Motiver les élèves à apprendre l'allemand !

C’est le cas avec 100% des étudiants dans 100% des cas, même chez ceux qui ne vont pas à sciences po. C’est le principe de l’adolescent: il comprend quand il est trop tard. Vous voulez mon avis? Ceux qui ont répondu oui vont le regretter: je me fous royalement de la motivation des élèves. S’ils sont trop immatures pour croire les adultes sur parole, et bien ces mêmes adultes dont moi se foutront de leur gueule quand ils essaieront de parler anglais ou allemand ou espagnol après le bac. Les Français sont nuls, cela m’amuse, et je félicite toutes les execptions. J’en suis une.

Ils sont aussi relativement nuls en français. Or, la règle est immuable : le niveau en langue étrangère est proportionnel au niveau dans sa langue maternelle. Je ne connais aucune exception, et si vous pensez en connaitre une, réfléchissez bien aux détails avant de me la balancer à la figure.

Un élève n’apprend que ce qu’il a envie d’apprendre. Point. L’envie peut naitre du simple respect des attentes des adultes, mais cela devient rare. L’envie peut aussi naitre de la plastique avantageuse du postérieur d’un prof d’allemand (j’ai des noms). D’autres se mettent à une matière parce qu’ils aiment l’humour du prof. D’autres encore font un transfert affectif, et certains ont envie d’apprendre en fonction de ce qu’ils pensent leur rapporter le plus de fric au bout du compte. Bref, la motivation des élèves n’est JAMAIS liée à la matière elle-même mais à des facteurs humains. Or, jamais non plus on ne pourra contrôler ni même influer sur les facteurs humains en se contentant de le décréter. On m’a offert un poste dans une école privée libre qui pense que payer les profs la moitié du salaire national leur assure des profs totalement motivés et entièrement dévoués à leur pieux sacrifice pédagogique… je leur ai dit de deviner ma réponse… et ce sont les mêmes qui pondent des théories pédagogiques prétendument nouvelles et reprises telles-quelles sans aucun discernement par les directeurs et inspecteurs pour vous faire la leçon sur votre façon d’être, oui d’ETRE et plus d’enseigner.

J’en ai raz le bol qu’on me dise comment enseigner. Il est injuste de m’en prendre à vous pour évacuer la pression, mais avouez que quand tout le monde prétend comment savoir faire un métier, c’est un signe que personne ne sait le faire. Tout le monde trouve ça limpide quand on parle des politiciens, mais c’est la même chose avec les profs. Laissez-nous tranquille et faites cours à vos enfants chez vous si vous n’êtes pas contents. Le rectorat de votre académie a un formulaire très bien pour en faire la demande.

Les élèves qui viennent me remercier après le bac ne sont JAMAIS les élèves dont les parents m’ont fait chier. Jamais. Si certains ne réussissent, pas, c’est que leur place n’est pas dans un lycée. Point.

Je vais me calmer dehors, je reviens ce soir, soyez indulgent dans vos réponses. Merci.

@Kissou33
Les élèves qui sont en Terminale cette année, ont commencé une LV (anglais en général) au CE1/CE2. Donc une de tes conditions est remplie !
A vrai dire, je ne crois pas utile de s’attarder trop sur le facteur motivation, car il n’est pas spécifique à l’apprentissage des langues uniquement. Pourquoi doit-on apprendre les maths, le français, l’art plastique, etc. ? « Eh, bien c’est comme ça ; pour ne pas être en vacances tout le temps, mes pauvres enfants ! ». Tu connais un enfant que ce genre de discours ne motive pas ?

Pour tout te dire, je ne parle pas allemand, donc je ne l’enseigne pas ! J’avais juste promis à ma petite collégienne de l’aider un peu pour faire son programme :

Sa sœur me trouvait un peu « idiot » pour l’aider en allemand, donc elle a dû se débrouiller toute seule avec « Einfach Grammatik » en fin de 2nde et em Übungsgrammatik - Hueber en 1ère.
hueber.de/seite/pg_info_uebgrammatik_emn

Sans réfléchir, je pense à tous les cas où la langue étrangère prend progressivement le dessus sur la langue maternelle !

Ne pas réfléchir avant de poster est rarement une bonne idée… quel est le sens de cette pique ? :unamused:

Je ne l’écarte pas, je dis qu’elle est insuffisante.

Ben ouais, pourquoi ? Et pourquoi tu demandes ça ?? J’ai dit ça, moi ???

Mais je n’ai jamais dit qu’il fallait fixer comme objectif un niveau A2 en fin de collège !?!

Ouais, ben en fait, c’est exactement ce que je disais pas précédemment. Je comprends pas trop pourquoi tu prends une citation de moi, essaies de la démonter point par point pour arriver au final à le même conclusion que moi ! C’est juste pour mettre de l’ambiance sur le forum ? :mrgreen:

Je félicite bien ta fille. Ceci dit, il ne faudrait pas mélanger les torchons et les serviettes. On parlait du lycée en général et pas des lycéens en section abibac en particulier. A priori, quelqu’un qui va en abibac est déjà motivé pour l’allemand (quelle qu’en soit la raison), alors que là on parle de comment motiver ceux qui ne le sont pas…

Ben, excuse-moi, mais c’est justement le sujet de ce fil (voir le titre !) donc si tu n’as pas envie d’en parler, il me semble que c’est pas le bon endroit… :unamused:

éh bien… elle va en avoir de la lecture… Chloé… l’instigatrice de ce post… si elle revient un jour… :S

Non !
Selon la définition que l’on donne à « langue maternelle » et sous réserve de connaître les détails auxquels tu faisais allusion, Senghor, par exemple, ne serait-il pas une exception à ta règle ? Il maîtrisait mieux le français que sa langue maternelle.

Pour être un peu plus précis, ça s’appelle « la méthode d’un prof qui aurait dû être viré » !
A propos de motivation, tu étais dans quel camp, motivés ou démotivés ?

je ne vois pas pour quelles raisons le prof de Nico « aurait dû être viré »…
Après tout… Si Nico est en allemagne actuellement, c’est donc que cette méthode a au moins fonctionné sur un élève,
ce n’est sans doute pas le cas de toutes les méthodes « écrites » et autorisées par les rectorats…

@ kissou
Tu voulais dire le seul pour qui cela n’a pas marché !

Mea culpa (je n’avais lu que l’extrait que tu avais mis, et pas le texte en entier)…
cependant, Nico et devons avoir une génération de différence, mais je constate que les lacunes qu’il se reproche sont… les mêmes que les miennes…

en particulier :

je ne vais pas dire que je suis tombée de haut pour les déclinaisons… mais c’est une des choses qui m’a fait larguer l’allemand pendant pas mal de temps…

Au passage, je me suis toujours demandé comment un BON prof d’allemand peut expliquer de façon compréhensible ce qu’est une déclinaison, à un petit français qui n 'en a pas dans sa langue (et qui… s’il a du mal dans sa langue à reconnaître un COD, risque d’avoir du mal à appliquer les déclinaisons… )…

Ne t’inquiète pas, en tant que prof, je me suis toujours posé cette question et je ne pense pas avoir trouvé, dans ma vie professionnelle , de solution adaptable à tous les publics.
La pédagogie, même s’il existe aujourd’hui des « docteurs en sciences de la pédagogie » (quel titre ronflant !!!), n’est pas une science exacte, sinon tous les élèves qui ont des problèmes d’apprentissage, trouveraient une solution.Tout est affaire d’adaptation , de « bricolage » en fonction de la personnalité de l’élève et surtout de psychologie.
Edit; j’étais un assez bon élève en allemand, au niveau oral, au lycée, mais, je n’ai maitrisé la déclinaison qu’au niveau entrée en fac.

Personne ne le sait, cher Kissou.
Parfois, j’obtiens de bons résultats avec la règle du père noel :
Pour un Noel réussi, il faut un père noel, sujet. Or, il n’arrive pas les mains vides, ils a des cadeaux, COD. Mais alors il ne va pas les garder pour lui, ces cadeaux, il les donnent à ceux qui les méritent, COI. C’est pourquoi il faut trois cas de déclinaison pour un noel réussi: le nominatif pére noel, l’accusatif cadeau et le datif enfants ravis !!

Ca ne marche pas toujours malgré l’effort d’imagination. :confused:

en fait c’est pas vraiment la « solution adaptable » Michelmau…
c’est plutôt comment expliquer ce qu’est une déclinaison quand sa langue maternelle n’en possède pas.
et j’ai toujours pensé que ce côté « bizarre » de l’allemand devait décourager plus d’un petit collégien français…

Edit : je viens de voir ton message Eliedeleuze… ton explication est marrante mais cela permet-il à tes élèves de piger pourquoi Der Hund devient Den Hund à l’accusatif et Dem Hund au datif (si j’ai bien retenu la leçon d’Anne… l:lol:)…
personnellement je le comprends MAINTENANT, mais j’ai l’impression qu’en 6ème je n’avais pas la maturité pour comprendre ce détail de la langue allemande… pour moi… UNE Voiture…c’était toujours féminin… ça pouvait pas être masculin ou neutre… :mm:

Je confirme que cette question ne se pose pas. Il n’y a donc rien à expliquer. Accepter l’arbitraire (ici, l’arbitraire saussurien) est difficile pour les enfants, mais c’est un passage obligé pour devenir adulte. Maturité intellectuelle, pas vraiment grammaire allemande.
Pour illustrer l’arbitraire, je leur raconte l’histoire des mots qui changent de sexe:
labeur, maintenant masculin, était féminin en roman, ce que le romanche a gardé. Prenez le mot amour si vous voulez. Voire même gens, qui a un adjectif masculin postposé mais féminin antéposé… pour le fun. Juste pour le fun.
Il y a la même chose en allemand pour mes germanophone: das Buch vient en fait de die Buche, changement de sexe et même de forme de pluriel (-e à l’origine, il passe à la classe neutre des -er avec Umlaut).
Bref, la seule chose à comprendre, c’est le concept d’arbitraire.

Héhé, de mon côté je vise une sombre histoire de costumes, bien pratique notamment pour expliquer la déclinaison de l’adjectif.
Pour qu’on puisse reconnaître la fonction du GN dans une phrase, faut qu’il enfile un déguisement, comme Batman ou Superman. Ca, c’est la marque forte, celle qui nous donne toutes les infos sur son identité (genre et nombre) et sa fonction.
Maintenant, dans un GN, y’a aussi des adjectifs parfois. En règle générale, c’est le déterminant qui porte le costume, l’adjectif ne fait que l’accompagner. Mais comme cet adjectif est bien élevé à la décence dans notre société actuelle, hors de question qu’il sorte à poil. Donc, il enfile au moins un slip, c’est la marque faible. Il ne sert à rien mais il est obligatoire :slight_smile:
Et du coup les élèves comprennent que si le déterminant ET l’adjectif portent un costume, notre GN est bien emmerdé parce qu’il a beaucoup trop chaud sous toutes ces couches de fringues…

Ca a au moins le mérite de faire marrer les élèves, surtout quand j’en reprends un à l’ordre « Mais, et ton adjectif ? Il sort à oualpé ? »

Notez que cette méthode a été trouvée un jour de grande fatigue de ma part… :wink:

:laughing: :laughing: l’explication est pas mal non plus !!! :laughing: (ça me rappelle mon prof de chimie/physique qui imitait les électrons dans un circuit électrique… fermé / ouvert… :laughing: un de mes meilleurs souvenirs de Lycée…mais son explication est ancrée dans ma mémoire ! )

Au fait … au vu de toutes ces astuces … Est à dire que les explications claires , nettes et précises ne marchent pas ?

Tu insinues que mes explications ne sont pas claires ? :wink:

Si, bien sûr que ça marche ! Je commence même par ça ! Mais comme il en faut pour tous les goûts, je finis toujours par refaire une version imagée de mon explication, histoire de diversifier la chose !
Le but étant de toucher le maximum d’élèves, cela va de soi…

Je veux bien croire que ça fonctionne… j’ai eu le même genre d’astuces avec mon neveu de 7 ans (classe de CP) il y a environ 2 mois… car il n’arrivait pas à retenir comment s’écrivait le mot « bonnet ».
Je lui ai dis qu’il y avait 2 « N » car il posait le bonnet sur ses 2 oreilles… et qu’il y avait un « T » car le bonnet allait sur la « Tête »…
mon explication a fait rire toute la famille… Mais mon neveu n’hésite plus depuis sur l’orthographe du mot « Bonnet »… et il ressort la même explication à chaque fois :wink: :laughing:

Parfois les images « marrantes » frappent plus qu’une explication théorique… :wink: