Je ne voulais même pas être méchant avec le type 3. Ce sont des ados qui ont tellement de choses dans leur tête au niveau personnel que l’école ne trouve pas vraiment de place. J’ai moi aussi dû faire avec cette tendance, malgré mon côté premier de la classe superanalytique littéraire. J’ai pris l’habitude de dire fatigué au lieu du traditionnel et en général injuste paresseux. Les p’tits cons, c’est type 4. D’ailleurs, dans ma carrière, c’était essentiellement des p’tites connes. La parité progresse.
Mes petites catégorie, c’est du bricolage. L’idée générale, c’est que le prof sus-cité qui rejette les tableaux a tout aussi tort que ceux dont la note du trimestre est composée à 80% d’interros surprises sur les tableaux.
J’ai tendance à attendre que les élèves manifestent le besoin de comprendre la grammaire des déclinaisons. Autant pour les verbes, ils n’ont pas le choix, autant pour les petites terminaisons un peu de partout, je n’insiste pas trop. Je saute sur les occasions. Arrivé en seconde, ils se rendent comptent qu’ils ne peuvent plus progresser sans y regarder de plus près. En attendant la révélation, je trouve que la priorité est ailleurs. Ne vous méprenez pas, je reprends, je montre les différences, je joue souvent des jeux de mots involontaires pour visualiser les choses, mais j’attends que ça fasse effet. En France, évidemment, dans les premières années d’apprentissage, on ne peut pas faire l’impasse non plus, je le comprends bien.
Elève: Sie geht in der Schule.
Elie: ach so, einmal die Treppe hoch, einmal runter, überall rum in der Schule?
Elève: nein, sie geht dahin.
Elie: Richtig! sie geht in die Schule… blablabla
Comme quoi, sans avoir l’air d’y toucher, on en revient toujours aux exemples concrets!
Je voulais dire que pour ma part, le but de tout enseignement, que ce soit l’apprentissage d’une langue, l’instruction militaire, la conduite automobile, c’est de forger des automatismes, des réflexes. On apprend d’abord comment ça marche, le pourquoi du comment, et on passe à la pratique, répétée aussi souvent que c’est nécessaire pour que ce soit bien acquis, que les réflexes fonctionnent sans y penser (wie im Schlaf!), et l’esprit et l’attention sont disponibles pour des choses plus importantes.
Le tableau est utile comme référence. En cas d’hésitation, un coup d’oeil sur le tableau permettra de lever un doute et de confirmer l’impression que l’on était sur la bonne voie (ah oui, là, il y a mouvement, donc accusatif…). C’est ainsi que je voyais les choses, au lieu d’un apprentissage par coeur rébarbatif.
L’acquisition d’automatismes est essentielle, pour ne pas se planter au beau milieu d’une phrase quand vous êtes en conversation avec quelqu’un (rien de plus déprimant que de buter sur l’obstacle d’une déclinaison ou du choix d’un cas alors que vous êtes en train d’emballer sec en jouant de tous les registres de la séduction). C’est la même chose quand vous passez votre permis, si vous vous poser tout à coup la question de la décomposition des mouvements synchronisés (j’embraye ou je débraye, là?) en regardant vos pieds et votre main au lieu de regarder devant vous, vous allez caler, c’est sûr.
Je vous ai fait part de mon point de personnel. Pour les petits nouveaux ici, je préciserai que je ne suis pas enseignant, et que je n’ai aucune aptitude pédagogique. Avec moi, c’est pratiquement « marche ou crève », mais j’ai été formé à la dure école de la montagne.
Je n’arrive pas à comprendre la différence entre adjectif épithète et attribut, à part que l’attribut se place après le nom et l’épithète avant mais à part ça
Si une âme charitable traine dans le coin svp
Pour faire court et simple (simpliste ?); un adjectif épithète fait toujours partie d’un groupe nominal, alors qu’un adjectif attribut est « indépendant ».
PS; d’accord avec Andergassen sur le côté acquisition d’automatismes et de reflexes, particulièrement au niveau premier cycle! Il faut prendre très tôt les bons reflexes.
