Motiver les élèves à apprendre l'allemand !

Absolument !
Ou quand on voit qu’on pédale dans la semoule avec nos explications, on peut demander à un élève qui a compris de résumer aux autres : le pouvoir du langage à base de « trucs » "machins et autres « bidules » me sidère parfois ! :slight_smile:

Une langue s’exporte par l’image que véhicule sa culture. Il faut bien admettre que l’allemand, à travers la représentation que l’on en a fait depuis des décennies ne peut guère inciter les jeunes à être attirés par cette langue. Sans compter les quelques « problèmes » dans l’est du pays depuis une vingtaine d’années qui n’ont guère arrangé l’image de l’Allemagne, notamment auprès des élèves potentiellement attirés par une autre langue.

Loin de moi l’envie de provoquer un nouveau debat (quoique ca peut etre marrant :smiley: ) mais je crois qu’une partie de la faute, pas grande, mais quand meme un peu, est celle des tentatives de rendre l’allemand plus attractif…
Je m’explique: je trouve les pubs pour l’allemand pour la plupart super ringardes. Vous vous souvenez du slogan stupide « mettez de l’allemand dans votre jeu »? Concretement, ca veut dire quoi? Un slogan qui n’a rien de marquant, juste une expression des plus banales, qui ne veut rien dire… en plus, c’etait une pub ou certaines personnes tentaient de traduire une phrase avec un gros accent, c’etait meme pas drole… une pub qu’on regarde et qu’on oublie de suite.

Il faut que les gens commencent a comprendre que l’allemand n’est pas une langue specialement attractive, qui plus est assez difficile (quoique je doute que le subjonctif de l’imparfait en espagnol, infiniment plus frequent qu’en francais, soit plus agreable qu’un datif pluriel). Ce n’est pas une chose aisee de faire aimer une langue aussi complexe que l’allemand, mais pas mission impossible, sans quoi je ne serais pas sur ce forum… Tache doublement difficile quand on veut plaire a tout le monde, donc essayer de faire aimer l’allemand avec du hard rock, ca ne plaira pas a tous les jeunes qui eux jurent plus que par le rnb et le rap.

Ce n’est qu’une critique, ne propose aucune idee, parce que je n’en ai pas :mrgreen: mais c’est du moins ce que j’ai remarque. J’avais presque honte de faire partie de ces gens fanas de la langue allemande en regardant ces pubs du type « mettez de l’allemand dans votre jeu ».
Et, nur so nebenbei, Walpurgis, ca m’etonnerait que les jeunes francais soient au courant que l’extreme-droite est legerement plus populaire a l’Est (ce qui, parole de Thuringeoise de coeur, n’est pas/peu vrai…) J’ai plutot l’impression que l’image de l’Allemagne raciste se perd, au profit d’une Allemagne interessante economiquement et ecolo. C’est d’ailleurs plus la France qui merite ce quolibet en ce moment…

  1. La difficulté réelle d’une langue n’a aucune influence sur son attractivité
  2. Je me répète mais la seule échelle de valeur chez les ados, c’est cool/pas cool, et rien d’autre
  3. Le niveau atteind par les élèves n’est en rien lié à l’échelle de valeur sus-mentionnée

Donc: ils ne sont pas brillants en anglais et carrément nuls en espagnols, l’allemand est un parent pauvre qui le restera encore longtemps, et personne ne pense plus une seconde à l’italien. De plus, quand elle aura sa période lolita-manga, c’est le japonais qu’elle voudra apprendre. Donc inscrivez-la de force en bilangue voire en allemand LV1 et hop! au lit.

EDIT: je n’ai pas à juger de vos méthodes d’éducation, mes excuses (Partie de ma réponse supprimée).

Dans l’ensemble, je suis d’accord avec ce que tu dis. Et oui, l’allemand reste une langue difficile (déclinaisons, syntaxe rigide et quasi-métaphysique…). Mais pour nuancer, ceux qui pensent que l’espagnol est une langue facile sont ceux qui « baragouinent » sans vraiment le parler (si tu connais pas tes conjugaisons, ou la place de l’accent tonique, si incompréhensible pour un français, tu aura du mal à te faire comprendre).

Pour la situation en ex-RDA, je ne prétendais pas que les jeunes savent faire la différence politiquement entre l’est et l’ouest, mais que les problèmes de l’Est donnent une mauvaise image à toute l’Allemagne. J’ai vu dans certains médias que les réactions des autorités locales à l’époque étaient plutôt molles (d’où le chahutement de Kohl lors d’une manifestation si je me trompe pas), ce qui a pu donner l’impression que l’Allemagne, ça restait toujours un peu « ça ». Les médias en ont-ils trop fait ? Les autorités ont-elles effectivement été ambigües dans leur réaction ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que c’est toute l’Allemagne qui en pâtit, et c’est bien dommage, car comme tu le dis, aucun pays n’est irréprochable en la matière.

