Comité d’études des relations franco-allemandes 13/07/2006
Stephan Martens, « La civilisation allemande dans les études germaniques en France: ingénierie et atouts », Visions franco-allemandes, n°8, juillet 2006.
[i]Alors même que la civilisation souffre, de part et d’autre du Rhin, d’une reconnaissance moindre que la littérature ou la linguistique, elle constitue une véritable passerelle entre les études de langue et les sciences sociales : la valeur ajoutée du civilisationniste au plan scientifique est de tenter un exercice de synthèse interprétative globale qui transcende la compartementalisation qui domine encore souvent les sciences humaines et sociales.
La querelle interne sur la manière de concevoir la discipline des études germaniques, commencée dans les années 1970, est loin d’être terminée. La civilisation est porteuse tout à la fois de remise en cause « idéologique » de l’objet et des méthodes des disciplines traditionnelles, d’un engouement pour le décloisonnement, enfin d’un intérêt pour les questions en prise avec la réalité politique, économique et sociale du monde contemporain. Ce positionnement ne manque pas de susciter méfiance et confusion au sein de la germanistique.
Aujourd’hui, il est urgent de s’interroger sur l’avenir de la formation de germanistes français, dont la mission ne peut plus se restreindre à enseigner la langue, voire la littérature, allemande, mais doit s’inspirer largement du rôle d’un médiateur culturel.
[/i] L’intégralité du texte
Concrètement ? Si je comprends bien, ils veulent donner une dimension économique à la « civilisation » ?
Moi, pendant mes études d’allemand, « civilisation » ça voulait dire histoire et culture (littérature exceptée puisqu’elle était enseignée à part). Pour être franche, la plupart du temps, ça veut dire histoire. Parfois « politique » au sens où on peut aborder les institutions des pays concernés.
Il n’y a pas que la langue allemande qui en souffre, mais toutes les autres langues étrangères à la sienne … c’est d’ailleurs ce qui va tuer la langue anglais réduite à une utilisation fonctionnelle.
Stephan Martens analyse les difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants germanistes en France, ainsi que l’urgence qu’il y aurait dans les filières de formation françaises à former et à recruter des civilisationnistes spécialisés, notamment en LEA (langues étrangères appliquées).
( D’ailleurs, entre parenthèses, il définit la civilisation (dont il explique très clairement pourquoi ce terme est très difficilement traduisible en allemand) comme, je cite, « l’ensemble de la vie historique, intellectuelle, économique, idéologique, politique et administrative d’une société. » )
C’est une analyse très intéressante, et qui se lit très facilement. Il y a à peine plus de 10 pages de texte…
J’ai survolé ce rapport (pas le temps de tout lire, désolée). Bien sûr, y’a des choses intéressantes pour qui n’y connaît rien. Mais j’ai l’impression qu’ils parlent un peu de la situation 20 années en arrière, parfois. Et bien sûr c’est bien de recruter des spécialistes, tant mieux, personne va dire le contraire, mais ce que je veux dire, c’est que j’ai jamais eu l’impression qu’on manque tellement de spécialistes de la civilisation. actuellement, dans la filière LLCE, la littérature et la civilisation sont complètement à égalité (ce que n’ont pas l’air de savoir les auteurs). Le nombre d’heures enseignées est le même, les coefficients sont les mêmes, la charge de travail est la même. Les mémoires de maîtrise, y’en a beaucoup qui portent sur la civilisation. J’ai pas été les compter pour savoir si c’était l’égalité à 100%, mais j’ai jamais remarqué de disparité particulièrement frappante. En ce qui concerne la compétence du corps enseignant, il me semble que les profs sont de toute façon polyvalents. Même en cours de langue, on utilise sans arrêt des supports issus de la littérature et de la civilisation (et ce, dès le secondaire, pas seulement à la fac !). Et pour ma part, tous nos profs enseignaient plusieurs matières : grammaire, traduction, histoire, littérature, etc. Après, je ne sais pas si ma fac était une exception, …
Plus haut, je disais que dans ma fac, la civilisation se bornait à l’histoire, mais en y réfléchissant, c’est que les questions du type économique, social et culturel, elles ne font pas l’objet de cours séparés, elles sont abordés au fil de l’enseignement, lorsque l’on étudie ou traduit des articles de journaux, par exemple
Bien sûr que ton impression est intéressante puisque tu es issue de ce domaine (ou en tout cas d’un domaine très proche, si j’ai bien compris, sachant que les abréviations LCCE, etc ne me parlent pas, enfin c’est pas grave). Mais je suppose que seras d’accord avec moi que l’auteur lui a certainement du se baser sur des informations plus complètes (sinon il est difficile de comprendre quel intérêt qu’il aurait à parler de la pénurie de spécialistes dans ce domaine de compétences - c’est qu’il doit très probablement y avoir une réelle difficulté et donc des raisons réelles pour écrire ce qu’il a écrit).
