La Globalisierung n'intéresse pas autant les Allemands...

… que la mondialisation, les Français.

Mon titre peut sembler bizarre au premier abord, mais en fait je me suis posé la question de savoir pourquoi est-ce que les Français parlent aussi souvent de la mondialisation.

En effet, encore hier soir, dans une très bonne émission sur France3 d’ailleurs (« Français à coeurs et à cris » ; dont je n’ai malheureusement vu que la fin), le fil d’ariane au cours des reportages et des débats qui ont suivi les reportages était… la mondialisation.

Et depuis plusieurs mois, j’ai l’impression qu’il ne se passe plus une semaine sans qu’à la radio ou à la télévision française une (ou des) émission(s) spéciales soient consacrées à… la mondialisation.

Incroyable, n’est-ce pas ? Enfin, je ne sais pas si pour vous cela parait incroyable (vous me le direz), mais pour nous qui observons ça de l’étranger (mon épouse et moi-même nous suivons assez régulièrement les émissions de radio et de la télévision française) ça nous parait parfois complètement « surnaturel » voire très exagéré. Et, je me souviens, pour en avoir discuter avec des amis à nous, qui sont également expat, que eux aussi se demandaient pourquoi en France on s’interroge autant.

Donc, je me suis demandé : pourquoi on en parle autant en France ?

Bien sûr j’ai ma petite idée, mais je voulais d’abord écouter/entendre les arguments des « autres ». Donc j’ai essayé de me souvenir des débats français (souvent très franco-français d’ailleurs…) que nous avons vu tous ces derniers mois (et depuis le référendum de 2005) tant à la TV que dans la presse ou la radio françaises. Mais, je voulais encore d’autres éléments d’explication.

Et puis, hier soir, par un heureux hasard, j’ai eu un autre élément de réponse, grace à un des intervenants dans cette émission dont je vous parlais tout à l’heure (cet historien dont le nom m’échappe maintenant, et qui travaille dans le fameux « Think tank » français - pas Elie Cohen, l’autre intervenant à sa droite sur le plateau), et qui disait en substance la chose suivante : étant donné que la mondialisation touche tous les pays, mais que la France semble avoir beaucoup de plus de difficultés que les autres pays, elle nous intérroge par conséquent sur nous-mêmes !

J’ai trouvé cette explication plutôt juste, et inédite (jamais entendu jusqu’à présent).

Et puis, je me suis dit : qu’est-ce dit notre « ami » google, tiens. Allons donc interroger cet outil qui est venu remplacé l’Encyclopédie dans l’inconscient collectif… et voyez là le résultat :

En lancant une recherche sur « mondialisation », google.com me donne 10.500.000 résultats.
En lancant une recherche sur « Globalisierung », google-com me donne… (tenez-vous bien)… 5.760.000 résultats.

Impressionant, n’est-ce pas ?
Car quand on y réfléchit bien, quand on sait que l’internet est devenu un des outils d’informations les plus importants de notre époque, on ne peut pas prendre ce genre de résultats à la légère.

Donc, je me retourne maintenant vers vous, chers forumeurs et chères forumeuses : selon vous, pour quelle(s) raison(s) est-ce que les Français s’interrogent autant au sujet de la mondialisation ? Pourquoi est-ce que la mondialisation semble tellement inquiéter les Françaises et les Français ?

Tiens c’est drôle que tu parles de cette émission, parce que dedans, l’un des sujets était sur une copine à moi !

Tout à fait d’accord. Je crois que les Français sont assez frileux en ce qui concerne la mondialisation (notamment parce qu’il est notoire que les Français sont assez mauvais en langues étrangères mais encore plus parce qu’ils en font un énorme complexe d’infériorité). La mondialisation, ça fait un peu peur, alors on en parle beaucoup (on n’en parlerait pas si ça se faisait tout naturellement, non ?)

