Après Cologne, la communauté maghrébine se sent stigmatisée
Article du « Point »
Mir kommen die Tränen…
Nous sommes en Rhénanie, hein… Un petit rappel historique sur l’occupation de la rive gauche du Rhin et de la Ruhr après Versailles et la terreur plus ou moins fondée qu’elle a engendré chez la population à cause de la présence de troupes indigènes serait le bienvenu . Ce n’est pas par hasard que l’on a parlé tout à coup de Maghrébins. C’est comme en France et en Belgique, lors de l’invasion allemande en 14, quand on disait que les Boches coupaient les mains des enfants. Les peurs viscérales ressurgissent, comme en Hongrie.
Perso , ce qui me dérange , c’est que ces « peurs viscérales » comme tu le dis , Andergassen , touchent également des Maghrébins parfaitement intégrés , parlant allemand , arrivés dans les années 60 et qui ont pris leur part dans l’essor économique de l’Allemagne d’aujourd’hui.
Il est vrai que les armées des vainqueurs ne se sont pas toujours comportées de manière digne. J’ai vu des tas de reportages à la télé allemande qui rappelaient ces épisodes peux glorieux où on laissait , voire , on encourageait les « troupes coloniales " à " se payer sur la bête. »
Alors les vieilles peurs chez les vieilles gens , peut-être mais bon , les bilans des armées d’occupation sont rarement glorieux.
De toutes façons , le « bon peuple » a toujours besoin de boucs émissaires…si en plus ils peuvent être reconnus par leurs caractéristiques physiques ou la coloration de leur peau…!
Un témoignage très intéressant de trois Allemands musulmans:
Contribution au débat intéressante de trois citoyens allemands issus de l’immigration ;
-Feridoun Zaimoglu ( 51 ans) , romancier d’origine turque.
- Navid Kermani , ( 48 ans) , d’origine iranienne , lauréat du prix de la paix 2015 des libraires allemands.
- Serdar Somuncu , (47 ans ) , cabarettiste d’origine turque.
Tous trois ont été choqués par les évenements de la Saint Sylvestre à Cologne.
Pour Zaimoglu ; " l’Islam est devenu une porcherie ( ein Saustall) pour reprendre ses propres mots , et c’est à nous , musulmans , d’y mettre de l’ordre."
Pour lui , ce qui s’est passé , n’est pas le résultat d’une " crise de l’Islam" , mais plutôt d’un complexe d’infériorité de certains hommes musulmans qui n’accèpteraient pas le concept de « femme émancipée. »
Quoi qu’il en soit , Feridoun se réjouit du débat que les évenements ont provoqué. Ils prouvent pour lui , que l’Allemagne est un pays où la liberté de parole n’est pas un vain mot.
Navid Kermani a , pour sa part , une approche plus sociale du problème. Il met en cause l’inégalité à l’intérieur de la société.Pour lui , ces problèmes ne sont pas dus à un prétendu " gène arabe" , mais sont facilement identifiables ;« explosion de la population et libéralisation économique d’une minorité qui s’enrichit de plus en plus de façon obscène. "
Serdar invite à ne pas trop " gonfler » ces problèmes et appelle à un débat ouvert sur l’intégration.
Tous trois se réjouissent de ce que l’on peut , dans un pays démocratique comme l’Allemagne, parler de ces problèmes ouvertement.
Source :
Aufarbeitung der Silvesternacht: Schriftsteller Feridun Zaimoglu sieht ″Krise des muslimischen Mannes″ | Kultur | DW | 29.01.2016
Et moi ce qui me dérange c’est qu’en fait il ne s’agit pas de gens arrivés dans les années 60, certes encore heureux car cela reviendrait à s’en prendre à des personnes âgées. Mais à ceux dont les parents voir les grands-parents sont arrivés en Allemagne dans les années 60. Eux ils n’étaient pas nés, ils sont nés en Allemagne et ont pour la plupart la nationalité allemande…
Çà m’énerve totalement, et de voir que certains Français à l’allemand inexistant, baragouinant un mauvais anglais ou des Anglophones venant de pays riches à peine débarqués en Allemagne considèrent ces personnes comme des étrangers uniquement au faciès…
Franchement celui qui se dit Allemand parce que un de ses grands parents étaient allemands, incapable de parler allemand et considère ceux qui vivent en Allemagne, parlent allemand non comme des Allemands… … Franchement celui qui pense ainsi, il faudrait lui acheter un peu de bon sens!!!
… On est dans le grand n’importe quoi!!! Il ne s’agit plus de nationalisme, ce qui déjà n’est pas terrible mais de RACISME pur et dur (même si involontaire). Heureusement le racisme involontaire peut facilement être repris; par les personnes elles-mêmes dès qu’elle en ont conscience.
