je viens d’être emmerdée par du démarchage à domicile en allemand (pour des conneries !)
même si parle la langue de Goethe, je trouve cela parfaitement gonflé de venir démarcher en France dans une langue étrangère (tout comme lorsque les démarcheurs parlent très mal le français !!!).
la question que je me pose c’est comment je me trouve dans un fichier allemand ?
je reçois déjà énormément de pub en allemand parce que deux compagnies aériennes que j’utilise ont vendu leur fichier d’adresses mail où je figurais (pour l’une cela ne m’étonne pas trop, c’est tout à fait leur style, pour l’autre c’est une déception car je pensais que c’était une compagnie sérieuse et éthique).
la question est : est-ce qu’il y a eu vente des numéros de téléphone par cette même compagnie ou est-ce que les allemands se disent qu’il n’y a pas de problème pour prospecter en Alsace dans la langue de Goethe ?
Beaucoup d’Allemands sont persuadés que l’Alsace est germanophone. A la différence du Sud-Tyrol, l’Alsace n’a pas connu la terreur fasciste visant à l’éradication de la langue allemande. (oui, je sais, une terreur pire encore en Alsace, mais qui visait l’éradication du français). Après la première guerre mondiale, les rares touristes allemands qui osaient s’aventurer au Sud-Tyrol marchaient sur des oeufs. Cette peur est restée jusqu’à une date récente dans les médias allemands, qui ne s’étaient pas rendus compte entre temps que les championnats du monde de biathlon n’avaient plus lieu à Anterselva, mais à Antholz. D’ailleurs, Anterselva n’est plus mentionné sur les bannières publicitaires.
En ce qui concerne ton démarchage depuis l’Allemagne, je pense que si tu t’y rends souvent et que tu y fais des achats, on a certainement tes données quelque part, à moins que tu ne paies de façon anonyme, en cash. Sinon, tu es repérable. Pourquoi ceux qui ont quelque chose à cacher paient-ils en liquide?
En effet, en Alsace, c’est la république qui s’en est chargé. Bien plus efficace.
Pour le « taux de germanitude » de l’Alsace, pensez que dès que l’on parle avec un accent allemand, les vendeuses passent à l’allemand. Même dans une simple patisserie de Colmar, le simple fait de négocier le nombre pour la commande en allemand avec mes compagnons de voyage a fait passer la patissière à Goethe même si je lui ai parlé en français.
Mais cela ne devrait plus durer longtemps, cette génération babyboom sera à la retraite dans les dix prochaines années et toutes les patisseries du pays parleront français. Si deuxième langue il y a, ce ne sera pas l’allemand, et pas forcément l’anglais non plus.
pas ceux qui viennent en vrai et qui constatent que l’allemand est depuis longtemps tout juste une langue étrangère, éventuellement apprise à l’école (derrière l’anglais et l’espagnol qui est plus répandu comme LV2 que l’allemand).
pour le reste, je ne suis pas d’accord avec toi.
il y a eu maladresse dans la manière.
l’idée était que tout un chacun puisse rapidement parler la langue de la république par la méthode « directe ».
c’était une idée très généralisée à l’époque qu’il fallait une langue commune pour conforter le sentiment d’appartenance à une nation (pas seulement pour l’Alsace, mais aussi pour les bretons, les basques,…), pas du tout propre à la France.
or quelle meilleure manière eux yeux des français que d’imposer la langue à l’école et dans la vie publique pour accélerer le mouvement ?
les alsaciens en 1870 ne parlaient pas plus le Hochdeutsch.
s’il est de bon ton ici de rappeler que dans les milieux ruraux le français était peu utilisé avant 1870, il ne faut pas oublier qu’au contraire dans les grandes villes (de l’ex décapole notamment), le français était largement utilisé même par les classes modestes (rien que pour travailler autant pour les fonctionnaires français que pour les familles bourgeoises). c’est pareil dans le Tyrol du Sud : au bout de 100 ans, en milieu urbain, tout le monde que ce soit sa langue maternelle ou sa première langue étrangère parlent italien. Imagine dans 250 ans…
l’Alsace est française depuis 350 ans à part 2 exceptions (où le français a été diversement interdit, beaucoup plus la 2e fois que la 1ère d’ailleurs où le français était chic même pour les allemands venus de « Vieille Allemagne »).
techniquement, à part ces 2 exceptions, elle n’a jamais été « allemande » à proprement dit mais une mosaïque de villes indépendantes et possessions d’une multitude de princes germaniques. c’était un vaste puzzle effectivement germanique.
depuis 1992 et sous l’impulsion de l’Europe, les langues régionales sont promues et il y a retour au bilinguisme qui est purement théorique, car on utilise la même méthode qu’autrefois : la méthode directe. re-
c’est très bien sur le papier, mais dans la réalité, cela ne fait pas de petits alsaciens bilingues.
curieusement, pendant que l’allemand était soi-disant « interdit », il n’y a jamais eu autant de personnes parfaitement bilingues.
De toutes façons, rares étaient les gens en Allemagne à parler Hochdeutsch en 1870. Tout comme en Italie l’italien en 1860. Un costume des dimanches reste un costume des dimanches.
Quand je traine un peu dans le sud du Bade aux alentours de Bâle, je constate que le Hochdeutsch n’est toujours pas parlé partout en 2011. J’ai aussi des preuves de l’absence de Hochdeutsch dans certains coins en Hesse en 1991-1995, en Saxe l’an dernier et en Franconie ce matin (une émission télé qui a retenu mon attention sur BR pendant 10 minutes pour raisons linguistiques).