Ce résultat est d’autant plus probant que le moyenne française doit être majorée de tous les « globalisation » utilisés abusivement en français (c’est incalculable, mais ça doit en ajouter pas mal, parce que déjà rien qu’en cherchant « la globalisation » pour essayer de se limiter au français, on trouve 1 380 000 résultats !)

J’ai le sentiment que beaucoup de Français ne sont pas vraiment interessés par ce qui se passe en dehors de chez eux et sont surpris que finalement, les échanges économiques internationaux puisse avoir une influence sur leur vie personnelle.

Ça j’entends aujourd’hui la premiere fois!
De toutes les qualités de caractère des Français, le complexe inférieur est le secret le plus gardé! :wink:

Je crois que il est encore plus difficile pour les Français accepter les modifications des conditions de vie, que pour d’autres pays. À mon avis, cette attitude est fondée dans le développement plus agréable et plus continu du passé.
Personne n’échange volontiers quelque chose éprouvée pour quelque chose incertaine.
Beaucoup de pays ont eu un passé malheureux ou difficile. Ils sont habitués à des modifications ou les souhaitent même.
Mais surtout : La globalisation progressera, si nous parlons maintenant à ce sujet ou pas. Il est important qu’elle ne nous dépasse pas.

:astonished: complexe d’inferioté ???
On doit pas parler du même peuple alors. Et encore moins des parisiens. Ou alors il s’agit d’un petit complexe d’inférioté. :laughing:
C’est d’ailleure souvent ce qui ressort de l’image des Français à l’étranger : Prétentieux, arrogants.

Oh un sujet intéressant que j’ai loupé, merci RGT26 de l’avoir relancé.

@ SebOmax : pareillement
@ theresa : pareillement
RGT26 : pareillement

J’ai également le sentiment que les français n’ont pas tellement ce complexe d’infériorité (bien vu pour les Parisiens :smiling_imp: ), et qu’ils n’ont pas tellement envie de changer leurs habitudes.

La France a toujours été un exemple et une grande puissance dans l’Histoire de l’Europe. Elle a toujours été habituée à ce qu’on la regarde avec émerveillement, c’est peut-être pas pour rien d’ailleurs que c’est le pays le plus visité au monde depuis des décennies. Elle est comme ancrée dans cette fierté, n’a aucune connaissance de ses voisins limitrophes, et en sait encore moins sur les nouveaux pays membres de l’Union Européenne. C’est ce qui fait d’ailleurs l’actuelle mésentente dans le couple franco-allemand, car si dans le passé leur objectif commun était la construction de l’Europe, la nouvelle étape est son élargissement, et c’est là que ça coince. Beaucoup de spécialistes se sont déjà prononcés sur la question, et les Français perçoivent encore l’UE des années 90. Non seulement elle a une dizaine d’années de retard dans les mentalités parce que les Français ont préféré rester dans leur petit confort sans regarder plus loin que le bout de leur nez, mais en plus elle est entrée dans une période très sombre depuis le Référendum. Selon un sondage paru il y a quelques mois, 69% des Français ne feraient plus confiance ni à la gauche, ni à la droite. Le référendum nous a comme réveillé de notre sommeil de 10 ans et nous plongeant dans une Europe à 25 en pleine mutation (qui le savait d’ailleurs chez le Français moyen en 2005 qu’on en était rendu à 25 ?). Il y a de quoi être en manque de repère et en perte totale de confiance.

Donc si on parle de mondialisation, selon moi, c’est plus par rapport à l’Europe, son élargissement et son poids face à de grands pays comme les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde.

ça ce voit aussi au niveau de l’apprentissage des langues étrangéres. J’ai vu au lycée, et même à la fac, des gens qui ne veulent pas apprendre d’autre langue, parce qu’ils parlent déja français, et ça leur suffit.
Ensuite, je pense que la question sur le referemdum as aussi été un moment pour montrer le mecontentement du peuple face au gouvernement actuel, et je trouve ça domage, car on as du coup eclipsé(pas totalement) la question sur l’europe.
Le probléme aussi est qu’en France, on as un héritage historique trés fort, qui nous rend trés fier de notre nationalité. Du coup pour se remettre en question, faut déja se battre contre nos egaux de français,et c’est pas facile :smiling_imp:
Et ça, les étrangers le remarque bien.

