Zug et Ziehen

Bonjour, je découvre aujourd’hui ce forum passionnant, J’habite depuis 6 ans en Allemagne (à Frankfurt am Main) mais parle très mal allemand, langue que je n’ai jamais vraiment aimée. Nous parlons français à la maison et anglais au boulot… et étant marié je n’ai pas la possibilité d’avoir une Freudin allemande (merci à mes girlfriends anglaises et américaines qui m’ont aidé à devenir quasiment bilingue en anglais).
Peut-être ce forum va-t-il me permettre de mieux apprécier cette langue.

J’ai une question (ou plutôt une remarque) qui me turlupine depuis plusieurs mois : pourquoi la langue allemande est-elle aussi friande de « zug » et de « ziehen ». C’est assez fascinant.
Dans l’actualité récente :

  • Steuerhinterziehung
  • Freizügigkeit (des Roumains et des Bulgares !)

Il te suffit de consulter le DWDS pour constater que le verbe ziehen et tous ses composés verbaux ou nominaux , est un élément de base du lexi[/uque allemand.

Félicitations ! C’est de l’héroïsme ou je me trompe. :mrgreen: :vamp:

Salut Oliv ta question telle que tu la poses me fait aussi l’effet d’une belle présentation.
Donc, bienvenu sur ce site, Monsieur le French lover :wink: …Tu parles de la fascination des Allemands pour « Zug » et « ziehen ».
Tu ne serais pas un peu détourné du droit chemin par le charme anglosaxon féminin. Allons, m’sieur en français à l’origine c’est un peu pareil, pense à l’étymologie des mots train, tiroir, trait et tu verras :wink: :wink: .

et de tout ce que les français font… avec le verbe faire

faire la vaisselle
faire ses devoirs,
faire le ménage,
faire les courses
faire l’essence (celle-là me fait toujours rire !! j’ai jamais rencontré quelqu’un qui FAISAIT réellement l’essence, dommage, ça m’aurait bien arrangé !! )
faire le plein (ben oui… du réservoir)
faire le c-on (là… ils sont nombreux)
faire le repassage (ben… pourtant le verbe repasser existe en français… )
faire les vitres (voir la remarque sur « faire l’essence »… )

et le pire d’entre tous
faire l’amour
ben oui même pour cette expression on n’a pas trouvé mieux que le banal verbe « faire »…;

alors relever les « zug »’ et « Ziehen » des allemands, pour un français qui se fout de l’allemand, alors
qu’il vit en Allemagne depuis 6 ans…
c’est un peu se moquer du monde non ? :mouaif:

Fais pas chier, Kissou, zieh Leine. :wink:

mais comment tu causes ??? (merci pour l’expression qui m’était inconnue jusqu’à ce soir !! :stuck_out_tongue: :laughing: )

C’est que tu n’as pas den kürzeren gezogen ce soir :smiley:

Ce n’est pas une remarque désagréable de ma part, je suis surtout intrigué. Je ne me « fous » pas de l’allemand, je reste juste imperméable à cette langue.
Merci au passage pour le lien vers DWDS… qui confirme que ziehen est bien à l’origine d’un nombre incalculable de mots. Ah, oui, j’adore le « nachvollziehen » un grand chouchou des journalistes et hommes politiques.

ce que reverso traduit par " plus court tiré"… :mrgreen:
Heureusement que Leo est meilleur en traduction… :laughing: parce qu’autrement je séchais !

C’est nous qui sommes un peu désabusés car on a tellement l’habitude de ces verbes bouche-trou qu’on ne les remarque même plus. C’est trop normal quand on parle allemand.

En fait, tous les verbes forts sont une source inépuisable de vocabulaire.

So, wer ist nun am Zug? A chi tocca?
(Là, vous l’avez dans le train ! :bad: )

Ein Schachzug, Meister Andreassen!

Sans oublier :« es zieht " = il y a des courants d’air ( en français d’Alsace ; " ça tire ! ») :smiley:
Ben oui , ne dit-on pas qu’ un poële " a du « tirage »?
Et j’allais oublier (lagage courant) :"das zieht bei mir nicht = avec moi , ça ne prend pas , à d’autres !) :smiley:

Un bon verbe passe-partout, non directement traduisible en francais (me semble t-il) est « geraten ». « Er ist in eine Polizeikontrolle geraten ». Sympa.
Encore un mot qu’on n’apprend jamais à l’école mais qui est indispensable.
Mais peut-être y-a-t-il eu déjà discussion sur ce verbe?
Vielleicht ihr seid schon in eine Diskussion über « geraten » geraten?

