Un petit témoignage sur l'aide apportée aux réfugiés à Hambourg

:merci:

Un grand merci pour cet intéressant et touchent témoignage , Lexiastein et bravo à tous ces bénévoles qui donnent de leur temps pour venir en aide à des gens qui ont connu l’enfer dans leurs pays respectifs. :respect:

bravo !!

Bravo Lexiastein et merci pour ton témoignage !

:top: :top: :top: Lexiastein, l’hambourgeoise :wink: . Ce reportage est très bien écrit et illustré, un vrai travail de pro!!! et surtout ton action concrète auprès de ces réfugiés de la guerre est temarquable.

Merci pour vos gentils messages ! Par ce petit texte, je voulais simplement donner un petit aperçu de la solidarité dont les Hambourgeois font preuve ! L’exemple de Babymobil à la gare centrale n’est qu’un petit maillon d’une grande chaîne ! Il y a des initiatives bénévoles dans la plupart des centres d’hébergement… On compte 22 000 réfugiés à Hambourg, dont environ 20 000 hébergés dans des structures d’accueil. On compte 2500 réfugiés mineurs non accompagnés. Les centres d’hébergement de Hambourg proposent environ 37 000 places. Pour avoir un petit aperçu de la densité de l’offre d’hébergement pour réfugiés, allez faire un petit tour ici : hamburg.de/fluechtlingsunterkuenfte/

Une petite vidéo toute récente dédiée au projet hambourgeois Welcome Dinner. Il s’agit d’inviter des réfugiés à partager un repas à la maison. Pour cela, on remplit une demande de mise en contact sur le site Welcome Dinner en se présentant et on est mis en contact avec des personnes seules, couples ou familles :smiley:
J’ai trouvé la vidéo très rigolote : youtube.com/watch?v=C8IYXlsbzaU
Il y a des sous-titres en français :slight_smile:

Super la video : pleine d’humour et de tendresse. :smiley:

Je pense qu’il doit avoir des jeunes filles allemandes ou non qui auraient bien aimé que leurs parents invitent ce très joli garçon pour un diner de bienvenue :wink: :wink:
C’est une image très positive qui est donnée, très tendre en effet et c’est très bien…

Mais bon, tous les réfugiés ne ressemblent pas à ce sympathique jeune homme très rassurant parlant déjà assez bien l’allemand,… Pour parodier les propos d’un certain politicard de l’ AfD au sujet du footballeur métisse allemand Jerome Boateng. Je pense que « presque tous les Allemands aimeraient n’avoir que des personnes comme ce jeune garçon, déjà pratiquement intégré comme réfugié en Allemagne) » :vamp: .Et les autres ???

Oui, c’est une remarque que l’on entend régulièrement, et qui entend balayer d’un revers de main toutes les variables en jeu dans l’apprentissage de la langue. Pour parler de ce que je connais concrètement :

Les réfugiés syriens sont en général ceux qui ont la meilleure connaissance de l’allemand car c’est sur eux que s’est concentrée la plus grande partie des moyens financiers accordée aux réfugiés. Ils obtiennent quasi systématiquement une place dans des cours d’intégration, ce qui n’est pas le cas pour les afghans (surtout actuellement, situation très compliquée), les irakiens et les palestiniens (pour ce que je connais). ll y a donc la variable du traitement des dossiers selon la nationalité.

Parmi les réfugiés présents en Allemagne comme parmi la population allemande, il y a des très jeunes, des jeunes, des moins jeunes et des seniors. Les très jeunes et les jeunes parlent en général très bien allemand, les très jeunes parce que le jeune âge favorise l’apprentissage rapide des langues étrangères, et les jeunes parce qu’ils maîtrisent déjà une langue étrangère ou ont fait des études. Il y a donc la variable de l’âge.

Dans les cours d’intégration, il y a de tout au niveau des professeurs (des expérimentés, des personnes qui n’ont pas été formées pour cela), ce qui rend la qualité de l’enseignement très fluctuante. Toutes les écoles de langue ne se valent pas, et cela se ressent sur le niveau des élèves. Il y a donc la variable de l’école de langue et de l’enseignant.

Ensuite, comme pour nous individuellement, il y a des profils qui n’auront pas de problème avec les langues et d’autres qui galèrent pour l’apprentissage des langues étrangères. Tandis qu’une amie syrienne a atteint le niveau B2 en 8 mois d’apprentissage, un autre ami syrien a atteint le B1 en deux ans (il est également plus vieux). Il y a donc la variable du profil, qu’il ne faut pas oublier - on a tendance à être moins tolérant et exigeant avec eux, en oubliant nos propres difficultés face à la langue. Quand je parle arabe avec eux, avec mon modeste niveau, je comprends que ce n’est pas facile.