J’ai surtout l’impression qu’on a en France, les Parisiens et les autres Français.

Quand on sait que Paris représente le 6e de la population du pays et que la capitale centralise les pouvoirs politiques, économiques et financiers, et quand on connait la vitesse à laquelle vit Paris, on comprend mieux que vu de là-haut, la vie des provinciaux et de l’étranger peut paraître insignifiante :unamused:

Par contre, j’ai le sentiment que les provinciaux ont effectivement plus volontiers un complexe d’infériorité vis-à-vis de Paris et de l’étranger. Qu’en pensez-vous ?

Tu veux vraiment savoir ce que pensent les provinciaux de Paris ? Ou encore mieux les « campagnards » des grosses villes comme Paris :smiley: ?

:bomb:

Dans l’histoire de la France,il y a toujours eu Paris, et la France.
Et c’est souvent pour ça que les habitants des petites villes se sentent tout petit face à Paris. Et encore plus quand on demande aux etrangers quelles villes ils ont visités en France : Paris. La cote d’azur à la limite. La plage, mais surtout Paris, Paris et Paris !

En ce qui concerne la citation de moi concernant le complexe d’infériorité, je vous rappelle que vous l’avez sortie de son contexte : je parlais de la connaissance des langues étrangères, et de rien d’autre :wink:

Peut-être que Paris est le centre de la France, mais je n’ai jamais ressenti de complexe d’infériorité dans les petits coins où je suis allé. Ils peuvent se la garder leur fierté les Parisiens et rester chez eux au lieu d’être de plus en plus nombreux à avoir leur maison secondaire à la campagne :imp:

GloUgLOu, désolé de tels propos

:exclamation:

:exclamation:

Oui, j’allais le dire : vous ne parlez pas de ce dont parlait Sonka quand elle parlait du complexe d’infériorité que ressentent beaucoup de Français dans l’usage des langues étrangers.

Oups, désolé si on a dérapé un peu, mais comme l’a tout de même précisé RGT26, les gens estiment encore que le français leur suffise, dont je partage l’avis.

Les Français sont vraiment les pires en la matière d’ailleurs dans l’Europe (selon un sondage qu’il faudrait que je retrouve), mais ne font rien pour améliorer les tendances.

*Je ne suis pas tout à fait d’accord, les jeunes Français sentent bien l’intêret qu’il y à apprendre d’autres langues et même sans y voir un intêret quelconque, beaucoup y prennent du plaisir (de nombreux élèves de terminale prennent une spécialité en langue, la 2e langue vivante n’est pas obligatoire en S, mais tous les élèves la prennent). Durant leurs études, ils continuent souvent au moins une langue et sont de plus en plus nombreux à remplir des dossiers erasmus. Enfin bref, en ce qui concerne les jeunes, je vous trouve un peu durs. Bon après, il n’y a pas que des jeunes en France, mais c’est un autre problème. Les gens de la génération précédente n’ont pas grandi dans le même contexte que nous, l"utilité d’une langue étrangère leur échappe et bien souvent, ils ont raison! Si je prends l’exemple de mes parents, ils ne parlent aucune langue étrangère, mais ça ne les a jamais handicapés dans leur vie, ils ne mettent jamais les pieds à l’étranger. Beaucoup de Français sont comme ça et je ne vois pas très bien au nom de quoi on pourrait leur reprocher.

*Au sujet des Parisiens à présent :smiley: C’est vrai que certains sont des cons finis, imbus d’eux-mêmes, etc… mais il y a aussi des gens sympas et attentifs lorsqu’on leur parle d’autre chose que de leur ville. Lorsque je suis arrivée ici à 18 ans - avec un accent du Nord en plus! -, il y a eu 3 catégories de personnes:
-les gens sympas qui ne vivaient pas dans leur petite bulle parisienne, qui avaient osé s’aventurer hors du périf et qui avaient apprécié.
-les gens sympas, mais faut pas pousser non plus! Paris, c’est le must, le reste, hein, c’est vide (du genre: quoi? il y a un théâtre à Dunkerque? :astonished: )
-les gens cons: tu viens pas de Paris? Ah bah je ne te parle pas.
Au moins c’est clair avec ceux-là!

