Bonjour, je me permets de me joindre à ce débat, étant arrivée cette année en Seconde au LFA. En lisant les messages, je constate que certaines postions sont trop peu nuancées, qu’elles soient positives ou non. Le LFA est un lycée élitiste, cela est vrai, bien qu’il ne se définisse pas en tant que tel, et je confirme que la charge de travail est importante, voire très importante. Cependant, le niveau d’enseignement est tel qu’à terme, on développe un champ large de compétences, dès lors que l’on fait preuve d’investissement. Car, il est un des clichés qui réside toujours, du fait que le LFA rafle des prix au Concours Général, selon lequel tout élève scolarisé au LFA est excellent. FAUX! : Certes les élèves sont admis sur dossiers et concours, mais la plupart d’entre eux sont admis en CM2 et 6ème, et ne sont plus forcément aussi bons une fois en Seconde. Il y a des règles de passages strictes, il est vrai, mais le clientélisme est fortement d’usage au LFA, et pour cette raison un certain nombre d’élèves n’a aucunement sa place au LFA. Il y a ensuite tous ces élèves moyens qui fournissent le minimum. En somme l’excellence est représentée par à peine 8% de l’effectif de Seconde,Première, Terminale, étant le pourcentage maximal de présentables au Concours Général.
Lorsque l’on évoque le LFA, on pense souvent à l’excellence de l’enseignement dispensé et à l’esprit biculturel. Mais j’ai surtout le sentiment que ce n’est qu’un concept: la plupart des Allemand(e)s se retranche souvent, dans le sens où ils ne parlent quasiment qu’en allemand, malgré la présence de Français non germanophones. On peut souvent envisager la solution suivante: Les Français peuvent essayer de communiquer en allemand avec les élèves de la section allemandes, seulement dans les faits, cela ne se passe jamais ainsi. L’ambiance n’est des meilleures seulement pour ceux qui sont dans l’esprit du LFA qui n’est pas seulement celui d’une biculturalité, mais aussi d’un certain privilège. Qu’on se le dise, l’ensemble des élèves scolarisés au LFA, dans les filières L/ES tout particulièrement, sont issus de classes privilégiées, aussi bien au niveau financier que culturel. Les élèves peu habitués à un afflux d’élèves issus de classe sociale élevée et voulant intégrer les filières ES/L, peu mélangées socialement, s’abstenir. Car, le manque d’égalité des chances se ressent d’autant plus dans ces filières-là (pas immergé dans un milieu biculturel, pas autant les moyens de faire des séjours à l’étranger que d’autres pour améliorer la pratique des langues; la seule possibilité est sinon de faire des échanges par le biais du lycée, alors que cela n’est pas toujours possible), et l’hypocrisie est d’usage, ce qui peut, à terme, être lassant, surtout dans une classe à faible effectif (12 en L, une petite vingtaine en ES), dans laquelle les élèves sont les mêmes durant 3 ans. Par ailleurs, il ne faut pas s’étonner que certains élèves, heureusement pas tous, appliquent des critères de sélection pour adresser poliment la parole à quelqu’un, basés sur l’argent, la « classe », et l’addiction à la cigarette (20% des Secondes qui fume, soit 1/5).
Pour ceux qui souhaitent intégrer le LFA en SMP(sciences, maths, physique) ou SBC (sciences, biologie, chimie), je ne peux que vous le recommander, dès lors que vous avez de réelles capacités. Le niveau est très élevé en maths et en physique, il faut beaucoup s’accrocher au début, mais cela offre une véritable longueur d’avance, et l’ambiance y est bonne. Les classes sont plus mélangées socialement, et les élèves plus simples.
J’ai parlé de clientélisme au début de mon message: en effet, il peut arriver que des élèves soient fils de profs du LFA, ou de politiciens, et leurs parents entretiennent de bonnes relations avec la/le Proviseur(e). L’égalité des chances peut être faussée, mais personne n’ira le mentionner, étant donné une certaine hypocrisie ambiante. Certain(e)s élèves ne se voient pas imposer de limites face à leur attitude, du fait de leurs bonnes notes, mais il faut l’accepter, car cela ne changera pas: il y a un côté « fabrique de cerveaux » au LFA, qui veut que l’on n’exclura ,ô grand jamais, les bons éléments malgré la gravité des actes commis (insulte à l’encontre des professeurs, attitude odieuse avec les autres élèves). Le LFA est une sorte de microcosme, où il y a à l’évidence des injustices, desquelles il faut s’accommoder, si l’on tient à poursuivre tout le reste de sa scolarité au LFA.
Je tiens à rappeler, que le LFA est un endroit vraiment idéal pour apprendre l’allemand aussi largement que possible, les progrès se font réellement sentir à force de travail, même s’il y a également des sections ABIBAC dans plusieurs villes de France qui permettent la contraction d’un double-baccalauréat ainsi que la poursuite d’études en Allemagne comme en France. On a souvent tendance, du moins au LFA, à bâtir le mythe du LFA qui serait l’exception française, face auquel les établissements du « système national » ne vaudraient rien.
A travers mon message, je n’entends évidemment pas « entacher » la réputation du LFA ni provoquer quelque polémique que ce soit, mais simplement dans donner une vision plus lucide, réaliste, et enfin moins hypocrite des bons côtés comme des mauvais du LFA.