Il y a par ailleurs les problématiques familiales, notamment les cas de familles avec enfant. Si on a des enfants qui ont moins de six ans, ils ne peuvent pas aller à l’école donc il faut avoir une solution de garde. Or à Hambourg, 5 heures de garde par semaine sont offertes dans les Kindergarten. Pas plus. C’est donc compliqué de se rendre aux cours si on n’a pas de possibilité de garde. Des connaissances organisent des cours d’allemand bénévolement une à deux fois par semaine dans un local (et c’est aussi un problème - le manque de cours d’allemand institutionnel et le développement d’un bénévolat massif pour combler le manque) pendant que des bénévoles s’occupent des enfants dans une pièce adjacente. Il y a donc la problématique de la garde d’enfant.

Par ailleurs, 80% des réfugiés à Hambourg vivent dans des centres d’hébergement - tentes, gymnases, centres d’hébergement en dur, containers - parmi d’autres réfugiés, et profitent ainsi de peu d’input pour apprendre et pratiquer la langue allemande. Cela n’aide pas. La problématique du logement joue un grand rôle dans l’évolution du niveau de langue. Un copain syrien qui a vécu en colocation a vu son niveau d’allemand monter en flèche.

Ce qui aide pour améliorer son niveau de langue, c’est aussi de travailler. Les réfugiés doivent demander l’autorisation de travailler et reçoivent très peu d’aides - voire plus aucune - une fois qu’ils commencent à travailler, même en minijob (450 euros par mois). Il est inutile de préciser qu’il est très compliqué pour eux de trouver un travail… Je connais un jeune homme avec lequel j’ai parlé anglais pendant un an, que je n’ai pas vu pendant six mois et qui a travaillé dans un restaurant entre temps - lorsque l’on s’est revus, on n’a parlé qu’en allemand. Le travail, cela aide non seulement à apprendre l’allemand et le pratiquer, mais c’est aussi une motivation en plus pour l’apprendre et cela donne le sentiment de faire partie de la société dans laquelle on vit. Malheureusement peu de réfugiés en font l’expérience actuellement. Il y avait un article du Monde sur ce sujet récemment.

Enfin, et c’est un facteur qui pèse énormément sur la réussite linguistique, de nombreux réfugiés, pour ne pas dire tous, sont dans un état de stress permanent du à la présence de leur famille dans le pays d’origine et les déboires administratifs pour les faire venir. Actuellement, il faut compter deux ans d’attente pour obtenir un RDV à l’ambassade d’Allemagne à Beyrouth prenant en charge les dossiers syriens. J’ai des amis qui sont tellement angoissés à cause des visas à obtenir, à renouveler, à cause du manque d’eau à Alep où la famille est, à cause du fait qu’ils n’arrivent pas à rassembler les 8000 euros sur un compte bloqué pour la demande de visa, etc, etc, qu’ils ont comme une barrière dans la tête qui ne les rend pas disponibles pour un apprentissage efficace de la langue.

Bref, ce petit tableau non exhaustif de ce que je peux dire sur le sujet de part mes relations avec des personnes réfugiées et mon engagement hebdomadaire dans un centre d’hébergement où sont logés 300 réfugiés. :respect:

Je comprends très bien ton engagement. Mais cependant je dois dire que mon expérience berlinoise me refroidit assez sur le soit disant accueil de bienvenu des migrants,
Migrants pour moi cela veut dire toute personne venant d’un autre pays quelque soit ses motifs ou sa couleur de peau. Dans l’imaginaire de certaines personnes en Allemagne; migrants cela signifie basané ou noir de peau de religion musulmane principalement. De plus migrants est associé à économique,
Mais bon pourquoi ne pourrait-on pas venir dans un oays pour fuirer la misère??? Comme des Allemands l’ont fait en Amérique d’ailleurs. Pourquoi faut-il représenter un beau jeune homme à l’allemand parfait pour convaincre les gens d’accueillir des réfugiés ou même des migrants tout simplement???
C’est cela que je trouve dommage, malgré la générosité de la démarche que je salue.

Je suis d’accord avec toi. La perception générale des migrations est que les personnes issues de pays riches à fort poids économique sont les bienvenues partout, alors que ce n’est pas le cas pour les autres.