Débat sans fin entre l’oeuf et la poule, et ce qui est difficile ou non.

Si, il y a d’autres critères. Pendant la scolarité du secondaire, les élèves peu doués en 1ère langue (en général l’anglais) sont orientés vers des langues jugées plus faciles (italien, espagnol), alors que les élèves doués en langue sont incités à étudier l’allemand, voire le russe à une certaine époque.

Vouloir c’est une chose. Pouvoir, c’en est une autre (le dicton ne marche pas toujours). Quand la lolita verra les difficultés du japonais écrit et ses deux ou trois alphabets, elle va vite retourner aux mangas (traduits :mrgreen: ). Il y a des aptitudes aux langues étrangères, tout comme il y en a aux maths, physique, biolo…C’est comme ça.

Au fait pourquoi vouloir motiver les élèves pour l’allemand?
Sérieux moins y’en a, plus la valeur de ceux qui le parlent monte, non? :smiley:

Bon pour les profs, ils faut bien qu’ils arrivent à s’assurer de la présence d’un minimum d’élèves pour garder leur postes, mais bon, je crois qu’il est plus facile de faire cours à 10 élèves qu’á 30 et quand ils s’agit des corrections cela va bien plus vite. :stuck_out_tongue:

Tu parles des profs, des adultes. Moi, je parle des élèves. Donc circulez, y’a rien à voir.

Quant aux lolitas, vas voir aux langues O, inalco & co, tu seras surprise du nombre d’étudiants qui sont près à faire LLCE japonais après avoir passé leur adolescence à lire des mangas. Evidemment, c’est pas ça qui va donner une élite de japonisants, je te le concède et j’en ris de bon coeur.

Vous l’aurez compris, je ne crois pas au « sauvetage » de l’allemand en France. On devrait atteindre bientôt le minimum insuppressible pour cette langue, comme on l’a atteint depuis longtemps en italien et en russe. C’est comme ça. Les Français ont tout de même la consolation d’être moins mauvais en langues que les Anglais, c’est déjà ça.

de toute façon l’allemand n’a jamais été une langue en France, prisée par les collégiens non ?
De mon temps il y avait 1 classe de 6ème (donc 1 de 5ème forcément LV1) puis 2 classes en 4ème et 2 classes en 3ème (1 de LV1 une de LV2)… contre en moyenne… 6 classes d’anglais pour chaque niveau…
Nous devions être une vingtaine en allemand… pas plus (mais la majorité de la classe puisqu’elle était faite pour cela)…
alors si maintenant les profs d’allemand se retrouvent avec 7 ou 8 par classes, c’est dramatique pour eux car les postes vont se faire rares (mais les profs d’allemand aussi non ?)… et bon pour les élèves car ils devraient faire plus de progrés que dans une classe surchargée…
mais cela révèle juste un désintéressement pour cette langue aux fils des années… cela prouve peut-être aussi que l’ouverture Européenne et le partenariat Franco-allemand, n’a peut-être pas su valoriser l’allemand au détriment de l’anglais ?
Ou alors dans la tête des français, l’anglais reste LA langue qu’il faut savoir parler obligatoirement… et donc… on oublie l’allemand…

Quant à la motivation d’un élève… J’avoue que je ne sais pas moi même pour quelles raisons je pourrai motiver un futur collégien à apprendre l’allemand… :mm: :S

(nb Hors sujet complet : vous croyez vraiment que l’Italien est plus facile que L’allemand ??? )

Tu as tout dit, on doit se battre pour garder le quota mininum simplement pour garder notre poste. Et en ce qui me concerne, c’est une motivation suffisante pour… motiver les élèves à choisir l’allemand !
Quant aux classes à 10 plutôt qu’à 30, c’est évident. Mais c’est une façon différente d’enseigner aussi, y’a certaines choses qu’on peut alors faire et d’autres qu’on ne peut plus faire, ça change beaucoup de choses.
Mais attention, une classe à 10 n’est pas nécessairement moins chiante qu’une classe à 30…

@ Kissou : sur le long terme, je ne peux pas dire, mais pour avoir fait 1 an d’italien à la fac, je peux quand même apporter un semblant de réponse. Quand on parle français, parler italien est très facile (au moins au début, je me doute que certaines nuances et difficultés de la langue doivent apparaître au fil du temps !). Quand je vois qu’on a été capable au bout d’un an de rédiger tout un texte en italien sur je ne sais plus quel mouvement littéraire, franchement j’étais ébahie. Beaucoup de mots et de structures ressemblent énormément au français, c’est vraiment facile d’accès !

bien d’accord… mais pour avoir vécu les classes d’allemand à 38 élèves en secondes (toutes sections confondues)… et l’année d’après une classe d’allemand à … 9 élèves (section technologique)… Je peux te dire qu’avec une prof intéressante, c’est là que l’on fait des progrès (c’est là que j’ai en fais le plus pour ma part !)… Apprendre une langue étrangère ce n’est pas seulement l’écrire, ou répondre aux questions quand on les pose en cours, c’est aussi prendre la parole sur un texte, et essayer avec son vocabulaire, de développer les idées du texte… Et c’est bien plus facile avec 9 élèves :wink: :laughing: (bien sûr… ceux qui n’étaient pas motivés avec une classe de 35 ne le sont pas plus avec une classe de 9… Ceux qui par contre n’osaient pas devant 35 élèves, osent devant 9… )

Quant à l’italien, j’aurai pensé que son côté déclinaison en faisait une langue plus difficile que l’allemand, je n’avais pas pensé à son côté « latiniste » qui engendre donc une complicité entre le français et l’italien.

Il ne faudrait pas perdre de vue le fait qu’un pré-ado, un ado et même un post-ado ont un point commun, l’horreur de se singulariser et le désir d’être comme les autres, dans le moule.Musique en anglais, ouéh ! coooooooooool !
La crise d’opposition vient plus tard.
J’ai eu, une année, une seule fois dans ma carrière professionnelle, une classe de 3 élèves!!! Trois élèves très moyens !On pourrait croire que c’est une situation de rêve pour celui qui enseigne et pour ceux qui apprennent.Je ne me suis jamais autant ennuyé qu’avec cette classe! :S
Dernière remarque; 12.000 postes supprimés. Economies, rigueur budgétaire, von wegen, my foot, mon c…!
Quand je suis parti en retraite il y a cinq ans, on était trois enseignants d’allemand. Ma collègue est partie en retraite l’an dernier. La troisième collègue a quitté l’enseignement pour des raisons familiales. Bilan; dans le petit bahut rural où j’ai enseigné, il n’y a aujourd’hui plus de prof d’allemand.Je trouve ça parfaitement scandaleux; cette façon de considérer et de « gérer » l’EN comme une entreprise, uniquement en termes de fric est purement inadmissible! :smiling_imp:

90% des élèves étudiant l’allemand n’atteignent pas le niveau qu’ils sont supposés atteindre en fin de terminale. Certains pensent que cela est dû au fait que les élèves ne sont pas motivés ; alors, il faut les motiver !
Ai-je un peu compris une des directions du débat ?

et combien d’élèves anglicistes atteignent le niveau qu’ils devraient avoir en fin de terminale ?

Je n’en ai aucune idée. Mais à supposer que les chiffres soient les mêmes, cela ne change rien au fond du problème, à savoir le niveau en LV reste faible !
Comment faire pour qu’il monte ? Est-ce juste un problème de motivation de la part des élèves ?

Il ne faudrait pas non plus être obsédé par cette question « niveau » qu’il faut avoir obtenu .Aucun élève n’avance à la même vitesse.

c’est peut-être justement un problème d’enseignements (je n’ai pas dit d’enseignants, attention !)… Peut-être que les cours et les manuels actuellement existants en France n’ont rien de motivant pour les élèves ?? (je me souviens de MES cours d’allemand et des cours français de ma corres, son livre de français était bien plus intéressant que mon livre d’allemand ).
Après, on tourne autour du pot, s’il y a manque de motivation… où trouver la motivation ? j’avoue que j’en sais rien…

Parce que le niveau en maths, francais, physique … atteint en terminal est le niveau attendu?

Pour reprendre une expression apprise récemment, « C’est pour mettre de l’ambiance sur le forum » ?
Je crois savoir que tu as fait une prépa économique ( ?) il n’y a pas longtemps ; donc tu devrais pouvoir nous éclairer un peu sur le sujet. Non ?
Mon sentiment personnel est que les maths sont mieux enseignées – et plus valorisées – et cela donne au final un bon niveau, en général. Les programmes sont clairs et précis ; ils sont faits intégralement. C’est loin d’être le cas pour le français et les langues.

Plus valorisées oui. Mieux enseignées, je suis pas sûre… Les maths y’a pas 36 façons de les enseigner. On reste toujours dans des choses carrées. Mais bon nombre de prof ont du mal a expliquer certaines notions qui leur paraissent logiques. Et c’est là qu’ils « perdront » leurs élèves…
Les langues, le « but » c’est de rendre le cours vivant, interactif sans négligé le côté grammaire et écrit. Pour les langues, chacun ou presque aura sa façon d’enseigner. Et en ce qui me concerne, même si on s’ennuie parfois énormément, c’est plutôt du fait que le niveau soit hétérogène, que par la façon d’enseigner…