Par contre si je décrypte bien les idées nauséabondes véhiculées par ceux conscients de leur racisme, il vaut mieux accepter des Étrangers tant qu’ils ont un physique caucasien (ARYEN), même s’ils ne font aucun effort pour s’intégrer, que de reconnaître ses propres concitoyens sous de vague prétexte religieux ou de couleur de peau plus ou moins foncé.
Tout à fait comme les idées nazies ne reconnaissant plus la nationalité allemande à des personnes de religion juive, peu importe qu’elles aient marqué la culture allemande ou se soient battus pour leur pays lors de guerre!!!
Puis ras-le bol de ces séparations entre de souche et non de souche, justement en France beaucoup soulignés par des caucasiens d’originaire étrangère, très proche
Ce n’est pas madame Taubira qui s’est abaissée à ce genre discours assez malsain mais justement des messieurs Sarkosy ou Waltz, Et des hommes politiques qui s’opposent à l’extrême droite, devraient se rendre compte de la portée de ce qu’ils disent.
Étranger ou pas tout le monde a le droit de vivre libre dans le pays qu’il s’est choisi, du moment qu’il en respecte les lois, de toute façon.
Intéressant témoignage d’Esmeralda Lybie , journaliste belge de RTBF qui tournait un reportage sur le carnaval de Cologne … et a été victime , alors que les caméras tournaient , de harcélement et d’attouchements à caractère sexuel.
Bon , les trois ou quatre connards , certainement alcoolisés , seront facilement identifiables , vu qu’ils ont été filmés.
J’ajouterai que je suis loin d’être un « père la pudeur ». D’aucun me diront que ce genres de trucs se passent régulièrement , au moment du carnaval. Ca ne justifie pas pour moi un tel comportement .
Bon, remettons les pendules à l’heure, et restons professionnels, qualité qui manque cruellement à cette « journaliste » qui, apparemement, fait ses directs en uniforme*.
Dans cet extrait d’une minute, nous n’avons qu’une version tronquée de l’événement : en fait, c’est la réponse du berger à la bergère. Il y a un adjectif, en allemand, qui qualifie ce genre de reportage, où l’on cherche à créer l’événement dans le sens de la conjoncture : « penetrant ». Autrement dit, en bon français, « collant ». Il y a des éléments très révélateurs qui trahissent la volonté de provoquer et de pousser les personnes « qui vont bien » à la réaction voulue :
- Les doigts d’honneur. Rien ne vient jamais de rien, et un doigt d’honneur est en soi une réaction à un comportement jugé désobligeant (caméra gros plan bien insistant sur des « relous » imbibés, emploi de l’anglais avec un accent très « frantzouse », personnellement, si une péronnelle me cherchait avec son objectif, je lui enverrais mon aussi un doigt d’honneur. Quand on veut chauffer, on risque de se brûler).
- La méconnaissance de la langue locale (un minimum quand on est professionnel à l’étranger, sinon on n’est qu’un gros plouc), avec un anglais passe-partout prononcé avec un accent français aisément identifiable. On frémit à la pensée de cette femme envoyée en reportage sur un carnaval en Flandre.
On ne m’ôtera pas de l’idée que le résultat était voulu. Aujourd’hui, par l’intermédiaire des réseaux sociaux mis instantément en branle, on crée et on détruit des réputations en diffusant des semi-vérités savamment agencées. Rappelons-nous l’affaire de Gleiwitz, qui a préludé au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il faut toujours un prétexte.
Quand j’étais au lycée, on se mettait en rangs avant d’entrer en classe (c’était il y a 50 ans, hein…). Une petite bousculade, déséquilibré, je lance mon bras en avant, qui atterrit sur la poitrine de la fille qui était devant moi et qui s’était malencontreuement retournée juste à ce moment. « Oh, R. il m’a touché les seins ! » Je ne savais plus où me mettre, et j’avais pour le coup acquis une réputation de « peloteur ». Aujourd’hui, avec les smartphones, c’est le monde entier qui serait au courant en quelques secondes…
- j’appelle « en uniforme » principalement les touristes ou, en l’occurrence, les journalistes étrangers qui ne savent pas se fondre dans la masse, ignorent la langue locale, et qui peuvent être une proie facile pour les personnes mal intentionnées.
Tu as tout à fait le droit de le penser. Pour ma part , je ne retiendrai qu’une chose ; ce que souligne la journaliste dans son témoignage ; les deux ou trois jeunes connards ,n’étaient pas des réfugiés et n’avaient nullement le type marocain.
Maintenant libre à chacun de considérer que tout est « bidouillé » à l’avance et que tous les journalistes sont des incapables. Ce n’est pas mon avis.