Oui, le -li est essentiellement dialectal, et en Hochdeutsch de Suisse, il en reste assez peu. Ils sont épurés au passage, parfois en remplaçant par -chen même quand ce n’est pas le mot Hochdeutsch correspondant. Lisez la suite pour savoir ce que la fille de la pharmacie voulait m’offrir quand elle me demanda si je voulais un Säckchen…
Il y en a cependant quelques uns qui restent en général même quand votre Suisse vous parlera en Hochdeutsch: Säckli pour Tüte dans les magasins Päckli pour Schachtel quand il va chercher des cigarettes Stengeli pour Riegel quand il mange une barre chocolatée.
Oui, j’aime pas non plus - mais les Trommler und Pfeiffer traditionels(à ne pas confondre avec la Guggemusik) avec leurs lanternes dans la vielle ville de Bâle à 4 heures le matin lors du Morgestraich (le début de la Fasnacht baloise), qui jouent tous en même temps (légèrement décalé) la même marche, c’est quand-même une belle experience synésthétique. youtube.com/watch?v=E4v81WURwOg
Pour Gugge/Güggli dans le sens de Tüte/Tütchen: baselland.ch/docs/archive/hi … 01/084.htm → Avec en prime sur le lien, la « belle » - et classique - faute de vocabulaire: « Das Idiotikon vermerkt dazu, dass es scheinbar mit « guggen » verwandt zu sein scheint » → confusion entre scheinbar et anscheinend
Dans le dialecte du village où je suis née, dans l’Ortenau, il y a aussi le mot « Guck » pour « Tüte ». Alors ce n’est pas un mot employé seulement à Bâle. Mais on néglige souvent qu’il existe aussi un dialecte badois. Dans ce dialecte méconnu, le diminutif est aussi -li.
Ensuite: vraiment désolé d’avoir blessé ta « baditude »! J’ai écrit d’un point de vue haut-alémanique suisse: car ce mot « Gugge » dans le sens de Tüte est inconnu dans tout le reste du pays, ce qui lui donne une dimension « unique » pour la Suisse.
On a déjà pu discuter ici et là que le Baseldeutsch se situe - partiellement - dans la région niederalemannisch qui est, à priori, également la tienne.
Pour le -li, par contre, ça m’interesse: j’ai toujours cru que c’était vraiment un truc très hochalemannisch (à savoir Suisse moins Valais plus partie de Vorarlberg plus Sundgau plus quelques petites parties frontalières de Bade) et que après ça changeait vite en -le.
Tu me dis donc qu’ à Offenburg, par exemple, on parle de Häusli (ou même de Hüsli??) et pas de Häusle?
Pas dans les villes! A Offenbourg alors Häusle, mais dans les villages -li, p.e. Hiesli. A Strasbourg, ce serait d’ailleurs Hiesel. J’ajoute un proverbe sur les habitants de Lahr: S’git Männli, Wiewli un Lohrer.
Le fameux restaurant de la famille Westermann à Strasbourg,à l’Orangerie s’appelle d’ailleurs « Buerehiesel. »
Dans mon coin,à quelques kilomètres de Villé(Weiler),juste à la frontière entre dialecte alsacien et patois roman,existe un village dont le nom en alsacien est « Hieselbach ».Or dans les toponymes du pays welsche,ce « Bach » se traduit par « goutte ».Donc le nom français du village est « Maisonsgoutte. »
Le plus amusant dans l’histoire,c’est que les Allemands pendant je ne sais plus quelle guerre,trouvant ce nom trop français,le germanisèrent en « Meisengott »(dieu des mésanges! ) ,ce qui ,bien sûr,était très poètique,mais n’avait plus grand chose à voir avec le nom d’origine!!!
C’était une petite incise de ma part à propos de « hiesel ».
@cri-zi: Ah oui, merci!, c’est effectivement beaucoup plus compliqué que je ne croyais. On dirait un vrai carrefour des influences hochalemannisch/niederalemannisch/fränkisch dans vos villages!
Ca dépend. La version sur -i, c’est le vrai dialecte original, la version -e, c’est le dialecte plus ou moins, comment ca se dit: « verwässert »? des villes.
A propos Meisengott: Ca me rapelle une vieille blague alsacienne sur un brave Alsacien qui devait changer de nom avec chaque changement francais-allemand: Zerscht haw’i Lagarde gheiße. No han mich d’Ditsche iwersetzt: Sie heißen Wache! No sin d’Franzose widder kumme, no hawi mien Vache heiße. Wo no d’Ditsche widder komme sin, bin i dr Herr Kuh gsin. Wenn jetzt d’Franzose widder komme, oje! (No heiß i Cul!)