J’ai récemment trouvé, dans un texte de N. Hornby, traduit en français, le mot doppelgänger (sosie). Le traducteur a laissé le mot tel quel dans la version française, en précisant qu’il avait été utilisé par l’auteur dans l’original en anglais. J’ai fait une petite recherche sur google et il semblerait que, avec ou sans -ä-, ce mot ne serait pas exclusivement employé par l’auteur de À propos d’un gamin. Il apparaît même au pluriel (formé selon la règle anglaise, à savoir un rajoutant un -s).
Theresa, je viens de relire le topic entièrement… ainsi que ta petite explication… euhhh… et je m’aperçois que j’ai pas tout fait ce qui était demandé. PARDON
Mon enthousiasme a pris le dessus!!! La prochaine fois je lirai bien l’énoncé.
Alors les mots allemands que nous utilisons en français : Trinquer (de trinken)
= Boire à la santé de quelqu’un ou de quelque chose/porter un toast, en faisant si possible s’entrechoquer les verres
Le mot allemand a donc perdu son sens généraliste pour ne retenir que le sens festif en français.
Une fois quand j’étais en vacances dans les Vosges, j’ai entendu
« Attention, ça schlitte! »
Ce qui veut dire "ca glisse " en bon français
Expression qui vient sans nul doute du verbe schlittern (glisser) ou de der Schlitten (le traineau, la luge)
Et en regardant de manière un peu plus approfondi dans le dico, j’ai trouvé le verbe schlitter
= transporter du bois à l’aide de schlittes une schlitte
= traîneau servant à descendre le bois des montagnes, notamment dans les Vosges, et glissant sur une voie faite de troncs d’arbres un schlitter
= Ouvrier qui descendait sur une voie de rondins de bois abattu au moyen d’un traîneau-luge
Je suis en train de réfléchir aux mots allemands qui se sont introduits dans la langue courante française… voire peut-être même dans l’argot, le patois ou le langage familier… parce que c’est là que ca devient interessant, même si les mots ont parfois un peu été modifiés.
Je me demandais si schmouter
= sentir mauvais, puer (langage familier)
ne venait pas de schmutzen (salir, polluer) ou de der Schmutz (la grasse, la saleté)
Même question pour bouquin
= livre en langage familier
qui vient probablement de das Buch
se castagner
=se battre, à noter qu’on dit aussi « prendre une châtaigne ou un marron » c’est à dire prendre un coup (de poing)
qui vient de die Kastanie (la châtaigne, le marron)
Est ce que ca vous semble correct ou est ce que je fais des liens qui n’ont pas lieu d’être?
Même si c’était pas tout à fait dans le sujet, c’est intéressant ta première liste, Orelilou ! Je savais pas pour barbecue et trinquer !
Hmm, tu es sûre de ça ? Tu as des sources là-dessus ?Parce que sans être spécialiste, ça me semble assez loin, à vue de nez…
Pour ceux-là, je pense que ton étymologie est plus fantaisiste, quoique pour bouquin c’est pas impossible. Schmouter, jamais entendu, je pense que c’est régional. Pour se castagner par contre, je n’y crois pas parce que je pense que k/castagn- est une racine latine et que c’est donc plus probablement l’allemand et le français qui ont dévié du latin que le français qui aurait emprunté à l’allemand. Par contre, c’est probablement formé dans la logique qui t’a inspirée (chatîgne au sens de coup de poing)
Oui c’est peut-être régional. Je me souviens d’avoir entendu et utilisé cette expression dans la cour d’école à l’époque… ça schmoute! = ça pue!
Pour le reste (castagner et gagner) je suis aussi de l’avis de Sonka, le rapprochement ne me paraît pas évident.
Je confirme pour ça schmoute, mais c’est trés famillié comme expression.
Sinon au niveau des insultes, j’ai remarqué que l’insulte chwoule(pas sur pour l’orthographe) qui s’emploi de la même façon que l’insulte « pédé », venait de l’allemand « schwule » qui veut dire homosexuel(par contre je sais pas si ça a une conotation en allemand.
Quand j’étais étudiante en école de communication, nous faisions de la linguistique… et nous avons eu un mini mémoire à rendre sur le sujet de notre choix.
J’avais choisi de comparer les langues française et allemande (naissances historiques et implication sur la structure des langues actuelles, interconnexions, différences…)
Je m’étais inspirée de plusieurs livres dont plusieurs très interessants d’Henriette Walter (que je n’ai plus avec moi aujourd’hui… emprunt à la BU oblige). J’ai dû trouver cette référence dans l’un de ces livres :
WALTER Henriette, L’aventure des langues en Occident, Robert Lafont, Paris, 1995
WALTER Henriette, L’aventure des mots français, Robert Lafont, Paris, 1996
En regardant un peu sur le net, j’ai vu qu’elle avait aussi sorti un livre intitulé : L’aventure des mots français venus d’ailleurs (Ca c’est pile dans notre créneau!!!)
Gewinnen
= le W se transforme en G (comme souvent entre langue anglo-saxonne te latine. Ex : die Waffel qui devient la gauffre ou encore der Wächter qui devient le gardien etc…)
= le E devient un A (les lettres sont assez proches dans le prononciation)
= le double N devient finalement GN
J’avais dans un message précédent évoqué le mot « dringuelle ».
En feuilletant l’ouvrage « Les mots des régions de France » de Loic Depecker (Editions Belin),je tombe sur « dringuée ».
dringuée:n.f
Nord-Pas de Calais:argent.Cadeau fait sous forme d’argent.« T’as eut t’nétrenne? » dit-on dans le nord pour demander si l’on a reçu de l’argent pour ses etrennes.Il est alors possible de répondre:« Oui,j’o eu m’dringuée ».La dringuée ou dringuelle,forme répandue jusqu’en Lorraine,est à l’origine la menue monnaie que l’on donnait aux domestiques pour qu’ils aillent boire,le mot étant formé sur un modèle germanique (drinkgeld) en flamand et (trinkgeld) en allemand:littéralement;argent pour boire.