Ca y est: aujourd’hui, j’ai trouvé pour la première fois dans les DNA « la professeure ». Moi, j’ai encore appris: la prof, le professeur. Est-ce que c’est officiel maintenant, ou c’est un pionnier/une pionnière des DNA qui a fait ca tout/e seul/e?
C’est officiel en Suisse. Et il me semble aussi en Belgique.
En France, c’est une question de goût.
Dans la série, me vient à l’esprit: une auteure.
le Larousse l’accepte et nous sommes nombreuses à l’écrire dans les papiers officiels que nous remplissons sans avoir jamais eu de remarques à ce sujet mais je ne l’ai jamais vu écrit dans les courriers que nous recevons en provenance de l’administration.
Comme le souligne Anne, le Larousse l’« accepte », ce qui a mon sens sous-entend que ce n’est pas la norme. On peut lire aussi parfois « écrivaine »
Ca choque mon « Sprachgefühl ».
La Comtesse de Ségur était un auteur très appréciée des enfants. Jamais il ne me viendrait à l’idée de dire un(e) auteur(e).Je trouve qu’il s’agit là de sexisme vraiment mal placé. Les mots ont un genre, une fois pour toute.
Je dis une mésange, même s’il s’agit d’un exemplaire de sexe mâle et un moineau, même s’il s’agit d’une petite femelle. Ma voisine dialectophone, quand elle parlait de mon chat (mâle) en français, disait toujours « elle »(ben tiens, die Katz!), alors qu’elle savait parfaitement de quel sexe il était.
Ca me fait penser à certains sketches des « Misfits », qui sont des femmes qui se moquaient de cette tendance (en allemand.)
Je suis à peu près certain que si quelqu’un s’était adressé à ma femme en lui donnant du « Madame la Professeure », tout ce qu’il aurait obtenu de sa part aurait été un regard narquois.
Pour info;lire cet échange de courriers:
c’est sans doute parce que, dès l’enfance, j’ai toujours trouvé les petites filles modèles la Comtesse de Ségur « dégoulinantes » de mièvrerie et de soumission à l’ordre moral et sexiste en vigueur et que je leur ai toujours préféré la beaucoup plus libre petite Fadette de George Sand, que là, nous sommes en désaccord.
Et s’il ne s’agit vraiment pour tou(te)s les réfractaires que de correction de la langue française, il me semble que sommes suffisamment nombreuses dans le métier de prof et passons suffisamment de temps et d’énergie à essayer de faire bien notre travail pour qu’on nous accorde un petit -e- de rien du tout qui ne change même pas la sonorité du mot, non ?
Cela dit, si l’on me laisse le choix, je veux bien troquer mon -e- contre l’abandon de la nouvelle réduction massive de postes à la prochaine rentrée et du démantèlement de la Fonction Publique
1°) Si tu lis la suite de posts en lien, tu verras qu’il s’agit d’une directive administrative . Si tu savais ce que j’ai pensé et ce que je pense du sens de la langue de ceux qui nous pondent ce type de directive administrative et nous demandent (demandaient dans mon cas de renseigner un fichier! .)
Alors là, 100 % d’accord avec toi!
PS; quant à la Comtesse de Ségur, née Rostopchine, ce n’était sans doute pas le meilleur exemple , mais c’est le premier qui m’est passé par la tête.
Bonjour,
Je vais donner l’exemple du breton qui a l’avantage d’avoir une terminaison féminine -ez qui permet une grande souplesse ex: kelenner (professeur), kelennerez (professeure) ; kelaouenner (journaliste), kelaouennerez (journalistE hem!), oberour (auteur), oberourez (auteure)… C’est tout naturel dans la langue.
Et ça marche aussi pour les noms d’animaux qui ne sont pas déjà féminins à la base (comme le sont beaucoup de noms d’oiseaux) : leon (lion), leonez (lionne) ; olifant (éléphant), olifantez (éléphante), kazh (chat), kazhez (chatte).
Une langue vivante ça se transforme au gré des gens qui l’emploie. J’espère bien que le français saura s’adapter à la venue de la gent féminine dans des métiers qui étaient exclusivement masculins. Certain mots pourraient poser problème à cette évolution comme « médecin » > une médecine ? risque de confusion ou bien faudrait-il prendre le suffixe -esse > une médecinesse à l’instar de doctoresse, chasseresse ou même comtesse ( )?
A qui, ensuite de décider ? Aux faiseurs de dictionnaires, à l’Académie Française ? Aux gens du peuple ?
Je ne crois pas qu’il faille voir dans ce besoin de reconnaissance linguistique un sexisme mal placé. C’est un peu comme cette histoire de « Journée de la femme » elle ne devrait pas exister parce que les femmes ne devraient pas avoir besoin de ça pour rappeler qu’elles sont là au même titre que les hommes. Sans oublier que, trop souvent encore, elles portent la double casquette de « femmes actives » (je n’apprécie pas le terme « actif » que l’on met à toutes les sauces pour parler de ceux qui ont un emploi par rapport à ceux qui n’en ont pas. Une personne sans emploi n’est pas inactive, tout comme une femme au foyer n’est pas une espèce de traîne-savate) et de « mères actives » (là ça marche parce qu’il y a des pères inactifs) parce que les hommes n’ont pas à s’occuper des enfants (pas plus que de l’entretien du foyer, du linge…), c’est traditionnel, comme le fait que « auteur » soit « masculin » un point c’est tout
Par contre je demande à ce que certains métiers, traditionnellement féminins aient leur intitulé masculin aussi. Les pauvres « sage-femmes »…
Les propos tenus sont sciemment généralisés, les exceptions sont toujours là pour confirmer les règles comme on dit.
Tout ceci sans animosité aucune michelmau évidemment.
merci vraz dit stefan! c’est tout exactement ce que j’ai eu la flemme d’écrire ! (parce que je sais aussi qu’il n’y a pas à convaincre michelmau de certaines choses)
Mann ebet ! (de rien) Ah ben c’est je ne connais pas encore tout le monde, je vais mettre un peu de temps à cerner les gens !
Ceci dit ma réaction ne visait pas particulièrement michelmau, même si je rebondissais sur certains de ses propos.
Rassure-toi, Stefan, je ne suis nullement susceptible et j’essaie d’être ouvert à tous les arguments de mes contradicteurs.
Cela dit, je sais parfaitement que les langues évoluent, bougent, se transforment. J’étais prof de langue et passionné ( je le suis toujours) par ce sujet.
J’appartiens d’autre part à une génération (j’avais 22 ans en 68), qui a sans doute été une des premières à réagir contre le machisme ambiant. Je ne pense pas qu’on puisse me soupçonner sur ce plan.
Par contre, sur la féminisation de certains termes, je pense qu’on ne peut pas « forcer » une langue, par décret, dans un sens ou dans un autre, que ce n’est pas aux individus ,académies, aux dictionnaires ou aux linguistes de définir ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, mais à l’usage et au temps qui passe.; cela me semble une notion fondamentale. Il faut laisser du temps au temps, comme disait quelqu’un.
En toute amitié et avec un profond respect pour toutes les langues et particulièrement les « yezhoù minorelezet ».
Quand j’étais assistant à Hamburg, je me suis permis une plaisanterie qui n’est pas passée du tout.
Il y avait une sorte de tract sur la table à l’entrée de la salle des profs. Un tournois de basket. J’ai « corrigé » la formulation:
ORIGINAL:
Liebe Schüler und Schülerinnen, liebe Lehrer und Lehrerinnen, Liebe Eltern…
CORRECTION:
Liebe Schüler und Schülerinnen, liebe Lehrer und Lehrerinnen, Liebe Eltern und Elterinnen…
Qu’est-ce que j’ai pu rire. Les locaux m’ont pris pour un demeuré. Ce qui m’a fait encore plus rire.
[quote=« ElieDeLeuze »]
Liebe Eltern und Elterinnen…
celle-là, je la garde en réserve !
bien que n’étant pas de la même génération que Michelmau, je partage tout à fait ses propos, je ne vois pas ce que cela apporte de dire que La comtesse de Ségur était unE auteurE… Déjà parce qu’en disant « La comtesse », on sait que c’était une femme, « était UN auteuR » n’a rien de choquant.
