la réforme des collèges

Bonjour à vous tous!

Je n’étais pas venu depuis très longtemps, mais j’ai lu quelques une de vos discussions.
Avez-vous abordé le Sujet brûlant de la réforme des collèges?
Les classes bilangues et euro sont menacées. Or dans beaucoup d’établissements scolaires, elles ont été le Salut de l’allemand. Mes aînés en ont profité, pour mes derniers, ce sera du passé si la réforme s’applique. Beaucoup de Tristesse et de Frustration…

Coucou Lilo, ça fait plaisir de te voir !
Non, on n’a pas vraiment parlé de ce sujet. Je crois que comme d’habitude, la langue de bois règne : officiellement, ce n’est pas censé désavantager l’enseignement de l’allemand, mais dans les faits, tout le monde comprend bien qu’il va reculer. C’est ça ?

Aujourd’hui, il n’est plus possible d’apprendre l’allemand que dans les classes bilangues. Ce qui intéresse la majorité des parents faisant le choix de l’allemand, c’est la possibilité de démarrer deux Langues dès la sixième. Entendons nous bien, ce n’est pas l’amour de l’allemand. Ces classes présentent aussi l’avantage dans les zones prioritaires de fixer les Bons élèves dans les collèges pour les répartir dans toutes les classes. (C’est le cas de notre collège de secteur).
Avec la réforme, l’allemand ne sera plus que proposé en deuxième langue en cinquième en concurrence directe avec l’espagnol et l’italien. Je vous laisse imaginer quel choix feront les parents pour leurs enfants si les classes bilangues n’existent plus.
Dans la plupart des collèges l’allemand n’existe plus en LV2 ou LV1. Les classes bilangues avaient permis de sauver l’enseignement de l’allemand dans les collèges.
La fermeture des classes euro au collège impliquent aussi la fermeture à plus ou moins long terme des classes euro au lycée (il est illusoire de penser qu’après 3 ans à 2h30, on pourra arriver au Niveau d’u élève ayant suivi pendant 4 ans 3 heures de Cours) , des Options littérature allemande (l’ancienne langue renforcée) et la fin des sections Abibac!!!
Pour les professeurs d’allemand au collège, la Situation est grave, ils passeront d’un temps complet (18h) à 7h30 de service et devront multiplier les établissements pour compléter leur service.
Cela implique aussi la fin de beaucoup d’échanges scolaires et un sacré coup aux échanges Sauzay et Voltaire. Et l’OFAJ?
L’Allemagne s’est beaucoup émue de cette réforme, on en a beaucoup parlé dans les journeaux. J’ai même parlé à des touristes allemands de passage qui se demandaient pourquoi on sacrifiait la promotion de l’allemand.
Quand j’ai parcouru le Forum, j’étais très surprise que personne ne réagissaiti. Moi, je suis horrifiée. Et je ne parle pas du sort réservé aux Langues anciennes et à l’'enseignement des sciences.

J’avais mis cet article en allemand sur le forum frère.
Je me demande vraiment ce qui se passe dans la tête des « responsables » :question: :question: :question: du ministère qui décident sans avoir consulté les premiers concernés.
EDIT ; pour rester sur une note d’humour , malgré la gravité de la situation, j’ai entendu ce-matin sur France Musique , dont je suis un auditeur fidèle , " l’actualité en chanson" de Cécile de Kervasdoué ( journaliste et chanteuse lyrique) et de Benjamin Laurent , pianiste.
Le peplum des collèges

Je crois qu’il ne faut pas aller chercher très loin, c’est une logique comptable. Mais le pire c’est que ce sont des mesures qui se prétendent égalitaires, parce que l’allemand, le latin et le grec, c’est élitiste. Ça me met en rage. C’est sûr qu’à force de niveler par le bas, on aura tout le monde au même niveau.

De toute façon en France on considère que les langues étrangères ne servent à rien, sauf si on fait un métier qui implique de parler une autre langue que le français. D’ailleurs, même au niveau de la formation professionnel, les langues étrangères ne sont pas encore validées dans la nouvelle réforme, hormis l’anglais. Ce qui est un paradoxe alors que l’Allemagne est le premier partenaire économique de la France.

Oui, mais tout le monde parle anglais en Allemagne (ou devrait le parler). Ramener au même niveau, c’est l’anglais pour tout le monde. Ce qui avait ses bons côtés, finalement, par exemple en Europe centrale et orientale. Jusqu’à la fin de la double monarchie austro-hongroise en 1918, c’était « hongrois pour tout le monde » dans le royaume, qu’on fût Allemand, Roumain, Slovaque,Ruthène, Croate ou Serbe*. Et il y a 40 ans, avec des personnes d’un certain âge, dans les villages de la Grande Hongrie, la langue vernaculaire était automatiquement le hongrois, si l’étranger ne maîtrisait pas le parler local.
Il faut bien se dire que les « langues élitistes » sont des langues mortes, la langue des nouvelles élites étant sans doute le chinois ou le japonais… :mrgreen:

  • sans oublier les Ritals de Fiume ou les Slovènes protestants du Prekmurje, pour être exhaustif.

