Résidences secondaires, accès à la propriété, vacances, jeux d’argent et prix des livres: le 11 mars, le peuple suisse est appelé à s’exprimer sur cinq thèmes à caractère économico-social. Dans ce dossier, swissinfo.ch vous présente les objets soumis à votation et vous proposera, résultats, réactions et analyse le jour du scrutin.
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Ah si seulement ils votaient pour plus de vacances. Mais on peut toujours rêver.
Je pense que ça va être comme d’habitude : Romands et Tessinois vont voter pour, les Suisses alémaniques vont voter contre.
Rhaaaa, ces fainéants d’Européens du Sud !
PS : vous êtes à combien de semaines, actuellement ?
Je n’ai pas tout à fait compris le point sur les jeux de hasard, non plus : il s’agit des bénéfices des établissements de jeu, pas des gains des joueurs, n’est-ce pas ?
Dans mon entreprise, nous avons 23 jours de vacances et 25 pour les cadres à partir d’un certain grade.
Ensuite, on reçoit un jour de plus chaque année entre 45 et 50 ans. Cette année, je vais donc avoir 26 jours de vacances.
Mais je crois que tout le monde n’est pas loti à la même enseigne. Je ne sais d’ailleurs pas trop comment ça marche. Il doit y avoir une loi fédérale qui donne un minimum et ensuite, les entreprises décident si elles accordent quelques jours de plus à leurs employés. Idem pour l’horaire hebdomadaire. Chez nous, c’est 41h, mais j’ai des collègues qui bossent 40h/semaine et d’autres 42h/semaine.
ZeBigBoss, tu es sûr que ce n’est pas régulé par la Convention collective nationale de travail de ta branche justement ?
Aucune idée. Probablement.
Je bosse dans l’informatique. J’étais dans une grande boîte chimique (pas très original à Bâle), dans la distribution (Coop), dans les assurances et chez IBM et ça a toujours été différent.
Donc tu dois avoir raison, SchokoLena.
J’aimerais bien que le système des votations puissent être introduit en France.
C’est vraiment de la démocratie.
Ca c’est sur. Je trouve également ce système très bon.
Mais en France, tu t’imagines si on nous demandait si on veut 2 semaines de vacances supplémentaires et la retraite à 50 ans ?
Je pense que tu lis trop mes messages.
Voila ce que je pense.
Pas du tout.
D’abord, il faut proposer des compromis bien pensés, construits et budgétables avant de plancher sur la formulation de la question. Jamais un parlement français n’y arrivera. Les idées de lois leur viennent le matin en se levant et le soir ils pensent déjà aux amendements.
Et puis démocratique, c’est vite dit. C’est moins le règne de l’argumentation et du débat que des batailles de préjugés et d’idées préconçues qui s’annulent les unes les autres et tout le monde reste sur son sentiment sans se pencher sur quoi que ce soit. Rajoute à cela le sabotage systématique du débat par les coups médiatiques d’un certain parti et tu as enterré la vraie démocratie sans ave ni pater. C’est moyennement grave en Suisse car l’habitude adoucie les maux de ce système, mais en France, ce serait un massacre, autant dans les partis politiques que dans l’opinion publique. C’est en tout cas mon sentiment.
Vous sous-estimez grandement les dangers de populisme raciste de ce système. La Suisse arrive à éviter le pire avec beaucoup de peine, alors exporter un tel système, c’est tendre le bâton pour se faire battre.
D’ailleurs, comment se fait le choix des sujets ?
Car quand tu parles d’exporter, tu dois savoir que Sarkozy parle d’utiliser plus le référendum… Comme chez nous c’est la prérogative du président (si je ne m’abuse), c’est un joujou mais qui pourrait effectivement faire des dégâts si on en abuse… Très clairement, Sarkozy aurait bien envie de l’utiliser pour des questions qui l’arrangent (super populistes) mais surtout par pour les questions où il sait que tout le monde descendrait dans la rue…
Il y a plusieurs cas. Soit le parlement propose son projet de loi au peuple, soit il y a un groupe qui lance une pétition fédérale qui doit rassembler 100.000 signatures en 18 mois. L’initiative populaire propose donc ainsi une loi ou une modification constitutionnelle partielle, mais une commission évalue sa validité (droit international, forme etc…), et le gouvernement décide s’il propose une alternative ou s’ils recommande de rejeter cette proposition par le vote. Les groupes habilités à lancer une initiatives ne sont pas tous politiques, dans la société civile, les choses sont définies et des citoyens peuvent former un tel groupe (une sorte de Bürgerinitiative puissance mile).
Idem pour le canton et la commune, les conditions formelles sont différentes selon l’endroit.
Mais n’importe quel parlement peut quand même faire ses lois tranquille dans son coin si personne ne bouge.
Il y a des sujets que personne n’oserait traiter sans passer par une votation, comme l’Europe, Schengen, modification de droits importants etc.