Cela me rappelle une altercation avec une dame dans le métro à Hambourg il y a deux mois. Des arabophones discutaient dans le métro. La dame, d’une soixantaine d’années assise à côté de moi, m’a soufflé : « bientôt, on pourra compter les allemands sur les doigts d’une main ». Très surprise, je lui ai demandé de répéter et elle m’a dit « oui, il y a tellement d’étrangers ici », avec un air de dégoût. Je lui ai alors dit que moi aussi, j’étais étrangère. Elle m’a demandé d’où je venais. Lorsque j’ai dit que j’étais française, elle m’a dit : « ah, ben vous, ça va alors ! Ah la France… Ma fille étudie à Nancy et j’adore Paris ». Choquée, je lui dis : « Parce que vous pensez qu’il y a de bons étrangers et de mauvais ? Et ça ferait quoi si j’étais syrienne ou iranienne ? ». Et là elle me coupe sèchement la parole en disant qu’il est impossible de discuter avec moi. Évidemment, il y avait pas mal de monde dans le métro, mais personne n’est intervenu. Quand je suis descendue, j’ai entendu une femme dire à sa copine que je n’étais pas du tout étrangère et que j’avais tout inventé.

La scène que tu décris Lexiastein me semble à présent typiquement allemande. Il y a un côté positif Lexiastein, la réaction de cette bonne femme montre au moins que ton allemand est parfait. :mrgreen: … Je vois cela tous les jours à Berlin: noir, si on vient de France, que l’on parle allemand et que l’on est bien habillé, cela passe. Cela fait beaucoup de condtions à mon avis.
Quant aux Allemands, je ne vois pas en quoi un migrant d’un pays africain ou du Moyen-Orient menacerait la soit disant tradition allemande quand on voit tout ces gens tatoués de partout, visage inclus, avec des trous béants aux oreilles, jusqu’aux maitresses d’école. Désolée, mais en tant qiue maman je préfèrerai une maitresse d’école portant le foulard, c’est bien plus discret. Sans compter les jeunes, garçons et filles, tous émêchés qui boivent des bouteilles de vin ou des canettes de bière dans le métro, le samedi soir alors que c’est interdit… S’il s’agissait de réfugiés tout le monde s’offusquerait mais quant il s’agit d’Allemands tout le monde trouve cela normal, aucune réaction. Geflüchtete, Willkommen in Berlin !!:roll:

Cela me rappelle une vielle histoire qui m’est arrivée le jour quand j’ai migré de Berlin à Paris.
Chargé de valise et de ma grande fierté, une machine à écrire électrique portable (les plus jeunes ne vont pas comprendre),
j’ai encombré le couloir du métro et je me suis fait engueulé par une dame.
Aussi tôt une autre dame à pris ma défense PARCE QUE elle me prenait pour un étranger.
J’avais dans mes mains un hebdomadaire français (le choque des photos).
Je ne me rappelle pas exactement ces mots, mais elle disait à l’autre dame quelque chose comme qu’elle faisait honte au peuple allemand.
Je n’ai pas pipé mot pour de pas désavouer cette dame qui a pris ma défense.
Les temps changent hélas.

PS
Tout mon respect pour ton engagement.

Tu veux parler d’un Berlin encore séparé par un mur. Rassure toi tu encore paru plus suspect si tu avais été noir avec une méthode d’apprentissage du russe, du vécu :smiley:

Hier est arrivée à mon travail, une jeune femme syrienne qui vit en Allemagne depuis 6 mois. Elle sera ma collègue. Elle s’est présentée pour un stage dans mon musée pour améliorer son allemand et aussi pouvoir écrire un dossier sur le chanvre en tant que plante médicinale. Sa famille a fui la Syrie comme tant d’autres, et quand j’ai vu cette jeune femme, je n’ai absolument pas pensé qu’elle était au départ une réfugiée. C’est sûr elle est tout à fait comme le jeune homme présenté dans l’annonce, très jolie, un bon allemand et pas du tout voilée. Mais moi j’ai vu une jeune femme comme moi, enfin disons comme je le suis dans ma tête et que les autres me voient. Elle m’a dit avoir quelques difficultés à trouver ses mots en allemand alors qu’elle n’a aucune difficulté à comprendre, et moi c’est l’inverse. On a tout de suite sympathisé. Je suis une stagiaire internationale et elle non, c’est une stagiaire allemande au point vue de l’administration.