en fait, je crois que ce qu’ils veulent dire, c’est que les profs formés il y a 20 ou 30 ans, à une époque où la civi n’était pas ou peu enseignée, ont du mal à s’y mettre. Mais franchement, c’est pas l’impression que j’ai eue. On a même eu des cours de civi avec un prof qui avait au moins 70 ans, il avait pas l’air spécialement réfractaire à la civi.
D’un côté oui. D’un côté, il lit de drôles de choses parfois, même écrites par des spécialistes… (Je ne dis pas que dans ce cas, c’est forcément mauvais, mais juste que je ne prends pas tout ça comme parole d’évangile). Peut-être que les ressources sont très mal réparties entre les régions/établissements. Mais je dois dire que même au lycée, qui était carrément dans une autre région que la fac où j’ai fait mes études, j’ai eu des profs très cultivés en matière de civi. Ils ne nous l’enseignaient pas en tant que telle, mais simplement ils la distillaient dans les cours. Bon, je sais pas, je suis peut-être tombée que sur des exceptions partout où j’étais… Y’a personne d’autre ici qui a fait des études d’allemand ?
Je m’y mets à septembre (à Strasbourg) et, même si ce moment est un peu loin, je pense qu’après le tronc commun je choisirai bien un master en civilisation. Je ne peux pas juger avec certitude avant de l’avoir essayée, mais il me semble que l’offre de ma fac est assez équilibrée et qu’on y propose des modules intéressants dans les trois orientations.
Ce rapport ne décrit en rien la situation que j’ai vécu à Lyon II dans les années 90. La moitié des mémoires de maitrise était en civilisation. Il faut avouer que c’était aussi les plus mauvais, mais bon.
Sur trois ans, les cours de civilisation comportaient non seulement l’histoire d’Arminius à hier soir, mais aussi de culture politique et sociale des années de division RFA/RDA, un cours d’histoire des idées en licence qui faisait transpirer tout le monde (Fichte, Kant et Nitzsche en VO, ça fatigue), et une dose de questions de société (Rußlandsdeutsche, communautés germanophones des ex-colonies allemandes, minorités germanophones en Europe etc…). Sans compter un cours optionnel sur la musique et la peinture, en licence.
Franchement, j’en ai pratiquement fait une indigestion, de la civi…
Pour ma part je suis en LEA(la filliére dont on parle dans le rapport), et je pense(voir je suis sur) qu’on as moins de cours de civilisation qu’en LLCE. C’est logique, nous devons nous concentré sur 2langues à égales mesures(voir une troisieme en option), tandis qu’en LLCE c’est une seule langue à fond(voir une autre en option).
Par contre j’ai remarqué qu’en LEA la civilisation n’interressais pas beaucoup de monde(dans ma fac en tout cas). On ne peux surement pas faire de généralité avec un cas si peu représentatif, mais je comprends que les gens se plaignent du manque de spécialiste en civilisation issue de LEA.
