- Quel statut social, professionnel, culturel, etc occupaient-ils avant de s’installer en Allemagne (et donc : ont-ils conservé tout ou partie de ce statut en s’installant en Allemagne) ? Quelle importance accordaient-ils à l’école dans leur pays d’origine ? …

Et aussi une des questions qui n’est pas des moindres : s’installent ils en Allemagne dans l’optique d’y rester ou ont-ils l’intention, à plus ou moins brève échéance de repartir (soit de rentrer dans leur pays d’origine soit de partir ailleurs) ?

Les réponses à toutes ces questions (et à bien d’autres :smiley:, dont en particulier, tout de même la personnalité de chaque enfant :exclamation: ) sont d’une très grande diversité et déterminent de manière plus individuelle le niveau de bilinguisme atteint par chaque enfant, me semble-t-il. C’est, je crois la multiplication des exemples individuels qui permet le mieux de constater la diversité des situations. :wink:

Comment définissez-vous le bilinguisme?
Je connais un couple finno-français dont les enfants sont trilingues ( finnois, suédois et français). Leur langue dominante est le suédois, mais ils maîtrisent parfaitement le finnois et presque aussi bien le français. Leurs parents ont accordé une part égale aux deux langues. Cette ouverture fait qu’ils ont appris très rapidement l’anglais et l’allemand. Nous avons également un couple d’amis franco-chinois. Leurs enfants sont aussi bilingues. En chinois, leur mère leur a aussi appris à lire et écrire le mandarin. Je connais également un couple franco-arménien qui vit en Grèce. Leurs enfants sont trilingues, scolarisés à l’école française, parlant arménien à la maison mais suivant des cours également à l’école arménienne. Ils lisent et écrivent le grec. Et pour finir, dans ma famille nous avons un couple franco-allemand, dont les enfants passent avec une grande facilité sans se tromper et avec la même richesse de langue de l’allemand au français. Ils n’écrivent pas encore le français, mais quant ils l’apprendront de façon systématique à l’école, ils deviendront bilingues. Pour tous ces couples, les parents parlent leur langue maternelle, lisent les histoires à leurs enfants dans leur langue maternelle, leur donnent la possibilité de s’enrichir dans chacune des cultures. Il ne faut pas nier le facteur social, les parents ont un niveau d’études élevés, une place favorisée dans la société donc les enfants dans un milieu porteur voient leur bilinguisme valorisé.

C’est effectivement la bonne question, Lilo et la question que nous nous posons dans des formulations diverses. Je n’ai pas de réponse toute faite à ce sujet mais je constate seulement qu’à mon sens, pour reprendre mon schéma caricatural plus haut , ce n’est pas la même chose (ce qui ne veut pas non plus dire que ce ne soit pas valorisant et surtout « valorisable ») de communiquer avec sa famille, ses voisins, ses copains et ses collègues de travail sur des sujets quotidiens ou de maîtriser les deux langues au point de réussir sa scolarité, ses études, ses examens ou les défis de sa profession sans qu’une langue ou l’autre soit un obstacle

Les exemples que tu donnes vont dans le sens d’un accompagnement volontariste des enfants, qui leur simplifie certainement bien les choses et augmente leurs chances de réussite, cela me semble évident.

concernant les turcs, italiens, grecs ,representent 75% de la population immigrés , la problême est culturel. Quand on arrive á la 3eme generation ,et que les enfants vont majoritairment á la hautpschule, je me pose des questions. Il est vrais que le facteur social joue un rôle,les familles d´immigrés sont plus pauvre que les autres, c´est vrais.
Rentré á la maternelle á 3 ans sans parler un mot en allemand,c´est un handicap important des le depart, handicap est d´autant plus important que communautée nationale est importante, lorsque on est seul on doit se debrouiller pour communiqué avec les autres.
Il suffit de regarder en France, beaucoup d´enfants issue de l´imigration, sont bilingue, et pourtant ils sont eu echect scolaire, car il ne maitrise pas la langue.

jean luc :wink:

je vous communique deux adresses
un article sur le bilinguisme,
ordp.vsnet.ch/fr/resonance/2 … henePy.htmcet article est tres interessant

un site pour les famille bilingues
enfantsbilingues.com/

jean luc :wink:

La plupart de mes élèves sont bilingues. Ils sont très différents les uns des autres. Leurs problèmes d’apprentissage sont dûs à tout sauf au bilinguisme. Je n’ai jamais vu un élève mélanger des langues apprises à l’oreille dans l’enfance.

Le problème est plus pratique : le niveau de langue des parents et l’intensité des rapports avec leurs enfants importe plus que tous les autres facteurs réunis. Bref, passez du temps avec vos enfants et ne leur demandez pas d’être meilleurs que vous dans votre langue… :unamused:

Sinon, dans le genre réflexion de prof blasé : des monolingues nuls dans leur seule langue, c’est la règle, pas l’exception. Le manque de vocabulaire est une plaie au niveau lycée. Les élèves ne comprennent pas tout ce que les adultes leur disent. Loin de là.

P.S. Les parents n’ont jamais une image réaliste du niveau linguistique de leurs enfants, alors je ne veux pas savoir ce que vous pensez de vos bambins.

totalement daccord :wink:

Elie ,le dieu du savoir a parler :laughing: :laughing: .
Oui tu as raison, trop de parents met sur un pied d´estalle leur enfants :veneration:

jean luc :wink: