La rencontre entre le PS et le SPD en juin dernier a été l’occasion de pointer du doigt une différence majeure entre les « éléphants » socialistes et les « Genossen » (« camarades ») sociaux-démocrates: les premiers sont nuls en allemand, quand les seconds manient plutôt adroitement la langue de Voltaire. En France, les élites ne maîtrisent pas ou peu les langues étrangères. Étrange ? L’occasion de revenir sur des modes de formation des élites politiques très différents dans les deux pays : plus fermé en France qu’en Allemagne ? Y a-t-il des conséquences sur le fonctionnement de la démocratie?
Sauvons les Grecs
Nous sommes le 21 juin 2011, à Paris, rue de Solférino. La délégation des sociaux-démocrates allemands, emmenée par Sigmar Gabriel, président du parti, sort satisfaite de sa rencontre avec les socialistes français. Il a été question de la gestion de la crise de la dette en Europe, et plus largement d’un gouvernement économique européen. Chacun de se congratuler mutuellement, sous l’œil de quelques rares caméras. Parmi elles, celles du Petit journal de Canal Plus. Connus pour traquer les petits défauts des grands de ce monde, les facétieux journalistes tenaient cette fois une proie facile : le niveau en langues étrangères des personnalités politiques de leur pays. Un sujet de plaisanterie courant dans l’Hexagone, bien que la réputation des Français en général dans ce domaine ne soit pas non plus brillante. lagazettedeberlin.de/index.php?id=6871
Il est fort dommage qu’elle ne parle pas allemand et j’espère bien qu’elle va rapidement remédier à cette faute de goût.
mais au fait qui parmi nos hommes ou nos femmes politiques parlent allemand ?
Chapeau !!! à Monsieur Claude Martin, ancien ambassadeur de France en Allemagne (1999 -2007), qui a appris allemand un demi an dans le Goethe Institut, avant de assumer son poste à Berlin. Pendant cet temps (apprendre allemand) il a habité dans un petite appartement à Kreuzberg. Je me souviens très bien, que il parle un allemand excellent, quand il quitte son poste en 2007.
mais si en plus elle ne parle pas ou mal anglais, comme malheureusement beaucoup de français, c’est un peu emmerdant pour les relations internationales…
pour les étrangers, le français n’est pas (plus) forcément une langue utile à apprendre, mais qui donne une note chic et cultivée.
il est loin le temps où le français était la langue diplomatique par excellence.
bien d’accord Lalilou…
Mais si elle ne parle pas bien l’anglais… pas étonnant qu’elle ne connaisse pas l’allemand !
d’où l’inutilité du sujet ! Aubry n’est pas un cas exceptionnel
Elle est révélatrice de sa génération, ceux qui n’ont soit pas eu la chance de faire de grandes études, soit qui ont faits de grandes études, mais sans privilégier les langues étrangères, et qui ensuite n’ont pas entretenu leurs
connaissances en langue étrangère…
Ce n’est pas un reproche, juste une constatation…
Demandez à un panel de personnes de la même génération que Aubry, combien il y en a qui parlent un anglais correct, et ensuite… un allemand correct…
et bien je suis sûr que Martine Aubry est dans la moyenne
je me pose la question du pourquoi les français sont aussi nuls en langues.
est-ce que ce serait quelque chose de constitutionnel (du côté accoustique, la langue française serait assez fermée, donc une difficulté organique d’acquérir des nouveaux sons et d’autres structures, frein qui serait enlevé si on a baigné dans d’autres langues dès sa plus jeune enfance) ?
est-ce que c’est un manque d’intérêt du fait qu’on peut très bien vivre en France sans jamais mettre les pieds ailleurs (par exemple contraiement aux Allemands, pas besoin de tarverser des frontières pour aller se dorer sur une plage ensoleilée) ?
est-ce que la méthode de l’EN est nulle ? (ce n’est certainement pas à l’école que l’on apprend une langue).
est-ce qu’ils aiment dire qu’ils ne savent aucune langue étrangère ?
mais tous nos politiques ne sont pas crasse en langues. je pense même qu’en 2011, l’ignorance des langues étrangères est un énorme frein à une carrière politique (à une carrière tout court d’ailleurs). comment avoir une vision qui dépasse les frontières si on n’a pas eu la curiosité de se plonger dans les méandres d’une autre langue (comment connaître vraiment un pays sans rien connaître de la langue).
De toutes façons, pour les congratulations, l’allemand nécessaire (ou l’anglais, à défaut) ne demandent pas une connaissance linguistique poussée!A la limite, une bonne gestuelle suffit. Pour ce qui est des dossiers sérieux, tout est , je pense , traité en amont par des gens qui se débrouillent dans les deux langues.
Et puis, il y a des interprètes; il faut bien qu’ils travaillent, eux aussi.
sauf qu’on a dépassé ce stade dans la diplomatie. ne pas pouvoir avoir d’échanges informels avec ses homologues est un vrai handicap à mon sens au XXIe siècle.
Plus le temps passe, et plus je suis convaincu qu’on n’est pas plus nul que les autres en langues…
Tu devais pas passer à Vienne cet été ? Dans le métro, tu feras attention aux messages en anglais concernant les travaux de la ligne 6… (si, si, c’est bien de l’anglais… )
je ne qualifierais pas les autrichiens comme les plus doués en langue/intéressés par les autres langues.
assez fait l’interprète pour des touristes totalement perdus, étonnés de ne voir que des hôteliers qui faisaient une publicité d’enfer pour faire venir des touristes chez eux, étaient non seulement incapables de s’adresser à eux en français, mais même pas autrement qu’en un anglais rudimentaire. dur-dur les vacances dans ces conditions !!! (demander son chemin, comprendre le menu du resto, commander une bouteille d’eau,…).
pour ce qui est des messages dans les langues étrangères, mes cheveux se hérissent parfois sur la tête, même en des endroits où l’on pourrait supposer un plus grand degré de bilinguisme.
où que j’aille, les gens se disent toujours surpris quand ils rencontrent des français qui parlent correctement leur langue.
perso je me rappelle qu’on m’a demandé si je ne trichais pas et que je n’étais pas scandinave et non française (pourtant je ne suis pas blonde du tout). il parait qu’en anglais j’ai un très léger accent danois.
Ouais. Pour autant que je sache, les politiques sont toujours accompagnés d’un interprète, même s’ils parlent la langue et même dans les échanges informels. Le seul avantage que tu peux avoir, c’est que comprendre la langue tout en ayant un interprète te donne une longueur d’avance (= plus de temps pour réfléchir). Mais c’est quand même assez minime comme avantage et l’inverse ne constitue donc pas un obstacle à proprement parler.
cela c’est dans les échanges OFFICIELS.
mais bon comme vous connaissez la politique internationale tellement mieux que moi, je vous laisse à vos certitudes…
Je crois que beaucoup de gens se disent surpris qu’un étranger parle correctement leur langue, quelque soit sa nationalité, partant du principe qu’aujourd’hui les gens ne parlent plus qu’anglais… Tu n’imagines pas le nombre de gens (allemands ou autrichiens) qui me demandent pourquoi j’ai appris l’allemand, une langue qui ne sert à rien et n’a aucun intérêt pour un étranger…
Quant au niveau en langues, je ne parlais pas seulement de l’anglais…
Pour revenir au sujet de départ et à une de tes remarques, je ne pense pas que parler une langue étrangère soit indispensable à une carrière politique. Sarkozy est au sommet tout en étant extrêmement mauvais en anglais… On se souviendra aussi de Raffarin… L’important pour faire carrière, c’est de dire aux Français ce qu’ils veulent entendre. Et les Français veulent entendre du français.
Cela dit, le niveau des politiques en langues n’est pas si mauvais que ça. Selon l’article de départ, Bianco maitrise l’allemand, c’est aussi le cas de DSK, Ayrault et Lemaire. Valls, Hidalgo et Villepin parlent espagnol, et y en a sûrement d’autres (comme Joly qui parle norvégien )
Oui mais pour Eva Joly c’est de la triche : le norvégien est sa langue maternelle.
Encore faudrait-il savoir si elle maîtrise le nynorsk, le høgnorsk ou le bokmål.
Il n’a jamais parlé hongrois avec son père non plus, alors que le monsieur a un francais très approximatif. C’est idiot, car ce n’est pas comme cela que le fiston a appris à bien maitriser le francais non plus.
Je comprends pas: le titre nous laisse penser que l’auteur parlera des compétences en langues des politiciens, mais il digresse totalement jusqu’à en arriver sur l’importance des titres de Docteurs et de Guttenberg, en passant par le système scolaire allemand…
Des hommes politiques qui ne parlent pas allemand, ce n’est pas si choquant, ça donnera du boulot aux interprètes, et c’est pas plus mal