Forum franco-allemand sur l'apprentissage

L’apprenti européen

Questions des apprentis au gouvernement lors de la 11ème Rencontre sénatoriale de l’apprentissage 2010
Le 11 mai au Sénat, des apprentis français et allemands étaient invités à reproduire une séance de questions au gouvernement comme celles auxquelles participent habituellement les sénateurs. Les jeunes interrogeaient Laurent Wauquiez, sécrétaire d’Etat chargé de l’emploi et Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé du commerce, de l’artisanat et des PME, sous la présidence de Gérard Larcher. Le thème « Apprentissage France-Allemagne: regards croisés », abordait le rôle de l’apprentissage dans les deux pays, les bilans et les perspectives de mobilité des apprentis entre l’Allemagne et la France.
La France est actuellement le deuxième pays de l’Union européenne en nombre d’apprentis, après l’Allemagne.
1,6 million d’apprentis en Allemagne où il existe une orientation précoce des jeunes soit vers le lycée, soit vers la voie professionnelle et en particulier l’apprentissage. Dans ce pays où le système éducatif reconnaît une grande valeur à l’expérience professionnelle les apprentis représentent 70 % des jeunes en formation professionnelle (30 % en France)

Cela fait longtemps qu’en Allemagne on considère l’apprentissage comme une voie d’excellence. En France, la valorisation de l’apprentissage est très récente.

source article http://www.lapprenti.com/articles/article_auto.asp?rubnews_id=28&js=2#238

trés interressant,mais je laisse la parole aux autres.

jean luc :wink:

Apparament les autres ne veulent pas trop s’exprimer. :laughing: :laughing:

En tout cas d’après cet article l’apprentissage et la formation par alternance est plus développé en Allemagne qu’en France , les jeunes allemands semblent plus proche du monde du travail que les jeunes français .

Je découvre seulement ce fil.
En tant qu’ancien prof (je précise, en collège), je peux témoigner du fait que dans les conseils de classe, on orientait les élèves qui avaient les possibilités intellectuelles, vers des études longues. Il fut un temps , en effet, où on pensait que plus un élève avait de diplomes, plus il avait de chances de trouver un emploi sérieux. Peut-on en rendre le système éducatif responsable ? Aujourd’hui, je connais des ingénieurs trés diplomés ,au chomage, et des techniciens ,moins diplomés, qui trouvent du boulot.Peut-être parce que dans certains domaines, cela revient moins cher aux employeurs de payer des gens moins diplomés pour le même boulot.
En suivant les infos alldes, je constate que l’Allemagne a un déficit de 10.000 emplois en ce qui concerne les métiers de l’artisanat , à tel point que , je ne sais plus quelle autorité conseille aux jeunes qui veulent s’engager dans ce type de filière à aller suivre une formation à l’est du pays, où la demande est plus importante. Donc, le même problème existe en Allemagne. J’ignore si l’ampleur du probème est plus grande en Allemagne ou en France, mais le problème existe dans les deux pays.
:wink:

c´est normal,ne t´inquite pas,pour beaucoup des mes sujet c´est pareil. :laughing:

jean luc :wink:

pour ce que j’en sais, j’ai pu voir que l’apprentissage en Allemagne n’était pas dévalorisé, alors qu’en France, faire un apprentissage signifie souvent « pas assez intelligent pour faire autres choses qu’un apprentissage »…
Les parents y sont parfois pour quelque chose "je refuse qu’il fasse un apprentissage !!! "… les ados ont parfois une autre vision de la vie, ils recherchent à mettre en pratique la théorie qu’on leur apprend, et ne veulent pas rester que dans la théorie (ce qui est souvent le cas d’étude « longue »)… je comprends le fait qu’allier la pratique et la théorie procure à certains ados une facilité de compréhension qu’ils n’auraient pas si les cours n’étaient que théoriques :wink:

Pour ma part, je pense que toute filière est bonne, si l’élève est motivé pour la faire… …

Petite histoire …
je connais un élève qui en 5ème, école privée, n’était soit-disant « bon à rien, et ne ferait jamais rien de sa vie »…
Il a eu son BEPC… puis son CAP… puis a fait une première adaptation, a passé le bac, l’a eu avec une mention AB, a passé un BTS… l’a eu… et il est actuellement en… Licence…
Bien sûr il est passé par un CAP (donc apprentissage), mais au total… s’il obtient la licence, il pourra mentionner 5 examens réussis sur son CV… c’est tout de même pas mal pour un « Bon à rien » :wink:

Valorisons l’apprentissage s’il convient à l’élève ! le but de l’école c’est d’enseigner, et de faire en sorte que les élèves aient un bon niveau, et des connaissances… Si c’est l’apprentissage qui doit donner à certains ces connaissances, alors fonçons !!!