P.S. Dernièrement, j’étais en transit à l’aéroport de Zurich. Il me restait encore quelques francs rescapés d’un ancien taux de change, et j’ai acheté du chocolat. Après coup, j’ai réalisé que toute la transaction, avec demande de présentation de la carte d’embarquement, s’était faite automatiquement en anglais, alors que je n’ai jamais appris cette langue (le vendeur était d’origine asiatique). L’anglais, c’est donc bien en virus, que l’on chope sans s’en rendre compte, même si l’on se dit que le prochain qui me parle anglais, je le descends en flamme… Du dire au faire… il y a le con sang suce entre… :vamp:

C’est quoi une " langue élitiste" ? :open_mouth:

Ce que la France vit en ce moment, c’est la réforme danoise des années 90, en Norvège c’était 1997. Je ne souhaite pas à la France le même résultat. Et puis l’interdisciplinarité, ça ne marche pas : tout prend un temps fou à préparer et à faire, et au final, cela permet aux élèves de s’adonner à leur inertie naturelle, le rythme de l’apprentissage ralentit, la quantité de savoir présent en mémoire diminue à pratiquement zéro, leurs talents de chercheurs sur google ne sont pas meilleurs que n’importe quel ado qui cherche du porno et le savoir est décousu voire incohérent au bout du chemin du secondaire.

Les Danois passent leur bac avec accès internet. A mon époque, en Norvège, les examens de langue se faisaient dicos bilingues devant le nez. C’est une idéologie qui prône l’abandon pur et simple de la mémorisation de quelque savoir que ce soit, voulant passer directement à des compétences cognitivement plus élevées… sauf que quand on ne sait rien, on ne peut pas raisonner intelligemment. D’ailleurs, les profs non plus sont incapables de raisonner intelligemment.

Sur ce point , je te rejoins à 100%.J’ai vu comment dans les années 68 - 70 on a totalement méprisé et dévalorisé le travail de la mémoire qui , pour moi , est indispensable à l’acquisition d’une langue quelle qu’elle soit.

Oui, en langue, y’a quand même un moment où les gens vont pas attendre qu’on cherche dans le dictionnaire pour faire une phrase…

Mais c’est la même chose en histoire, géographie et même en sciences.

Par exemple l’alsacien, plus en plus. :smiling_imp: :mrgreen:

Ah bon ??? :open_mouth: :open_mouth: :open_mouth:

Le terme « élitiste » est un élément de langage de la rhétorique des partis de gauche en France, ne cherchez pas une définition et encore moins du sens.

Et on va finir par juste donner gratuitement à tous les collégiens un smartphone et des cours d’éducation citoyenne ( eh c’est tout :vamp: :vamp: :vamp:
Je suis d’accord pour supprimer le système élitiste dans l’enseignement s’il s’agit
de l’ ENA et des grand’zéc :smiling_imp:

rien à rajouter… Schokolena a tout dit… (et sa prédiction ne va pas tarder à se réaliser… )

Aujourd’hui c’est l’anglais la langue internationale certes, mais il fut un temps, avant le 20ème siècle si je ne me trompe pas, où c’était le français qui était la langue du commerce et langue mondaine. En gros,il y a des cycles, et j’ai lu quelque part qu’il est fort possible que l’anglais cède sa place à l’espagnol ou l’allemand d’ici quelques décennies. Je pense donc qu’il ne faut pas se limiter à une ou deux langues sous prétexte que se sont les plus usités. En plus, apprendre une nouvelle langue, c’est connaître une autre culture.

Oui, mais le français était l’apanage d’une certaine classe, pas une langue répandue dans le peuple. Les officiers russes et autrichiens connaissaient obligatoirement le français, ainsi que le corps diplomatique en général. La leçon que les Français ont tiré de la gare de 1870-71 étaient que si les officiers prussiens connaissaient souvent le français, l’allemand était pratiquement inconnu du côté français. D’où enseignement obligatoire de l’allemand dans les collèges, dans un esprit de revanche, comme le montre cette scène de « Poil de Carotte » :
M. Lepic : Et l’allemand ?
Poil de Carotte : C’est très difficile à prononcer, papa.
M. Lepic : Bougre ! Comment, la guerre déclarée, battras-tu les Prussiens, sans savoir leur langue vivante ?
Poil de Carotte : Ah ! d’ici là, je m 'y mettrai. Tu me menaces toujours de la guerre. Je crois décidément qu’elle attendra, pour éclater, que j’aie fini mes études.

On remarquera que l’on ne disait pratiquement jamais « Les Allemands », mais « Les Prussiens », même si nos autres voisins immédiats, jusqu’en 1870, étaient les Bavarois et les Badois. « L’allemand » était réservé à la langue. Dans le langage courant, on est pratiquement passé de « Prussiens » à « Boches ».

A l’allemand non, c’est impossible.

Une tribune qui ne manque pas d’humour (doux-amer, tout de même) :
lemonde.fr/idees/article/201 … _3232.html