Merci pour ces infos, Elie !
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Franz Weber et le prix unique de livre en perte de vitesse.
Votations fédérales— Les Suisses ne sont plus que 52% à soutenir l’initiative de Franz Weber contre les résidences secondaires, selon le 2e sondage SSR sur les votations du 11 mars. Le prix unique du livre est également en perte de vitesse.
Si l’on avait voté samedi dernier, l’initiative contre les résidences secondaires aurait passé la rampe avec 52% de oui contre 37% de non; 11% des sondés sont encore indécis, indique mercredi SSR SRG idée suisse dans un communiqué.
Les adhérents à l’initiative se sont en particulier raréfiés en Suisse romande: ils étaient encore 59% le mois dernier et ne sont plus que 44%. En Suisse alémanique, les intentions de vote favorables ont diminué de 61% à 54%. Au Tessin, le oui a en revanche gagné du terrain: de 58% à 63%.
Les recommandations de vote des partis exercent une grande influence, souligne l’institut gfs.bern, mandaté par la SSR pour mener l’enquête. Ainsi, lors du premier sondage, 55% des partisans UDC interrogés avaient l’intention d’accepter l’initiative, ils ne sont plus que 39%. Au PDC, le oui s’est réduit de 64% à 42%. La plupart des sympathisants verts et socialistes continuent de soutenir le texte.
Prix unique du livre menacé
La réintroduction du prix unique du livre perd aussi du terrain, avec 47% de non (39% en janvier) et 40% de oui (48%); 13% sont toujours indécis. Ici aussi, un recul marqué a eu lieu dans les rangs des partisans UDC, où le non l’emporte désormais à 60% (42% fin janvier) contre 27% de oui (49%).
En termes de régions linguistique, les Alémaniques ont été les plus nombreux à changer leur fusil d’épaule: 53% d’entre eux se prononcent désormais contre la modification de la loi, alors qu’ils étaient encore divisés (45% oui/44% non) il y a un mois. Les avis favorables continuent de l’emporter en Suisse romande (50% de oui, 28% de non) et au Tessin (48%/32%)
Le deuxième sondage a par ailleurs confirmé le scepticisme des citoyens envers l’initiative syndicale «6 semaines de vacances pour tous». Seuls 33% l’auraient acceptée alors qu’ils étaient encore 39% au début du mois. Pas moins de 63% (55%) l’auraient rejetée.
Egalement en recul, l’initiative pour l’épargne-logement, alors que 54% des votants y étaient favorables début janvier, ils ne sont plus que 49%. Le non est passé de 22% à 35%. Le nombre d’indécis, 16%, reste toutefois particulièrement élevé, souligne l’institut gfs.
Le nouvelle règlementation des jeux d’argent continuent en revanche d’emporter l’adhésion de la majorité des sondés, avec 65% de oui et 16% de non. [/i]
Franchement, prix unique ou prix libre, les livres sont hors de prix ici. On n’en peut plus. Je crois que les gens adorent sincèrement l’idée de payer plus pour conserver la spécificité suisse en tant que tout petit marché dépendant de trois grands marché voisins. C’est petit et grand à la fois. Les contradictions pèsent. Mais les Suisses commencent à ne plus avoir les moyens de leur idéaux.
Mais les gens ne peuvent plus payer ces prix. Même avec de la bonne volonté, un bon salaire et une profession où je passe mon temps à lire de la littérature, je ne peux pas payer le prix suisse actuel pour tout. Les bouquinistes ont toujours été un élément majeur dans la mécanique helvétique. Il faut impérativement un élément modérateur de prix quelque part, car on n’en peut plus. Que ce soit les bouquinistes, amazon ou autre chose, on s’en fout un peu, c’est pas glorieux mais c’est comme ça, à cause de la perplexité ambiante et des difficultés financières de chacun.
Si le prix unique impliquait une baisse des prix modérée mais sensible et générale, les gens tendraient les oreilles avec plus d’attention. Mais les distributeurs n’ont aucune intention de faire baisser leurs bénéfices. Si le livre meurt en Suisse, ce sera à cause de l’inadéquation entre les prix exigés et la demande réaliste. Bref, ils sont nuls en business.
…Ou trop gourmands. Ils veulent le beurre et l’argent du beurre.
Il semblerait que les Suisses ne souhaitent pas avoir plus de vacances (6 semaines au lieu de 4.)
http://www.romandie.com/news/n/Votations_federales_non_a_plus_de_vacances_et_au_prix_du_livre66110320121512.asp
Ca doit être la Suisse allemande qui a dit non… d’ailleurs le gros argument, qu’on retrouvait sur beaucoup de panneaux publicitaires, en gros, sur fond rouge, était: « Mehr Ferien = Weniger Jobs », tout simplement…
L’affiche en question: