J’ai vu le film, j’ai bien aimé. Kate Winslet et le jeune acteur sont très bons, de plus j’aime bien Ralph Fiennes.
Je n’ai pas lu le livre alors c’était la découverte totale.
alors… hum… je l’ai vu hier soir… et… je suis sceptique…
bon… d’abord faut savoir que j’ai lu le livre en allemand, en m’aidant de la version française (de 1995) il y a 2 ans.
j’ai vu le film hier en version originale sous-titrée… donc… en Anglais !!
Difficile le premier 1/4 d’heure de me mettre dans l’ambiance… cela se passe à Berlin (soit disant) mais rien n’est allemand… pas d’accent allemand, pas de mot allemand… bref… dur dur au début.
ensuite… je trouve que, en comparaison du livre, le film manque d’étrangeté ! J’avais souvenir que dans le livre, Schlink faisait ressortir le côté secret d’Hanna, et je n’ai pas retrouvé cela dans le film… on a juste l’impression que c’est une « partie de jambes en l’air » entre une femme d’âge mûr et un adolescent pubère…
La partie procès est bien faite, bien qu’il manque certains passages, en particulier un regard entre Michael et Hanna dans la salle d’audience, qui est très bien décrite dans le livre, mais absente du film…;
et puis… Pitié !!! le livre est dans un ordre chronologique, pourquoi ne pas le respecter !!! Pourquoi commencer sur Michael « vieillissant » pour revenir sur Michael Ado, puis sur Michael adulte… ce genre de truc m’énerve au plus haut point !!!
je pense que l’adaptation aurait pu être bien meilleure, si le livre avait été respecté (mais c’est généralement mon avis quand j’ai aimé un livre… le film ne peut jamais être bien derrière !)…
et puis… bon… Kate Winslet est bien… OK… mais elle n’a rien d’allemand ! et franchement…
J’aurai plutôt donné une mention spéciale à l’acteur qui joue Michael (un copain à Harry Potter non ???)… Ralph Fiennes je crois, qui est criant de vérité, qui a su faire passer sa torture morale dans le film, et qui m’a plus bouleversée… que Hanna…
Bref… un conseil…lisez le livre… vous ne l’oublierez pas !!!
par contre… le film… ne restera pas dans mes annales personnelles ! a moins que je ne me trouve le DVD en allemand… peut-être que… alors… la magie opèrera ;
En fait, à la suite du succès du roman aux Etats Unis, des producteurs américains (notamment Spielberg? Je ne sais plus) ont acheté les droits pour le cinéma à Bernhard Schlink. Aussi, les allemands n’ont pas pu faire ce film. Lorsque j’ai travaillé sur le roman en 2001-2002, les droits pour le cinéma étaient déjà en possession des américains (info trouvée dans une interview de Schlink, grâce au dossier de presse que m’avait adressé l’éditeur du livre en allemand: Diogenes Verlag)
Du coup (producteurs américains), comme le rappelle certain(e)s d’entre vous, le film se concentre beaucoup sur le relation entre Hannah, femme de 36 ans, et Michael, jeune pubère, sans dévoiler, comme dans le livre, les questions que se pose le jeune garçon. En fait, le film suit la lecture américaine de l’œuvre, à savoir l’histoire d’un homme dont la vie aura été détruite par les ‹ viols › qu’il aura subi…
On en perd la subtilité de Schlink dans son roman: Que penser des allemands qui ont collaboré, surtout si on les aime… Lecture bien différente. D’ailleurs Schlink ne voulait pas répondre à cette question à partir d’une relation parents-enfants, pour ne pas intégrer le problème des conflits de génération dans l’exploration de ce problème purement allemand.
Schlink a probablement accepté que le film suive un peu plus la lecture américaine pour faciliter son accès aux spectateurs du monde entier, et non pas aux seuls spectateurs allemands…
C’est là, je pense, l’explication logique de ce qui nous a le plus déçu dans le film.
Ce n’est pas tant que les Américains ne savent pas lire, c’est une façon de lire et de comprendre l’histoire du Liseur selon la sensibilité et l’approche américaine.
Les Américains, dans l’ensemble, ne peuvent pas comprendre le problème des allemands à l’égard des personnes qui ont soutenu le Régime hitlérien. Au contraire, ils sont très sensibles quant au thème des abus d’enfants par des adultes.
Les Israëliens eux-mêmes ou encore les Japonnais ont globalement apprécié le Liseur, avec eux-aussi une lecture différente, liée à leur culture et à leurs expériences.
Certains critiques israëliens ont d’ailleurs jugé sévèrement le roman car ils voyaient dans l’attirance de Michaël Berg pour Hannah Schmitt une sorte de pardon accordé à la génération d’Hannah pour les crimes qu’Hannah et d’autres ont commis. D’autres, au contraire, ont compris dans l’attitude de Michael Berg que même l’amour porté à des criminels ne pouvaient permettre le pardon, d’où d’ailleurs un grand débat en Israël lors de la sortie de l’ouvrage.
J’ai des amis qui ont lu le roman sur l’axe historique et l’axe du problème entre les générations en Allemagne; d’autres, quant à eux, sont persuadés d’avoir lu une histoire d’amour.
Toutes ces lectures, ces interprétations possibles de l’œuvre sont une force, car c’est précisément ce qui a contribué au succès du livre à travers le monde entier.
C’était d’ailleurs l’axe de mon travail lorsque j’ai fait mon mémoire: comment un ouvrage typiquement allemand qui parle d’un problème allemand peut finir best-seller international? Et finalement, j’ai découvert que les œuvres qui ne permettait qu’une seule lecture / interprétation ne connaissaient pas du tout le succès des œuvres que l’on peut lire sous plusieurs angles, selon nos sensibilités, notre culture, notre histoire, nos valeurs.
personnellement… je partage l’avis d’Elie… les américains ne savent pas lire !!
Où ont-ils pu voir un abus d’enfant par des adultes ???
Le jeune Michael est bien trop consentant dans l’histoire (autant le film que le livre) pour que l’on pense que le sujet principal soit l’abus de confiance d’enfants face à un adulte !
Michael Berg a 16 ans lors de son aventure avec Hannah. Je ne fais pas cette lecture là de l’œuvre, mais bon, les américains la font. Pour eux, une femme de 36 ans qui couche avec un garçon de 16 ans commet un grave crime de détournement de mineur. C’est, il me semble, même considéré comme viol dans certains états des USA. Et même si le jeune mineur est consentant! Là loi y est bien différente que chez nous, tout comme les préoccupations des américains.
Je pense que l’on a tout à fait le droit de dire que l’on n’est pas d’accord avec cette façon d’interpréter le roman, mais de là à dire que les Américains ne savent pas lire…
Je crois que le forum est une sublime source de témoignages pour apprendre à respecter les cultures différentes de la nôtre: ici en l’occurrence: respecter la culture allemande en la découvrant tout en vivant dans un milieu et une culture francophone, et inversement. Mais je crois qu’il faille aussi accepter de comprendre et respecter la culture d’autres nations, leur façon de voir le monde, au risque que leurs visions nous choquent ou nous surprennent.
Je voulais simplement, par mes explications, expliquer un peu le film, sous quel angle il aborde l’histoire du Liseur afin d’ouvrir les perspectives. Dans le monde, la majorité des gens ne pensent pas, ne voient ni ne conçoivent les choses comme les allemands et les français. Ouvrons-nous simplement l’esprit, même si on ne doit pas être systématiquement d’accord…
Pour info, je suis loin de compter parmi les fans des USA, de la culture, la vision du monde et les valeurs américaines. Tout cela est très loin de moi; néanmoins, être au fait permet souvent d’expliquer et de comprendre avec moins de préjugés!
Désolée si mes propos paraissent assassins face à la critique, mais je ne peux pas tout laisser dire…
C’est bête, c’est le sujet principal du livre. « Ne savent pas lire », c’est une formule. Le sens est exactement ce que tu a compris : cette interprétation du livre me semble délirante. Leur avis vaut le mien, donc je ne milite pas pour l’interdiction du film, je m’en tiens à mon avis. Comme eux se tiennent au leur.
De plus, si c’est au dessus de leurs force de se transposer dans le lieu et l’époque de l’histoire telle qu’elle a été écrite, et bien ils n’ont qu’à filmer leurs romans américains !
Je veux bien être gentil envers tout le monde : chacun lit un livre comme bon lui semble. Mais il faut quand même avouer que cette interprétation, nommée « américaine » dans ton message, est au mieux très partielle. Faire un film sur 30% (chiffre symbolique, rien de mathématique) du contenu d’un livre, c’est quand même une coupe drastique. A vous entendre, je dirais qu’ils sont allé trop loin. J’ai beaucoup de mal à me convaindre d’aller voir le film pour savoir si j’ai eu raison de ne pas aller le voir jusqu’ici. Vous comprenez mon dilemme…?
P.S. Je réfute un de tes arguments catégoriquement : cette histoire n’a rien de germano-allemand. Le conflit et le génocide sont des héritages mondiaux, à commencer par la shoah, sorte de référence universelle dans le génocide dans le monde entier et pour encore un bon bout de temps. La question de la faute de la génération précédente est tout aussi universelle. Les Américains ne se la posent pas plus que les Français, mais ça ne veut pas dire qu’ils n’auraient pas besoin de le faire.
Je veux bien faire un effort pour lire le roman (en général, les romans m’emmerdent profondément!), mais ce que vous dites du film, ne me donne pas du tout envie d’aller le voir. Je nourris toujours une immense méfiance en ce qui concerne les adaptations US de sujets européens!
Je suis bien d’accord… et…C’est exactement ce que les américains n’ONT PAS FAITS !!
D’après toi, ils ont vu dans ce livre, un abus d’enfants, là où l’auteur n’a raconté qu’un amour (certes interdit d’après les lois actuels) impossible sur fond de 2ème GUerre mondiale et de la fameuse question « qu’aurait-on fait si on avait vécu à cette époque »…
Ils l’ont donc interprêté à LEUR façon, avec LEURS lois en vigueur dans LEUR pays, sans prendre en compte le vécu de l’Allemagne…
mais pourquoi s’en étonner ?? c’est habituel non ??
Interdit d’après les lois américaines seulement… à 15 ans en France et 16 ans en Allemagne, on peut en faire, des choses… D’ailleurs dans mon lycée à Lyon, rares étaient les élèves vierges en première, à peine plus rares en seconde. Et pas touche pipi entre soi…
Bref, je n’ai pas à subir la pudibonderie des Américains dans un film alors que le roman allemand ne m’a pas infligé ce suplice. Donc pas de film pour moi. Vous, vous faites ce que vous voulez, et heureusement.
Michelmau et Elie : lisez le bouquin en version originale !! Votre allemand est bien meilleur que le mien (oui… je sais… C’est pas difficile !! ) et si j’ai aimé le livre en allemand, vous devriez l’aimer aussi !
Plus j’y réfléchis, et moins je retrouve le livre, dans le film vu hier soir…
Mon avis rejoint vos avis (exprimés cette fois de façon plus tempérée à mon sens) quant au film. Je pense qu’il ne vaille malgré tout pas le coût de payer sa place au cinéma. Pour les curieux, mieux vaut attendre la diffusion à la télé…
A sa sortie, je n’avais pas été voir le Parfum, dont j’avais lu le livre. Il est passé dimanche à la télé et je l’ai regardé. Je n’ai pas regretté l’attente. Mais la version cinématographique du Parfum m’a finalement bien plus plu que celle du Liseur… malgré les décalages existant par rapport au livre!
C’est ce que je voulais conseiller à Elie, je fais ca toujours si je ne suis pas sûre qu’aller au cinéma vaut la peine. Chez moi, je peux fermer l’appareil quand je veux. D’ailleurs, je ne savais pas que cet aspect de l’histoire (rigolo à mes yeux) joue un si grand rôle pour les Américains. Cela confirme mon préjugé: beaucoup d’Américains ont une vue réstreinte sur le monde.
Saviez vous que Dr.Berhard Schlink est professeur de droit à Berlin et qu’il a écrit un manuel sur les droit fondamentaux lequel m’a tourmenté l’année dernière? Je ne savais pas que c’est le même Schlink que l’auteur de plusieurs romans. Mais pourqoui n’écrit-il pas des manuels qui sont aussi interessants et compréhensibles qu’un roman?
Parce qu’on ne le prendrait plus au sérieux!
Un scientifique allemand se doit de rester hermétique au commun des mortels. C’est son ego qui est en jeu.
Je l’ai souvent constaté en comparant des analyses d’oeuvres musicales, par exemple.
Le musicologue allemand, souvent paré du titre de Dr. et expert reconnu, s’exprimera comme s’il parlait à ses pairs, dans un langage hautement scientifique, en se démarquant ainsi du « vulgus pecum ». Au contraire, le musicologue français, non moins expert, n’aura pas de honte à « vulgariser », pour mieux sensibiliser son public à l’approche de l’oeuvre.