Concernant maintenant ta deuxième question (sur l’appréciation du niveau de connaissance, et l’utilisation de termes comme « scolaire », « notions », « lu, parlé, écrit », « courant », etc), je dirai que :
- D’abord, en ce qui concerne l’appréciation de son propre niveau en langue, c’est pas toujours facile de l’évaluer le plus précisément possible.
Le mieux c’est de faire appel à quelqu’un.
Tu peux aussi par exemple te servir de « tests de langue » (comme celui que tu cites plus haut), mais je conseillerai plutôt les tests plus officiels comme ceux de l’Institut Goethe par exemple ou le TOEFL en anglais ou de passer des tests écrits ou online comme par ex. le certificate of proficency ou ce genre de choses plutôt que des tests sur Internet qui viennent de je ne sais où…
Il existe également des centres de langues chez qui tu peux passer des tests de langue (probablement payants, mais selon le poste visé, et à condition de bien choisir, c’est pas forcément un mauvais investissement!).
Tu peux te servir aussi d’autres éléments pour évaluer ton niveau comme par exemple le niveau que tu avais en cours de langue (si tes profs de langues ont évalué ton niveau de conversation, à l’écrit, etc, c’est parfois utile aussi de ressortir son dossier scolaire/universitaire et relire les appréciations de ses anciens profs!)
Evidemment si tu as des diplômes en langues étrangères, si tu as passé des certificats, etc, il faut absolument les mentionner dans la rubrique « compétences linguistiques ».
- Enfin, en ce qui concerne l’utilisation de termes comme « scolaire », « notions », « lu, parlé, écrit », « courant », etc, je dirai qu’il faut que tu aies à l’esprit de t’adapter à ton interlocuteur (est-ce que ces termes veulent dire quelque chose pour ton interlocuteur).
Je m’explique : si tu adresses ton CV à un recruteur ou à un employeur en France, tu formuleras forcément les choses différemment que si tu l’adresses à un recruteur belge ou suisse par exemple. D?accord avec moi ? Donc, pour les compétences linguistiques, c’est pareil : en France les termes de « notions », « niveau élémentaire », « courant », ou « bilingue » ont une résonance assez proche chez un recruteur à Toulouse ou chez un employeur à Lille. Tu vois ce que je veux dire ? Les « canons » ne sont pas les mêmes selon le pays.
Je vais te donner un exemple pour être encore plus précis : j’ai souvent reçu des CV de candidature où la personne marquait « bilingue » ou « langue maternelle », alors que, quand le candidat ou la candidate arrivait dans nos bureaux et qu’on le questionnait et/ou le testait, on se rendait parfois compte qu’il avait exagéré. Mais c’est rien de grave. On le sait. Du moins quand je recevais des CV de candidats Français je savais quels étaient les points auxquels je devais être plus attentif (parce que souvent surévalués ou l’inverse aussi parfois). De même quand je recevais des CV d’Allemands, je savais à quoi faire attention. Et, en ce qui concerne les compétences linguistiques, je dirai que j’ai plus souvent eu des surévaluations de la part de candidat(e)s Français(es) que l’inverse… Donc si tu adresses ton CV en France, tous les recruteurs en France savent que les compétences linguistiques sont régulièrement surévaluées, et que donc ça ne te sera pas trop reproché. Par contre si tu envoies un CV en surévaluant tes compétences linguistiques à un recruteur ou un employeur luxembourgeois (qui a autour de lui, dans l’entreprise, des gens qui maitrisent couramment plusieurs langues vivantes), alors là ce serait une erreur fatale ! D’ailleurs au Luxembourg quand quelqu’un marque « courant » sur son CV c’est qu’il ou elle maitrise déjà vraiment bien la langue concernée! Et quand un candidat marque bilingue, alors là c’est vraiment bilingue, et pas juste bi-national ou bi-culturel… Bref, comme tu le vois, les mots choisis ont leur importance, à condition d’être remis dans leur contexte et donc adaptés aux usages courants dans tel ou tel pays, dans tel ou tel secteur professionnel, etc.
Voilà.
Pour finir, je rajouterai quelque chose que j’avais déjà dit un jour sur un autre forum, et que j’ai retrouvé en cherchant un peu (merci internet), ça peut peut-être te servir à garder « the big picture » comme disent nos amis anglo-saxons et ne pas trop te perdre dans les détails de ton CV.
Au cours des 12 années durant lesquelles le recrutement a été l’une de mes préoccupations, j’ai, bien sûr, examiné plusieurs centaines de dossiers de candidature. Et j’en ai vu de toutes sortes… soignés ou désinvoltes, mielleux ou prétentieux, suppliants ou mensongers, cyniques ou philosophiques… Lesquels l’ont emporté ? Ceux qui avaient en commun : 1. d’être soignés (dans leur présentation). Rares sont les entreprises qui établissent la désinvolture comme critère favorable à l’engagement d’un nouveau collaborateur… 2. de marquer une réelle motivation pour le poste et l’entreprise. Leurs auteurs n’expédiaient pas une lettre standard, dupliquée à plusieurs exemplaires. Ils montraient comment ce poste-là, dans cette entreprise-là, les intéressait particulièrement. Dans leur lettre, cet effort se traduisait par la mise en évidence des points forts de l’entreprise qui recrutait. Par exemple, sa position dominante sur un créneau… sa pérennité… son assise internationale… son image de marque favorable… ou sa taille humaine. Si ces éléments de motivation sont cités brièvement, sans termes hyperboliques, l’effet est toujours positif. Chaque responsable, c’est humain, aime à voir reconnues les qualités de l’entreprise dans laquelle il s’investit. 3. de faire apparaitre les points forts du candidat, en adéquation avec les impératifs du poste. Evidemment il ne s’agit pas de retracer son évolution professionnelle, point par point, mais plutôt de marquer comment les qualités que l’on a apporteront à l’entreprise l’assurance de voir le poste efficacement occupé et bonifié. 4. de souligner la motivation personnelle du candidat. Les lettres de candidature efficaces sont assurées, fermes, positives. Elles ne doutent pas de l’issue heureuse de la proposition qu’elles font, dans l’intérêt des deux partenaires.
Didju ! Qu’est-ce que j’écrivais bien dans le passé ! Oh la la, je viens de voir que c’est un truc que j’ai écris en mars 2006. Pfff qu’est-ce que je vieillis vite moi, d’année en année.
Bon, ben, j’espère que tous ces petits conseils pourront te servir.
Sur ce, faut que je retourne bosser un peu avant de pouvoir me coucher. A très bientôt !