Je ne suis pas impliquée dans l’aide aux réfugiés en Allemagne mais le moins que l’on puisse faire à mon avis, c’est t de se mettre à leur place… Et j"espère que ces initiatives comme "le diner de bienvenu"conduisent aussi à de belles amitiés. Inviter quelqu’un chez soi pour ne plus le revoir après, c’est pour moi juste un acte de bonne conscience.

Puis honnêtement, pour reprendre l’exemple plus large des migrants donné par Lexiastein, je suis persuadée ces jeunes Nord-africains devaient être mille fois moins bruyants qu’une bande de jeunes touristes étrangers et encore bien moins que des jeunes Allemands éméchés, bouteille de bière à la main dans le métro Berlinois.

En complément du témoignage de Lexiastein :

lemonde.fr/smart-cities/arti … 11534.html

Merci Sonka pour le partage de cet article ! L’année dernière, lors de la planification d’un centre d’hébergement dans le quartier de Blankenese, très riche, il y avait eu de grandes manifestations contre le projet - et des contre-manifestations. La construction est en pause… Par soucis d’égalité entre les territoires, on commence à mettre en place des hébergements dans les parties très gentrifiées de la ville, comme actuellement à Eppendorf ou Uhlenhorst. Cela se passe plutôt bien. Les Hambourgeois sont en général très ouverts. Certains hébergements étant très excentrés, certains même à plus d’une heure et demie de la gare centrale, avec une très mauvaise connexion en terme de transports, je salue ces nouveaux hébergements, qui permettront aussi de désengorger les gymnases, où de nombreuses personnes vivent encore.

C’est toujours remarquable d’aider l’autre qui se trouve dans la détresse :respect: cependant toute réflexion faite je pense pour que cet aide ait un impact profond, il faut que l’aidant ait aussi un intérêt envers la culture de l’aidé.
Il est aussi très important que le réfugié puisse donner en retour et n’ai pas toujours 'impression que l’on lui fasse la charité. C’est pourquoi je me demande s’il n’y a pas des initiatives comme permettre aux réfugiés suffisamment compétents de donner des cours d’arabe aux volontaires à Hambourg ou ailleurs. Des choses du genre " tu m’apprends l’allemand et je t’apprend l’arabe"… ???
A Berlin, il y a entre autre une initiative comme le Projekt Multaka,qui permet à certains réfugiés de recevoir une formation de guides de musées et de faire découvrir la présence de la culture arabe en Allemagne à d’autres réfugiés. Cet échange doit aussi favoriser l’intégration des réfugiés nouvellement arrivés, de plus des forums de discussion ouvert au public germanophone menant à une réflexion interculturelle sur le respect de la culture de l’autre.

C’est bien mais je trouve cela encore insuffisant, il aurait fallu que ces guides puissent présenter la culture musulmane à tous les visiteurs, donc y associer des réfugiés parlant l’anglais et/ou l’allemand.
De toute façon cela aurait été pour moi, pour une fois, un plaisir de faire une visite guidée en anglais en Allemagne. Mais peut-être que le droit du travail rend un tel élargissement impossible.
Enfin, qu’en est-il des projets où la personne réfugiée peut-elle aussi donner.?

Bien sûr c’est une bonne idée, Val, mais vu le nombre de réfugiés en Allemagne, pas sûre qu’il y ait assez de candidats côté allemand pour apprendre l’arabe ou sa culture… Mais on n’est pas obligé de cantonner les aidés à leur identité d’origine, les gens peuvent très bien avoir d’autres compétences à offrir, ou tout simplement du temps (pour ce que je sais en France, dans les épiceries sociales par exemple, on demande aux bénéficiaires devenir aider chacun à leur tour à tenir l’épicerie, donc oui, ça existe…)

Je ne crois pas qu’il faille s’intéresser à la culture des réfugiés, très diverse par ailleurs, pour les aider.

Pour parler de mon cas, je connaissais absolument pas la culture arabe (terme très générique) et avais beaucoup de préjugés tant sur les gens que sur la langue. Ce qui m’a poussé à m’engager, c’est la dignité humaine. Voir ces gens dormir par terre sur des bouts de carton, enfants compris, je n’ai pas pu le supporter.

Jamais je ne me serais imaginée en train d’apprendre l’arabe, langue que je pensais agressive, et pourtant je passe maintenant 4h par semaine en cours d’arabe. J’ai bien été formatée par la France - heureusement, je me soigne et profite du fait qu’ici, on ne censure pas la langue arabe. Il y a même eu une campagne de recrutement en arabe pour le réseau de transports publics à Hambourg et, miracle, il n’y a pas eu de scandale (affiche placardée dans les bus : blog.vhhbus.de/wp-content/uploa … 8x1024.jpg).