je connais un cas semblable, Haupschule,filière professionnel,cap,maintenant il se prépare pour devenir Meister(chef),il y a un an un ancien lui demande son aide pour régler sa machine (nouvelle),tu prend ma machine , je règle la tienne, 10min plus tard le chef passe , et discute avec lui, puis avec les anciens, une semaine plus tard il est nommé chef d´un groupe de 10 machines, et l´entreprise l´aide pour faire son Meister, Le Meister peut devenir responsable de production ,ou d´un atelier complet, ou comme prof et de transmettre son savoir.

jean luc :wink:

Je ne me souviens pas avoir connu de parents d’élèves qui voulaient bien que le petit fasse un apprentissage. Tous pays confondus, et j’en connais cinq.
Le petit chou est toujours un génie, alors on donne une chance, puis deux ,puis trois, puis quatre… il finira bien par avoir le bac, le petit chou, sans jamais se poser aucune question.

Dites-vous bien que ce ne sont pas les parents les plus intelligents qui ont le mieux réussi financièrement. Alors comment dire à ces parents que leur gamin est limité intellectuellement ? Le concept même de limitation intellectuelle est complètement tabou chez les profs depuis 30 ans, alors comment faire pour mettre un mot sur les dissertations catastrophiques que je suis obligé de surnoter pour ne pas me faire engueuler par mon école ? Car évidemment, si les élèves sont nuls, c’est de la faute du prof… ne pensez même pas à rendre les élèves responsables de quoi que ce soit, car tout le monde est censé réussir avec une pédagogie adaptée.

ET BEN NON !!!

Mais on ne peut pas le dire. Donc on ne dit rien. Comme on ne peut pas parler de la baisse du niveau non plus, les profs ne disent vraiment plus rien. Et c’est précisément ce qu’on leur demande. CQFD.

remarque:
meister,ça ne veut pas dire chef.
c’est maitre artisan!! en allemagne il faut deux à trois ans pour obtenir ce diplome.
faut étre intelligent pour ça,chef peut étre importe quel plouc… :mrgreen:

c’est ce que ma tante (ancienne prof) n’arrete pas de me dire :unamused:
Et il parait que pour le bac des directives sont données à l’avance pour atteindre un pourcentage de réussite coute que coute.

Pour en revenir aux diplomes en général , il est clair que pour exercer certains metiers , avocats , médecins , il sont indispensables ,et heureusement .

Mais pour des métiers comme le commerce, le btp , la restauration je connais des personnes sans aucun diplome qui ont réussi en apprenant sur le tas.
On apelle ça des autos-didactes je crois.
Je connais quelqu’un dans mon entourage qui avec un cap mécanique à ouvert une chaine de restaurant et ça marche très bien pour lui ,d’ailleur on ne se prive pas question voiture et sa maison est plutot sympa :wink:

Pourtant passer de l’huile de vidange, à l’huile de friture c’est un tout autre métier

Après je ne dévalorise pas les diplomes, mais je pense qu’un diplome ne fait pas tout.

mamath… exact le diplome ne fait pas tout ! il suffit de voir le nombre de personnes qui sont en activités à 40 ans, avec un boulot qui n’a rien à voir avec les études qu’ils ont fait étant jeunes :wink: le tout c’est de réussir dans la vie, apprentissage ou « cul sur les bancs de la fac » on s’en moque… il faut juste donner aux jeunes les moyens d’apprendre avec les possibilités intellectuelles qu’ils ont…

Elie : tu as parfaitement raison, les parents voient toujours en leurs enfants la réussite qu’ils n’ont pas eu, et envisagent pour leurs enfants les études que eux n’ont pas pu faire… Les profs n’y sont pour rien là-dedans… Par contre la dévalorisation de l’apprentissage (en France) est certainement du à un état qui a valorisé à outrance le bac, au détriment des autres diplomes existants…
c’est dommage…

Exact maîtres artisan, et quand tu travaille dans l´industrie automobile , tu passe chef (contremaitre) 3 ans d´étude pour le CAP+2á 3 ans pour être meister.
la formation goûte 2000 á 3000e par an.

jean luc :wink:

Moi, plus rien ne m’étonne: Ma soeur, à la fin du collège, on lui a dit de faire un CAP coiffure. Elle est juriste.
höhö…

C’est vrai que les filières BEP/CAP sont totalement dévalorisées en France, je sais pas ce qu’il en est en Allemagne… d’autant qu’en France l’accès aux études supérieures est beaucoup plus facile et universel qu’en Allemagne. Pendant qu’un élève français paie sa première année de licence environ 120€, l’étudiant allemand, dans l’université où je suis, paie 700€… le semestre. Donc forcément en France il y a plus d’étudiants, et surtout une bonne partie de gens qui ne sont pas du tout faits pour la fac, mais qui y sont quand même (j’ai un très bon exemple dans mon entourage).

