C’est quoi cette histoire ?
Je suis entièrement d’accord avec ce que dit ElieDeLeuze, les allemands qui tentaient de s’opposer au régime ont les premiers testés les camps de concentration, bien avant la solution finale.
fifititi, en me relisant je me rends compte que je peux paraître abrupte, j’en suis désolée, ce n’est pas voulu. J’ai bien lu ton interrogation concernant ta réaction possible si tu avais été à la place de ton père.
Les lois ont été renforcées justement pour que policiers et militaires ne se réfugient plus derrière les ordres: quand un ordre est manifestement illégal au regard des lois, le policier ou militaire se doit non seulement de ne pas l’exécuter mais également d’en dénoncer son auteur. A défaut il est considéré comme complice voir coauteur.
Par contre Jean Luc je pense que ce principe est plus ancien, j’avais pensé aux années 80 pour la France avec l’avènement de François Mitterrand à la présidence.
Sans excuser qui que ce soit de son comportement, je cherche ici une réponse possible à la question de fifititi
" [i]Pour le reste nécessité fait loi mais je n’arrive pas à croire que nous soyons totalement démunies et totalement irresponsables face à des ordres criminels.
Il doit bien exister un certain niveau entre risquer la court martiale (et donc être fusillé) et commettre tel ou tel acte non ???
Je peux comprendre que dans une guerre l’armée n’est pas un comportement irréprochable mais de là a commettre des crimes il y a quand une sacré différence[/i]."
Je pense que les gens sont différents quand ils sont en groupe et qu’ils subissent de ce fait l’émulation de groupe: ce n’est plus les individus qui réagissent en tant qu’hommes mais le groupe en tant qu’unité. Cela se traduit souvent par un comportement du groupe que tu ne retrouve pas chez les individus le composant quand tu les prends un par un. Un sentiment de force, voir parfois d’impunité peut se développer. C’est également vrai ailleurs que dans la police, il suffit de regarder en banlieue comment cela se passe.
En France, quand un policier commet un tel acte, il passe par 2 juridictions: la cour d’assises (si crime) ou tribunal de grande instance si délit et il y a ensuite la procédure disciplinaire au sein de la police: j’ai vu des policiers relaxés devant le tribunal correctionnel et radié des cadres par le conseil de discipline. La police est plus dure avec ses pairs que la justice.
Jean luc, je suis aussi curieuse de connaître l’histoire dont tu viens de faire allusion
c´est cet affaire óu le ministère de la défense á menti au Bundestag en cachant un rapport de la police militaire allemande.
Ce rapport et une vidéo sont parvenue au « bild », il ne fait aucun doute que des militaires ont parlé.
slate.fr/story/13571/demissi … mbardement. Le rapport du magistrat instructeur met en cause l´état major.
j´ai trouver un excellent article sur « la loi des baïonnettes intelligentes »
Excellent article en effet.
Il s’agit que la démocratie ne s’arrête pas aux portes de nos casernes mais que le soldat reste un sujet responsable et qu’il n’est pas « l’obéissance du cadavre » tel que le concevait les Jésuites.
Merci également pour l’article concernant ce bombardement en Afghanistan dont j’ai cru qu’il était le fait des Américains.
Pour répondre à Tila75 je dirais que je ne suis pas contre l’armée pour le plaisir d’être contre l’armée mais contre un usage que j’estime illégitime de la violence.
Je te remercie pour m’avoir précisé les réglés d’engagement de la police qui relève en effet d’une véritable responsabilité et je sais a quel point le travail que vous faite est difficile.
Je ne reviendrais pas sur les circonstances qui peuvent provoquer telle ou telle réaction, ce qui serait largement hors sujet.
Je me permet toutefois de vous indiquer l’article de wiki qui explique très bien le problème dont j’ai fait mention plus haut.
fr.wikipedia.org/wiki/Torture_pe … g%C3%A9rie
Je me permet également de vous indiquer qu’il n’existe aucune fatalité. La preuve en a été donné par le général Jacques Pâris de Bollardière, Grand Officier de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 1939-1945 (5 citations), Médaille de la Résistance etc… qui écrivait :
« La guerre n’est qu’une dangereuse maladie d’une humanité infantile qui cherche douloureusement sa voie. La torture, ce dialogue dans l’horreur, n’est que l’envers affreux de la communication fraternelle. Elle dégrade celui qui l’inflige plus encore que celui qui la subit. Céder à la violence et à la torture, c’est, par impuissance à croire en l’homme, renoncer à construire un monde plus humain. »
Vous découvrirez sa vie ici.
fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_P% … di%C3%A8re
Je vous souhaite à tous un bon 14 Juillet même pour ceux qui, comme moi, resteront dans leur grand lit douillet.
Et bon courage Tila.
On peut discuter doctement, à perte de vue, entre nous, sur de beaux textes, mais je pense que le noeud de la question, Tila l’a parfaitement évoqué. Tous ceux qui ont été confrontés aux dynamiques de groupes le diront.
En temps de guerre, les repères sont totalement chamboulés…Concernant les donneurs d’ordres,pour un Bollardière qui condamne, combien d’Aussaresses ou de Massu qui couvrent? Comment le combattant de base, dans le feu de l’action peut-il faire la part des choses ?En temps de paix, nous sommes tous de l’étoffe dont on fait les héros.Constatation désabusée.
Edit: mais là, on est en train de dériver vers le problème de la responsabilité en général.
La responsabilité est la conséquence intime de la liberté.
Aussi le monde est ce que nous le faisons.
Léo-Paul Desrosiers
Sans vouloir jouer les héros de pacotille et discuter doctement je pense que le fait que le groupe aliène ma liberté ne m’exonère nullement de ma responsabilité.
Car en définitif c’est bien moi qui viole, tue, déporte, brûle etc et non pas le groupe en tant que tel.
On peut déplorer qu’il y ait eue un seul Pâris de Bollardière et des milliers d’Aussaresses mais il n’en demeure pas moins que lui est resté libre.
La guerre en tant que telle, en tant qu’événement traumatisant, déstabilisant etc ne peut être une excuse à mon comportement car des individus continuent malgré tout à rester irréprochables alors qu’ils sont soumis aux mêmes pressions que les autres.
Donc on ne dérive pas vers la responsabilité en général car c’est bien l’individu en tant qu’individu qui demeure, envers et contre tout, responsable de ses actes.
On a trop entendu ce genre d’excuse pour justifier les pires massacres.
Et quand un type te dit: C’était soit je tuais les types alignés à coup de mitraillette, soit je recevais un balle dans la tête de mon caporal. Tu lui réponds quoi ?
Et pourquoi me poses-tu cette question puisque tu connais la réponse ?