Quelques chiffres interessants sur la pratique du dialecte en Alsace sur le site très bien fait de l’OLCA(Office pour la langue et la culture en Alsace.)
http://www.olcalsace.org/fr/dialecte-chiffres/le-dialecte-en-chiffres.html#transmission
Quelques chiffres interessants sur la pratique du dialecte en Alsace sur le site très bien fait de l’OLCA(Office pour la langue et la culture en Alsace.)
http://www.olcalsace.org/fr/dialecte-chiffres/le-dialecte-en-chiffres.html#transmission
a Wissembourg , ils pratiquent c’et sur
Il est désolant de constater que la pratique du dialecte est en diminution constante et qu’il risque de disparaitre s’il n’est pas transmis aux enfants.
Il sera au moins transmis au mien, c’est déjà un premier pas vers la non extinction
C’est la fin. J’en suis sûr depuis une expérience traumatisante pour un germaniste. Fête de famille, trois générations, mélange des langues : seuls les plus de 60 ans parle le dialecte plus volontiers que le français. Même des frères et soeurs dialectophones parlaient français dès que quelqu’un d’extérieur à la fratrie s’approchait. Ils ont tellement intériorisé que l’alsacien n’est qu’un idiome familial qu’il ne passe pas les frontières de la famille proche.
C’est mort, car c’était dans un village pratiquement entièrement dialectophone près de la grande ville germanophone Bâle. On ne peut pas être plus favorable pour l’allemand sous toutes ces formes, et cela ne suffit pas. Ce ne sera donc jamais assez.
EDIT: De plus, la seule chance pour les Alsaciens étaient de se considérer comme germanophone, parlant un dialecte de l’allemand comme tous les autres Allemands. Ils ne veulent pas cette identité culturelle, c’est donc foutu.
Ton analyse rejoint la mienne, même si je ne suis pas germaniste.
Par exemple mon fils qui lui, est germaniste n’utilise jamais l’allemand à Strasbourg et il ne va jamais à Kehl (situé pourtant à seulement deux kilomètres du centre ville).
On assiste au même processus qu’avec le romanche (dont tu parles la langue je crois) et beaucoup d’autres langues dont tout le monde se fout.
C’est dramatique et j’en suis profondément attristé.
Le romanche va sans doute survivre une génération de plus. Les enfants des Romanches qui ont maintenant une vingtaine ou trentaine d’années seront que relativement anédoctiquement romanchophones, car l’allemand, et même le dialecte, sont tout simplement indispensables pour la vie professionnelle et publique. Mais ils continuent de passer leur bac bilingue, voire le bac avec romanche comme langue principale. On verra bien si les enfants à venir continueront dans cette voie.
Les Alsaciens sont déjà fait le grand saut : ils n’utilisent plus l’alsacien. Au mieux, ils se cherchent des occasions de le pratiquer. Les derniers couples dialectophones alsaciens voient leurs enfants partir du foyer, et pratiquement aucun jeune couple n’a gardé l’alsacien comme langue familiale. Les Romanches la gardent beaucoup plus souvent encore, même des couples mixtes romanche-alémaniques. Du coup, il y a encore une jeune génération (pas très nombreuse) qui est encore plus à l’aise en romanche qu’en allemand ,surtout en basse Engadine et en Surselva (Muster/Disentis). Ce serait impensable dans l’Alsace d’aujourd’hui. Même les Alsaciennes dialectophones babyboomeuses qui travaillent à Bâle en dialecte se parlent français entre elles. Pourtant, elles ont été élevées en germain, travaillent en germain, lisent et vivent en germain… mais la vie familiale et la vie de leurs enfants en France impose le français dans leurs esprits. Plein de germanisme, d’ailleurs, le français des caissières des supermarchés en ville. Elles sont les dernières germanophones d’Alsace.
Les francophones d’Alsace ne parle pas vraiment allemand, d’ailleurs. Socio-économiquement, cette attitude défie tout bon sens. L’Alsace est le royaume du surréalisme linguistique.
Effectivement!
Et dans dix ans, quand ils auront constaté que les allemands à coté, c’est des gens comme eux (avec des emplois en plus…), il sera trop tard.
Déjà, on constate que des jeunes alsaciens n’arrivent plus à décrocher des boulots en Suisse, en Allemagne (que dis-je, Allemagne, Suisse: dans la même « Alémanie » qui les reunirait tous) puisque il leurs manquent les bases même de la langue parlée à dix kilomètres de chez eux, mais outre-rhin…
Quel dommage qu’ils ne comprennent pas l’intérêt de parler leur dialecte, l’allemand, l’anglais et le français.
je n’arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer pour nous en arrivions là alors que juste après la guerre le dialecte était largement compris et utilisé par la population.
Sans doute le même problème qu’avec le breton abandonné volontairement par ses locuteurs car considéré comme « ringard ». Le français apparaissant comme la langue de la modernité dans le cadre de l’agriculture productiviste qui s’est mis en place dès le début des années 50.
Pour l’alsacien les causes me semblent plus multiples mais les conséquences sont les mêmes.
Première constatation, on se désole tous que le(s) dialecte(s) alsacien(s) soi(in)t en perte de vitesse.
La dernière statistique sur le site de l’OLCA date de 2001…9 ans!..et je doute que la courbe soit remontée entre temps.
Quelques remarques quand même;
Les 3 grandes villes d’Alsace (Strasbourg, Mulhouse et Colmar) sont de moins en moins dialectophones.( brassage de populations d’origines différentes ???.)
Le dialecte est beaucoup plus vivant en Centre et Nord Alsace que dans le sud.
Je pense qu’on ne peut pas tirer d’une expérience ponctuelle une conclusion générale. Je suis pour ma part toujours (agréablement) surpris d’entendre des locuteurs relativement jeunes (20-30 ans) communiquer en alsacien, même si la qualité de leur alsacien est parfois contestable. A cet égard, le magazine dialectophone « rund um » , sous-titré en français est révélateur. N’importe quel observateur extérieur (non germanophone) peut constater que les jeunes générations de dialectophones,cherchent leurs mots et ont un recours beaucoup plus fréquent au « code-switching » (longs segments de phrases en français à l’intérieur d’un discours
en dialecte.)Ex: Bim Kuafför hèt’r tout à coup sini ex copine à(n)getroffa
Tout à coup, chez le coiffeur, il a rencontré son ex-copine.
Je constate , en discutant avec des dialectophones plus âgés que moi, que lorsqu’on est en confiance, ils reconnaissent volontiers qu’ils parlent un dialecte alld. Une de mes voisines que j’aime beaucoup est dialectophone, parle un hochdeutsch parfait, mais ne sait pas l’écrire!!!Là, il faudrait m’expliquer!
Absolument d’accord avec toi sur ce point; on est souvent en plein dans l’irrationnel. La faute à qui ? L’inconscient collectif des alsacos , résultat de siècles d’impérialisme linguistique imposé d’un côté ou de l’autre,à développé une certaine forme (ou une forme certaine) de schizophrénie sociologique et linguistique.
Je fais confiance aux militants de la langue et de la culture pour infléchir la tendance générale.
C’est vrai qu’il est grand grand temps de réagir dans ce domaine de l’emploi. Ce que dit nebenstelle est confirmé par un article récent de la Badische Zeitung:
Ils ont cru le faire volontairement, parce qu’en effet, le breton c’était plouc, et que pour que les enfants aient un avenir, il ne fallait surtout pas leur parler breton. « Mais qu’est-ce que tu feras avec ton breton ? » On l’a dit à mon père, on me l’a dit 30 ans plus tard…
Mais était-ce vraiment volontaire ? Des années de honte, de complexes d’infériorité, ça fait beaucoup. Et on en paye le prix encore aujourd’hui, même si la pratique du breton est devenue plutôt positive.
j´ai mes deux filles qui sont dialectophone,avec nous elles parlent le hoch deucht , ou le français(avec moi), mais entre amis c´est le dialecte qui est employé .