En RDA, il y avait la filière combinée « apprentissage + bac », pour les élèves qui montraient des dispositions pour l’étude, et qui néanmoins étaient intéressés par un métier technique.
De toutes façons, l’école unique de 10 classes (POS, Polytechnische Oberschule) était, comme son nom l’indique, une école d’enseignement général qui donnait une large place au travail pratique. A l’issue de la 10e classe, c’était la filière de l’apprentissage en école technique (Fachschule), ou le lycée (EOS, Erweiterte Oberschule, 12 classes au total).
Ce qu’il y avait de curieux, c’est que l’on avait introduit bien avant les USA le système de gestion de la classe sous la responsabilité du professeur. Un bon professeur devait être à même d’atténuer les différences de niveau entre les élèves, en forgeant un collectif homogène.
(Pour ma part, je faisais plutôt dans la formation continue des professionnels :mrgreen: )

C’est clair qu’en France c’est complètement aberrant, tout le monde fait semblant de découvrir que les études longues ne sont pas forcément professionnalisantes. Après on vient nous servir aux infos l’histoire de Sylvain, 24 ans, qui a un master en histoire comparée de la pêche au cendre argenté dans le delta du Mékong pour illustrer les problèmes d’emploi chez les jeunes. Il faut sérieusement penser à un introduire un numérus clausus parce qu’en sciences sociales il y a certes quelques débouchés intéressants, mais comparé au nombre d’élèves qui s’inscrivent dans ces filières c’est une goutte d’eau. Seulement à chaque fois qu’on en parle, c’est la levée de bouclier chez les syndicats étudiants comme l’Unef (qui en tiennent une sacrée couche). Pourquoi en médecine ça ne fait hurler personne ? Pourquoi l’entrée sur concours des écoles d’ingé et de commerce tout le monde trouve ça normal ? Vu que de toute façon il y aura un tri à la fin (concours d’IUFM, aggrégation etc.) autant trier à l’entrée ça leur fait gagner du temps et de l’argent.

A coté de ça il y a des délais pas possibles en menuiserie, charpenterie, ébenisterie, plomberie, etc. parce que les mecs sont surbookés. Il est là le boulot, et l’argent aussi par la même occasion, parce que ce genre de savoir-faire se monnaye cher, voire très cher. Le credo m’a l’air d’être « tout plutôt qu’un travail avilissant où je vais devoir me servir de mes mains ».

Parfaitement, Solal.

En plus, c’est comme partout (mais personne ne peut le dire car non politiquement correct…), ces débouchés n’iront qu’aux meilleurs, donc tous ceux qui sont là « faute de mieux », ils n’auront rien…

la sélection c´est un mot tabou en France, on préfère emmener tous le monde jusqu´a l´université, t´en pis si la moitié des diplômés sont au chômage.

jean luc :wink:

c’est interessant de voir votre franchise , ce que vous pensez vraiment du système éducatif français.
ça change de l’hypocrisie de nos politiques. :laughing: :laughing:

comme quoi j’ai bien fait de créer ce fil :wink:

la veritée est simple en France 150 000 eleves sortent chaque année sans diplomes soit 1/5.

jean luc :wink:

comment peut-on « atténuer » les différences de niveau ? on peut rendre les élèves les plus intelligents moins intelligents ? ou les empêcher de progresser ?
et puis c’est quoi un « niveau » ? les gamins sont tous différents ! pas forcément adaptés à un moule scolaire unique !
alors en France aussi on « atténue » les niveaux en essayant de niveler par le bas (ce serait louable si on augmentait le niveau des plus faibles).
au lieu de donner à chacun une chance dans ce qu’il aime faire.

la dévalorisation des filières techniques et artisanales est totallement abérrante.
certains élèves scolairement faibles y trouvent un nouveau souffle et s’épanouissent.

mais faut-il n’y mettre que des élèves faibles ? au risque d’en faire des « voies de garage » (où il est difficile d’avoir un contexte serein pour travailler).
on peut être intellectuellement fort et aimer travailler de ses mains (non tous les intello n’ont pas 2 bras gauches).
mais les profs réchignent à laisser des élèves « forts » s’orienter vers des voies qu’ils jugent « indignes ». c’est stupide.

remarquez, il y a maintenant des CAP de coiffure (je cite un exemple) dans des écoles privées … post-bac.