je viens de tomber là-dessus …
Et elle se fait payer comment ?
elle pousse le principe du SEL (service d’échange local) à l’extrême.
les grains de SEL sont une unité d’échange de services.
un système qui fonctionne au niveau associatif.
c’est plus fort que le troc. le troc c’est je te donne des cours de serbo-croate, tu me repares mon évier qui fuit.
sauf que celui qui a besoin de cours de serbo-croate ne sait pas forcément réparer les éviers.
alors qu’il y a un type qui sait bidouiller ton ordi qui aurait besoin de cours et que justement il ne sait pas bien bidouiller son évier.
c’est un peu une économie parallèle.
si je trouve le principe sympa, je trouve que là c’est vraiment poussé à l’extrême.
Je ne suis pas du tout étonnée.
J’héberge justement aujourd’hui-même à la maison une femme qui suit un peu le même cheminement. Elle ne vit pas encore sans argent, mais progresse en ce sens. Elle aussi vit en nomade, sans chez elle, et s’occupe à faire du bénévolat en cours de route.
Les personnes qui mènent ce genre de vie ont généralement beaucoup travaillé sur eux-même et sont riches d’une expérience incroyable. Franchement, si vous avez une occasion de les fréquenter, ne la manquez pas !
à tel point que ce sujet est resté sans réponse pendant plus d’une semaine…
je pensais que ce serait l’objet d’un débat plus passionné.
dans ma vie professionnelle, j’ai eu l’occasion de participer à l’élaboration d’un programme de SEL, donc cela me « parle ».
c’est le côté « sans domicile fixe volontaire » qui me chagrine un peu.
il y a tellement de sans domicile fixe involontaires qui auraient bien aimé avoir la sécurité d’un toit qu’elle avait et auquel elle a renoncé.
et puis vivre plus simplement exige-t-il vraiment qu’on renonce à l’argent.
l’argent est diabolisé, mais à la base n’était-ce pas un formidable outil qui permettait d’aller … bien au delà de ce quil y avait avant : le troc.
Pour les SDF, j’avoue que je ne vois pas trop le rapport. C’est un peu comme de dire « faut finir ton assiette parce que les petits Africains meurent de faim », que tu la finisses ou non, les petits Africains n’auront toujours rien à manger.
Concernant l’argent, on peut avoir plusieurs approches. La personne que j’héberge n’a rien contre l’argent en soi, mais elle travaille à se défaire de l’argent pour deux raisons :
1/ elle pense que nous sommes tout proches d’une grosse faillite mondiale à l’issue de laquelle il n’y aura peut-être plus d’argent (ou alors il n’aura plus de valeur) ;
2/ elle cherche à se débarrasser de toute peur pour atteindre plus de sérénité, et la peur de manquer d’argent est celle sur laquelle elle travaille en ce moment.
diabolisation de l’argent.
on en revient toujours au même thème, sans doute très entaché des morale judéo-chrétienne (tu ne peux pas servir Dieu et Mamon à la fois).
mais l’argent n’est que ce qu’on en fait.
il y aura toujours des unités de valeur pour quantifier ce qu’on peut apporter à la société, quelque soit la manière dont on l’appelle.
sinon on sombre dans l’autarcie, dont on connait aussi les limites. l’invention de l’argent a justement permis de développer les échanges et rendre la société plus riches de savoir-faire plus variés.
après que l’on ait totalement perdu le sens commun dans certains domaines est un autre débat.
si cette démarche permet à la dame que tu héberges de se rendre davantage compte de ses propres ressources personnelles (non pécunières) c’est très bien, mais elle devait avoir une relation à l’argent sacrément perturbée.
Diabolisation ? Tu parles de la personne que j’héberge ? Je ne comprends pas bien, je ne vois pas où est la diabolisation…
relis les 2 exemples que tu as donné concernant la dame que tu héberges.
je pense que c’est elle qui le diabolise (d’après ce que tu écris).
comme beaucoup de gens, mais pas à ce point.
Ben non, c’est toi qui as besoin de relire…
ou alors nous n’avons pas la même interprétation des mots.
sans argent aura-t-elle vraiment moins peur ???
J’ai fait parti d’un SEL mais je m’y suis vite désintéressé.
La démarche philosophique qui consiste à ne pas dépendre de l’argent sans le diaboliser me parait par contre intéressante et, à vrai dire je n’y avais jamais pensé.
Je serais plutôt tenté par la démarche inverse : C’est parce que j’ai assez d"'argent que je n’ai pas peur d’en manquer.
De plus je suis dans un métier où je ne travaille toute la journée qu’avec de l’argent (il est vrai que c’est celui des autres) et franchement je perd alors toute notion de valeur. A la limite ce mot ne signifie plus rien pour moi a partir d’une certaine somme.
L’argent en lui même ne pose pas de problème mais c’est sans doute les injustices que provoque trop d’argent ici et pas assez ailleurs qui pose problème.