Madame la Mairesse me choque aussi… pour moi c’est Madame le Maire (c’est une femme qui a des fonctions de Premier magistrat de la commune, donc des fonctions de Maire).
Certains féminins ont toujours existé (Mme La présidente) et ne me choque pas, mais j’avoue ne pas voir l’intérêt que l’on a à créer des nouveaux féminins aux mots…
L’important c’est de bien faire son boulot, être professeur, ou professeurE ne rend pas un prof plus performant
L’important c’est de bien faire son boulot,
je suis d’accord avec toi.
être professeur, ou professeurE ne rend pas un prof plus performant
je suis hors sujet mais si les professeures aussi peuvent être compétentes, Kissou, il ne leur est en aucun cas demandé d’être performantes. (et ça pour moi, c’est encore plus important que le -e- )
Performant n’était pas le bon mot, Anne, je te l’accorde !! (aaa… ces professeures alors… )
mais nous nous sommes bien compris sur le fond du sujet
(nb hors sujet : Max der Hund va bien ?? )
Dans le genre, j’ai aussi osé tenter devant des Françaises très agressives sur le sujet:
Toutes les personnes et tous les persons concernés aviseront.
Moi, ça me fait rire.
Dans le genre, j’ai aussi osé tenter devant des Françaises très agressives sur le sujet:
Toutes les personnes et tous les persons concernés aviseront.
Moi, ça me fait rire.
mais oui, et pourquoi pas, après tout ?
(en plus, si les pères sont concernés, de quoi nous plaindrions-nous ?..)
Tant qu’on forcera la féminisation des noms de métiers, je continuerai ma croisade pour la masculinisation de certains autres, comme sentinelle, star ou recrue.
Ca ne choque personne de dire que Johnny Hallyday est une star, alors pourquoi s’émeut-on que Amélie Nothomb soit un auteur ?
Laissons les mots tels qu’ils sont, et l’usage se chargera bien de leur donner un genre.
Tant qu’on forcera la féminisation des noms de métiers, je continuerai ma croisade pour la masculinisation de certains autres, comme sentinelle, star ou recrue.
Ca ne choque personne de dire que Johnny Hallyday est une star, alors pourquoi s’émeut-on que Amélie Nothomb soit un auteur ?Laissons les mots tels qu’ils sont, et l’usage se chargera bien de leur donner un genre.
sauf que sentinelle, star et recrue ne sont pas des métiers, Mislep !
En quoi est-ce donc si dérangeant que des femmes qui exercent un métier veuillent être reconnues aussi en tant que femmes ?!
Laissons les mots tels qu’ils sont, et l’usage se chargera bien de leur donner un genre.
Euh, je viens de tomber dans un paradoxe là… Cela revient à dire : « Ne bougeons pas, nous finirons bien par avancer tout seul. »
Comme dirait l’autre : « elle ne s’use que si l’on s’en sert. » (ou bien est-ce « elle ne suze que si on lui en sert »?)
Ceci étant dit « la star » est un abus par association avec « l’étoile » qui du reste est une chose et non un être humain sauf par métaphore. Et si l’on part dans ce genre de considérations matérielles, on a l’aspirateur (masc.), le balai (masc.), le chiffon (masc.), le plumeau (masc.), le fer à repasser (masc.)… A se demander pourquoi autant d’hommes laissent leur femme faire le ménage qui, ah ben lui aussi, est masculin !
Quant à la « sentinelle », la « recrue » c’est du vocabulaire militaire d’ailleurs on dit aussi « une armée » donc LA guerre c’est en fait un truc de gonzesses…
On dit aussi « une biture », « une murge », « une cuite » donc boire est une affaire de femmes.
Alors une professeure, une agente, une auteure, une écrivaine, une danseuse (ah ben non ça existe déjà ça), une politicienne (ah zut, ça aussi, quelle horreur !), une gardienne de la paix, une mairesse (pas la femme du maire hein !)… la belle affaire ! Nous avons aussi des boxeuses, des chercheuses, des avocates, des conductrices de train, des glandeuses (ah ben oui aussi, j’en connais !) et j’en passe et pas des moindres !
Quelques noms de plus aux formes féminines ne me font pas peur, j’en redemande même.