Dans cette phrase précise , je dirais , il est « tombé sur un contrôle de police ».
« In Schwierigkeiten geraten ; rencontrer des difficultés. »

Même motif même punition,
on cherche les occurrences du verbe , le DWDS pour cela c’est pas mal.
Et on rajoute une petite analyse à tout cela que l’on peut éventuellement comparer à d’autres définitions bilingues ou monolingues
Pour moi « geraten » a surtout un sens péjoratif, donc ce n’est pas tant un verbe bouche trou que cela. « on se retrouve dans une situation pire que la précédente ».
C’est l’idée générale, donc il y a toujours des exceptions, et encore une fois, c’est tant mieux.
Le problème dans l’enseignement des langues, ce n’est pas tant que l’on ne parle pas de tel phénomène ou d’un autre, c’est que l’on a ni le temps ni les moyens de familiariser les apprenants non spécialisés à l’observation linguistique sur un grand ensemble de textes choisis convenablement.

Je vais essayer de ne pas m’énerver, mais je ne promets rien.

D’abord, avant de pouvoir sortir un verbe comme geraten dans un cours d’allemand, il ne faut pas que le frigo soit vide. Ensuite, il y plus de mots indispensables qu’il n’y a d’heures de cours dans la vie d’un élève de n’importe quel pays. Tu étais peut-être au fond de ton lit avec la grippe le jour consacré à geraten. Enfin, il n’y a en cours de langue que ce que les élèves permettent d’y mettre, donc prends-en toi à tes petits camarades de l’époque et non aux profs si la progression était trop lente à ton goût. Pour finir avant de m’énerver pour de bon, tout existe à l’école, y compris le lycée où je suis allé et où les deuxièmes langues ratrappaient les premières langue en allemand et en anglais au plus tard fin première. Et pourtant, établissement garanti sans pédagogie réformée. Si tu ne connaissais pas le mot, c’est donc uniquement de ta faute.

Je ne peux qu’abonder das le sens d’Elie ; trop facile de faire porter le chapeau aux autres ; les profs , le système , les bouquins avec leurs choix de thèmes etc, etc.
Faudrait parfois se demander si la responsabilité n’est pas aussi du côté des élèves.
" Il n’y a pas de mauvais élèves , il n’y a que des mauvais profs" ; phrase démagogique s’il en fût , mainte fois entendue ,qui dédoine tous les cancres ou les j’menfoutistes de leurs responsabilités.

Ceci dit, le reste du message d’Oliv ne m’énerve pas du tout, c’est juste sur une phrase que j’ai pris le soin d’isoler.

Dans la série des mots qu’on apprend un peut trop tard, il y a dans mon cas anwandern. Si je l’avais appris plus tôt, ça m’aurait évité de dire oui sans le savoir à une randonnée de weekend dans une Suisse à peine remise des glaces de l’hiver à l’âge de tout juste 18 ans. Le vocabulaire en contexte, y’a qu’ça d’vrai. Je suis pas prêt de l’oublier, le anwandern… Surtout que ce sont les mêmes qui utilisaient herumwandern pour juste un petit tour au lac et retour en une demi-heure. Saloperie de particules séparables.

:laughing: :laughing: :laughing: :laughing: j’adore ta dernière phrase !! :laughing: :laughing:
Oliv92 : Elie a raison… parfois on zappe des mots… parfois on retient des mots que l’on emploiera jamais…

c’est aussi mon cas… Je sais dire objecteur de conscience, mais je cherche toujours le mot pour dire « une couette »,
« une fourchette ».et tant d’autres mots de tous les jours …
c’est tout bête pourtant… mais ça rentre pas ! et c’est pas la faute des prof…
c’est peut-être un peu la faute des mots… Kriegsdienstverweigerer c’est un challenge pour l’écrire,
et pour le prononcer…(c’est la même chose que la petite boite d’allumettes ! )
Gabel… c’est facile à dire… et donc facile à … Oublier !