A la maternelle ,les enfants parlait en majorité le hohenlohriche ,bien que les institutrices parlait allemand ( pour être compris de tous).
jean luc
Et pour l’alsacien, on sortait de la guerre, parler la langue de l’ennemi et de l’oppresseur nazi aurait été du dernier mauvais goût (c’est chic de parler français). Il fallait montrer que l’école, ça servait à quelque chose. Ce ne sont pas bien sûr les malgré-nous qui ont été aux commandes, après 1945, dans les communes, mais ceux qui avaient su faire le « bon choix », qui avaient soi opté pour la France en leur temps (au risque, bien entendu, de faire déporter leur famille prise en otage après l’annexion au Reich), ou mieux, ceux qui, enrôlés dans la Wehrmacht ou la Waffen-SS, avaient réussi à déserter et à rejoindre les troupes françaises. Bref, comme au Tyrol du Sud du reste, des communautés divisées et irrémédiablement brouillées, sur fond de terres et de maisons dévastées. Les cartes Michelin de la fin des années 40, pour l’Alsace et la Normandie, ne montraient pratiquement que des taches rouges, zones minées. Il fallait reconstruire, et rétablir tant bien que mal la paix sociale. Le procès de Bordeaux en 1953 faillit bien réduire ces efforts à néants, en creusant le fossé entre une Alsace se sentant abandonnée à elle-même dans son histoire et ses malheurs pendant la guerre et une région, le Limousin, et par là la France, criant vengeance pour les massacres d’Oradour sur Glane, perpétrés par de jeunes Alsaciens mineurs au moment des faits. Ce procès eut toutefois le mérite de faire connaître au grand public jusque là ignorant de la question le problème des « malgré nous ».
Le livre « Les tilleuls de Lautenbach » de Jean Egen fait comprendre beaucoup de choses, vous le connaissez?
je le lus en allemand et en français, un petit bijou (je trouve)
Ce livre est malheureusement épuisé et ne semble pas devoir être réédité.
Interessant J’étais ce week end en Lorraine et c’est sympa d’entendre que même des jeunes (dans la 30aine quoi) parle le « plat »
Par contre, c’est incompréhensible
on m’a dit ne le prenez pas mal
ques les Alsaciens ont un pied en Allemagne et un autre en Italie (pour les Pâtes certainement)
et les suisses quest ce qu’ils prennent
Tellement de choses à dire sur ce dialecte…
J’aimerais être optimiste il y a bien une opération annuelle « Friejohr fer unseri sproch » qui vient de débuter, ce jusqu’en juin, avec théatre, soirées sketches, jeux pour enfants, culte bilingue, sorties nature en dialecte:
olcalsace.org/fr/e-friehjohr … proch.html
Je suis un exemple de la rupture de transmission du dialecte famillial
Mon Père dialectophone (muttersproch), ma Mère de Moselle francophone exclusive, maman au foyer, nous a élevé en français, mon Père étant moins présent, et ayant grandi après-guerre, dans ce sentiment d’« infériorité », c’est « contenté » du français, ma famille alsacienne paternelle, n’y a rien fait, « pour que je parle bien français »…
-Rajoutez à cela, à l’école-collège-lycée, une image « désastreuse » du dialecte alsacien, la « honte » de l’accent dialectophone en français, un dialecte assimillé aux « paysans », aux vieux", des railleries sur les dialectophones par les élèves et professeurs,
-Une utilité du dialecte limitée au réseau famillial et villageois…quand on connait l’évolution des familles, les déplacements, migrations…
Comment voulez-vous donner envie aux jeunes alsaciens de continuer de le parler, ou de l’apprendre??
-Beaucoup de jeunes alsaciens comprennent le dialecte de leur famille, mais font un blocage quand il s’agit de le parler, pour l’accent sans doute …
-Un autre exemple: je connais plusieurs couples « alsaco-allemands », vivant en Allemagne, et c’est assez comique de voir que le(a) conjoint(e) alsacien(e) est très attaché à ce que leurs enfants parlent français…mais oublient l’alsacien…et quand les enfants vont chez leurs grand-parents alsaciens, les grand-parents leur parlent français, même s’ils parlent entre eux alsacien …
Les responsables:
Certains connaissent peut-être "La psychanalyse de l’Alsace" de Frédéric Hoffet, réédité récemment éditions Coprur, à lire, pour comprendre un peu mieux la complexité du « cas alsacien ». Ce livre ayant été écrit autour de 1950,où l’alsacien était encore largement majoritaire, c’est plus un témoignage d’un passé résolu, à comparer avec aujourd’hui
Il y a quelques années,j´ai quand meme été décu de rentrer dans un café-Restaurant du coté de Lauterbourg oú tout le monde parlait francais et d´entendre soudain tout le monde parler Dialecte afin que je ne comprenne rien…
On a été mangé en Allemagne,on se sentait plus « chez nous »