155 La fausse couche:
Un jour, quand je travaillais dans l’hôpital, j’étais le médecin de garde pendant un samedi. J’ai fait mon travail du matin et allais à la cafétéria de l’hôpital pour prendre mon repas. Quand j’ai pris place à table, mon bip sonnait. J’allais au téléphone de la cafétéria et répondais. La médecin de garde de la gynécologie me priait de venir à la salle d’accouchement, car elle s’occupait d’une femme enceinte qui attendrait une fausse couche un peu plus tard. Je ne comprenais rien: « Excusez moi, Madame, mais je prends mon repas, maintenant. Si vous me priez de venir pour une naissance, j’interromprai mon repas tout de suite! Mais pourquoi voulez-vous que je viens pour une fausse couche? Un pédiatre n’a rien à faire avec une fausse couche! » - « Venez vite, s’il vous plaît! » priait la femme. « La mère est dans la semaine vingt-huit de sa grossesse. Elle souffre déjà de contractions. Mais, moi, je ne peux pas ausculter des pulsations cardiaques de l’enfant. J’attends qu’elle aurait une fausse couche. Mais, je veux volontiers avoir votre aide! »
Je rendais mon repas à la serveuse de la cafétéria et la priais de tenir mon repas chaud. Puis, j’allais à la salle d’accouchement. La jeune mère était allongée sur le divan, de temps en temps en gémiante. La confrère se préparait à la naissance. Elle me remerciait gentillement pour avoir interrompu mon repas et être venu comme leur aide. Tout à coup, la jeune mère criait à haute voix, une grande fontaine sortait de son bas-ventre: La poche des eaux était cassée entre les contractions. Au même moment, la mère criait encore une fois, la fausse couche était née explosivement!
Jusqu’à ce moment, j’ai resté dans la salle d’accouchement complètement sans motivation! Pourquoi la confrère m’a rappelé? Un pédiatre n’a rien à faire à une fausse couche. Mais - maintenant, la fausse couche commençait à crier! C’est-à-dire: Il ne s’agissait pas d’une fausse couche - mais il s’agissait d’une naissance! Maintenant, j’avais une décharge d’adrénaline, j’étais stressé! Il me fallait réanimer la petite fille qui était née. Elle était prématurée et avait des problèmes de la respiration. Tout de suite, son teint était bleu. Je la donnais l’oxygène, mais elle ne se remettait pas. Alors, il me fallait introduire un tuyau pour la respiration artificielle. Puis, j’emmenais le petit bébé dans le service de réanimation et le mettais dans un incubateur.
Lundi, mes autres confrères revenaient. Chaque matin, nous avions la remise où le médecin de garde informait les autres médecins sur les évènements de la dernière nuit, et le lundi sur les évènements du weekend. Une de mes confrères aimait bien se moquer d’autres confrères. Quand j’ai rapporté sur l’évènement de la fausse couche, elle commençait à rire à haute voix: « Qu’est-ce qu’elle a dit? Venez à une fausse couche? » Elle ne pouvait pas se calmer, elle riait et riait. Au midi, elle allait à la cafétéria pour prendre son repas. Là, elle racontait à tous les confrères présents que la médecin de garde gynécologique m’a prié de venir pour une fausse couche. Un peu plus tard, cette médecin venait aussi pour prendre le repas, et tous les confrères riaient sur l’histoire. Mais elle niait d’avoir me prié pour une fausse couche. Mais, cela ne l’aidait rien: L’histoire restait dans l’hôpital pour beaucoup d’années. Il suffissait de dire le mot « La fausse couche », et toute l’assemblée commençait à rire pour très longtemps!
Quant à la petite fille, elle s’est reposé peu à peu, elle a appris de boire son lait, quelques semaines plus tard, elle a sorti de l’hôpital, accompagnée par sa mère. Le docteur qui s’occupait de la fille plus tard, l’a souvent adressé à mon chef pour un contrôle. Je me souviens bien: Un jour, elle est venue en poussant son landau de poupée. À ce moment, elle a eu 3 ans.
Grand-Père