Si je mourais là-bas ( Guillaume Apollinaire)

C’est un post sur Bonjour Frankreich qui me fait réagir:
Quelqu’un demande s’il existe une traduction en allemand de ce poëme dans lequel Apollinaire s’adresse à Lou. ( Sur le net , je n’en ai pas trouvé.)

1ère strophe :

Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

Je me suis demandé comment traduire ce :" si je mourais là-bas" , dans le contexte de la guerre. Spontanément , j’ai pensé à :« wenn ich dort sterben sollte = s’il devait arriver que je meure là-bas " La seule mention de cette phrase en allemand sur le net , dit ; » wenn ich dort sterben müßte…"
Bon , je sais , c’est vraiment de la nuance hauchdünn , mais je serais interessé d’avoir votre opinion. :wink:

PS ; si vous trouvez une traduction de ce poëme en allemand , ça peut interesser notre correspondant.

Je préfère müsste. Il y a une certaine attirance entre les deux verbes sterben et müssen.

Merci Elie ! Ta remarque m’a fait , en effet , repenser à son célèbre :« Dieu , que la guerre est belle ! » Sûr qu’il devait y avoir chez lui une certaine fascination pour la mort.

A mon avis :
Le sémantisme de base de sollen, c’est la volonté d’un tiers. Donc si tu comprends que la mort est un souhait d’autrui voire une sentence ou un jugement, le sollen est possible. Le sémantisme de base de müssen, c’est la nécessité. Donc si tu comprends que la mort est un destin tragique de soldat, même évoqué dans l’hypothétique, il te faut préférer müssen.

J’y souscris de même. En passant, c’est « Dieu que la guerre est jolie ! » (au lieu de « belle », qui sonne moins bien et qui ne rime pas avec « polie » [la bague]).
Désolé, j’ai trouvé seulement ça : hff-muenchen.de/filme/details/36/bottom.html

C’est flippant, un mec qui parle l’allemand le plus méridional et un autre qui parle l’allemand le plus septentrional sont d’accord sur des questions linguistiques à intervalles réguliers. Bizarre.

La vérité est sans doute au milieu… :mrgreen:
Mais on ne chahute pas avec les verbes modaux. Tandis que « ich bin gestanden », on peut se le permettre… :wink:

Ne commence pas sinon je t’envoie en « ich bin begonnen » en retour.

Merci pour vos réponses . :smiley: Je ne pensais pas déterrer la querelle nord-sud de l’auxiliaire à employer avec les verbes de position.
Merci pour vos réponses ; je ne pensais pas ranimer la querelle nord-sud. :mrgreen:
Carrément hors sujet , ça m’a fait penser à une réplique célebrissime du Hauptmann von Köpenick.
Wilhelm Voigt (Heinz Rühmann dans le film de Käutner) sort de prison et se retrouve à chercher du boulot dans un quelconque bureau :
Je cite , de mémoire :
Le bureaucrate :

  • Haben Sie gedient…ich meine :« Wo haben Sie gestanden ? »
    Voigt :
  • Gestanden , ich habe nur gesessen.

Double sens de sitzen (pour ceux qui ne le sauraient pas ) selon qu’on l’emploit avec sein;
Ich bin gesessen ; j’étais (j’ai été assis) ou haben :
Ich habe gesessen ; j’ai été en tôle. :smiley:

Ah, tu parles sud aussi. Au nord, c’est ich habe gesessen pour tout.