En France, nous avons le prix de la « carpette anglaise » qui « récompense » une personnalité qui a dans son activité fait un usage parfaitement injustifié et superflu de la langue anglaise. Je crois d’ailleurs que l’année dernière, Madame Lagarde, notre ministre des finances, qui a effectué une partie de ses études à Haaaaaaaarvaaaaaaaaaaaad, s’était distinguée par les directives qu’elle adressait in english à ses services.
Les allemands, eux, ont leur « Sprachpanscher des Jahres », décerné par l’excellent « Verein Deutsche Sprache ».
« Panschen », en alld, c’est « trafficoter » principalement dans le domaine du vin et de la bière. Un « Sprachpanscher », c’est donc un « trafficoteur » qui coupe sa langue avec une forte dose de « Denglisch », l’équivalent alld du franglais.
L’année dernière, Klaus Wowereit, maire de Berlin en avait fait les frais en raison d’une campagne de pub pour sa ville, (j’en avais parlé à l’époque), intitulée « Be Berlin » avec des slogans visibles sur la Branderburger Tor du genre "power for peace, power for unity, power for understanding.
Cette année , c’est le « Deutscher Turnbund /Fédération allde d’éducation physique » qui se fait épingler pour des termes du genre: Slacklining, Gymmotion, Speedjumping, Speedminton et pour des manifestations comme Feel well woman ou encore Sport for fun.
(Christine Lagarde, qui n’a pas fait Harvard mais la fac de Nanterre, a vécu et travaillé 15 ou 20 ans aux Etats Unis, alors ça ne me paraît pas choquant qu’elle réfléchisse et parle parfois en anglais.
C’est plus exaspérant de voir des pseudo-anglophones tendance « j’ai eu 11 au bac en LV2 » parsemer leurs phrases de mots se voulant anglais pour faire jeune et coul.)
Moi non plus, mais qu’elle fasse (ou bien qu’elle ait fait parvenir à ses services des directives en anglais), ça me parait le comble du snobisme et du ridicule. Ce n’est pas moi qui lui ai décerné ce prix.
L’interview de Jil Sander vient de m’achever, c’est pas possible de parler comme ca. Ca me fait penser au manga GTO, le professeur d’anglais, si quelqu’un connait…
« Man muß Sinn haben für das effortless »
Y’a pas de mot allemand pour efortless? -.-’
« effortless », das macht sense!
Et puis, pourquoi se casser le q à faire l’effort de chercher un pendant en allemand, alors que l’anglais vient tout naturellement, dans toute sa concision?
Une langue n’est pratique que si on peut la parler sans effort. « effortless » est quand même plus agréable et moins recherché que « Anstrengungslosigkeit », non?
J’avais pense a « mühelos » mais ca doit pas exister alors.
Tu as raison pourtant, y’a des mots en francais par exemple qui sont difficilement traduisibles et je suis souvent tentee de les dire en allemand (j’ai oublie comment on dit « harmlos » en francais, par exemple…) Pourtant je ne vais pas les dire en allemand, meme si mes inbterlocuteurs parlent allemand, ca fait un peu « genre », ca a un peu l’air arrogant…
D’autant que dans ce cas, c’est Jil Sander qui parle, qui vient d’un milieu ou l’arrogance, soyons honnetes, est un atout pour reussir, donc je ne pense pas que c’etait a cause d’un probleme d’ordre linguistique.
…et le prix du Sprachpanscher 2013 a été attribué au DUDEN !!!
La Verein Deutsche Sprache reproche , en effet , au dictionnaire d’accueillir une quantité d’anglicismes qui ne se justifie pas .
Un dictionnaire de la langue allemande qui propose l’anglicisme ridicule et prétentieux « soccer » en remplacement de « Fußball » ne mérite pas mieux selon Walter Kramer , président de l’association.
Et que dire de « Stalker » à la place de « Nachsteller » (harceleur) ? Du « E-business » au lieu de « Netzhandel » ou encore du « laptop » pour "Klapprechner ?
Le deuxième prix a été attribué à Wolfgang Schäuble , ministre des finances pour s’être obstiné à s’exprimer en anglais sans la présence d’un interprète , rendant ce faisant l’allemand peut crédible comme langue de travail au sein des institutions de l’Union Européenne.
Et le "Sprachpanscher des Jahres " ( 2014 ) est madame Ursula von der Leyen ( ministre fédéral de la défense.)
" Au cours de la 50. conférence sur la sécurité , à Munich , le 31 janvier 2014 , von der Leyen s’était adressée aux délégués, malgré la présence d’interprètes simultanés , en anglais ,( alors que le président fédéral , également présent avait fait son discours en allemand.) Comment , face à un tel comportement , peut-on exiger d’immmigrants étrangers des tests d’allemand pour pouvoir entrer en Allemagne, alors que simultanément , de plus en plus de politiciens allemands de haut rang , laissent entendre que la langue véritablement importante en Allemagne serait l’anglais . ( Commentaire de Walter Krämer , président de l’association ; " Verein deutsche Sprache". ) "
Je ne comprends pas le Monsieur Krämer vraiment. La conférence sur la sécurité est une manifestation tout à fait internationale (le lieu d’exécution est munich par hasard). Pourquoi on doit parler l’allemand, si on peut parler l’anglais très bien? La communication est plus facile en anglais simplement. A mon avis, ce n’est pas comparable à la situation avec des immigrants, que ne viennent pas en allemagne pour participer à des conférences internationales …
Cela présuppose que l’orateur ait un excellent niveau d’anglais. Ce n’est pas toujours le cas. Je ne me prononcerai pas concernant Mme von der Leyen.
Cela me rappelle une conférence à Berlin à laquelle j’ai assisté cet été. Il y avait des interprètes en cabine et pourtant celui qui parlait (un Allemand) a insisté pour faire son intervention en anglais. Son accent était tellement horrible que cela a été une torture pour l’assistance et les interprètes chargés de la paire anglais-français.
Cette phrase ne veut strictement rien dire. La traduction simultanée est assurée. Et puis « facile » est un mot passe partout que j’ai fini par interdire à mes élèves car jamais, absolument jamais, celui qui l’emploie ne sait le définir. Toi comme les autres, donc rien de personnel. Mais ça veut rien dire quand même.
La communication est peut-être plus facile en « globish ». Pas en anglais.
C’est comme la communication en allemand dans l’armée austro-hongroise (Landwehr et Honvéd exceptées). 80 mots maximum que le dernier des bouseux pouvait assimiler et comprendre, essentiel en manoeuvres ou en guerre. Un bon officier marquait des points en connaissant la langue majoritaire de son régiment, et pouvait espérer ainsi se faire muter dans des contrées plus civilisées.
Je comprends le point de vue de les interprètes. Probablement il est mieux de parler dans son langue maternelle pour un exposé et si il y a l’aide de les interprètes.
Avec ma phrase je voulais dire seulement, que plus de gens comprennent l’anglais que l’allemand à une conférence internationale …
Tout le monde comprend les interprètes, effectivement. Parler anglais, c’est un marqueur social. D’ailleurs, tout le monde court après un accent globo-américain, pas britannique. C’est de l’onanisme mondain.