Bref, les Alsaciens ne sont pas des Allemands comme les autres, mais ils sont des germanophones comme les autres. Je ne vois donc pas pourquoi les Allemands feraient de différence, quitte à être déroutés par du français dans les grandes villes. Je répète cependant que parler français à Colmar n’a rien d’une nécessité. A Mulhouse, si.
J’habite à l’extrème périphérie de l’aire linguistique germanophone. Ici, jadis, les gens parlaient un patois roman :" le welche", assez prôche des patois lorrains. Il y a d’ailleurs régulièrement des « tables de patois » dans tel ou tel village.Aujourd’hui, seul de très vieilles personnes le parlent encore authentiquement.
Quand je descends de mes montagnes, il me suffit de faire une dizaine kilomètres pour entendre des gens parler alsacien, ce qui est toujours un plaisir pour moi.
Mon constat personnel , qui n’a pas valeur scientifique; dans mon super marché, j’ai l’occasion d’entendre des trentenaires, quadragénaires, quinquagénaires et au- delà parler alsacien (clients et caissières compris) s’entretenir avec aisance en dialecte. La tranche des vingt ans comprend le dialecte , mais répond en français. C’est peut-être ça qui nous signifie la mort annoncée du dialecte.
Les spécialistes font toujours remarquer la permanence du dialecte dans le nord (Unterland) et sa disparition plus intense dans le sud (Oberland.)Si quelqu’un a une explication à ce phénomène §
la vraie question est quand est-ce que l’Alsace avec son parler d’origine germanique (mais largement matinée d’autes langues depuis le Moyen-Age) s’est sentie française (et parfois plus française que française). pourquoi en 1870 cela n’a pas été « retour au Heimat » comme l’aurait voulu les prussiens.
oui, cette complexité entre deux cultures me passionne.
bien entendu comme toute personne interessée par l’identité alsacienne, je suis amenée à rencontrer des nostalgiques de l’Alsace germanique (il y a 20-30 ans je ne savais même pas que cela existait).
désolée Michelmau, c’est évidemment un racourci qui n’est pas à 100% vrai, mais il y en a.
sinon après enquête il y a de fortes chances que ce soient les irlandais qui soient en cause !!!
j’ai jamais signé que j’autorisais à diffuser mes informations personnelles.
C’est visible déjà par la toponymie. Si les Ober-, Mittel- et Nieder- sont restés en Basse-Alsace, ils ont totalement disparu en Haute-Alsace, où l’on trouve -le Haut et -le Bas. Par ailleurs, le 67 est, si l’on excepte Strasbourg, largement plus rural que le 68, plus industrialisé et plus ouvert à la main-d’oeuvre extérieure. Mulhouse, comme le faisait remarquer Elie, est une ville essentiellement francophone, à la différence de Colmar.
Par ailleurs, la Basse-Alsace se prolonge historiquement par la Lorraine thioise, tandis que la trouée de Belfort fournit un accès plus facile avec le monde francophone.
Quant à la question de Lalilou sur l’Alsace allemande, c’est pareil que la Suisse « allemande ». Non, les Alsaciens n’avaient pas conscience d’appartenir à l’« Allemagne », entité très vague, contrairement à la France, tout comme les Suisses n’ont jamais eu conscience ou un besoin d’appartenir à un Etat panallemand. En Romandie, on disait d’ailleurs « les Allemagnes ». Cette dénomination plurielle est d’ailleurs usitée dans la plupart des langues slaves pour des pays unifiés tardivement tels que l’Allemagne et l’Italie, comme on disait « Provinces Unies » et par la suite « Pays-Bas ».
au moins la demoiselle parlait parfaitement allemand.
contrairement à certaines personnes qui démarchent en français et qu’on en comprend même pas.
parfois c’est parce que les centres d’appels sont délocalisés.
ou alors des petites boites qui pensent qu’avec un français approximatif on peut donner envie d’acheter des produits locaux.
c’est très dommage dans les 2 cas, car déjà c’est énervant d’être démarchée à tous bout de champ, mais quand il faut faire un effort significatif pour comprendre ce que la personne essaye de dire.
et même si le procédé de R… m’énerve, cela me rassure quelque part que ce ne soit pas une entreprise qui considère que l’Alsace est une annexe de l’Allemagne.
La région óu tu habite , dépendait du duché de lorraine , puis du département des Vosges avec Schirmeck .En 1870 les Vosges ont perdu les cantons de Saale et Schirmeck. C´est pour ça qu´on y parlait le français , plus exactement un patois lorrain.
au 5e siècle, toute l’Alsace parlait ce Welsche qui ensuite s’est perdu peu à peu sauf dans les vallées reculées (comme les langues rhéto-romanes qui se sont maintenues que dans les vallées difficiles d’accès).
par contre moi je reviens de l’Outre Forêt. le dernier bastion où l’on peut se demander si on est bien en France … même en 2011. c’est le contraire de Kehl, côté colonisation. ou c’est juste l’effet fête du muguet ???
Oh tu sais, je crois qu’on va malheureusement finir par être obligés de faire une croix sur nos données personnelles. J’ai déménagé récemment. Et peu de temps après mon déménagement, alors que je n’avais encore donné mon adresse ni mon téléphone à personne, mon mari reçoit sur son portable un appel nous proposant des trucs pour notre nouveau logement. J’ai donc demandé à « l’opératrice » d’où elle tenait mes coordonnées, elle me dit « vous les avez sûrement données… » « Non non, je ne les ai données à personnes » et bien embarrassée, elle a été contrainte d’avouer : « c’est EDF qui nous fournit les coordonnées lors des déménagements ».
Moi non plus je ne les ai jamais autorisés à quoi que ce soit, mais ça me serait jamais venu à l’idée qu’un organisme public et pour ainsi dire obligatoire puisse vendre mes données !