Tous les profs ne sont pas d’accord là-dessus…il faudrait favoriser la créativité de l’« apprenant » et surtout ne pas le « dégoûter » par des exercices par trop répétitifs. Créativité, je veux bien, sûr qu’il ne faut pas décourager les « apprenants » à une époque où tout doit s’apprendre dans la joie et la facilité.
… et c’est là que le sauvetage de ShoTo entraîne une victime, car j’avoue que je ne comprends pas l’indépendance de l’attribut. Ce que j’ai gardé de ma grammaire c’est l’introduction de l’attribut par les verbes être, sembler (?)
Pour revenir aux déclinaisons, n’est-il pas plus simple de les apprendre comme les allemands - tout comme les russes - en posant des questions ?
Une autre question qui me brûle … les doigts : ne pensez-vous pas qu’il est plus facile d’apprendre une langue étrangère lorsque l’apprentissage se fait dans la langue même ?
Venant du Mali, je n’ai aucun souvenir de m’être servi de ma langue maternelle pour apprendre le français. Et après le Bac, j’ai été en URSS et l’apprentissage de la langue russe se faisait également en russe. Et tout cela a l’air d’avoir bien marché.
Bon, pour couper court:
Nous parlons ici des fonctions de l’épithète et de l’attribut en allemand, puisqu’en français il n’y a pas de différence entre les deux sur le plan de l’accord en genre et en nombre, tandis que la différence est essentielle en allemand, et pose donc problème aux francophones.
Français:
épithète: un homme gentil, une femme gentille, des gens gentils
attribut: cet homme est gentil, cette femme est gentille, ces gens sont gentils
Dans les deux cas, accord en genre et en nombre
Allemand:
épithète: ein netter Mann, eine nette Frau, nette Leute (accord en genre et en nombre)
attribut: dieser Mann ist nett, diese Frau ist nett, diese Leute sind nett (invariable)
Merci pour la réponse et j’avais un peu compris le sujet.
Je me demandais tout simplement s’il n’était pas plus difficile de comprendre un point de la grammaire allemande en l’expliquant par un autre point de la grammaire française que l’on a oubliée ?
Et c’est bien ce que je vois autour de moi. J’ai eu récemment un lycéen de 2nde qui après 5 ans d’allemand n’arrivait toujours pas à comprendre les déclinaisons jusqu’à ce que je lui ai proposé d’utiliser un livre allemand.
Quant à ta proposition concernant l’apprentissage des déclinaisons par la question, c’est exactement le même problème : ça marche sur les Allemands et les Russes car eux n’apprennent pas la déclinaison, ils la connaissent ! Quand tu connais déjà la réponse, c’est facile de poser la question, mais quand tu ne connais ni la réponse ni la question, ben tu ne fais que tourner en rond…
Je me sentirais frustré de ne pas apprendre une traduction « exacte » au début, parce qu’une traduction est, je pense, équivalente à une explication précise du terme. Je n’aurait pas du tout apprécié ne pas pouvoir faire de lien entre les deux langues.
Noch eine Frage!
En francais, on nous apprend toujours un adjectif et attribut après les verbes être, paraitre, sembler, devenir…
Est-ce aussi le cas en allemand. Y’a t’il d’autre verbe que « sein » qui fonctionne avec le nominatif?
werden: er wird ein guter Mann???
le problème des déclinaisons, il est peut-être tout simple… si au début on apprenait ce qu’est une déclinaison à un élève français qui ne peut pas connaître la déclinaison, puisque l’on ne décline pas en français, si on lui expliquait le pourquoi du comment on décline, avant d’apprendre Der Den Dem Des, peut-être que l’on y arriverait plus facilement…
Si ce que tu veux dire c’est qu’il ne faut jamais comparer sa langue maternelle, et la langue que l’on apprend, alors je suis d’accord avec toi !!! certaines choses ne peuvent pas s’expliquer en faisant une comparaison avec sa propre langue. L’idéal lors d’un apprentissage d’une langue, serait de pouvoir oublier sa langue maternelle… mais… c’est pas évident
Cela va dans le sens de ce je pense en effet. Faire référence systématiquement à sa langue maternelle doit peut-être nuire à la malléabilité du cerveau et l’empêcher de switcher sur l’autre langue en captant les bons codes en quelque sorte – j’ose avoir le culot de m’avancer dans un domaine dont je ne suis pas du tout spécialiste ! Et c’est sans doute cela qui nous énerve par moment et on peste en accusant l’autre d’avoir une langue difficile et on ose même parfois lui reprocher pourquoi il n’a pas adopté les mêmes règles de grammaire que nous.
