Alors, j’ai eu l’autre jour des précisions tout à fait par hasard, à un endroit où je ne les attendais pas : lors de la visite des caves du Staatlicher Hofkeller de Würzburg (qui se trouve sous la Residenz).
Dans l’une des caves, le Kammerkeller, le guide a commencé par nous dire « vous savez tous que Kammer c’est l’ancien mot pour Schlafzimmer, tout comme Stube est l’ancien mot pour Wohnzimmer »
Ah bon, mon cerveau enregistre illico !
Ensuite, ça s’écarte un peu de mon sujet initial, mais j’ai trouvé ça fort intéressant : il nous a dit que la chambre à coucher était de tout temps l’endroit où l’on gardait ses affaires les plus précieuses, bijoux,économies, contrats importants, etc. Par extension, on désigne par Kammer tout endroit où l’on garde des choses précieuses, de type coffre ou trésor. Or, ce Kammerkeller à la Residenz, il est situé juste sous l’ancien Finanzamt. C’est donc à lui qu’il doit son nom.
Comme à l’époque on payait aussi en vin, c’était là que le prince-évêque venait taper s’il n’avait plus de sous pour être « wieder flüssig ». Et Liquiditäten pourrait aussi venir de là, si j’en crois ce guide.
C’est d’ailleurs pour cela que le Trésor public, dans une municipalité notamment, s’appelle Kämmerei.
A ne pas confondre avec Kämmerei qui vient de Kamm, peigne, généralement associé à Wolle (Wollkämmerei), usine de peignage de laine.
Pareil que Lie et Kissou, je me régale en vous lisant.
Question subsidiare : Existe-t-il un lien entre Stube et Bude?
Notez que ça n’a sans doute rien à voir mais c’est par curiosité. En fait ce qui m’a fait penser à ça c’est que :
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C’est proche phonétiquement (enfin un peu) et quand on connait d’une part les variations phonétiques dialectales de l’allemand qui seraient capables de faire dériver « camembert » du mot « ornithorynque » et d’autre part les emprunts qui relèvent plus du tour de magie de Gérard Majax que de linguistique à proprement parler (Fisimatenten = visitez ma tente), il ne m’en faut pas beaucoup plus pour commencer à échafauder des théories farfelues.
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J’ai déjà entendu Imbissbude et Imbissstube (les allemands que j’ai fréquenté avaient l’air d’utiliser indifféremment l’un ou l’autre)
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Bude, au delà de son sens « échoppe/stand/baraque (à frites) » veut aussi dire « piaule ». J’avais appris le mot il y a quelques mois après avoir lu une interview de Saint Rolf Schneider (juré de Germany’s next top model) dans le süddeutsche Zeitung (on a les lectures qu’on peut) qui disait (en gros) « Am Anfang ihrer Karriere hat Heidi am Hungertuch genagt. Sie hat in NY in einer winzigen muffigen Bude mit Kakerlaken* gross wie Ratten* gepennt ». Et là on imagine bien la chambre de bonne de 12 mètres carrés en configuration « T-un-demi » chère à Albert Dupontel où la pièce à vivre est aussi ta chambre, tes toilettes, ta salle de bain et ton placard…
*je réalise subitement que la langue allemande est plus sexiste que ce qu’on veut bien nous faire croire, pourquoi ces deux nuisibles de l’habitat urbain (ou à benoît) sont ils féminins ? Nondidiou, on se croirait chez Roland Magdane ! youtube.com/watch?v=hRseiuIx9Ag
@ Andergassen et EliedeLeuze : vous qui avez bien connu Heidi Klum au moment où elle fréquentait assidument le 2plus2 et Les Chandelles à Paris, vous saurez sans doute me répondre
J’ai prétendu avoir connu Heidi Klum, moi? C’est pas tout à faire le genre de la maison!
Quant à Bude, c’est un terme qui vient de bauen, à rapprocher de Bau, et qui a pris un sens péjoratif (Bretterbude, Bruchbude).
A noter que le rêve de tout étudiant qui se respecte, s’il ne veut pas habiter un logement en communauté, c’est la sturmfreie Bude, une piaule où vous n’aurez pas le propriétaire sans cesse sur le dos, généralement avec entrée séparée, mais paradoxalement nommée ainsi parce que vous pourrez y donner libre cours à vos ardeurs amoureuses! (en fait, sturmfrei signifie que votre proprio ne va pas débouler à dix heures du soir pour vous rappelez que les visites sont strictement interdites, non mais des fois!)
Mais si enfin, rappelle-toi, tu m’as justement dit en message privé que tu avais contourné ce problème de la sturmfreie Bude grâce à la découverte de ces clubs dont les maîtres à penser resteront toujours David Ricardo et Adam Smith…
En tout cas merci pour le complément d’information.
Il devait s’agir d’une autre personne. Parce que Heidi Klum et consorts, ce n’est pas le genre de personnes avec qui j’ai l’habitude de me commettre! Ce n’est ni mon milieu ni ma tasse de thé…
Au cas où tu n’es pas en train de faire de l’humour monty python de troisième degré, je précise que je déconnais. Si j’avais le moindre doute sur le fait que tu puisses être toujours fourré au fucking blue boy (lieu de perdition où tu aurais l’occasion de côtoyer des top models à l’accent nord-rhénan ), je ne m’amuserais pas à l’évoquer pas comme ça devant tout le monde. J’ai le sens du respect de la vie privée quand même, nom d’une pipe en bois.
P.S : bon ok, j’ai le respect de la vie privée, mais ma patience a des limites, si tu veux récupérer les négatifs des photos, il va pas falloir tarder à procéder au virement, ça serait bête que ta femme tombe dessus. Je te rappelle donc mon numéro de compte : 0198635728A66 Swiss National Bank. Voili voilou.
Eh oui, je savais bien qu’un jour ou l’autre, j’aurais à rendre des comptes… Elle est pas belle, la vie?
(von wegen sturmfreie Bude… )
ah,messieurs
gemach,gemach
Comme on dit en bon français, edwin: « Doucement les basses! »
D’où l’expression « Sich in seine Gemächer zurückziehen », se retirer dans ses appartements (même s’il ne s’agit que d’une seule pièce, dans le même registre que « rentrer dans ses foyers », même si l’on n’en n’a qu’un).
A ne pas confondre avec Gemächt (si, si, la confusion est plus fréquente qu’on ne croit! ) qui désigne un service 3 pièces!
Et puisque nous parlions de « Bude », nous ne saurions passer à côté du terme « Baude », de même origine, qui désignait jusqu’en 1945 un refuge dans les montagnes moyennes des Sudètes et de Silésie. (Le terme consacré dans les Alpes, tous pays germanophones confondus, est Hütte. Ces refuges existent toujours pour une grande part, ils s’appellent bouda du côté tchèque, et schronisko du côté polonais.