comme j’ai un penchant pour les mots littéraires, j’aimerais bien vous en présenter deux que j’aime beaucoup (peut-être que vous les connaissez déjà, n’hésitez pas à en rajouter d’autres):
anheimstellen: c’est un mot assez étrange que peu d’Allemands utilisent (la plupart des Allemands ne le connaissant même pas): Il s’utilise pour signifier à quelqu’un qu’on lui laisse le choix, que c’est à lui d’en décider: « Das sei Ihnen anheimgestellt. » (= Libre à vous le faire!)
nach meinem Dafürhalten: c’est une expression littéraire qui signifie tout simplement « à mon avis »; donc si vous avez envie de donner votre avis tout en voulant épater vos amis germanophones, cette expression est faite pour vous
Für… halten, tiens, une des constructions verbales préférées pour les questions de compréhension écrite pour le C1 du Goethe Institut
Mais le Dafürhalten au lieu de Meinung ou Ansicht, wooah, il faut pouvoir assurer après avoir dit ou même écrit cela…
Et moi, j’oserais même pas.
En tout cas merci du tuyau , et je guetterai l’expression dans les livres audio.
Je suis content que ces deux expressions vous plaisent. Perso, je pense que tu ne la trouveras pas dans des livres audio, cette expression. Par contre, il se peut que tu l’entendes lors d’un débat à la télé. Mais attention, c’est vraiment une expression très soutenue (dans mon entourage, je suis un peu le seul à l’utiliser) donc si tu veux l’utiliser, tu pourrais le faire dans un cadre plus formel, à l’université par exemple. Là, ca ne choquera personne. Il m’arrive également d’utiliser des expressions latines en cours (a priori, a posteriori, a fortiori) mais ce ne sont pas des expressions que j’utiliserais au quotidien en parlant avec mon voisin (étant donné que ces expressions ne sont pas très courantes en allemand alors qu’en français, on les utilise couramment, du moins la première). Tiens, je vous donne une tite phrase en guise d’exemple:
« Nach meinem Dafürhalten sollte der vorliegende Text dergestalt abgeändert werden, dass er sich auch Laien problemlos erschließt. »
J’ai déjà rencontré ces deux expressions dans mes lectures , mais je dois avouer qu’elles sont loin de faire partie de mon vocabulaire allemand quotidien !
C’est comme en français « en mon for intérieur », le for étant à l’origine la juridiction compétente pour juger. Toutes ces expressions désuètes, tant en allemand qu’en français, sont soit employées exclusivement dans le domaine juridique, soit passées telles quelles dans le domaine courant sous une forme immuable, comme « sans coup férir », « à pierre fendre ».
Il arrive parfois que dans une expression donnée, un terme ait le sens contraire à celui qu’on lui donne habituellement. Par exemple, une « solution de continuité » n’est pas précisément la solution appropriée pour la poursuite du voyage…
Au contraire : il est plus difficile de placer dans une conversation « Verweigerer » tout seul que « Kriegsdienstsverweigerer », tout comme le seul terme « objecteur » ne trouve en général pas d’application sauf s’il est accompagné de « de conscience ». Et en ces temps troublés de menace de guerre sainte…
======Hélas, en ces temps qui courent, je crains fort que tu aies bien raison. Puis il y a aussi l’indice du sigle KDV… Mais ce genre de sujet n’est pas forcément facile non plus à aborder dans une conversation décontractée entre amis
Pour ma part, je me suis contentée de comparer les occurrences entre les deux mots dans le DWDS où la dernière occurrence pour Verweigererer remontait à 2014… alors qu’il n’en proposait aucune pour Kriegsdienstverweigererpour cette date.
Ce n’est jamais inutile, les mots que l’on n’emploie pas ou plus. Ne serait-ce que pour savoir qu’ils existent, ou ont existé, en tant que témoins de leur époque.
De plus ce n’est pas toujours le mot qui est inutile ou compliqué. Il suffit juste que le mot ait été présenté correctement et on a pratiquement plus besoin de l’apprendre.
Derrière Kriegsdienstverweigerer, il y a déjà 3 mots bien plus simples qui apparaissent:
deux (Krieg et Dienst) qui devraient être déjà connus par des élèves de seconde LV2 et un (Kriegsdienst) dont le sens se déduit très facilement.
Donc finalement il ne reste probablement plus que le mot Verweigerer à apprendre pour des élèves de ce niveau là.
Et on raccroche le tout, et 5 mots pour le prix d’un!!!
Au fait, le mot « Kriegsdienstverweigerer » est un peu passé de mode. De nos jours, on parle plutôt de « Wehrdienstverweigerer » étant donné que l’armée n’est pas censée faire la guerre aux autres (on a essayé à plusieurs reprises et ca nous est toujours retombé dessus) mais défendre la « patrie » (au Proche-Orient ). Sinon, il ne faut pas oublier que Mme von der Leyen est ministre de la défense (et non pas de la guerre). Donc aujourd’hui, il n’y a plus que les « gauchistes » qui continuent à utiliser ce mot, car à leur avis, toute intervention militaire est un acte de guerre (enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre mais on va pas se lancer dans des débats politiques )
Oui, effectivement en France tout comme en Allemagne, cela fait longtemps qu’il n’y a plus de ministère de la guerre ou de ministère des armées. En Allemagne le terme
Bundesministerium der Verteidigung, abrégé BMVg date des années 50, du moins pour la RFA de l’époque.
En France le nom de Ministère de la défense n’a été adopté qu’en 1974, après avoir jonglé entre divers termes dont " ministère de la Défense nationale" et « ministère des Armées » .