Dire que les allemands et les russes n’apprennent pas leur déclinaison et qu’ils le savent est un peu exagéré. Et Sonka sait mieux que moi que la formalisation de tout ce qui est appris de façon naturelle – j’aime pas le mot su – se fera à l’école en un moment donné. Ce qui permettra d’effacer les doutes et les approximations et s’aventurer de plus en plus dans les profondeurs de sa propre langue.
Et comment pensez-vous que les classes NF au collège (regroupant les élèves de nationalités différentes) fonctionnent en France ? D’après ce que je sais, les cours sont entièrement en français et beaucoup d’élèves sont rapidement intégrés dans les classes normales.
Il faut faire les deux. Penser à sa langue maternelle, ou autre, pour l’étude - et oublier tout ça pour la pratique. Je n’aime pas trop la mode du « je parle sans comprendre ». Quand je fais une séance des questions de grammaire (sous le modèle des cours d’éducation sexuelle, ça les amuse), c’est fou ce qu’ils s’intéressent aux déclinaisons tout d’un coup. En fait, les élèves font semblant de ne pas s’intéresser à la grammaire car c’est difficile d’accès (cela demande un certain effort d’abstraction), mais sont fascinés par elle (ils sont fiers d’ycomprendre quelque chose quand ils y arrivent).
Donc voila, on s’aide comme on peut quand on apprend une langue. Il faut savoir prendre le temps de comprendre, et savoir avoir le courage de se jeter à l’eau aussi.
Nun liebe Jungs und Mädels, heute wird Euch Elie von ganz unanständigen Dingen berichten, über die man selten in der Öffentlichkeit spricht. Die aber doch jeder heimlich braucht. Und die ganz natürlich sind. Genau, ich spreche von den starken und schwachen Verben. Heute wollen wir den Kampf mit ihnen aufnehmen. Es kann aber auch sein, dass Ihr genauer wissen wollt, wie ein attributives Adjektiv aussieht. Oder wie man am besten Fallfehler verhüt…ööhhh vermeidet. Elie wird Euch auch darüber aufklären!
Mais non, juste le truc des questions anonymes. Dans une boite et on tire au sort. Si vous saviez comme ils ont honte de demander ce qu’est un verbe, ou combien de cas il y a… ils croient qu’ils sont censés le savoir alors que personne ne leur a jamais vraiment dit clairement. Moi aussi d’ailleurs, je tombe dans le même piège de « cacher » la grammaire pour ne surtout pas leur donner l’impression que l’allemand est pire que les maths niveau théorèmes et formules à apprendre. Il faut trouver le juste milieu. Je ne trouve pas plus que les autres, mais j’essaie, comme tout le monde.
Oui avec werden aussi, qui signifie devenir… (évidemment pas quand il est utilisé comme auxiliaire). Pour autant que je me souvienne, ce sont les même verbes, oui.
En même temps pour paraitre et sembler, ce qui me vient à l’esprit c’est: er scheint ein guter Mann zu sein… on a donc plus vraiment à faire attention à Scheinen mais à Sein.
Donc en fin de compte, il reste sein, bleiben et werden…
Non.
Si on reprend l’exemple plus haut, on aura au nominatif masculin ein netter Mann.
Si on trouve un encore plus gentil (un mec dans mon genre quoi! ), ce sera ein netterer Mann.
De même pour le féminin: eine nette Frau, eine nettere Frau.
Et comme attribut: [i]nett /i, netter. (Diese Leute sind nett. Aber andere sind netter.)