Quand on aide les réfugiés, il s’agit bien souvent d’aide humanitaire : apporter de la nourriture, des vêtements, proposer un cadre de jeux aux enfants. Là, la langue joue un rôle très mineur, d’autant plus que l’on trouve toujours un moyen de se comprendre en allemand, anglais ou par des mimiques. Parler la langue des réfugiés est un indispensable lorsque l’on a à faire à des problématiques juridiques, administratives ou médicales - là, il y a des interprètes, bénévoles ou non. Il y a aussi des réfugiés arrivés il y a quelques années qui aident les nouveaux arrivants, ce qui permet de pouvoir communiquer facilement.

Il y a des tandems linguistiques qui existent. L’arabe n’est cependant pas une langue très recherchée car contrairement à l’anglais, à l’espagnol ou au français - les trois langues les plus demandées dans le groupe de tandem hambourgeois sur Facebook -, on l’apprend très peu. L’offre et la demande ne sont malheureusement pas proportionnelles - de nombreux arabophones aimeraient pratiquer des tandems, mais ils ne trouvent pas toujours.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’arabe est parlé dans 22 pays et que tous parlent un arabe différent. Les dialectes de chaque pays sont plus ou moins éloignés de l’arabe littéral (que j’apprends). Cela peut jouer en faveur ou défaveur de la personne lorsque quelqu’un recherche un partenaire de tandem. Moi par exemple ne souhaiterais pas faire un tandem avec un ressortissant du Maroc ou d’Egypte, car l’arabe qu’ils parlent est trop éloigné de celui que j’apprends, et qu’il ne correspond pas non plus à l’arabe que je souhaite pratiquer une fois à l’étranger (syro-libanais).

Les réfugiés n’ont à mes yeux rien à donner en retour. Ils sont dans une situation de protection par l’État dans lequel ils habitent, point. Je ne trouve pas que l’on soit en droit d’exiger qu’ils rendent quelque chose à la société. Cela me fait penser à la proposition de Wauquier d’instaurer un « bénévolat obligatoire (sic) » à effectuer par les allocataires du RSA dans l’est.

Il n’est pas possible de demander aux réfugiés d’enseigner l’arabe car :

1- tous n’ont pas connaissance de l’arabe littéral (celui que l’on enseigne à l’étranger)
2- tous n’ont pas connaissance de la grammaire
3- tous n’ont pas connaissance des techniques d’alphabétisation
4- tous n’ont pas de connaissances pédagogiques
5- tous n’en ont pas envie - le fait qu’ils soient réfugiés n’annihile pas leurs projets et aspirations personnelles et professionnelles

Mon professeur d’arabe est arrivé comme réfugié de Syrie. Il enseigne l’arabe car il en a les capacités - il est docteur en littérature et langue arabe et a enseigné à une des plus grandes universités de Syrie pendant une dizaine d’années. Il a les connaissances et les capacités. Être locuteur natif d’une langue ne légitime pas l’enseignement - on l’oublie souvent, et cela se voit dans les offres d’emploi dans l’enseignement où on recherche beaucoup de locuteurs natifs.

Il y a de nombreux cours d’arabe à Hambourg, environ une vingtaine, qui sont dispensés à la VHS (université libre) et au centre de langue de l’université. Il y a quelques associations qui en proposent également. Tous les cours sont pris d’assaut et il est très difficile d’obtenir une place. Cela a d’ailleurs fait l’objet d’un article du Spiegel en janvier dans lequel mon professeur était interviewé (magazin.spiegel.de/SP/2016/34/1 … index.html). Dans mon cours au centre de langue de la fac, des dizaines de personnes se sont vu refuser l’attribution d’une place. Trop de monde. Mon professeur enseigne 30 heures par semaine - c’est dire qu’il y a une demande ! Je vais m’inscrire la semaine prochaine pour mon cours de niveau A2, et je vais devoir le faire dès les premières heures d’ouverture des inscriptions pour être sûre d’avoir une place.

Il y a de nombreuses conférences, journées ou soirées organisées à Hambourg sur les différentes cultures arabes et persanes des pays d’origine qui prennent pour thème les religions, la langue, les systèmes politiques, les traditions, notamment culinaires. Il y a également un mois de la culture arabe organisé tous les ans par l’université et qui met à l’honneur tous les pays arabes (arabische-kulturwochen.de/index.php/de/).