Je pense d’ailleure qu’ils s’interresse plutôt à la LEA qu’à la LLCE car la LLCE forme surtout pour le professorat, tandis que la LEA ouvre les portes des PME, voir au dessus en fonction du nombre d’année d’étude. Et ce sont ces entreprises qui ont besoin apparament de spécialistes en civilisation allemande.
Pour la traduction du terme, en cours ils utilisent : Deutsche Landeskunde. Ce qui équivaut à : Connaissance du pays (allemagne).
Oui, il s’intéresse surtout aux formations LEA et il finit en souhaitant la création d’un LEA-Civilisation. Je me demande si c’est faisable. Dans le rapport on souligne bien que l’étude de la civilisation concerne « l’ensemble de la vie historique, intellectuelle, économique, idéologique, politique et administrative d’une société », des aspects qui - et corrigez-moi si je me trompe - LEA ont une importance secondaire, car on préfère s’y concentrer sur les langages sectoriels et sur les applications de la langue aux différents domaines de la production et de la technique. Question bête : les entreprises ne feraient-elles pas plus vite de récruter des spécialistes en civilisation issus d’une filière LLCE ?
Oui et non. Les LLCE « purs » (j’entends, pas comme moi qui suis un hybride) sont à mon avis complètement inadaptés à un usage en entreprise (si j’ose me permettre cette formulation).
Moi, la seule idée qui me vient, ce serait plutôt de fusionner les deux filières. J’entends bien que ceux qui veulent être profs (une minorité en fin de compte) pourraient avoir besoin de connaissances plus approfondies en litté par ex, mais ne pourrait-on pas envisager un tronc commun pendant deux ou trois ans pui une spécialisation ? Parce que franchement, à part pour les futurs profs qui seront fonctionnaires toute leur vie et feront toute leur vie la même chose (de la grammaire et de la littérature), je trouve cette cission « littéraires »/« commerciaux » (pour schématiser) complètement obsolète et elle va je pense à l’encontre des besoins des entreprises. Les entreprises n’ont (majoritairement) pas besoin de gens qui ne connaîtraient que la civi ou que le droit ou que la gestion. Elles ont besoin de personnes polyvalentes, par exemple de bons commerciaux trilingues qui soient bien au fait de tous les aspects culturels, politiques, économiques etc. des pays auxquels ils ont à faire.
Tout à fait d’accord avec ce que dit Sonka.
En LEA la civilisation est secondaire. Surtout la maitrise du vocabulaire et des connaissance dans le milieu de l’entreprise, et ensuite de la civilisation.
Les profs sont clair en début de filliére : vous venez en LEA pour aprés pouvoir intégrés des PME ou des plus grandes entreprises si vous etes bons, sinon pour enchainer sur une autre filliere comme le professorat ou le journalisme.
Pourtant je suis sur qu’un mix partiels des 2 filliéres serais positif. Par exemple, integrer des option économiques et sciences social en LLCE, et quelque option littérature pour les LEA. En revanche, bien gardé le shéma d’apprentissage :
LLCE = une langue à fond + 1 en option possible
LEA = 2langues à égal niveau + 1 en option possible
Je connaissais pas ce bi-deug LLCE.
Merci pour la précision petit Papillon
Concrétement je pense que l’on pourrais rajouter des options à la LEA par rapport aux autres filliéres. Dans ma fac, nous sommes la seuls filliéres à n’avoir que 2option possible, tandis que d’autres filliéres peuvent en prendre 3.
Notament en 2éme année on doit en plus abandonné une option pour l’informatique.
Je crois que peu d’universités proposent ce bi-DEUG et c’est bien dommage. Je sais qu’il y a un bi-DEUG anglais/allemand et anglais/espagnol à l’Institut Catholique de Paris (6ème).
Ah oui, je connaissais pas l’appellation bi-DEUG, mais c’est effectivement la même chose que ce que j’ai fait. Je m’étends pas ici, je vois que le sujet LEA/LCE est relancer dans le coin papotage…