La certitude qu’on certaines personnes que l’excès d’argent est à la source de la crise actuelle est justifiée mais c’est surtout la cupidité (le désir excessif de posséder de l’argent) qui pose le plus de problème.
Si je suis millionnaire mais si je donne tout mon argent aux autres où est le problème ?
D’autre part, et je finirai sur cette reflexion : que ne ferions-nous pas pour de l’argent ?
Ben je ne connais pas 36 sens à diaboliser : ça veut dire brosser un portrait négatif de quelque chose, dire que c’est mal. Mais mon invitée ne trouve pas que l’argent c’est mal. Je l’ai dit plus haut, elle n’a rien contre. Simplement, elle n’en veut pas pour elle. Par exemple, quand je lui ai dit ce que je gagnais, elle a été enthousiasmée. Mais (je me répète…), elle est convaincue qu’il n’y en aura bientôt plus et qu’il vaut mieux s’habituer d’avance. Et deuxièmement, la question de la peur que j’ai évoquée.
Peur en général, non, mais je t’ai dit qu’elle travaillait sur la peur de ne plus avoir d’argent. Or, si tu n’en as plus, de facto, tu ne peux plus avoir peur de le perdre. Donc, oui, l’objectif de travail sur cette peur est forcément atteint.
Pour rester sur l’exemple de mon invitée : elle a déjà été dans la situation d’avoir suffisamment d’argent pour ne pas avoir peur d’en manquer. Elle a gagné beaucoup beaucoup beaucoup d’argent dans le passé. Mais ça ne veut pas dire qu’elle n’avait pas peur, d’ailleurs, car ce n’est pas la quantité d’argent qui te met en sécurité, certains ne gagneront jamais assez pour se sentir en sécurité. En tout cas à l’époque où elle gagnait beaucoup beaucoup beaucoup d’argent, elle ne se posait pas de question et n’avait pas de vie spirituelle, donc pour elle la question ne se posait même pas en ces termes-là.
Je ne l’ai peut-être pas assez clairement exprimé, mais il va de soi que c’est une démarche progressive et globale. C’est évident que si vous ou moi, demain, on cesse de but en blanc d’utiliser l’argent, on va être dans le caca parce qu’on ne s’est préparé à rien. C’est une démarche éthique, écologique, psychologique, spirituelle (et j’en oublie sûrement…)
Personnellement comme il n’est arrivé de vouloir vivre au monastère de la Grande Chartreuse (l’ordre monastique le plus rigoriste).
Dans le fond, ce principe repose sur une monnaie… celle-ci est par contre moins « diabolisée »(puisque le mot revient), un grain de sel ne sert qu’à faire de bonnes actions(échange équitable), n’est pas cause d’avidité et de jalousie.
Vivre sans argent me parait très utopique, sauf si on souhaite vivre seul, en autarcie. La vie en société implique des échanges qui se doivent être rémunérés par quelque chose de facilement quantifiable, durable et qui sert de référence à tous ces échanges pour pouvoir instaurer une échelle de valeur.
Vivre avec le troc c’est se demander, combien de salade je dois échanger pour obtenir une charette, et si tu construis des charettes et veux une salade, faudrait la couper en petits bouts.
Dis, Sonka, sais-tu comment ta connaissance fait/compte faire pour se nourrir, sans argent, sans terrain pour pouvoir cultiver et élever ce dont elle a besoin? (J’ai sans doute l’esprit trop fermé pour envisager d’autre moyen, en dehors de la mendicité)
Ici, sur ce forum, nous n’utilisons pas d’argent et pourtant nous pratiquons bien une forme d’échange n’est-ce pas ?
Ca n’a rien à voir. Ce n’est pas à un niveau matériel, nos échanges. Ce n’est pas avec ça que tu vas payer ta bouffe, les charges de ton domicile et tes déplacements.
Et c’est par quel biais, nos échanges? Internet. Ce n’est pas gratuit non plus.
HS : Tu as raison mais je ne me sers pas d’Internet uniquement pour aller sur le forum mais pour plein d’autres choses.
Donc au final si je devais faire tout cela sans Internet je dépenserais beaucoup plus d’argent.
Pour en revenir au sujet, je ne vois vraiment pas comment on peut se passer complétement d’argent à moins de vivre au crochet de quelqu’un ou de la société, de rentrer dans un couvent ou au fin fond de la montagne dans une autarcie absolue, ce qui me semble pour le moins utopique.
Mais rentrer, par exemple dans un couvent a aussi un coût puisque je renonce à d’autres choix de vie qui auraient pu m’apporter d’autres satisfactions (ou d’autres frustrations selon le cas).
ce genre de système ne peut fonctionner que dans dans des petites communautés de village , quartier , ou associatif.
Les adhérents de ces communautés peuvent offrir leurs services , ils serons payer en heures qu´ils pourrons á leurs tours utilisé comme ils veulent . Celas nécessite un barème de rémunération .
De toute façon je ne vois pas comment un système peut fonctionner, même a petite échelle sans un signe économique quelconque accepté part tous a partir du moment ou l’on sort du cadre des échanges familaux.