Je tiens à ajouter que si on n’a jamais vécu à Paris, on ne peut pas savoir ce qu’ils ressentent exactement. C’est vrai qu’à Paris, il y a tout, à tous les niveaux: c’est magnifique, on peut se gorger de culture, il y a tout pour vivre, des parcs, un métro qui va partout, etc… Pourquoi aller ailleurs si ce n’est pour voir la mer et faire du ski? C’est ce que doivent se dire les Parisiens. Moi qui ai déjà vécu ailleurs, j’ai un discours différent. Après 5 ans, je sature et je ne vois plus que les mauvais côtés de cette ville: gens qui tirent la tronche, qui ne s’excusent jamais, la puanteur du métro, la pollution… Je vais partir dès que mes études seront finies.

En dernier lieu, je tiens aussi à ajouter que la gue-guerre en France est loin de se dérouler seulement entre les Parisiens et les Provinciaux. A ce petit jeu-là, les Marseillais ne sont pas mieux ( ils pensent que dans le Nord on vit dans des igloos)!

normal pour des pingoins :laughing:
(je m’excuse :stuck_out_tongue: )

Tu t’enfonces, tu t’enfonces :bad:

C’est un peu comme partout. Dans tout les departements il y a des rivalités.
Je prends l’exemple, de la Drôme et de l’Ardéche. Ce sont 2département limitrophe, et dans chacun il y des clichés. Par exemple, les dromois considérent les Ardechois comme des habitants du tiers monde, un département dans lequelle il y a plus de chevre que d’humain. Et les ardechois considérent que les Dromois sont prétentieux et curieux de savoir ce que fait son voisin. à ce niveau ce sont des petites rivalités, mais rien de grave, et cela existe entre beaucoup d’autre département.
Mais la difference entre les Parisiens et les Provinciaux est beaucoup plus profonde. Comme l’a si bien dit Yseult, à Paris il y a tout. C’est la ville dans laquelle on peut voir les plus belle choses, mais aussi les plus horribles. Du coup, les Parisiens ce soucient moins de la Province, et sont plutôt auto centré(pas tous, mais la plupart). J’ai été étonné lorsqu’un ami Parisien m’a demandé s’il y avais des vaches à Valence… c’est pour dire ! Il existe d’autre ville devellopés et jolie en France.
Le décalage Paris/Province existe bel et bien.

Rien ne vaut la campagne et les commérages de ptits villages :slight_smile:

Entièrement d’accord avec toi Yseult. Les jeunes sont beaucoup plus enclins à apprendre des langues étrangères que les gens de ma génération. Les jeunes générations savent que les langues étrangères peuvent leur servir pour plus tard. Et puis ils voyagent plus souvent que nous nous avions l’occasion de le faire à notre époque. C’est une chance aussi que de pouvoir voyager plus souvent que n’en avait la possibilité toutes les générations précédentes. Donc beaucoup de jeunes en profitent et ils ont bien raison.
Il y a beaucoup de gens de ma génération (probablement la même ou presque que tes parents Yseult) qui, effectivement, n’ont jamais ressenti le besoin d’apprendre de langue étrangère. Premièrement parce que dans le passé c’était très peu demandé sur le marché du travail (les postes d’expat comme ceux que j’ai eu en début de carrière était rares). Deuxièmement parce que, comme tu dis, beaucoup ne mettent tout simplement jamais les pieds à l’étranger. Dans notre entourage aussi il y a beaucoup de personnes qui n’ont jamais mis les pieds ailleurs que chez eux, et encore moins à l’étranger. Et ils ne le feront probablement jamais avant la fin de leur vie. C’est un choix comme un autre.